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mystère

Chère Hanna, Tu m'écris que tu aurais voulu vivre il y a un siècle... Irène, elle, m'affirme qu'elle aurait préféré vivre plus tard, dans les siècles à venir. Je pense qu'à chaque époque on peut avoir une vie intéressante et utile. Ce qu'il faut, c'est ne pas la gâcher et pouvoir se dire: " J'ai fait ce que j'ai pu." C'est tout ce que l'on peut exiger de nous et c'est aussi la seule chose capable de nous apporter un peu de bonheur. Au printemps dernier, mes filles ont élevé des vers à soie. J'étais très malade encore et, durant des semaines d'inaction forcée, j'ai longuement observé la formation des cocons. Cela m'a énormément intéressée. Ces chenilles si actives, si consciencieuses, travaillant avec tant de bonne volonté et de persévérance, m'ont vraiment impressionnée. En les regardant, je me suis sentie tellement de leur race - quoique peut-être moins bien organisée qu'elles pour le travail. Moi aussi, j'ai toujours tendu patiemment vers un but unique. Je l'ai fait sans avoir la moindre certitude que là était la vérité, en sachant que la vie est fugitive et fragile, qu'elle ne laisse rien derrière elle, que d'autres êtres la conçoivent tout autrement. Je l'ai fait sans doute parce que quelque chose m'y obligeait, tout comme la chenille est obligée de faire son cocon. Elle, la pauvre, doit commencer ce cocon même s'il lui est impossible de l'achever, en travaillant avec le même soin. Et si elle n'arrive pas au bout de la tâche, elle meurt sans métamorphose, sans récompense. Que chacun de nous, chère Hania, file son cocon, sans demander pourquoi et à quelle fin.

Auteur: Curie Marie

Info: 6 janvier 1913, à sa nièce Hanna Szalay deux ans avant sa mort

[ sens-de-la-vie ]

 

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question

Car à moi aussi, au fond, ce qui me semble le plus intéressant c'est ce qui se passe dans la tête du bourreau. Les victimes, c'est facile, on peut tous se mettre à leur place. Même si on n'a pas vécu ça, une amnésie traumatique, la sidération, le silence des victimes, on peut tous imaginer ce que c'est, ou on croit qu'on peut imaginer.

Le bourreau, en revanche, c'est autre chose. Être dans une pièce, seul avec un enfant de sept ans, avoir une érection à l'idée de ce qu'on va lui faire. Prononcer les mots qui vont faire que cet enfant s'approche de vous, mettre son sexe en érection dans la bouche de cet enfant, faire en sorte qu'il ouvre grand la bouche. Ça, c'est vrai que c'est fascinant. C'est au-delà de la compréhension. Et le reste, quand c'est fini, se rhabiller, retourner vivre dans la famille comme si de rien n'était. Et, une fois que cette folie est arrivée, recommencer, et cela pendant des années. N'en jamais parler à personne. Croire qu'on ne va pas vous dénoncer, malgré la gradation dans les abus sexuels. Savoir qu'on ne va pas vous dénoncer. Et quand un jour on vous dénonce, avoir le cran de mentir, ou le cran de dire la vérité, d'avouer carrément. Se croire injustement puni quand on prend des années de prison. Clamer son droit au pardon. Dire que l'on est un homme, pas un monstre. Puis, après la prison, sortir et refaire sa vie.

Même moi, qui ai vu cela de très près, du plus près qu'on puisse le voir et qui me suis interrogée pendant des années sur le sujet, je ne comprends toujours pas.

