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instant de la mort

Des chercheurs ont découvert les mécanismes derrière la mystérieuse " onde de la mort " dans le cerveau, un phénomène survenant après une privation d'oxygène. Cette découverte importante ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension de la mort neuronale et de la réanimation.

En explorant les profondeurs de l'activité cérébrale au moment de la mort, des scientifiques de l'Institut du Cerveau ont fait une découverte significative. Pour la première fois, ils ont observé une onde spécifique, surnommée " l'onde de la mort ". Celle-ci survient lors d'une interruption prolongée de l'oxygénation du cerveau. Cet événement, loin de marquer une fin absolue, révèle en réalité une complexité insoupçonnée dans la dynamique neuronale entre la vie et la mort. Les résultats ont été publiés dans Neurobiology of Disease

La formation et le parcours de l'onde de la mort

Il est impossible de déterminer l'heure précise, à la seconde près, d'un décès. C'est un processus complexe, qui dure plusieurs minutes. Il existe des cas où même lorsque le processus a démarré, celui-ci peut s'interrompre et la personne revenir à la vie. 

L'arrêt de l'oxygénation du cerveau déclenche une série d'événements électriques. Initialement, une réduction drastique de l'activité électrique se produit, plongeant le cortex cérébral dans un silence électrique. Cependant, ce silence est brusquement interrompu par une onde de grande amplitude, initiée dans les couches profondes du cortex, comme un sursaut d'activité cérébrale. C'est sûrement cette onde que décrivent les personnes ayant fait une expérience de mort imminente, c'est-à-dire les personnes ayant survécu à un arrêt cardiorespiratoire. 

Cette " onde de la mort " se propage telle une vague à travers le cortex, portant en elle le potentiel d'une cessation totale de l'activité cérébrale. Mais, contrairement à ce que son nom suggère, cette onde ne signifie pas nécessairement une fin irréversible. Si le cerveau est réoxygéné à temps, une " onde de la réanimation " peut suivre, marquant le début d'une lente mais possible récupération des fonctions cérébrales.

(photo illustration) Et si l'onde de la mort expliquait les expériences de mort imminente. 

Quelles sont les implications de cette découverte ? 

Cette étude révèle que la mort neuronale est comme un processus graduel, potentiellement réversible, plutôt qu'un instant définitif. Elle met en lumière le rôle crucial des neurones pyramidaux de la couche 5 du néocortex, dont la dépolarisation marque le début de l'onde de la mort. 

Cette compréhension affine notre perception de la mort cérébrale, nous faisant comprendre qu'un électroencéphalogramme plat n'est pas forcément synonyme de mort définitive. Ces découvertes suggèrent que, sous certaines conditions, il est possible de restaurer les fonctions cérébrales, offrant ainsi de nouvelles voies pour le développement de traitements neuroprotecteurs. 

Ces avancées pourraient un jour transformer les pratiques de réanimation en cas d'arrêt cardiorespiratoire, réduisant les risques de séquelles neurologiques et ouvrant la porte à des interventions plus ciblées pour préserver les fonctions cérébrales essentielles.



 

Auteur: Internet

Info: https://www.futura-sciences.com/ janvier 2024

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

couple

Le premier réceptacle de l’image de l’âme pour l’homme est pratiquement toujours la mère ; plus tard, les réceptacles qui apporteront à l’homme un reflet vivant de son anima seront les femmes qui font vibrer ses sentiments, que ce soit, d’ailleurs, indifféremment dans un sens positif ou négatif. C’est parce que la mère est le premier réceptacle de l’image de l’âme que l’émancipation du fils et la séparation d’avec la mère représentent un tournant évolutif tout aussi important que délicat, et de la plus haute portée éducative. C’est pourquoi nous trouvons déjà chez les primitifs un grand nombre de rites qui organisent les modalités de cette séparation. L’arrivée à l’âge adulte et la séparation extérieure d’avec la mère ne suffisent pas ; il faut encore toute sorte d’initiations masculines décisives très particulières, des cérémonies opérant une renaissance, pour parfaire efficacement la séparation de l’individu d’avec sa mère et, par voie de conséquence, d’avec son enfance.

