Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 318
Temps de recherche: 0.0606s

rencontre

"Dormons.

— Il est encore trop tôt. Nous n’en sommes pas encore au clou de la soirée, le moment où tu me montres une photo de ta légitime en me disant que c’est une femme du tonnerre, que tu ne sais pas ce qui t’a pris, les aurores boréales, peut-être, ou encore l’alcool, mais qu’il ne faut jamais que je t’écrive ou que je téléphone chez toi, merci ma jolie.

— Je ne suis pas marié.

— C’est difficile à comprendre. Un boute-en-train comme toi, dit-elle, le faisant rire pour la première fois.

— Tu es gentille, dit-il.

— Retiens-toi, je te prie. Je risque de prendre la grosse tête.

— Belle ?

— J’ai trente ans, quand même.

— Je ne suis pas marié, moi, mais je suis sûr qu’une fille comme toi…

— Aussi intelligente et talentueuse que toi…

— … a un petit ami.

— Par ici, les hommes ont peur des femmes, surtout de celles qui parlent beaucoup. Ils aiment chasser, pêcher, regarder le hockey à la télévision et dire des cochonneries sur nous au Trapline, dit-elle en l’attirant vers elle.

— J’ai bien peur d’avoir trop bu pour t’être utile ce soir.

— Je ne te fais pas passer un examen, Moses. Détends-toi. Laisse-toi aller."

À son réveil, il la trouva qui lisait au lit "Cent Ans de solitude" en édition de poche. "Surprise, surprise, dit-elle. Je ne suis pas seulement le coup du siècle."

Auteur: Richler Mordecai

Info: Solomon Gursky

[ couple ] [ post coïtum ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vision supportable

C’est pourtant l’énigme du poil qui permet d’approcher celle du visage, condamné à demeurer œuf sans le fouillis des traits – cheveux, rides, veines – qui en dessinent l’arborescence et en rendent supportable la nudité désertique. Pendu "entre les pierres et les astres", le visage peut certes s’enorgueillir des deux luminaires que sont les yeux. Mais pour des raisons que la vie élucidera peu à peu, Artaud se méfie du regard, trop docile messager d’un Esprit contre les perversions duquel il conduira une guerre sans merci. Il est clair que le poil n’appartient pas, comme le regard, à l’Esprit. Plus encore, ce qui fascine Artaud dans le poil, c’est sa nature vibratile, tout comme celle du cil : "Cet esprit tu pus le fixer sur moins de choses encore que la naissance d’un cil" (I, 141). Plus tard, à l’asile de Rodez, Artaud s’interrogera à nouveau sur le mystère du vol de l’abeille, et sur celui d’un "soupir cilé". Sans l’ombrement vibratile des cils, le regard ne serait qu’un puits mort. Sans l’animation des poils et autres veinures, le visage n’offrirait que l’apparence vide d’un œuf et ne serait qu’un "champ de mort", comme le dira Artaud dans l’un de ses derniers textes, parmi les plus poignants : "Le visage humain porte en effet une espèce de mort perpétuelle sur son visage / dont c’est au peintre justement à le sauver / en lui rendant ses propres traits […] Le seul Van Gogh a su tirer d’une tête humaine un portrait qui soit la fusée explosive du battement d’un cœur éclaté."

Auteur: Bonardel Françoise

Info: Dans "Antonin Artaud ou la fidélité à l'infini", éd. Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2014, page 67

[ laideur originelle ] [ physionomie ] [ art pictural ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

dernière paroles

Mon cher frère,
Merci de ta bonne lettre et du billet de 50 francs qu'elle contenait.
Puisque cela va bien, ce qui est le principal, pourquoi insisterais-je sur des choses de moindre importance, ma foi, avant qu'il y ait chance de causer affaires à têtes plus reposées, il y a probablement loin.
Les autres peintres, quoi qu'ils en pensent, instinctivement se tiennent à distance des discussions sur le commerce actuel. Eh bien ! vraiment, nous ne pouvons faire parler que nos tableaux.
Mais pourtant mon cher frère, il y a ceci que toujours je t'ai dit et je te le redis encore une fois avec toute la gravité que puisse donner les efforts de pensée assidûment fixée pour chercher à faire aussi bien qu'on peut - je te le redis encore que je considérerai toujours que tu es autre chose qu'un simple marchand de Corot, que par mon intermédiaire tu as ta part à la production même de certaines toiles, qui même dans la débâcle gardent leur calme.
Car là nous en sommes et c'est là tout au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative.
Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux - d'artistes morts - et d'artistes vivants.
Eh bien ! mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison s'y est effondrée à moitié - bon - mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour autant que je sache, et puisse prendre parti, je le trouve, agissant réellement avec humanité. Mais que veux-tu?.

