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performativité du langage

Mais il n’est pas possible, concernant Le Banquet, de ne pas nous référer au rapport du discours et de l’histoire. A savoir, non pas comment le discours se situe dans l’histoire, mais comment l’histoire elle-même surgit d’un certain mode d’entrée du discours dans le réel.

Aussi bien faut-il que je vous rappelle qu’au moment du Banquet, nous sommes au second siècle de la naissance du discours concret sur l’univers. […] Ce que je veux vous faire sentir, c’est que c’est la première fois que, dans la tradition occidentale, […] un discours se forme qui vise expressément l’univers, et vise à le rendre discursif.

Au départ de ce premier pas de la science comme étant la sagesse, l’univers apparaît comme univers de discours. En un sens, il n’y aura jamais d’univers que de discours. Et tout ce que nous trouvons à cette époque, jusqu’à la définition des éléments, qu’ils soient quatre ou plus, porte la marque, la frappe, l’estampille, de cette requête, de ce postulat, que l’univers doit se livrer à l’ordre du signifiant.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 98

[ vision du monde ] [ étude littéraire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anti-américanisme

(...) Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d'oppression, l'âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd'hui par les habitudes d'une société massifiée, forgées par l'invasion révoltante de publicités commerciales, par l'abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.

Tout cela est sensible pour de nombreux observateurs partout sur la planète. Le mode de vie occidental apparaît de moins en moins comme le modèle directeur. Il est des symptômes révélateurs par lesquels l'histoire lance des avertissements à une société menacée ou en péril. De tels avertissements sont, en l'occurrence, le déclin des arts, ou le manque de grands hommes d'Etat. Et il arrive parfois que les signes soient particulièrement concrets et explicites. Le centre de votre démocratie et de votre culture est-il privé de courant pendant quelques heures, et voilà que soudainement des foules de citoyens Américains se livrent au pillage et au grabuge. C'est que le vernis doit être bien fin, et le système social bien instable et mal en point.


Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Le Déclin du courage. Discours de Harvard (extrait) - juin 1978

 

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Ajouté à la BD par miguel

socio-littérature

Si nous pouvons dire des épopées homérique et virgilienne qu'elles étaient des manières d'entretien entre le poète et l'aristocratie, nous pouvons dire du roman qu'il a été la forme d'art fondamentale de l'ère de la bourgeoisie.

Avec le roman ne naquit pas seulement l'art du bourgeois, de l'habitant des villes d'Europe ; depuis Cervantès il fut le miroir que l'imagination, quand elle fait appel à la raison, tend à la réalité quotidienne. Don Quichotte lançait au monde de l'épopée un adieu ambigu et mélancolique ; Robinson Crusoé délimitait le monde du roman moderne. Comme le naufragé de Defoe, le romancier va s'entourer d'une palissade de faits tangibles : les maisons merveilleusement solides de Balzac, l'odeur des puddings de Dickens, les pharmacies de Flaubert et les interminables inventaires de Zola. S'il trouve une empreinte dans le sable, le romancier en déduira que c'est l'homme Vendredi qui se cache dans les buissons, non pas que c'est la trace d'une fée ou, comme dans le monde shakespearien, la trace fantomale du dieu Hercule "qu'Antoine aimait".


Auteur: Steiner George

Info: Tolstoï ou Dostoïevski

[ occidentale ] [ réalisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nord-sud

Les Occidentaux devraient-ils relativiser l’opposition entre l’individuel et le collectif ?  

- Pour l’anthropologue Philippe Descola, l’Europe chrétienne est essentiellement analogiste. Au Moyen Âge, on croyait que tout était relation. L’Europe serait devenue naturaliste autour du XVIe et XVIIe siècle. On s’est mis à croire à une coupure radicale entre  le monde humain et le monde non humain. L’homme se distinguerait au sein du règne animal par son intériorité, qu’on l’appelle l’âme, l’esprit ou la res cogitans. Ce postulat nous coupe de la nature et nous isole. Un symbole fort de cet état d’esprit est L’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci. Les Occidentaux se réfèrent à ce dessin comme à une représentation de l’humanité. Pourtant, c’est un homme isolé, qui n’est en relation avec rien, ni avec la nature ni avec d’autres humains : il n’y a pas de femmes, pas d’enfants, pas de personnes âgées. C’est un mâle blanc adulte et en bonne santé qui est dans une relation de domination au monde grâce à la technique. Il n’a besoin de rien d’autre que de lui-même. C’est typique d’un imaginaire anthropologique occidental.