Alors que le père, en protégeant l’enfant contre les dangers de la vie extérieure, devient de la sorte pour le fils un modèle de la persona, la mère constitue pour lui une sauvegarde contre les dangers qui peuvent surgir des mondes obscurs de l’âme. C’est pourquoi, dans les initiations masculines, l’initié sera instruit des choses de l’au-delà, ce qui doit le mettre en état de se passer de la protection de la mère.

L’adolescent qui grandit dans la civilisation actuelle se voit privé – en dépit de toute la primitivité qui demeure en lui – de ces mesures éducatives qui étaient au fond très remarquables. Il s’ensuit que l’anima, en jachère sous forme de l’imago de la mère, va être projetée en bloc sur la femme, ce qui va avoir pour conséquence que l’homme, dès qu’il contracte le mariage, devient enfantin, sentimental, dépendant et servile, ou, dans le cas contraire, rebelle, tyrannique, susceptible, perpétuellement préoccupé du prestige de sa prétendue supériorité virile. Cette attitude, naturellement, n’est faite que du renversement de la première. L’homme moderne n’a rien trouvé qui remplace la protection contre l’inconscient que la mère apportait, que la mère signifiait ; c’est pourquoi il modèle inconsciemment son idéal du mariage de telle sorte que sa femme soit amenée si possible à pouvoir assumer le rôle magique de la mère. Sous le couvert protecteur de l’union exclusive, il cherche au plus profond de lui-même protection auprès d’une mère, tendant dangereusement la perche à l’instinct possessif de la femme. Sa crainte et son angoisse, en face des obscurités insondables et des forces imprévisibles de l’inconscient, confèrent à la femme une puissance illégitime et soudent le ménage en une "communauté si intime" que, à force de tensions intérieures, il menace régulièrement d’éclater. A moins que l’homme, par protestation, ne prenne, en face de cette surpuissance de la femme, une attitude de contre-pied, ce qui entrainera d’ailleurs les mêmes conséquences.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "La dialectique du moi et de l'inconscient"

[ conjonction des opposés ] [ androgynie psychique ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophes comparés

[...] le Marquis de SADE nous propose, avec une extrême cohérence, de prendre en effet pour maxime universelle de notre conduite le contre-pied - vue la ruine des autorités en quoi consiste dans les prémisses de cet ouvrage, l’avènement d’une véritable république - le contre-pied de ce qui a pu toujours jusque là être considéré comme, si l’on peut dire, le minimum vital d’une vie morale viable et cohérente. Et à la vérité, il ne le soutient pas mal. Ce n’est point par hasard si nous voyons dans La philosophie dans le boudoir - d’abord et avant tout - être fait l’éloge de la calomnie.

La calomnie, nous dit-il, ne saurait être en aucun cas nocive, car en tout cas, si elle impute à notre prochain quelque chose de beaucoup plus mauvais que ce qu’on peut lui attribuer, elle aura pour mérite de nous mettre en garde en toute occasion contre ses entreprises. Et c’est ainsi qu’il poursuit, point par point, justifiant, sans en excepter aucune, le renversement de tout ce qui est considéré comme les impératifs fondamentaux de la loi morale, continuant par l’inceste, l’adultère, le vol et tout ce que vous pouvez y ajouter. Prenez simplement le contre-pied de toutes les lois du Décalogue et vous aurez ainsi l’exposé cohérent de quelque chose dont le dernier ressort s’articule en somme ainsi : nous pouvons prendre comme loi, comme maxime universelle de notre action, quelque chose qui s’articule comme le droit à jouir d’autrui quel qu’il soit, comme instrument de notre plaisir.

