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misère
Désir de voir autrui souffrir ce qu’on souffre, exactement. C’est pourquoi, sauf dans les périodes d’instabilité sociale, les rancunes des misérables se portent sur leurs pareils.
C’est là un facteur de stabilité sociale.
Auteur:
Weil Simone
Années: 1909 - 1943
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: humaniste, professeur, écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
"La pesanteur et la grâce", Librairie Plon, 1988, page 47
[
souffrance
]
[
prochain
]
biographie
[A propos de Simone Weil] Née à Paris en 1909, ancien élève d'Alain, elle entra très jeune à l'Ecole normale supérieure et passa brillamment l'agrégation de philosophie. Elle enseigna ensuite dans divers lycées et se mêla très tôt à la politique. Il va sans dire que ses convictions révolutionnaires qu'elle manifestait sans le moindre souci des convenances professionnelles ou mondaines lui attirèrent quelques ennuis administratifs qu'elle accueillit avec un dédain transcendant. À un inspecteur général qui la menaçait de sanctions pouvant aller jusqu'à la révocation, elle répondit en souriant : "Monsieur l'Inspecteur, j'ai toujours considéré la révocation comme le couronnement normal de ma carrière." Elle milita dans les rangs de l'extrême-gauche, mais elle n'adhéra jamais à aucune formation politique, se bornant à défendre les faibles et les opprimés quels que soient leur parti ou leur race. Voulant partager à fond le sort des pauvres, elle demanda un congé et s'embaucha dans les usines Renault où, sans révéler à personne sa qualité, elle travailla pendant un an comme fraiseuse. Elle avait loué une chambre dans un quartier ouvrier et vivait uniquement du maigre produit de son travail. Une pleurésie vint interrompre cette expérience. Au moment de la guerre d’Espagne, elle s’engagea dans les rangs des Rouges, mais elle eut à cœur de ne jamais se servir de ses armes et fut une animatrice plutôt qu’une combattante. Un accident physique (elle s’était par inadvertance ébouillanté les pieds) la fit ramener en France.
Auteur:
Thibon Gustave
Années: 1903 - 2001
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10
[
caractère
]
[
intransigeance
]
philosophe-sur-philosophe
C'était dans l'intimité une compagne charmante et pleine d'esprit : elle maniait la plaisanterie sans mauvais goût et l'ironie sans méchanceté. Son érudition extraordinaire et si profondément assimilée qu'on la distinguait à peine de l'expression de sa vie intérieure donnait à sa conversation un attrait inoubliable. Elle avait cependant un grave défaut (ou une rare qualité, suivant le plan où on se place) : c'était de refuser toute concession aux nécessités ou aux convenances de la vie sociale. Elle disait toujours toute sa pensée à tout le monde en toutes circonstances. Cette sincérité, qui procédait avant tout d'un profond respect des âmes, lui valut bien des mésaventures, amusante pour la plupart, mais dont certaines faillirent tourner au tragique à une époque où toute vérité n'était pas bonne à crier sur les toits.
Il n'est pas question d'établir ici le bilan des sources historiques de sa pensée et des influences qu'elle a pu subir. Indépendamment de l'Evangile dont elle se nourrissait tous les jours, elle avait une profonde vénération pour les grands textes hindous et taoïstes, pour Homère, les tragiques grecs, et surtout Platon qu'elle interprétait dans un sens foncièrement chrétien. Elle haïssait par contre Aristote en qui elle voyait le premier fossoyeur de la grande tradition mystique. Saint Jean de la Croix dans l'ordre religieux, Shakespeare, certains poètes mystiques anglais et Racine dans l'ordre littéraire marquèrent également son esprit. Parmi les contemporains, je ne vois guère que Paul Valéry et Koestler dans le Testament espagnol dont elle m’ait parlé avec une admiration sans mélange. Ses préférences comme ses exclusions, étaient abruptes et sans appel. Elle croyait fermement que la création vraiment géniale exigeait un niveau supérieur de spiritualité et qu'il n'était pas possible d'atteindre à l'expression parfaite sans avoir traversé de sévères purifications intérieures. Ce souci de pureté, d'authenticité intimes la rendait impitoyable pour tous les auteurs en qui elle croyait déceler la moindre recherche de l'effet, le plus léger élément d'insincérité ou de boursouflure : Corneille, Hugo, Nietzsche. Seul comptait pour elle le style parfaitement dépouillé, traduction de la nudité de l'âme.
Auteur:
Thibon Gustave
Années: 1903 - 2001
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10
[
description
]
[
portrait
]
philosophe-sur-philosophe
En juin 1941 je recevais d'un ami dominicain le R.P. Perrin résidant alors à Marseille une lettre que je n'ai pas conservée, mais qui contenait en substance ceci : "Je connais ici une jeune fille israélite agrégée de philosophie et militante d'extrême gauche qui, exclue de l'université par les lois raciales, désirerait travailler quelque temps à la campagne comme fille de ferme. Une telle expérience aurait besoin à mon sens d'être contrôlé et je serais heureux que vous puissiez prendre cette jeune fille chez vous." Mon premier réflexe fut plutôt négatif. Puis le désir d'accueillir la proposition d'un ami et de ne pas écarter une âme que le destin plaçait sur ma route, ce halo de sympathies dû aux persécutions dont ils commençaient à être l'objet, qui entourait alors les juifs, et, brochant sur le tout, une certaine curiosité me firent revenir ensuite sur ce premier mouvement.