Auteur: Sinno Neige

Info: Triste tigre

[ incompréhension ] [ pédophilie ] [ homme-par-femme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique

La complexe magnificence du contrepoint de Bach, malgré une symétrie parfois trop apparente voire mécanique, m'émeut. Probablement parce qu'il y a ici la perception de notre petitesse, de nos limites au sein de l'extraordinaire intrication des choses de la nature. Et les cathédrales sonores du maître semblent sans frontières, à l'instar du cosmos. En poussant aussi loin l'art de la conjugaison des sons Bach a démontré la puissance et la beauté que peut produire l'intellect humain lorsqu'il fait coïncider passion et discipline de fer, sans crainte ni limitation aucune dans sa quête. Il a créé une sorte de monde intermédiaire, onirique, titanesque diamant scintillant de millions de facettes, facettes aux reflets changeants puisqu'animées par des interprètes de chair. Un monde mathématique soyeux qui préfigure de fait l'espace dodécaphonique qu'apportèrent Schoenberg, Berg et Webern, même si ce système stérile et trop austère est probablement arrivé trop tôt pour des humains pas encore assez éduqués ou raffinés. En captant notre esprit et en le libérant, ce monde intermédiaire de Bach nous fait entrevoir par contraste combien la vie est un combat lourd parce que subordonnée au poids de la chair dans sa lutte souvent trop répétitive et monotone de tous les jours.

Cette élévation spirituelle, en nous présentant quelque chose qui ressemble à l'immuable, révèle simultanément la grandeur de l'homme, et sa petitesse devant l'extraordinaire et raffiné équilibre, sans cesse mouvant, qu'offre la réalité ordonnée par ses sens. L'ordre des hommes est souvent haïssable parce que trop compréhensible. Celui de la nature merveilleux parce qu'infini et au-delà de notre compréhension. L'univers intermédiaire de Bach, développé humblement par un allemand puissant et équilibré qui voulait célébrer la création et surtout le Créateur, nous subjugue, nous bouleverse, et nous aide à vivre.

Auteur: Mg

Info: 22 mai 2016

[ éloge ] [ classique ] [ triade ] [ technique ] [ miroir anthropique ]

 

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interactions

A Chloé, grande ville, les gens qui circulent dans les rues sont tous des inconnus. À chaque rencontre, ils imaginent mille choses les uns sur les autres ; des rencontres qui pourraient avoir lieu entre eux, des conversations, des surprises, des caresses, des morsures. Mais personne ne salue personne ; les yeux se bloquent une seconde, puis s'éloignent, cherchent d'autres yeux, ne s'arrêtent jamais. Une jeune fille s'avance, qui fait tournoyer une ombrelle sur son épaule, faisant aussi légèrement tournoyer ses hanches arrondies. Une femme en noir déboule, affichant son âge, yeux agités sous son voile, lèvres tremblantes. Un géant tatoué arrive ; un jeune homme aux cheveux blancs ; une femme naine ; deux filles, des jumelles, habillées de corail. Quelque chose court entre eux, échanges de regards comme des lignes qui relient une figure à une autre et dessinent des flèches, des étoiles, des triangles, jusqu'à ce que toutes les combinaisons soient épuisées en un instant, alors que d'autres personnages entrent en scène : un aveugle avec un guépard en laisse, une courtisane avec un éventail à plumes d'autruche, un éphèbe, une grosse femme. Et ainsi, lorsque quelques personnes se trouvent par hasard réunies, s'abritant de la pluie sous une arcade, ou se pressent sous un auvent de bazar, ou arrêtées pour écouter des musiciens, des rencontres, séductions, copulations, des orgies se consomment entre elles sans qu'un mot soit échangé, sans qu'un doigt ne touche quoi que ce soit, presque sans qu'un œil soit levé.

Une vibration voluptueuse agite constamment Chloé, la plus chaste des villes. Si les hommes et les femmes commençaient à vivre leurs rêves éphémères, chaque fantôme deviendrait une personne avec laquelle débuter une histoire de poursuites, de faux-semblants, de malentendus, de heurts, d'oppressions, et le carrousel des fantasmes s'arrêterait.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ foule ] [ mégapole ] [ rapports humains ] [ fugacité ] [ potentialités ] [ anonymat ] [ cité imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racisme