SADE démontre avec beaucoup de cohérence que cette loi étant universelle, universalisée, c’est-à-dire : que par exemple, si elle permet aux libertins la libre disposition de toutes les femmes, indistinctement et quel que soit ou non leur consentement, inversement il libère les femmes de tous les devoirs qu’une société vivante et civilisée leur impose dans leurs relations conjugales, matrimoniales et autres, et que quelque chose est concevable, qui ouvre toutes grandes les vannes qu’il propose imaginairement à l’horizon du désir qui fait que tout un chacun est sollicité de porter à son plus extrême les exigences de sa convoitise et de les réaliser. Si même ouverture est donnée à tous, alors on verra ce que donne une société naturelle. Notre répugnance, après tout, pouvant très légitimement être assimilée à ce que KANT prétend lui-même éliminer, retirer des critères de ce qui pour nous fait la loi morale, à savoir un élément sentimental.

Si KANT entend éliminer tout élément sentimental de la morale, nous retirer comme non valable tout guide qui soit dans notre sentiment, à l’extrême le monde sadiste est concevable comme étant - même s’il en est l’envers et la caricature - un des accomplissements possibles du monde gouverné par une éthique radicale, par l’éthique kantienne telle qu’elle s’inscrit, telle qu’elle se date en 1788.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 décembre 1959, L'Ethique

[ mise en pratique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vingtième siècle

A la fin du siècle les hommes fumaient trois fois plus que les femmes et conduisaient plus fréquemment l'automobile et les Américains et les Allemands avaient le plus grand nombre d'automobiles par habitant et les Grecs fumaient le plus grand nombre de cigarettes. Les femmes vivaient plus longtemps que les hommes et se suicidaient moins souvent et prononçaient en moyenne trois fois plus de paroles par jour et les gens des villes pratiquaient des activités sportives et faisaient du vélo et de la course à pied tous les matins pour se rafraîchir les poumons. La course à pied pour rafraichir les poumons fut inventée par les Américains qui se procuraient à cette fin des shorts en matière luisante et des chaussures à suspension d'air pour éviter les déviations de la colonne vertébrale et en 1985 cent trente-cinq Américains sont mort d'un infarctus lors d'une course à pied matinale. A la fin du siècle les hommes voulaient rester jeunes et dynamiques mais en même temps politiquement et sexuellement corrects et ne plus séduire les femmes à la va-vite ni leur adresser des sourires lubriques etc. ni raconter des blagues sur les juifs et les Allemands et les homosexuels. Et certaines femmes déposaient plainte contre leur supérieur parce qu'il avait eu devant elles des paroles à connotation érotiques ou leur avait proposé de les raccompagner chez elles avec un air salace et en 1997 un avocat américain dut payer quatre millions de dollars américains de dommages et intérêts à sa secrétaire pour lui avoir jeté des bonbons à la menthe dans le décolleté. Et en 1998 certains Américains voulaient destituer leur président pour avoir entretenu des relations incorrectes avec une stagiaire et lui avoir touché les seins et enfoncé un cigare cubain dans le vagin et lui avoir fait pratiquer des fellations pendant qu'il téléphonait avec le secrétaire à la défense et entre-temps les américains bombardaient l'Irak et les Irakiens que c'était pour détourner l'attention du comportement sexuellement incorrect de leur président. Les Européens aussi voulaient être politiquement corrects mais un peu moins sexuellement parce que surtout dans les pays latins la séduction était une tradition culturelle alors que l'Amérique était plutôt puritaine. L'espérance de vie dans les pays démocratiques était supérieure à celle des pays communistes parce que les gens allaient plus fréquemment chez le médecin et mangeaient des légumes frais etc. tandis que dans les pays communistes les gens fumaient davantage parce qu'ils ne comprenaient pas bien pourquoi ils devraient atteindre un âge avancé et l'espérance de vie la plus basse se trouvait dans les pays en voie de développement qu'on appelait pays du tiers-monde. Et à la fin du siècle l'espérance de vie était de 78 ans dans les pays développés et de 41 ans en Sierra Leone. Et les sociologues disaient que selon différents indicateurs la meilleure qualité de vie était au Canada et en France.

Auteur: Ourednik Patrik

Info: Europeana : Une brève histoire du XXe siècle, P105

[ femmes-hommes ] [ nord-sud ]

 

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états limites

La réorientation de la psychologie des instincts vers le moi est en partie due au fait qu’il a bien fallu reconnaître que les malades qui se présentaient dans les années 1940 et 1950 "montraient très rarement les névroses classiques que Freud avait décrites si minutieusement". Au cours des vingt-cinq dernières années, le malade dont le cas est indéterminé, présentant non pas des symptômes bien définis, mais un mécontentement diffus, est devenu de plus en plus commun. Il ne souffre pas de fixations débilitantes, ni de phobies, ni d’une conversion d’énergie sexuelle réprimée en troubles nerveux ; il se plaint "d’une insatisfaction existentielle vague et diffuse" et sent que "sa vie, amorphe, est futile et sans but". Il décrit des "sentiments ténus mais tenaces de vide et de dépression", "des violentes oscillations dans son évaluation de lui-même", et "une incompétence générale à s’entendre avec autrui". "Il se rassure sur lui-même en s’attachant à des êtres forts, admirés ; il désire ardemment être accepté par eux, et ressent le besoin de recevoir leur aide." Bien qu’il puisse assumer ses responsabilités quotidiennes, et même parvenir à une certaine réussite, le bonheur lui échappe, et sa vie lui apparaît souvent comme ne valant pas la peine d’être vécue.

La psychanalyse, thérapie qui s’est développée dans la pratique, à partie de cas d’individus moralement rigides et sévèrement réprimés, ayant besoin de faire la paix avec un "censeur" interne rigoureux, se trouve aujourd’hui de plus en plus souvent confrontée à des "caractères chaotiques dominés par [leurs] pulsions". Elle a affaire à des malades donnant libre cours à leurs conflits, ne les réprimant ni ne les sublimant. Souvent engageants, ceux-ci cultivent pourtant une superficialité qui les protège dans les relations affectives. Ils sont incapables de pleurer, et l’intensité de leur rage contre les amours objectaux perdus, en particulier contre leurs parents, leur interdisent de revivre des moments heureux ou de les garder précieusement en mémoire. Ouverts plutôt que fermés aux aventures sexuelles, ces malades trouvent pourtant difficile de vivre pleinement la pulsion sexuelle ou d’en faire une expérience joyeuse. Ils évitent les engagements intimes qui pourraient les libérer de leurs intenses sentiments de rage. Leur personnalité n’est guère qu’un ensemble de défenses contre cette rage et contre les sentiments de privation orale nés au stade préœdipien du développement psychique.

Ces malades souffrent souvent d’hypocondrie et se plaignent d’éprouver une sensation de vide intérieur. Ils nourrissent, en même temps, des fantasmes d’omnipotence et sont profondément convaincus de leur droit d’exploiter les autres et de se faire plaisir. Les éléments archaïques, punitifs et sadiques prédominent dans le surmoi de ces malades, et s’ils se conforment aux règles sociales, c’est plus par peur d’être punis que sous l’emprise d’un sentiment de culpabilité. Ils ressentent leurs propres exigences et appétits, mêlés de rage, comme étant extrêmement dangereux, et ils élèvent des défenses aussi primitives que les désirs qu’ils cherchent à étouffer.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 71-72

