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déception

— J'essayais d'arrêter de boire et je sentais bien que je n'y arriverais pas en restant chez moi, mais je ne voulais pas aller dans une clinique ou un centre de cure, vous comprenez. Mon frère avait une maison où il n'allait que l'été — c'était au mois d'octobre — alors je l'ai appelé et je lui ai demandé s'il pouvait me la prêter une semaine ou deux, le temps que je me remette d'aplomb. Il a dit que c'était d'accord. Je me suis mis à faire ma valise en me disant que j'étais heureux d'avoir une famille, heureux d'avoir un frère, heureux qu'il soit prêt à me donner un coup de main. Mais là-dessus le téléphone a sonné, c'était mon frère, et il m'a dit qu'il en avait discuté avec sa femme, il m'a dit qu'il était désolé, qu'il ne savait pas comment me dire ça, mais que sa femme avait peur que je mette le feu à la maison. Tu comprends, m'a-t-il dit, tu pourrais t'endormir avec une cigarette allumée à la main, ou oublier d'éteindre le gaz. Bref, ils avaient peur que je foute le feu à leur maison, et à son grand regret il ne pouvait pas me la prêter. J'ai dit bon, d'accord, et j'ai redéfait ma valise.

Auteur: Carver Raymond

Info: Qu'est-ce que vous voulez voir ? Vandales

[ revirement ] [ crève-coeur ]

 

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humour

On ne sait jamais qui a raison ou qui a tort. C'est difficile de juger. Moi, j'ai longtemps donné raison à tout le monde. Jusqu'au jour où je me suis aperçu que la plupart des gens à qui je donnais raison avaient tort ! Donc j'avais raison ! Par conséquent, j'avais tort ! Tort de donner raison à des gens qui avaient le tort de croire qu'ils avaient raison. C'est-à-dire que moi qui n'avais pas tort, je n'avais aucune raison de ne pas donner tort à des gens qui prétendaient avoir raison, alors qu'ils avaient tort. J'ai raison, non ? Puisqu'ils avaient tort ! Et sans raison, encore ! Là, j'insiste, parce que... moi aussi, il arrive que j'aie tort. Mais quand j'ai tort, j'ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts ! ! ! J'ai raison, non ? Remarquez... il m'arrive aussi de donner raison à des gens qui ont raison aussi. Mais, là encore, c'est un tort. C'est comme si je donnais tort à des gens qui ont tort. Il n'y a pas de raison ! En résumé, je crois qu'on a toujours tort d'essayer d'avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu'ils n'ont pas tort ! À tort ou à raison :

Auteur: Devos Raymond

Info: Sens dessus dessous, sketches, Stock 1976 LdP5102 p.123

[ paradoxe ] [ éristique ]

 

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vocabulaire

Toute la différence entre le langage animal et le langage humain se situe dans le passage de l'usage de stimuli-signaux à celui de signes-symboles. Alors qu'un signal fait réagir, un signe fait penser. Le signal est en effet quelque chose qui désigne quelque chose d'autre qu'il indique ou demande. C'est un stimulus, càd quelque chose de sensible qui a pour fonction de provoquer une réaction, de faire faire. En présence d'un feu rouge, l'automobiliste s'arrête : il ne se met pas à évoquer des considérations sur la rougeur du feu !

Les stimuli-signaux et, avec eux le "langage" animal, sont des "instruments d'action immédiate". Le signe-symbole est "un instrument de pensée et non seulement d'action immédiate". Il permet l'évocation inactuelle! C'est précisément le jour où Helen Keller cesse de réagir aux stimuli-signaux, auxquels sa gouvernante l'a conditionnée, qu'elle comprend que les mots ont un sens et qu'elle devient capable de "parler" (avec le langage tactile des sourds-muets). 

Ainsi, jusque-là elle n'avait fait que réagir au mot eau. A présent ce mot évoquait pour elle l'eau elle-même, "ce quelque chose de merveilleux qui était en train de couler sur sa main". Le langage est ainsi ce par quoi se réalise en l'être humain l'ouverture de son moi hors de l'immédiateté de l'instant, donc à l'universel.

Auteur: Ruyer Raymond

Info:

[ parole ] [ représentation ] [ sémiose ] [ déclic ] [ abstraction ] [ saut qualitatif ]

 
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couple

Bordeaux, le 2 juillet 1933

Le mariage, mon cher ami, est un étrange état. On avait des amis : on les oublie ; des habitudes : on les abandonne. On avait avec la vie, avec les êtres, mille confrontations : on n'a plus pour se mirer que ce miroir sentimental qu'est l'épouse. Et ce n'est pas assez encore : il faut qu'on se plaise à cet agréable servage. On rencontre une femme ; on découvre qu'on l'aime ; qu'on est aimé. On juge la vie désormais, sans elle, bien médiocre. On se promet de lui consacrer tous ses jours. On se gorge d'égoïsmes. On croit avoir découvert le secret du bonheur. On s'en vante. On n'a plus de relations qu'avec l'absolu, de rapports qu'avec les rêves. Et cela dure des années... Puis un jour, sans avertissement, sans présage, soudainement on sent une résistance. Le destin jusqu'ici complice, se met à trahir. La maladie dissocie le couple. Et le malheur avec son aigre visage apparaissant, chasse un trop fragile bonheur. On voudrait alors avoir auprès de soi quelqu'un qui sût vous porter aide. Mais on a fait le vide. Rien de plus seul qu'un homme marié si sa femme vient à lui manquer. Que la solitude soit si décevante, certes, on ne le supposait pas. On ne se doutait pas à quel point préserve la vie à deux. Ma femme si du moins son état n'inspire plus aujourd'hui trop d'inquiétude, a été, sachez-le, très gravement malade.

Auteur: Guérin Raymond

Info: Zobain

[ pensée-d'homme ] [ isolement ] [ dépendance ]

 

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entropie

C'est le destin du vin d'être bu, et c'est le destin du glucose de s'oxyder. Mais il ne s'oxyde pas tout de suite : celui qui l'a bu le conserve dans son foie pendant plus d'une semaine, bien enroulé et tranquille, comme aliment de réserve pour un effort soudain ; effort qu'il est contraint de faire le dimanche suivant, en poursuivant un cheval qui détale. Adieu la structure hexagonale : en l'espace de quelques instants, l'écheveau se déroule et redevient glucose, lequel est entraîné par la circulation sanguine jusqu'à une minuscule fibre musculaire de la cuisse pour y être brutalement scindé en deux molécules d'acide lactique, sinistre annonciatrices de la fatigue : ce n'est que plus tard, quelques minutes après, que le halètement des poumons sera à même de fournir l'oxygène nécessaire à l'oxydation discrète de ce dernier. Ainsi, une nouvelle molécule de dioxyde de carbone retourne dans l'atmosphère, et une parcelle de l'énergie que le soleil avait transmise au cep de vigne passe de l'état d'énergie chimique à celui d'énergie mécanique, puis se transforme en une chaleur paresseuse qui réchauffe imperceptiblement l'air déplacé par la course et le sang du coureur. Telle est la vie, bien qu'elle soit rarement décrite de cette manière : une inclusion, un prélèvement à son profit, un parasitage du cours descendant de l'énergie, de sa noble forme solaire à celle dégradée de la chaleur à basse température. Dans ce parcours descendant, qui mène à l'équilibre et donc à la mort, la vie dessine un coude et s'y niche.

Auteur: Levi Primo

Info: The Periodic Table (1975), trad en anglais Raymond Rosenthal (1984), 192-3. Trad en français MG avec DeepL

[ alcool ] [ hydrate de carbone ] [ photosynthèse ]

 