Auteur: Giraud Gaël

Info:

[ colonialisme culturel ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

contre-sens métaphysique

De même que pour J. de Flore, l’œuvre de ce dernier [Jacob Boehme] fut très tôt mal interprétée et n’a pas cessé de l’être. Nous estimons par exemple que l’exégèse qu’en a fait A. Koyré demeure beaucoup trop influencée par les thèses de Hegel, comme l’atteste l’usage répété qu’il fait de la formule : "prendre conscience de soi", à propos de l’Etre divin. Déjà F. von Baader avait plaqué sur la doctrine de Bœhme un évolutionnisme historique dont il semble difficile de trouver la moindre trace chez le Philosophe Teutonique. C’est pourquoi l’hypothèse qui voit dans la mystique allemande, depuis Eckhart, l’origine de l’idéalisme pourra sembler forcée, voire peut-être suspecte. Il est probable, d’un autre côté, que bon nombre de penseurs du XIXe siècle ont procédé à une sorte de récupération du corpus ésotérique occidental au point d’aboutir à une "perversion" (J. Borella) de la gnose véritable. La seule conception d’une "béatitude qui s’ignore", utilisée par A. Koyré pour exprimer ce que serait l’Absolu selon J. Bœhme, suffirait pour établir l’inefficacité de la démarche philosophique classique dans le domaine initiatique.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 141

[ incompréhension ] [ interprétation hétérodoxe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Grèce antique

Platon, Xénophon et les autres écrivains de l'école de Socrate, ont les évolutions du vol des oiseaux ; ils font de longs circuits ; ils embrassent beaucoup d'espace ; ils tournent longtemps autour du point où ils veulent se poser, et qu'ils ont toujours en perspective ; puis enfin ils s'y abattent. En imaginant le sillage que trace en l'air le vol de ces oiseaux, qui s'amusent à monter et à descendre, à planer et à tournoyer, on aurait une idée de ce que j'ai nommé les évolutions de leur esprit et de leur style. ce sont eux qui bâtissent des labyrinthes, mais des labyrinthes en l'air. Au lieu de mots figurés ou colorés, ils choisissent des paroles simples et communes, parce que l'idée qu'ils les emploient à tracer, est elle-même une grande et longue figure. Aristote redressa toutes les règles et ajouta, dans toutes les sciences, aux vérités connues, des vérités nouvelles. Son livre est un océan de doctrines, et comme l'encyclopédie de l'antiquité. C'est de lui que le savoir a découlé comme d'une source dans les siècles qui l'ont suivi.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

[ culture occidentale ]

 

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profession

Plus pauvre encore (que le bucheron), plus sale, plus chétif et plus inquiétant est le charbonnier. Ne maniant pas le fer mais le feu - le plus grand ennemi du bois, il est réellement diabolique. Le charbonnier ne se marie pas et n'a pas de postérité. Il ne quitte la forêt que pour s'enfermer dans une autre forêt, afin d'y continuer son oeuvre de destruction et de crémation. En toutes régions, les villageois ont peur du charbonnier. Dans les textes littéraires, notamment dans les romans courtois, les auteurs mettent quelquefois en scène un preux chevalier perdu au coeur de la forêt et contraint de demander son chemin à un horrible charbonnier. Pour les lecteurs du XIIe et du XIIIe siècle, cette rencontre constitue celle des extrêmes ; c'est le contraste social le plus fort qui puisse être imaginé. Dans ces textes, le charbonnier est toujours décrit de la même façon : petit, noir, velu, les yeux rouges et enfoncés, la bouche tordue et cruelle ; c'est l'archétype de l'homme situé au plus bas de l'échelle sociale : il est à la fois misérable, animal et démoniaque.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, p. 99