[ portrait clinique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

libération

Chen-sieou disait : " La méthode de Houei-nêng est prompte et directe. Pourquoi vous attarder ici ? " Un jour, il prit à part son disciple Tche-teng et lui dit : " Toi qui es intelligent et dont les connaissances sont multiples, va donc au Ts'ao-k'i, rends hommage au maître et écoute son enseignement, sans lui dire que c'est moi qui t'envoie. Souviens-toi bien de ce que tu auras entendu afin de pouvoir me le rapporter. Ainsi, je verrai qui de lui ou de moi détient la meilleure compréhension. "
Tche-teng se réjouit de cette mission. Quinze jours plus tard, il était au Pao-lin-sseu. Il rendit hommage au sixième patriarche et l'écouta attentivement. Mais il advint que, sous sa parole, il connut l'Éveil et communia avec son esprit originel. Alors, il se leva, s'inclina et dit tout naturellement :
" Maître, votre disciple vient du monastère Yu-tchuan. Sous mon maître Chen-sieou, pendant neuf années, je n'ai pu parvenir à l'Éveil. Mais, en écoutant votre sermon, j'ai trouvé soudain mon esprit originel. Maître, puis-je solliciter de votre miséricorde d'être dorénavant mon instructeur ?
- Si tu viens de là-bas, tu es sûrement un espion.
- Lorsque je n'avais pas encore parlé, j'en étais un. Maintenant, je ne le suis plus. "
Alors Houei-nêng l'interrogea :
" J'ai entendu dire que ton maître de dhyâna, lorsqu'il enseigne, ne transmet que discipline, concentration et sagesse. Qu'entend-il par là ? Dis-le-moi !
- Ne pas mal agir constitue la discipline. Pratiquer le bien est sagesse. Purifier le mental, voilà la concentration. Tel est l'enseignement au Yu-tchuan. Mais je ne sais pas encore quel est votre point de vue sur ces questions, maître.
- Je n'ai pas, moi, de système. J'agis selon les circonstances et les capacités de chacun. Je tente de délivrer le disciple de ses liens et d'ouvrir devant lui la terre spirituelle. Affranchie de toute erreur, elle est discipline de la nature propre. Débarrassée de tout trouble, elle est concentration de la nature propre. Libérée de l'ignorance, elle est sagesse de la nature propre. Discipline, sagesse et concentration, telles que les enseigne ton maître, sont destinées à des élèves à la compréhension limitée. Mon enseignement s'adresse à des êtres supérieurs. Ceux qui n'ont pu s'éveiller par eux-mêmes à leur nature propre sont incapables d'établir discipline, concentration et sagesse véritables.
- Pourquoi, maître, ne peuvent-ils les établir ?
- Seuls ceux qui ont réalisé leur nature propre, se référant sans cesse à la sagesse innée, sont détachés de tout concept, aussi n'ont-ils rien à établir. Ils ont toute liberté d'aller et de venir. Ils peuvent utiliser tel système, ou se dispenser de tout système. Ils agissent spontanément de manière appropriée, quelles que soient les circonstances. La nature propre est subite ; pratique et réalisation sont immédiates, établir est graduel. C'est pourquoi je dis qu'il n'y a rien à établir. "
Tche-teng se prosterna. Il ne quitta plus le mont Ts'ao-k'i.

Auteur: Houei-nêng

Info: Texte relatant l'envoi par le doyen Chen-sieou de son disciple Tche-teng au monastère Pao-lin-sseu afin qu'il lui rapporte quelle différence il y a entre son enseignement du tch'an et celui du sixième patriarche, autour du 7e siècle

[ envol ]

 

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théologie

"La propension à considérer la continuité, au sens où je le tiens comme une idée de première importance en philosophie sera nommée synéchisme. Le présent document vise principalement à montrer ce qu'est le synéchisme et à quoi il mène."

Je soutiens que la continuité de l'espace, du temps, de l'apparition des idées, des sentiments et de la perception est délivrée de manière irréductible par la science,  c'est la  conception adéquate de la continuité en tant que domaine scientifique extrêmement important. Ma doctrine "synéchiste", dérive de la préposition grecque qui signifie "(ensemble) avec". Lors d'un symposium de 1887 sur la science et l'immortalité j'ai déclaré que la question de savoir s'il y a immortalité ou "une vie future" éventuelle n'était pas tranchée, mais aussi que la science pouvait faire la lumière sur cette question. Dans un manuscrit de 1893 "L'immortalité à la lumière du synéchisme",  j'applique ma doctrine du synéchisme à la question de l'immortalité de l'âme pour aller plutôt vers l'affirmative. Selon moi le synéchisme nie catégoriquement l'affirmation de Parménide selon laquelle "Etre est, non-être est néant". Je pense plutôt que "l'être est une question d'aptitude, celle d'être plus ou moins capable de se fondre insensiblement dans le néant". Physique et psychique ne sont pas distincts.