Auteur: Van Gogh Vincent

Info: Dernière lettre, non datée qu'il portait sur lui le 29 juillet 1890

[ suicide ]

 

Commentaires: 0

jugement

Je ne mettais jamais les gens en colère contre moi. La colère se croit toujours juste. Quand elle est passée, vient la honte, et la honte c'est la haine. Tu te fais haïr pour rien. Faites-vous haïr pour quelque chose. Il y a un proverbe : "Bien mal acquis ne profite jamais." C’est de la blague. La vérité est : bien mal acquis, le troisième héritier n’en jouit pas. Tu as de la marge. Le troisième héritier, est-ce que vous vous en foutez, oui ou non ? Possède, et puis tu verras.

Des familles portant le dais avaient fait quoi pour en arriver jusque-là ? Des tours de bâton. Tu recevais un coup sur la tête : tu ne savais pas à qui dire merci. C’étaient des saintes familles à perte de vue. Mais, cheval et voiture, ça ne vient pas par l’opération du Saint-Esprit. Mets tes sous à couver, ça ne rapporte guère. Il te faut cent ans. Défonce le poulailler du voisin : ça, c’est de la volaille ! La nuit noire, quelle belle institution ! Ils disent conscience. Ils disent : remords. D’accord. C’est de la monnaie. Payez et emportez. Si c’était gratuit, ce serait trop beau. Moi j’estime : du moment qu’on est chrétien, on a le droit de tout faire. Tu seras jugée. Alors, ne te prive pas. C’est de la banque. Il y en a qui sont pour le paradis. Très bien. Des goûts et des couleurs… mais, moi je suis modeste ; je me satisfais de peu. Après, on verra. Je n’ai pas d’orgueil. Je me contente de la vallée de larmes. Quand je souffre, je suis libre. Alors ?

Auteur: Giono Jean

Info: Les âmes fortes, Librairie Gallimard, 1949, pages 348-349

[ indifférence ] [ liberté ] [ bien-mal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sensualité

[…] Pour ta langue mouvante, J’invente des morsures et des égratignures, pour ta nuque et tes épaules, des caresses exaspérantes, pour tes seins pointés d’une étoile sombre. Sur ton corps entier je me vengerai de mon amour et du supplice qui me torture en ton absence.
Je sais les plus méchantes paroles […] et je te les dirai doucement, tout près, une fois retrouvée la place la plus douce et la plus intime de ton corps, une fois que mes doigts t’auront reprise, pendant la caresse, je te les dirai, et tu souffriras une volupté merveilleuse de mes injures et de ma possession mêlées ensemble dans ta chair, et puis je glisserai le long de toi, je mettrai mes doigts à tes côtes, afin de mieux sentir le frisson que je te donne, et collant ma bouche douloureuse à force de désir à ta bouche odorante et miraculeuse, je commencerai le baiser que tu préfères et te fait le mieux gémir.
Je te creuserai d’abord, et te lécherai en mesure avec ma langue, afin de te prendre très profondément, et quand tu commenceras à tressaillir, alors mes ongles commenceront à griffer tes côtes frémissantes, et du crieras de douleur. Cependant, ne pouvant m’en vouloir, tu te donneras davantage… Alors commencera le vrai plaisir, la vraie jouissance, car je te mordrai, mon amour, comme un enfant qui tète et mord le sein de sa mère. Tu sentiras mes dents dans ta chair secrète, fauve et soumise, ma bouche enfoncée, et chaque fois ma langue te consolera de la morsure, et tu oublieras le mal pour me remercier.
()

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 2, 26.12.19, p. 96-97. Claire Paulhan éditeur. Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre

[ sexe ] [ cunnilingus ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réputation prison

Ce qui me fit rêver, ce n'était pas l'affaire elle-même qui, somme toute, avait tout d'une opérette, mais les énigmatiques sinuosités de la vie qu'elle devait mener plus tard. Lorsque la platitude de ma propre existence me pesait, je rêvais toujours à la désinvolture de ma tante, à ses jours aussi solitaires et périlleux qu'un numéro de funambule.