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culture

Les Égyptiens du Nouvel Empire ont produit des papyrus humoristiques. Vinrent ensuite dans l'ordre : Aristophane, Ésope, Plaute, Térence, Boccace, Rabelais, Cyrano de Bergerac, Paul Scarron, Bussy-Rabutin, Cervantès, Molière, Jean de La Fontaine.
Au XVIe siècle, à Paris, le personnage de Turlupin prenait la vedette au Théâtre de Bourgogne. Le mot turlupinade provient de ces facéties anciennes.
Puis il y eut, dans le désordre : Carlo Goldoni, Montesquieu, Jonathan Swift, Voltaire, Florian, Beaumarchais, Restif de la Bretonne, Gogol, Honoré Daumier, William Hogarth, Eugène Labiche, Charles Dickens, Henri Julien, Victorien Sardou, Mark Twain, Charles Cros, Alphonse Daudet, Alphonse Allais, Michel Audiard, Tristan Bernard, Jules Renard, George Bernard Shaw, Georges Courteline, Feydeau, Henri Bergson, Anatole France, Groucho Marx, Maurice Chevalier, La Bolduc, Juliette Béliveau, Ovila Légaré, Rose Ouellette..... La persistance du personnage Charlot comme symbole du comique démontre le génie de son auteur, Charlie Chaplin. Il fut suivit par :
Jack et Carole Bender, Henrik Rehr Bender, Buster Keaton, Laurel et Hardy, Fernandel, Marcel Pagnol, Abbott et Costello, Walt Disney, Al Capp, Sacha Guitry, Gérard Delage,Charles Trenet, Chick Young, André Roussin, Raymond Queneau, Hergé, Morris, Guy et Brad Gilchrist, Brant Parker, Brad Anderson, Charles Schulz, Michel Noël, Chuck Jones, René de Obaldia, Jacques Normand, Georges Brassens, Henri Salvador, Annie Cordy, Raymond Devos, André Franquin, Pierre Dac, Marc Favreau, Clémence Desrochers, San Antonio, Bob Hope, Jerry Lewis, Hanna Barbera, Roland Topor, Olivier Guimond, Dominique Michel, Doris Lussier, Red Skelton, Louis de Funès, René Gosciny, Albert Uderzo, Sempé, Gotlib, Georges Wolinski, Plantu, François Cavanna,Coluche, Woody Allen, Pierre Desproges.

Auteur: Internet

Info: http://herodote2.tripod.com/histoire.html

[ historique ] [ humour ]

 

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couple

"Si, Holly, tu es toujours aussi fière, je fais. Tu es toujours numéro un. Allez, quoi, Holly."

Elle secoue la tête. "Quelque chose est mort en moi, elle fait. Il lui a fallu longtemps pour mourir, mais c'est mort. Tu as tué quelque chose, aussi sûrement qu'un coup de hache. Tout n'est plus que poussière." Elle finit son verre. Puis elle se met à pleurer. Je veux la serrer contre moi, mais elle se lève et va dans la salle de bains...

"Pendant qu'on faisait l'amour, tout à l'heure, tu pensais à elle, fait Holly, en revenant de la salle de bains. Tu sais, Duane, ça fait tellement mal." Elle prend le verre que je lui tends.

"Holly, je fais.

- Non Duane, c'est vrai". Elle va et vient dans la chambre en culotte et soutien-gorge, le verre à la main. "Tu as rompu le contrat. C'est la confiance que tu as détruite. Peut-être que ça te semble vieux jeu. Je m'en fiche. Maintenant j'ai l'impression d'être, je sais pas quoi, de la saleté, voilà l'impression que j'ai. Je suis paumée. Je n'ai plus de but. C'était toi, mon but."

Cette fois elle me laisse lui prendre sa main. Je me mets à genoux sur la moquette et je pose ses doigts contre ma tempe. Je l'aime, bon Dieu, oui, je l'aime. Mais au même instant je pense aussi à Juanita, à ses doigts à elle me massant la nuque, cette fois-là. C'est affreux. Je ne sais pas ce qui va se passer.

Auteur: Carver Raymond

Info: Débutants

[ tensions ] [ adultère ] [ confusion ] [ saynète ]

 

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ballade

Ce matin était bien. un peu de neige tapissait le sol. Le soleil flottait dans un ciel clair et bleu. La mer était bleue et bleu-vert, aussi loin que portait l’œil. À peine une ondulation. Calme. Je me suis habillé pour aller me promener - résolu à ne pas rentrer avant d’avoir recueilli ce que la Nature avait à m’offrir. J’ai dépassé de vieux arbres inclinés. Traversé un champ semé de rochers où la neige s’était entassée. Marché jusqu’à atteindre une falaise. Où j’ai contemplé la mer, et le ciel, et les mouettes tournoyant au-dessus de la plage blanche loin au-dessous. Tout était beau. Tout baignait dans une pure et froide lumière. Mais, comme toujours, mes pensées se sont mises à errer. Je devais me contraindre à voir ce que je voyais et rien d’autre. Je devais me dire c’est cela qui compte, pas autre chose. (Et je l’ai vraiment vue une ou deux minutes !) Un ou deux minutes elle a refoulé les rêveries habituelles sur ce qui est bien, et ce qui est mal - le devoir, les bons souvenirs, les idées de mort, la façon de me conduire avec mon ex-femme. Toutes ces choses dont j’espérais qu’elles disparaîtraient ce matin. Ce avec quoi je vis chaque jour. Ce que j’ai foulé aux pieds afin de rester en vie. Mais une ou deux minutes j’ai bel et bien oublié moi-même et tout le reste. Je le sais. Car quand j’ai fait demi-tour je ne savais plus où j’étais. Jusqu’à ce que des oiseaux s’échappent des arbres noueux. Et s’envolent dans la direction que je devais prendre.