[ hiérarchie ] [ historique ] [ sociologie ]

 

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nord-sud

L’idée selon laquelle la diffusion de la culture de masse et des biens de consommation dans le monde entier représente le triomphe de la civilisation occidentale repose sur une vision affadie de la culture occidentale. L’essence de la civilisation occidentale, c’est le droit, pas le MacDo. Le fait que les non-Occidentaux puissent opter pour le second n’implique pas qu’ils acceptent le premier.
C’est également sans conséquence directe sur leur attitude à l’égard de l’Occident. Quelque part au Moyen-Orient, une demi-douzaine de jeunes gens peuvent bien porter des jeans, boire du Coca-Cola, écouter du rap et cependant faire sauter un avion de ligne américain. Pendant les années soixante-dix et quatre-vingt, les Américains ont consommé des millions de voitures, de postes de télévision, d’appareils photo et de gadgets électroniques japonais sans se "japoniser" pour autant. Ils sont même devenus de plus en plus hostiles au Japon. Seule l’arrogance incite les Occidentaux à considérer que les non-Occidentaux "s’occidentaliseront" en consommant plus de produits occidentaux. Le fait que les Occidentaux identifient leur culture à des liquides vaisselle, des pantalons décolorés et des aliments trop riches, voilà qui est révélateur de ce qu’est l’Occident.

Auteur: Huntington Samuel P.

Info: Le Choc des civilisations

[ consumérisme ] [ naïveté ]

 

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nord-sud

Il y a un sens de l'histoire je crois. Qui met en confrontation la "verdeur" d'un Islam, dernière réforme spirituelle mondiale, avec les valeurs, surtout de consommation, d'une civilisation occidentale qui touche à ses limites.
Ce qui est frappant c'est combien il semble utopique d'imaginer des occidentaux capables de limiter leur folie consommatrice pour partager plus, peut-être bien la seule issue pour casser la frustration énorme des masses musulmanes, surtout jeunes... Tout en étant assez sages, humains et diplomates pour prendre leçon d'un Islam bourré de qualités, s'inspirer de ses aspects les plus attirants en terme de valeurs éthiques (poésie, frugalité, espace intérieur) pour tout en même temps amender par une influence bienveillante ses modes de fonctionnements les plus rétrogrades (inégalités hommes-femmes, fanatisme idiot -lapalissade-, et autres).
La pression nataliste de musulmans qu'on regarde de haut comme si la vertu était de notre côté, parce que nous ne savons pas mettre à leur juste place les phénomènes de rage impuissante comme l'affaire Charlie, ne conduira qu'au clash si les occidentaux ne savent pas lâcher du lest...
Malheureusement je n'ai pas connaissance d'exemples similaires (à cette échelle) dans l'histoire des hommes.

Auteur: Mg

Info: 20 janv 2015

[ oecuménisme ]

 

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socio-psychologie

Cette mise en scène d'un loup (Ysengrin) qui fait rire au lieu de faire peur ne constitue peut-être pas tant un exutoire, comme on pourrait le croire au premier abord, que le reflet d'une certaine réalité. Il semble bien que l'on ait moins peur du loup dans les campagnes des XIIe et XIIIe siècles qu'avant l'an mille, du moins en Europe occidentale. La peur du loup ne sera de retour qu'à la fin du Moyen Âge et, surtout, à l'époque moderne, où elle deviendra une angoisse permanente dans la vie des campagnes. Cette peur est en effet liée au périodes de crises (climatiques, agricoles, sociales), pas aux moments de prospérité économique ni d'essor démographique. Ce n'est pas un hasard si l'histoire de la Bête du Gévaudan trouve sa place dans la France du XVIIIe siècle et non au cœur du Moyen-Âge. À l'époque féodale, dans les campagnes françaises, on a surtout peur du Diable, du dragon, de la Mesnie Hellequin ou des revenants, mais on n'a plus guère peur du loup. Cette accalmie, hélas ! ne durera pas ; cette peur reviendra avec force moins de deux siècles plus tard.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Le loup : Une histoire culturelle

[ historique ] [ rumeurs ] [ fantômes communautaires ] [ lupus ]

 

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