Quel sort fut réservé à la "scandaleuse" ? Elle fut bientôt oubliée. Elle eut alors le sentiment d'avoir été rayée de son propre passé. Car ce qu'elle avait été s'était dissous dans la mémoire des autres, quoique ce qu'elle était à présent eût toujours été à la merci de celle des journaux : quand elle était en présence des autres, ils pensaient à ce qu'elle avait été plutôt qu'à ce qu'elle était devenue. De plus, maintenant, elle-même se tournait avec une telle intensité vers ce qu'elle avait été, alors que ce qu'elle avait été n'était plus tourné vers ce qu'elle était devenue.

Les multiples lèvres qui ont murmuré sur son compte, les oreilles innombrables qui ont été tendues vers elle, les millions d'yeux qui ont dévoré ses photos, il est impossible qu'ils n'aient pas fini par influer sur la vie de Haruko. Elle n'avait plus d'autre choix que de vivre comme ils l'espéraient ou comme ils le redoutaient. Elle ne pouvait plus vivre à sa guise.

Pourtant, n'y avait-il pas une autre manière de vivre pour elle ? Qui ne fût ni attendue ni inattendue. Une façon de vivre violente, propre à elle seule. C'est de ça que je rêvais et à quoi j'aspirais pour elle.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur. Nouvelles. Haruko

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

psycho-sociologie

C'est ici que la culture entre en jeu, dans l'image de ce moi idéalisé qui peut prospérer dans le monde des prises de contrôle par emprunt. Cette personne idéalisée se dérobe à toute dépendance ; elle ne s'accroche pas à d'autres. Les réformateurs de l'État-providence craignent qu'il ait encouragé la dépendance institutionnalisée : précisément ce qu'espérait Bismarck. En lieu et place de la vie institutionnelle, les réformateurs veulent notoirement plus d'initiative individuelle et d'esprit d'entreprise : des coupons pour l'éducation, des comptes d'épargne individuels pour la vieillesse et les soins médicaux. Autrement dit, chacun devrait gérer sa couverture sociale comme un service commercial.

Il est trompeur d'assimiler la peur de la dépendance à l'individualisme pur et simple. Dans le monde des nouvelles affaires, ceux qui prospèrent ont besoin d'un réseau serré de contacts sociaux ; si des cités globales se forment, c'est, entre autres raisons, qu'elles offrent un territoire local pour le networking (travail en réseau) en face-à-face. Les gens qui ne sont rattachés aux organisations que par ordinateur, qu'ils travaillent chez eux ou se retrouvent seuls sur le terrain, ont tendance à se marginaliser, parce que leur manquent ces contacts informels que l'on appelle parfois des "refroidisseurs".

La peur de la dépendance désigne plutôt la crainte de ne plus être maître de soi et, sur un plan plus psychologique, la honte de se retrouver à la merci des autres. Un des grands paradoxe du modèle de la nouvelle économie est qu'en faisant voler en éclats la cage de fer elle n'a réussi qu'à réintroduire ces nouveaux traumas sociaux et émotionnels dans une nouvelle forme institutionnelle.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme, p 45

[ post-capitalisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

C ' est mon visage mec
J ' ai rien fait de sérieux mec
S ' il vous plaît
S ' il vous plaît
S ' il vous plaît, je ne peux pas respi
S ' il te plaît, mec
S ' il vous plaît quelqu'un
S ' il te plaît, mec
J ' arrive plus à respirer
J ' arrive plus à respirer
S ' il vous plaît
(inaudible)
L ' homme ne peut pas respirer mon visage
Lève-toi juste
J ' arrive plus à respirer
S ' il vous plaît (inaudible)
Je ne peux pas respirer sh * t
Je le ferai
Je ne peux pas bouger
Maman, maman
Maman, maman
Je ne peux pas
mon genou
mes noix
J ' en ai fini
J ' en ai fini
Je suis claustrophobe
J ' ai mal au ventre
J ' ai mal au cou
Tout ça fait mal
Un peu d'eau ou quelque chose
S ' il vous plaît
S ' il vous plaît
Je ne peux pas respirer officier
Ne me tue pas
Ils vont me tuer mec
Allez, mec
Je ne peux pas respirer
Je ne peux pas respirer
ils vont me tuer
ils vont me tuer
J ' arrive plus à respirer
J ' arrive plus à respirer
S ' il vous plaît.
S ' il vous plaît
S ' il vous plaît
S ' il vous plaît, je ne peux pas respirer

Puis ses yeux se ferment, les supplications s'arrêtent. Le flic, Derek Chauvin, laisse son genou appuyé sur le cou du grand noir couché au sol plusieurs dizaines de secondes encore. George est déclaré mort peu de temps après.