La "Déclaration" par laquelle commence ce livre propose l'inclusion des chimpanzés, des gorilles et des orang-outangs dans la "communauté morale des égaux". Une telle tentative ne s'est fait que trop attendre, si l'on considère les similitudes qui existent entre les humains et les autres grands singes, mais elle demande du courage. Beaucoup de gens protesteront contre une telle proposition : certains diront que les affaires humaines priment sur tout le reste, tandis que d'autres feront valoir que la suite logique de l'extension aux grands singes de la communauté des égaux serait l'inclusion, dans cette communauté, de toutes les autres formes de vie.
Je pense que nous devrions étendre ces droits aux autres formes de vie dans la mesure du possible. Mais en ce qui concerne les grands singes, nous pouvons les inclure dans notre communauté morale dès à présent, et ce sera une première étape. Rappelons-nous que pendant longtemps, les gens ne concevaient même pas que leurs voisins puissent appartenir à la même espèce. La notion de "peuple" ne s'appliquait alors qu'aux membres de sa propre tribu. Un explorateur anglais qui se baladait autour de la péninsule de la Malaisie au début des années 1900, et qui voyait des indigènes se promener nus et vivre de chasse et de cueillette, croyait qu'il s'agissait non pas d'êtres humains mais d'une sorte de singe anthropoïde. Il s'en tint à cette conviction bien qu'il les ait vus marcher debout et utiliser des sarbacanes pour chasser.
L'histoire de ce gentleman anglais vous fait peut-être rire, vous pourriez penser qu'il n'avait pas toute sa tête. Y a-t-il vraiment de quoi rire ? Dans un siècle, nos descendants pourraient bien rire à leur tour de ceux qui hésitèrent à accorder des droits moraux élémentaires aux grands singes.
Je ne me lasse jamais des chimpanzés.

Auteur: Toshisada Nishida

Info: in Le projet grands singes : L'égalité au-delà de l'humanité de Paola Cavalieri

[ homme-animal ] [ éthique ]

 

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vacherie

Il faut se rappeler que la plupart des critiques sont des hommes qui n'ont pas eu beaucoup de chance et qui, au moment où ils allaient désespérer, ont trouvé une petite place tranquille de gardien de cimetière. Dieu sait si les cimetières sont paisibles?: il n'en est pas de plus riant qu'une bibliothèque. Les morts sont là?: ils n'ont fait qu'écrire, ils sont lavés depuis longtemps du péché de vivre et d'ailleurs on ne connaît leur vie que par de petits cercueils qu'on range sur des planches, le long des murs, comme les urnes d'un columbarium. Le critique vit mal, sa femme ne l'apprécie pas comme il faudrait, ses fils sont ingrats, les fins de mois difficiles. Mais il lui est toujours possible d'entrer dans sa bibliothèque, de prendre un livre sur un rayon et de l'ouvrir. Il s'en échappe une légère odeur de cave et une opération étrange commence, qu'il a décidé de nommer la lecture. [...] C'est tout un monde désincarné qui l'entoure où les affections humaines, parce qu'elles ne touchent plus, sont passées au rang d'affections exemplaires, et pour tout dire, de valeurs. Aussi se persuade-t-il d'être entré en commerce avec un monde intelligible qui est comme la vérité de ses souffrances quotidiennes et leur raison d'être. [...] Et, pendant le temps qu'il lit, sa vie de tous les jours devient une apparence. [...] C'est une fête pour lui quand les auteurs contemporains lui font la grâce de mourir?: leurs livres, trop crus, trop vivants, trop pressants passent de l'autre bord, ils touchent de moins en moins et deviennent de plus en plus beaux?; [...] Quant aux écrivains qui s'obstinent à vivre, on leur demande seulement de ne pas trop remuer et de s'appliquer à ressembler dès maintenant aux morts qu'ils seront.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: Qu'est-ce que la littérature ?

[ analyste ]

 

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désespérée

Elle ne voulait plus vivre. Elle voulait mourir

mais parce qu'elle ne voulait pas le reconnaître

elle tombait malade chaque jour

d'une maladie nouvelle

elle brûlait à petit feu dans une fièvre éternelle

et se promenait partout avec sa fièvre avec ses maladies

comme on promène une meute de chiots espiègles et fidèles

avec soi en laisse.

Oh. Elle marchait droite et mince dans les rues

et souriait à tout le monde de loin.

Oui. De loin

En réalité elle ne voulait plus vivre

Elle ne désirait rien – que la terre et l'herbe

le ciel et l'eau. Oui. Les éléments purs et éternels

Elle regardait le cœur serré par la pitié

toutes les créatures jeunes et vivantes

car elle avait compris – oh – elle avait très tôt compris

non seulement que la vie n'est que cruauté

mais qu'elle est aussi une épreuve

oui une épreuve : pour rien

et que le surhumain fait sur nous des tests

comme ça

comme nous allons au spectacle

pour passer notre temps

Elle savait qu'il n'existe ni sens ni gloire ni salut

elle savait que dans ce monde plein de dieux tout est inutile

Et elle voulait mourir

Oh oui elle voulait mourir

comme le lin qui s'effiloche en terre

comme le chanvre qui fond dans la rivière

comme l'aigrette du pissenlit qui disparaît dans le vent

Elle ne voulait plus vivre

non

elle avait peur que dans longtemps des siècles plus tard

les éléments de son corps aillent par hasard se réunir

et se souvenir de sa vie de Marta son nom

Aussi souriait-elle à tous écartelée et lointaine

Auteur: Petreu Marta

Info: De loin, 15 mai 2004. Traduit du roumain par Ed Pastenague

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

triades

" Tu as écrit un recueil de tercets, brefs et condensés comme ta vie. Tu n'en parlas à personne. Ta femme les découvrit après ta mort dans le tiroir de ton bureau: [...] Le jour m'éblouit, Le soir m'apaise, La nuit m'enveloppe. Dominer m'oppresse, Subir m'asservit, Etre seul me libère. La chaleur me gêne, La pluie m'enferme, Le froid m'éveille. Le tabac m'irrite, L'alcool m'endort, La drogue m'isole. Le mal me surprend, L'oubli me manque, Le rire me sauve. L'envie me porte, Le plaisir me déçoit, Le désir me reprend. [...] L'équilibre me tient, La chute me révèle, Le rétablissement me coûte. [...] Le temps me manque, L'espace me suffit, Le vide m'attire. [...] Le bord me tente, Le trou m'aspire, Le fond m'effraie. Le vrai m'émeut, L'incertain me gêne, Le faux me fascine. Le bavardage m'égare, La polémique m'enflamme, Le silence me rachète. L'obstacle m'élève, L'échec m'endurcit, Le succès m'adoucit. [...] L'offense me surprend, La répartie me tarde, L'affection me rédime. [...] Le sermon m'irrite, L'exemple me persuade, L'acte me prouve. Nettoyer m'ennuie, Ranger m'apaise, Jeter me délivre. [...] Savoir me grandit, Ignorer me nuit, Oublier me libère. Perdre m'énerve, Gagner m'indiffère, Jouer me déçoit. Nier me tente, Affirmer m'exalte, Suggérer me contente. [...] Dire m'engage, Ecouter m'apprend, Taire me tempère. Naître m'advient, Vivre m'occupe, Mourir m'achève. Monter m'est difficile, Descendre m'est facile, Stationner m'est inutile. [...] La menace me trompe, L'angoisse me meut, La peur m'exalte. [...] La fatigue me calme, La lassitude me décourage, L'épuisement m'arrête. Construire m'obsède, Conserver m'apaise, Détruire m'allège. [...] Le groupe m'oppresse, La solitude me tient, La folie me guette. Plaire me plaît, Déplaire me déplaît, Indifférer m'indiffère. L'âge me gagne, La jeunesse me quitte, La mémoire me reste. Le bonheur me précède, La tristesse me suit, La mort m'attend.