Je crois que le point de vue selon lequel "aucune question expérientielle ne peut être résolue avec une certitude absolue" (fallibilisme) implique le point de vue selon lequel "l'objet a une existence imparfaite et qualifiée" ce qui implique qu'il n'existe pas de distinction absolue entre un phénomène et son substrat, entre des personnes diverses ou entre réveil et sommeil ; ainsi celui qui tient un rôle dans le drame de la création se reconnait pour une certaine mesure dans le rôle de l'auteur.

La conscience charnelle, selon cette idée de synéchisme, ne s'arrête pas brusquement à la mort, elle est émanation (petite) de la personne, n'est que pour sa part sociale : l'esprit vit vraiment dans les autres. Il y a aussi la conscience spirituelle, que nous confondons avec d'autres choses, qui nous constitue tel un concept éternel "incarné par l'univers entier" : vérité immortelle "telle une idée archétypique qui ne peut échouer jamais ; et pourrait devenir, dans le monde futur, quelque incarnation spirituelle spécifique."

En conclusion je précise que le synéchisme n'est pas religion, mais la philosophie scientifique, qui tend à unifier science et religion. En 1906, je suis revenu sur des idées du même genre : Si je suis dans une autre vie, ce sera certainement des plus intéressant ; mais je ne peux imaginer comment ce sera d’être moi. En même temps, je n'en sais absolument rien. J'ajoute que la subordination de l'action mentale au cerveau est une hypothèse scientifique justifiée par certains faits, en attendant que des faits contraires soient découverts, mais au point de vue de l'intérêt pratique cette dépendance n'est pas nécessairement établie.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: compilé et traduit de plusieurs sources par Mg

[ panpsychisme ] [ monisme ] [ pragmatisme ] [ solipsisme ] [ monadologie ] [ mentalisme ] [ rationalisme spirituel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discours scientifique

Il est clair que l’expansion, la dominance de ce sujet pur de la science est ce qui vient à ces effets dont vous êtes tous les acteurs et les participants, à savoir : ces profonds remaniements des hiérarchies sociales qui constituent la caractéristique de notre temps.

Eh bien, ce qu’il faut que vous sachiez, parce que vous allez le voir et vous le verrez de plus en plus – si naturellement jusqu’ici vous ne l’avez pas vu, encore que ça crève les yeux – c’est qu’il y a un prix dont ça se paye l’universalisation du sujet, en tant qu’il est le sujet parlant, l’homme.

Le fait que s’effacent les frontières, les hiérarchies, les degrés, les fonctions royales et autres, même si ça reste sous des formes atténuées, plus ça va plus ça prend un tout autre sens, et plus ça devient soumis aux transformations de la science, plus c’est ce qui domine toute notre vie quotidienne et jusqu’à l’incidence de nos objets a*. Je ne peux pas [en rester] ici, mais s’il est un des fruits les plus tangibles, que vous pouvez maintenant toucher tous les jours, de ce qu’il en est des progrès de la science, c’est que les objets a cavalent partout, isolés, tous seuls et toujours prêts à vous saisir au premier tournant.

Je ne fais là allusion à rien d’autre qu’à l’existence de ce qu’on appelle les mass-média, à savoir ces regards errants et ces voix folâtres dont vous êtes tout naturellement destinés à être de plus en plus entourés – sans qu’il n’y ait pour les supporter autre chose que [ce qui est intéressé] par le sujet de la science qui vous les déverse dans les – yeux et dans les oreilles.