Auteur: Carver Raymond

Info:

[ introspection ] [ oubli de soi ]

 

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flou terminologique

L'une des tentatives des plus fécondes de pénétrer la forêt des symbole est "symbols publics and private" de Raymond Firth (1973). Firth dénonce l’ambiguïté du terme et en suit les emplois, de la presse quotidienne à la littérature, des théories romantiques du mythe à l'anthropologie symbolique moderne. Il se rend compte qu'il se trouve face à un mécanisme de renvoi, typique du signe, mais il en décèle les connotations particulières comme le caractère non effectif (le geste purement symbolique), le caractère contradictoire par rapport à l'état des faits, le jeu de renvoi entre concret et abstrait (renard pour ruse) ou entre abstrait et concret (le symbole logique), le rapport métonymique ou synecdotique (rochers ou fleuves pour Dieu ou forces naturelles) le flou (le sombre symbole du mystère)... Il observe que le symbole, à un niveau premier, peut être très conventionalisé (les clefs de Saint-Pierre pour le pouvoir de l'Eglise) mais qu'il suffit de le regarder en transparence (de quoi est symbole le geste de Jésus qui remet les clés à Pierre - et d'ailleurs les remet-il "symboliquement", car ne donne t'il pas effectivement une paire de clés ?) pour en faire le point de référence d'interprétations opposées et beaucoup moins conventionnelles. A la fin de cet exposé, Firth semble aboutir (toujours provisoirement) à une sorte de définition terre à terre, autrement dit une définition "pragmatique" : dans l'interprétation d'un symbole, l'interprète a d'habitude une plus grande latitude pour exercer son jugement qu'avec les "signaux" réglés par un code commun à l’émetteur et au destinataire. Le moyen de distinguer entre signal et symbole serait de classer comme symboles tous les signes ou l'on rencontre un manque d'accord interprétatif entre producteur et interprète.

Auteur: Eco Umberto

Info: Sémiotique et philosophie du langage, pp 195, 196

[ emblème ] [ incompréhension ]

 

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mort

- Qu'est-il arrivé ? lui ai-je demandé.
- Il paraît que c'est un radiateur d'appoint qui a pris feu. En tout cas, c'est ce qu'on m'a dit. Il y avait deux gamins dans la maison. Trois, en comptant la baby-sitter. Elle a réussi à s'en sortir, mais pas les enfants, malheureusement. La fumée les a asphyxiés.
On s'est dirigés vers chez nous, à pied. Dotty se cramponnait à mon bras et se serrait contre moi en répétant : "Oh, mon Dieu, mon Dieu !"
La maison était illuminée par les phares des pompiers. Un homme était debout sur le toit, tenant une lance à incendie dont ne s'égouttait plus à présent qu'un petit filet d'eau. La fenêtre de la chambre avait été brisée. À l'intérieur, j'ai vu un homme qui allait et venait dans la pièce, une hache à la main. Puis la porte de devant s'est ouverte et un autre homme en est sorti, portant quelque chose. Je me suis dit que ça devait être le chien des enfants et ça m'a fichu un coup terrible.
Une camionnette de la station de télé locale était garée dehors. Un opérateur filmait, caméra à l'épaule. Des voisins battait la semelle, blottis les uns contre les autres. Certains étaient habillés, d'autres s'étaient jeté un manteau sur les épaules. Les moteurs des voitures de pompiers tournaient et de temps en temps leur radio se mettait à nasiller. Mais les badauds, eux, ne disaient rien. En les dévisageant, j'ai reconnu Rosemary, debout entre ses parents, la bouche ouverte. Puis les pompiers ont sorti les enfants de la maison, sur des brancards. De grands gaillards bottés, casqués, vêtus de longs manteaux, des hommes à l'air indestructible, qui semblaient avoir encore cent ans de vie devant eux. Ils sont sortis de la maison, chacun à un bout d'un brancard, portant les enfants.

Auteur: Carver Raymond

Info: Qu'est-ce que vous voulez voir, RÊVES

[ drame ]

 

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