Auteur: Levé Edouard

Info: Suicide

[ autodestruction ] [ dernières paroles ]

 

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alcool

Ils choquèrent leurs coupes et ils burent.
- Allez, maintenant, buvons ensemble, le vieux ! dit Katérina, s'adressant au patron. Buvons, si ton coeur est doux pour moi ! buvons à notre bonheur vécu, remercions pour les ans qu'on a vécus, remercions de tout notre coeur pour le bonheur et l'amour ! Alors, dis-moi de verser, s'il est ardent pour moi, ton coeur !
- Il est raide, ton petit vin, ma belle colombe, toi-même t'y trempes juste les lèvres ! dit le vieillard, riant et présentant une nouvelle fois sa coupe.
- Moi, je prendrai une gorgée, et, toi, bois-le cul sec !... On vit, mon bon vieux, on traîne derrière soi une lourde penserie ; et c'est le coeur qui geint de cette penserie lourde ! La penserie, elle vient du malheur, la penserie, elle appelle le malheur, mais dans le bonheur, la penserie s'efface ! Bois, le vieux ! Noie ta penserie !
- Plein de malheurs, faut croire, qu'ont bouillonné en toi, si c'est contre eux que tu te dresses ! Tu voudrais tout finir d'un coup, faut croire, ma blanche petite colombe. Je bois avec toi, Katia ! Et toi, monsieur, t'en as un, de malheur, si tu permets que je demande ?
- Ce que j'ai, je le garde pour moi, chuchota Ordynov sans quitter Katérina des yeux.
- Tu entends, mon bon vieux ? Moi-même je ne me connaissais pas, pendant longtemps, je n'avais pas de souvenirs, et puis le temps est venu, j'ai tout su, je me souviens ; tout, j'ai tout revécu, ce qui est passé, avec mon âme avide.
- Oui, c'est amer, quand on n'a pour vivre que le passé, dit le vieillard songeur. Ce qui est passé, c'est comme du vin qu'on a bu ! Qu'est-ce que c'est, le bonheur, dans le passé ? Un caftan usé, on le jette...

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: In "La logeuse", éd. Babel, p. 107-108 - trad. A. Markowicz

[ beuverie ] [ action de grâce ] [ perte ] [ dialogue ] [ confidence ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

désespoir

Au père de Won,
Tu disais toujours " Mon amour, vivons ensemble jusqu'à ce que nos cheveux deviennent gris et que nous mourrions le même jour". Comment as-tu pu mourir sans moi ? Qui allons-nous écouter moi et notre petit garçon et comment allons-nous vivre ? Comment as-tu pu partir sans moi ?
Comment m'as-tu donné ton coeur ? Comment t'ai-je donné le mien ? A chaque fois que nous étions couchés ensemble, tu me disais toujours : " Mon amour, crois-tu que les autres s'aiment et se chérissent comme nous ? Sont-ils vraiment comme nous ?" Comment as-tu pu laisser tout ça derrière toi et partir sans moi ?
Je ne peux pas vivre sans toi. Je veux te rejoindre. Je t'en supplie, emmène-moi jusqu'à toi. Je ne peux oublier mes sentiments pour toi en ce monde et mon chagrin est infini. En quoi vais-je croire maintenant ? Comment puis-je vivre alors que l'enfant te réclame ?
Je t'en supplie, lis cette lettre et réponds moi en détails dans mes rêves. C'est parce que je veux t'entendre me répondre en détails dans mes rêves que je t'écris cette lettre et que je te la donne. Lis-la attentivement et parle-moi.
Quand j'accoucherai de l'enfant qui est en moi, qui appellera-t-il Père ? Y a-t-il une personne qui puisse ne serait-ce que se figurer ce que je ressens ? Il n'y a pas de pire tragédie sur cette terre.
Tu es juste ailleurs, en un autre lieu et tu ne ressens pas de chagrin aussi profond que le mien. J'écris mal car il y a ni frontière ni fin à mon chagrin. Je t'en supplie, lis cette lettre attentivement et viens à moi en rêves, montre-toi et raconte-moi tout en détail. Je crois que je peux te voir dans mes rêves. Viens à moi en secret et montre-toi. Ce que je veux te dire n'a pas de fin et je m'arrête ici.

Auteur: Internet

Info: En 1998, des d'archéologues découvraient le cercueil de Eung-Tae Lee, mâle membre de la dynastie des Goseong Yi du XVIème siècle en Corée du Sud, écrite par sa veuve, enceinte de Won, leur futur enfant. Et avec les restes du mari cette lettre, datée du 1er juin 1586

[ déclaration d'amour ] [ deuil ]

 

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