Seulement il y a une rançon à ça – vous ne vous en êtes pas encore aperçus, quoi que vous ayez traversé – malgré tout il y a un certain nombre d’entre vous qui n’avait pas seulement un an ou deux à ce moment là, mais certainement il s’est produit pas mal de choses – c’est que, probablement en raison de cette structure profonde, les progrès de la civilisation universelle vont se traduire, non seulement par un certain malaise comme déjà Monsieur Freud s’en était aperçu, mais par une pratique, dont vous verrez qu’elle va devenir de plus en plus étendue, qui ne fera pas tout de suite voir son vrai visage, mais qui a un nom qui, qu’on le transforme ou pas voudra toujours dire la même chose et qui va se passer : la ségrégation.

Messieurs les nazis, vous pourriez leur en avoir une reconnaissance considérable, ont été des précurseurs et ont d’ailleurs eu tout de suite, un peu plus à l’Est, des imitateurs, pour ce qui est de concentrer les gens – c’est la rançon de cette universalisation pour autant qu’elle ne résulte que du progrès du sujet de la science.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1964. *façon dont notre désir recouvre le monde. Tout entichement pour une chose ou une autre témoigne de l'emprise de l'objet a, indice de l'objet à jamais perdu.

[ objectivation ] [ réification ] [ cheptel humain ] [ fascisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parcours de vie

Eugen Bleuler (1857-1939) était un homme d’une profonde modestie, dont les tendances à l’ascétisme, héritées de son milieu familial, avaient été stimulées par son mentor, Auguste Forel, ancien directeur du Burghölzli. Jung décrivait Bleuler comme un homme "[ayant] simplement l’ambition tout à fait chrétienne de ne pas être un obstacle sur le chemin des autres, et cette ambition était assortie d’un vif désir d’apprendre et d’un enthousiasme juvénile." [Lettre à Freud, 20 février 1908]

De souche paysanne, Bleuler était le premier de sa famille à avoir pu étudier au-delà de l’école élémentaire. Né à Zollikon […], le père de Bleuler avait quitté la ferme familiale pour tenir un petit magasin dans le village et devenir administrateur de l’école. Le père et le grand-père de Bleuler avaient tous deux participé activement aux luttes politiques des années 1830, qui aboutirent aux réformes libérales du canton de Zurich. Celles-ci conféraient aux paysans le droit de pratiquer le commerce, d’exercer certaines professions et d’accéder à l’enseignement supérieur dans a nouvelle université créée en 1833, au plus fort des réformes. Tout le monde accepta que Bleuler récolte ce qu’avaient semé ses ancêtres en entrant à l’université. Il allait également de soi qu’il étudierait la médecine et choisirait la psychiatrie comme spécialité : sa sœur souffrait en effet d’une forme grave de ce qui serait appelé un peu plus tard schizophrénie catatonique, et, à en croire la rumeur, d’autres membres de la famille présentaient une pathologie semblable. […]

Devenu directeur [du Burghölzli], Bleuler était bien décidé à se consacrer d’abord à ses patients, à qui il s’adressait dans leur propre dialecte. Il avait la conviction qu’en écoutant les discours incohérents des patients schizophrènes, il pourrait établir un contact avec eux, peut-être même une véritable relation. Si le thérapeute parvenait à nouer avec le malade une relation d’homme à homme, pensait-il, sa schizophrénie pourrait être traitée et régresser, voire disparaître. Pour Bleuler, un tel objectif impliquait le refus délibéré de toute routine quotidienne et une part d’inattendu dans le traitement des patients. Ainsi, subitement et sans raison apparente, il pouvait transférer un patient d’une salle à une autre, au grand désarroi de ses assistants. D’autres fois, il arrêtait un traitement qui semblait loin d’être terminé. Surtout, personne n’était autorisé à parler de "son" patient, car chaque médecin […] était censé connaître l’histoire de tous les malades dans ses moindres détails mais se comporter envers chacun d’entre eux comme s’il était le seul à l’avoir en charge. […]  Bleuler attendait avant tout de ses médecins qu’ils apprennent les dialectes parlés par les pensionnaires pour pouvoir s’adresser à eux dans leur langue, et qu’ils se comportent comme s’ils avaient les mêmes capacités mentales et le même statut social. Cette politique lui valut de nombreuses plaintes de la part de ses assistants et associés au Burghölzli […] qui ne voyaient en lui qu’un paysan mal dégrossi. En réalité, il défendait un esprit de collégialité peu orthodoxe et faisait preuve d’un ascétisme raffiné.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 92-94