Auteur: Floyd George

Info: 31 mai 2020. Incident qui sera à la source de nombreuses manifestations de révolte aux Usa. Merci à Antoine Illouz

[ brutalité policière ] [ racisme ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

citation s'appliquant à ce logiciel

Nouvel outil qui privilégie la lecture courte, le surf sur des idées ou des concepts, la découverte d'embranchements inattendus, de synonymes étonnants, d'auteurs nouveaux, d'un vocabulaire singulier... On peut s'y promener sur un mot, plusieurs mots, un auteur, une période-époque, une profession, un pays, un continent... et toutes les possibilités de mélanges de ces termes-paramètres.
Bref "lire comme avant" disparaît puisqu'on peut choisir et affiner un sujet - sans être simplement guidé par un auteur qui vous mène où il veut. Et donc rester AUSSI à la merci de ses propres instincts, amusements, curiosités...
De manière plus réflexive, pour ceux que "le sens" amuse ou intéresse, les extraits et leur étiquetage demanderont parfois, souvent... idéalement : une relecture. (Voire un retour en arrière sur des extraits précédents, chose aisée avec l'informatique.)
Ici - ce qui fera le bonheur des concepteurs de cette application - le lecteur/miroir, titillé, tente alors de "se situer" par rapport à l'extrait.
Donc s'arrête, médite. Le "sens" ? Que ce soit d'un mot, d'une phrase... Suis-je en accord ou pas ? Pourquoi ? Quelles sont les nuances que j'aurai envie d'apporter à tel ou tel extrait/formulation - ou à son étiquetage .... s'y j'y songe ?...
Délibération personnelle qui pourra amener à proposer une autre citation pertinente en regard de l'extrait, et pourquoi pas ensuite s'amuser à construire une chaîne pour tenter de développer, d'articuler, cette réflexion.
Mieux encore : le participant en vient à formuler sa propre pensée, pour l'intégrer dans la chaîne - après son acceptation par la modération du site bien sûr. (Sous-entendu : si la réflexion en cause est une redite, il vaut mieux user de la formulation originale, ou antérieure, pour compléter la chaîne en question.)
Là nous semble se profiler l'embryon d'une réflexion collective.

Auteur: Mg

Info: 8 juillet 2017

[ réfléchir ] [ révasser ]

 

Commentaires: 0

question

Bonjour, j'ai cette interrogation.

Comment peut-il n'y avoir aucun commencement ? Tout a un début. Je n'arrive vraiment pas à comprendre, même si je le veux. En savez-vous plus sur le sujet ?



"Nous avons tant besoin de savoir ce que c'est que de devenir complet. Pouvez-vous le dire ?"

'Nous le savons bien. On peut le dire avec vos mots.

Il n'y a pas de début, il n'y a pas de fin,

Il n'y a que le changement.

Il n'y a pas de professeur, il n'y a pas d'étudiant,

Il n'y a que le souvenir.

Il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal,

Il n'y a que l'expression.

Il n'y a pas d'union, il n'y a pas de partage,

Il n'y a qu'un.

Il n'y a pas de joie, il n'y a pas de tristesse,

Il n'y a que l'amour.

Il n'y a pas de plus grand, il n'y a pas de plus petit,

Il n'y a que l'équilibre.

Il n'y a pas de stase, il n'y a pas d'entropie,

Il n'y a que le mouvement.

Il n'y a pas d'éveil, il n'y a pas de sommeil,

Il n'y a que l'être.

Il n'y a pas de limite, il n'y a pas de chance,

Il n'y a qu'un plan.

C'est ce que nous savons être."

Merci. Je l'accepte."



Sally Angela Wolf répond : 

Oui, il y eut un commencement, mais il risque de ne pas pouvoir exister techniquement dans une ligne temporelle qui a été conçue comme une boucle.

Auteur: Internet

Info: Sous le pseudo de Leni Zenith Sur le groupe FB "Astral Projection", 24 juin 2021

[ origine ] [ source ] [ seuil ] [ amorce ontologique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel