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savoirs

Les "sciences humaines" ne sont des sciences que par une flatteuse imposture. Elles se heurtent à une limite infranchissable, car les réalités qu'elles aspirent à connaître sont du même ordre de complexité que les moyens intellectuels qu'elles mettent en oeuvre. De ce fait, elles sont et seront toujours incapables de maîtriser leur objet.

Jusqu'au XIXe siècle au moins, la chance des sciences "dures" a été que leurs objets furent considérés comme moins complexes que les moyens dont l'esprit dispose pour les étudier. La physique quantique est en train de nous apprendre que cela n'est plus vrai et qu'à cet égard une convergence apparaît entre les différentes sciences (ou prétendues telles). Seulement, même si les réalités dernières du monde physique sont inconnaissables, le physicien parvient à découvrir entre elles des rapports exprimables en termes mathématiques, et dont des expériences lui permettent de démontrer l'exactitude.

Pour nous autres des sciences humaines, ces expériences sont hors de portée. Aussi, quand nous nous efforçons - et c'est le sens de l'entreprise structuraliste - de substituer, à la connaissance illusoire de réalités impénétrables, la connaissance - possible, celle-ci - des relations qui les unissent, nous en sommes réduits aux tentatives maladroites et aux balbutiements. 

Auteur: Lévi-Strauss Claude

Info: Le Monde, 8 octobre 1991.

[ rationalisme miroir ] [ limitation cognitive ] [ solipsisme anthropique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

N'importe quel chercheur en robotique évolutionniste sait qu'au-delà de ses gènes un organisme se développe via une adaptation à son environnement. Ici le temps a son importance. Pensons aux millions de générations de bactéries, d'entités organiques et aux variations infinies qui se sont succédées jusqu'à arriver à nous, à moi. (Et ce n'est peut-être qu'un petit début.)

Mon organisme d'humain n'est que le résultat d'une incalculable suite de ces stimuli-réponses. Une progression qui s'est développée dans un contexte grégaire, planétaire, les dizaines de millions d'humains conservant et peaufinant leurs mutations en commun via le croisement incessant des sexes au travers du maillage des générations.

Ainsi l'humain, plus maligne des forme de vies, a su répondre à tous les environnements de la planète. Jusqu'à devenir envahissant.

Car cette race traine aussi deux défauts principaux : une capacité de nuisance terrible et une fragilité toujours plus grande devant les éléments du à sa dépendance à la technologie.

Je suis, individuellement, l'infime cellule d'un organisme collectif gigantesque qui progresse aveuglément, portant à l'intérieur de moi une énorme partie de la mémoire de ma tribu. Minuscule fragment d'une réponse commune à un environnement donné. Alors vient cette interrogation. Pourquoi ne suis-je fourmi, arbre, ou éléphant ?

Auteur: Mg

Info: 9 oct. 2015 Voir sur DeepL.com Dictionnaire

[ moi ] [ karma ] [ solipsisme ] [ miroir ] [ homme-machine ]

 

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rapports humains

Les travaux fondamentaux antérieurs de Whitehead, Russell, Wittgenstein, Carnap, Whorf, etc., ainsi que ma propre tentative d'utiliser cette pensée antérieure comme base épistémologique pour la théorie psychiatrique, ont conduit à une série de généralisations : La communication verbale humaine peut fonctionner et fonctionne toujours à de nombreux niveaux d'abstraction contrastés. Ceux-ci vont dans deux directions à partir du niveau apparemment simple de description ("Le chat est sur le tapis").

Une série ou un ensemble de ces niveaux plus abstraits comprend les messages explicites ou implicites où le sujet du discours est la langue. Nous les appellerons métalinguistiques (par exemple, "Le son verbal 'chat' représente tout membre de telle ou telle classe d'objets", ou "Le mot 'chat' n'a pas de poils et ne peut pas gratter").

L'autre ensemble de niveaux d'abstraction, nous l'appellerons métacommunicatif (par exemple, "Le fait que je t'aie dit où trouver le chat était amical", ou "Ceci est un jeu"). Dans ceux-ci, le sujet du discours est la relation entre les locuteurs. On notera que la grande majorité des messages métalinguistiques et métacommunicationnels restent implicites ; et aussi que, en particulier dans l'entretien psychiatrique, apparait une autre classe de messages implicites quant à la façon dont les signaux métacommunicationnels d'amitié et d'hostilité doivent être interprétés.

Auteur: Bateson Gregory

Info:

[ complexes ] [ miroirs ] [ échelles mélangées ] [ sémiotiques ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

V-A : Aveugle, j’imagine que l’on doit souvent devoir s’en remettre à l’Autre (avec un A majuscule). Comment s’est passé votre rapport à l’Autre, cet étranger croisé en voyage à qui on demande sa route ou un service. Quelle image avez-vous des hommes que vous avez croisés ?

J-P B : L’Autre a longtemps été ma peur ; ma peur projetée à l’extérieur. A 13 ans, lorsque j’ai entendu ma mère affirmer dans la pièce à côté : "Jean-Pierre va devenir aveugle. Il ne trouvera jamais de femme plus tard", j’ai vécu "l’Autre" comme un enfer. Puis, j’ai découvert que l’autre était aussi un miroir, une projection de mes peurs et c’était déjà bien plus intéressant. J’ai beaucoup travaillé là-dessus. Aujourd’hui, l’autre est de plus en plus un prolongement ; il est à la fois moi-même et autre chose. Il reste un miroir mais devient surtout une aventure. Mais “l’Autre” africain par exemple n’est pas le même que l’Autre européen. En Europe, les gens sont gênés par la différence, en Afrique, les personnes différentes sont naturellement intégrées dans les communautés, de véritables communautés qui se demandent toujours : pourquoi ? Pourquoi un aveugle ? Quel est le sens caché ? Plutôt que de se dire : cela n’a rien à voir avec nous, c’est juste une question d’ADN, de spécialiste, laissons cela.

Auteur: Brouillaud Jean-Pierre

Info: http://www.voyageons-autrement.com/jean-pierre-brouillaud-l-illusion-du-handicap. Interview de Jerome Bourgine

[ handicap ] [ non-voyant ] [ nord-sud ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dictionnaire analogique

Cette base de données FLP et son fonctionnement présentent un ordre qui s'appuye sur celui (ou ceux) que les hommes établirent dès l'apparition des premiers signes. Ces marques : termes, mots, phrases, idées... symboles d'actions ou d'idées humaines, furent listées et donc organisées dès le début de notre histoire. Notre application tente de porter cet "esprit de répertoire" vers une version plus complexe en se fondant sur quelques idées simples : pas d'images ni de concessions au modèle consumériste, par exemple.

Miracles de l'informatique couplés à un travail communautaire de tri et de classification se conjuguent ici. Certains pourront y voir une forme de mathématisation du langage, ce qui serait une erreur. L'humain singulier, "exception à une règle qui n'existe pas" comme l'a formulé Pessoa, est trop instable, éphémère, évolutif, ondoyant. A l'instar de l'univers vivant il est trop miroir d'une évolution constante pour, sur la durée, correspondre à quelque chose de fixé.

Vous voilà donc avec un outil aux possibilités innombrables : statistiques, comparatives d'époques, de climats... déclinaisons d'idées voisines, mises en parallèle de structures sociales, rapprochements des manières de voir des femmes et des hommes, etc.

Et cette intuition des concepteurs ; que d'autres emplois émergeront avec le temps d'une base de données homme-machine plus raffinée que la moyenne.

Auteur: Mg

Info: 18 février 2018

[ citation s'appliquant au logiciel ] [ intrication idiomatique ]

 

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vie professionnelle-vie privée

Le travail (sous forme de loisir aussi bien) envahit toute la vie comme répression fondamentale, comme contrôle, comme occupation permanente en des lieux et des temps réglés, selon un code omniprésent. Il faut fixer les gens partout, à l’école, à l’usine, à la plage ou devant la TV, ou dans le recyclage – mobilisation générale permanente. Mais ce travail n'est plus productif au sens originel : il n'est plus que le miroir de la société, son imaginaire, son principe fantastique de réalité.  [...]

C’est à cela que tend toute la stratégie actuelle qui tourne autour du travail : job enrichment, horaires variables, mobilité, recyclage, formation permanente, autonomie, autogestion, décentralisation du procès de travail, jusqu’à l’utopie californienne du travail cybernétisé livré à domicile. On ne vous arrache plus sauvagement à votre vie pour vous livrer à la machine – on vous y intègre avec votre enfance, vos tics, vos relations humaines, vos pulsions inconscientes et votre refus même du travail – on vous trouvera bien une place avec tout cela, un job personnalisé ou, à défaut, une allocation de chômage calculée selon votre équation personnelle – de toute façon, on ne vous abandonnera plus jamais, l’essentiel est que chacun soit le terminal de tout le réseau, terminal infime, mais terme cependant – surtout pas un cri inarticulé, mais un terme de la langue, et au terme de tout le réseau structural de la langue.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 30-31

[ totalitarisme ] [ télétravail ] [ revenu universel ] [ transformations ] [ sociologie ] [ labeur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

Jeanfile s'était finalement allié avec quelques espèces, les rats, les chiens... Une race de rare puma des neiges... des lichens du Groenland à la très longue mémoire... quelques insectes, les sapins Douglas... plusieurs variétés de dauphins bien sûr, etc. Tout ça pour que leurs expériences mises en commun permettent de mieux comprendre le monde et surtout d'élargir la vision de leur univers commun pour mieux le comprendre. Et trouver le ou les responsables. Après douze générations humaines de recherches tous azimuts les descendants de Jeanfile et des autres formes de vies associées commençaient à avoir une idée, floue mais établie, d'une part extérieure de leur univers-sens-matière. Là, un couple étrange agissait. Un binôme mal assorti qui donnait l'impression de ne pas tout bien contrôler. Avec le temps on les avait nommés Dia et Dieuble. Ces entités-mythes tripotaient le réél et on ne pouvait s'empêcher de penser qu'elles faisaient tout depuis la nuit des temps - à moins qu'elles n'y aient été contraintes de quelque manière -, pour que les formes de vies terrestres ne puissent pas communiquer clairement entre elles. Pour des raisons de pouvoir semblait-il puisque précisément les recherches en cours semblaient les déranger. Diviser pour régner ? Probablement. Face à de grandes difficultés pour avoir une idée du biotope de cet étonnant couple externe. Les vivants associés avaient décidé de lui trouver un nom. On s'était mis d'accord sur : enfaradis. Ou edenfer. Ça dépendait des jours.

Auteur: Mg

Info: 20 mars 2015

[ canevas ] [ dépassement ] [ unicité ] [ miroir ] [ bipolarité ]

 

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mythologie

Pour trancher la tête de Méduse sans s'exposer à devenir pierre, Persée prend appui sur ce qu'il y a de plus léger, les nuages et le vent ; et son regard se pose sur ce qu'une vision indirecte est seule en mesure de lui révéler, c'est-à-dire sur une image capturée dans un miroir. En ce mythe, je aussitôt tenté de voir une allégorie du rapport entre le poète et le monde, une leçon de méthode pour qui se mêle d'écrire. (...) Entre Persée et la Gorgone, le rapport est complexe : il ne prend pas fin avec la décapitation du monstre. Du sang de Méduse naît un cheval ailé, Pégase ; la pesanteur de la pierre peut se renverser en son contraire ; d'un coup de sabot, Pégase fait jaillir sur le mont Hélicon la fontaine où se désaltèrent les Muses. (...) Un romancier peut difficilement représenter son idée de la légèreté, en l'illustrant d'exemples de la vie contemporaine, sans la poser en insaisissable objet d'une quête interminable. (...) Chaque fois que le règne de l'humain me paraît condamné à la pesanteur, je me dis qu'à l'instar de Persée je devrais m'envoler dans un autre espace. Il ne s'agit nullement de fuite dans le rêve ou l'irrationnel. Je veux dire qu'il me faut changer d'approche, qu'il me faut considérer le monde avec une autre optique, une autre logique, d'autres moyens de connaissance et de contrôle. Les images de légèreté que je cherche ne doivent pas, au contact de la réalité présente et future, se laisser dissoudre comme des rêves...

Auteur: Calvino Italo

Info: Leçons Américaines, "Légèreté"

[ inspiration ] [ écriture ] [ focales différentes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Les trous noirs étaient le seul réel danger pour le voyageur astral. S'engager dans un de ces entonnoirs pour se retrouver expulsé vers une autre partie de l'univers - ou un autre univers, personne n'ayant jamais apporté la réponse -, avait en tout cas considérablement ébranlé l'équilibre mental des rares expérienceurs qui en étaient revenus (les deux uniques témoignages rapportés étaient incohérents). Les autres, en tous les cas ceux ayant annoncé pareilles tentatives, on les retrouvait décédés, morts par arrêt cardiaque durant leur sommeil (ici un plaisantin indiqua que la formule fonctionne pour toute maladie). Certains pensaient que la corde d'argent subit d'irrémédiables dommages lors de ces épisodes astraux, pouvant aller jusqu'à se briser, ce qui reste à prouver.
Ce n'est que bien plus tard que Piel Essiarf et consorts mirent en évidence l'effet de résonance en cause. Un effet non double - comme le Larsen - mais une complexe mise en boucle qui se révéla être la rétroaction parallèle de trois éléments : le "Noma" de l'individu conscience, le trou noir emprunté et leur univers source. Triplette qui se révélait être 3 trous noirs en miroir avec 3 sources blanches. Les modélisations mathématiques du phénomène ne furent mises sous toit que 350 ans plus tard. Pour ceci il avait fallu totalement refonder le système logique des humains.
Inutile de dire que certains numérologues s'empressèrent d'y voir une énième matérialisation du septénaire puisqu'à cet hexagone conclusif ils ajoutèrent "l'observateur" pour faire bon poids. Et atteindre le chiffre mythique.

Extrait des “Conclusions synthétiques” de la Grande encyclopédie raisonnée des 4 premiers millénaires de l’ère post Romaine. (Partie 37 bis : les apports de Piel Essiarf lors du changement de paradigme)

Auteur: Mg

Info: A la recherche de Zoul, épilogue

[ justifications ] [ extrapolations ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique

La complexe magnificence du contrepoint de Bach, malgré une symétrie parfois trop apparente voire mécanique, m'émeut. Probablement parce qu'il y a ici la perception de notre petitesse, de nos limites au sein de l'extraordinaire intrication des choses de la nature. Et les cathédrales sonores du maître semblent sans frontières, à l'instar du cosmos. En poussant aussi loin l'art de la conjugaison des sons Bach a démontré la puissance et la beauté que peut produire l'intellect humain lorsqu'il fait coïncider passion et discipline de fer, sans crainte ni limitation aucune dans sa quête. Il a créé une sorte de monde intermédiaire, onirique, titanesque diamant scintillant de millions de facettes, facettes aux reflets changeants puisqu'animées par des interprètes de chair. Un monde mathématique soyeux qui préfigure de fait l'espace dodécaphonique qu'apportèrent Schoenberg, Berg et Webern, même si ce système stérile et trop austère est probablement arrivé trop tôt pour des humains pas encore assez éduqués ou raffinés. En captant notre esprit et en le libérant, ce monde intermédiaire de Bach nous fait entrevoir par contraste combien la vie est un combat lourd parce que subordonnée au poids de la chair dans sa lutte souvent trop répétitive et monotone de tous les jours.

Cette élévation spirituelle, en nous présentant quelque chose qui ressemble à l'immuable, révèle simultanément la grandeur de l'homme, et sa petitesse devant l'extraordinaire et raffiné équilibre, sans cesse mouvant, qu'offre la réalité ordonnée par ses sens. L'ordre des hommes est souvent haïssable parce que trop compréhensible. Celui de la nature merveilleux parce qu'infini et au-delà de notre compréhension. L'univers intermédiaire de Bach, développé humblement par un allemand puissant et équilibré qui voulait célébrer la création et surtout le Créateur, nous subjugue, nous bouleverse, et nous aide à vivre.

Auteur: Mg

Info: 22 mai 2016

[ éloge ] [ classique ] [ triade ] [ technique ] [ miroir anthropique ]

 

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