[ méthode thérapeutique ] [ antipsychiatrie ]

 

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connaissance primordiale

La méditation, contrairement à ce qu’on admet trop généralement, ne possède point la vertu de provoquer par elle-même des illuminations ; son but est plutôt"négatif" en ce sens qu’elle doit éloigner les obstacles intérieurs qui s’opposent à une connaissance, non pas"nouvelle", mais "préexistante" et "innée", et dont il s’agira de prendre conscience ; la méditation sera donc comparable, non pas tant à une lumière qu’on allumerait dans une chambre obscure, qu’à une ouverture qu’on pratiquerait dans le mur de cette chambre afin de permettre à la lumière d’entrer, — lumière qui "préexiste" au dehors et n’est point le produit de l’action de percer le mur. L’homme est par définition un être pensant, et, par conséquent, il ne peut pas considérer la pensée comme inutile a priori, quelles que puissent être ses intentions profondes; il doit donc nécessairement partir d’une pensée, non seulement pour les besoins de la vie extérieure où la chose va de soi, mais même dans l’effort spirituel de dépasser le plan des limitations mentales. L’homme, puisqu’il pense, doit consacrer cette faculté à la "seule chose nécessaire", comme du reste toute autre faculté, car tout doit s’intégrer dans le spirituel; qui pense pour le monde doit aussi penser pour Dieu, et cela est vrai pour toute activité fondamentale de l’être humain, puisque nous devons aller vers Dieu avec tout ce que nous "sommes".

Toute voie spirituelle, indépendamment de son mode ou de son niveau, — qu’elle soit de nature active, émotive ou intellectuelle, ou encore, qu’elle s’arrête à l’individualité ou qu’elle la dépasse, —toute voie spirituelle comporte trois grands degrés :la "purification", qui fait que "le monde sort de l’homme" ; l’"épanouissement", qui fait que "le Divin entre dans l’homme"; et l’ "union", qui fait que "l’homme entre dans Dieu". Nous pourrions aussi nous exprimer d’une manière quelque peu différente : il y a, dans l’homme, quelque chose qui doit mourir, ou qui doit être détruit : c’est l’âme-désir, dont le "point de chute" est le corps sensoriel ; il y a, dans l’homme, quelque chose qui doit se convertir, ou qui doit être transmué : c’est l’âme-amour — l’âme-volonté — dont le centre de gravitation est l’ego ; enfin, il y a, dans l’homme, quelque chose qui doit devenir conscient de soi-même; qui doit devenir soi-même; qui doit être purifié et libéré de ce qui est étranger à soi-même ; qui doit s’éveiller et s’épanouir, et devenir tout, parce que cela est tout; quelque chose qui seul doit être : c’est l’âme-connaissance, c’est- à-dire l’Esprit, dont le "sujet" est Dieu et dont l’ "objet" est encore Dieu.

Le rôle de la méditation sera donc d’ouvrir l’âme, premièrement à la grâce qui éloigne du monde, deuxièmement à celle qui rapproche de Dieu, et troisièmement à celle qui "réintègre" en Dieu, si l’on peut ainsi dire; toutefois, cette "réintégration" peut n’être, suivant les cas, qu’une "fixation" dans telle "vision béatifique", c’est-à-dire une participation encore indirecte à la Beauté divine.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "De la méditation"

[ principe ] [ kensho ]

 

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