Quelques jours après, Simone Weil débarquait chez moi. Nos premiers contacts furent cordiaux, mais pénibles. Sur le plan concret, nous n'étions d'accord à peu près sur rien. Elle discutait à l'infini d'une voix inflexible et monotone et je sortais littéralement usé de ces entretiens sans issue. Je m'armai alors, pour la supporter, de patience et de courtoisie. Et puis, grâce au privilège de la vie commune, je constatais peu à peu que ce côté impossible de son caractère, loin d'être l'expression de sa nature profonde, ne traduisait guère que son moi extérieur et social. Les positions respectives de l'être et du paraître étaient retournées chez elles : contrairement à la plupart des hommes, elle gagnait infiniment à être connues dans une atmosphère d'intimité ; elle extériorisait, avec une spontanéité redoutable, le côté déplaisant de sa nature, mais il lui fallait beaucoup de temps, d'affection et de pudeur vaincue pour manifester ce qu'elle avait de meilleur. Elle commençait alors à s'ouvrir de toute son âme au christianisme ; un mysticisme sans bavure émanait d'elle : je n'ai jamais rencontré, dans un être humain, une telle familiarité avec les mystères religieux ; jamais le mot de surnaturel ne m'est apparu plus gonflé de réalité qu'à son contact.
Auteur:
Thibon Gustave
Années: 1903 - 2001
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Préface à "La pesanteur et la grâce" de Simone Weil, Librairie Plon, 1988, pages 9-10
[
portrait
]
[
description
]
introspection
Nous savons tous que nous avons de mauvaises pensées et très rarement que nous faisons de mauvaises actions. Nous savons tous que nous faisons de bonnes actions, mais rares sont ceux qui sont capables d'avoir de bonnes pensées.
Auteur:
Pavèse Césare
Années: 1908 - 1950
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et poète
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Le Métier de vivre
[
pulsion
]
[
auto-évaluation
]
[
psy
]
rationalisme
À deux reprises, j’ai mis le mot " scientifique " entre guillemets. Je l’ai fait parce que je crois que, dans l’état actuel des choses, la science est entravée par un trop grand nombre de préjugés. On ne peut croire à l’impartialité d’une discipline, quelle qu’elle soit, qui se propose d’étudier les phénomènes qui nous entourent mais qui évite délibérément de prendre en considération un pourcentage important de ces phénomènes. Je crois fermement à la méthode scientifique quand c’est une approche de l’observation des phénomènes, et non une catégorisation rigide desdits phénomènes. Si elle n’envisage pas tous les phénomènes, la méthode scientifique est irrecevable.
Auteur:
Matheson Richard
Années: 1926 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Ce que je crois
[
global
]
[
interactions
]
questions
- Comment aurait-Il pu nous créer sans le savoir ?
- Savons-nous toujours ce que l'on crée ?
(...)
- Imagine que nous sommes les simples sous-produits d'un effet biologique. Une espèce agit, et une autre voit le jour. L'humanité passe par des stades successifs. L'Horreur africaine se produit et voilà qu'apparaissent de nouvelles espèces de papillons dont nous ne découvrons l'existence que bien plus tard. Si l'Homme peut faire cela, pourquoi pas Dieu ? Et pourquoi devrait-Il s'en rendre compte plus rapidement que nous ?
Auteur:
Kress Nancy
Années: 1948 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain de SF
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Méfiez-vous du chien qui dort
[
Dieu
]
[
éternel
]
blues
Si le bonheur est une aptitude, la tristesse l’est aussi. Peut-être à cause de la scolarité, ou peut-être au travers d'autres terreurs, on nous apprend à ignorer la tristesse, à la mettre dans nos cartables et à faire comme si elle n'existait pas. Adultes, nous devons apprendre à entendre la clarté de son appel. C'est l'hivernage. C'est l'acceptation active de la tristesse. Savoir la ressentir comme un besoin. C’est le courage de mépriser les pires aspects de notre expérience et de s’engager à les guérir du mieux que nous pouvons. L’hivernage est un moment d’intuition, nos besoins véritables sont perceptibles comme la lame d'un couteau.
Auteur:
May Katherine Katie
Années: 196? -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
L'hivernage : le pouvoir du repos et de la retraite dans les moments difficiles
[
mélancolie
]
[
innés
]
femmes-par-femme
Les filles ont le poids du monde sur les épaules, mais nulle part où le poser. Les pouvoirs et la magie qui naissent de cette lutte ? C'est tellement affolant pour les hommes que nous avons inventé des raisons pour les brûler sur le bûcher, juste pour que nos bites restent dures.
Auteur:
Williams Tia
Années: 1975 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine et éditrice
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Seven Days in June
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femmes-hommes
]
mutismes
Le silence le plus désagréable est celui où beaucoup de gens se taisent.
Auteur:
Petrosyan Mariam
Années: 1969 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - Arménie
Info:
La Maison Grise
[
gêne
]