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élevage

Pauline est remplie de beaux et clairs souvenirs : - Te rappelles-tu, Grand Frère, quand nous étions petits et que maman venait nous raconter qu’une vache avait vêlé, comme nous étions joyeux !
Edevart : - Oui.
- Tu dois aussi t’en souvenir Joakim ?
- Oui.
- On aurait cru que c’était un jour de fête. Nous étions plus heureux alors qu’à présent où nous avons huit vaches et un cheval. Aussi maman venait-elle nous le dire. Puis il y avait la première traite, le pouding de lait caillé et beaucoup de lait pour tout le monde. A présent il semble que ce ne soit plus un événement lorsqu’une bête vêle. Je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose qui va de travers.
August : - Pour que ça en vaille la peine, il faudrait beaucoup, beaucoup de vaches dans chaque ferme. On pourrait avoir ainsi une grande production de lait et une fabrique de fromages, le commerce se développerait par l’exportation de ces deux produits. Sinon, c’est vivre au jour le jour, c’est zéro.
Pauline ne cède pas : - Pourtant nous ne connaissions pas la misère autrefois. Nous avions de la farine, des pommes de terre et du lait ; quand c’était la saison les hommes allaient pêcher de quoi remplir la marmite. Nous étions tous si bien à l’abri du besoin que nous pouvions remercier Dieu chaque jour. Tandis qu’à présent !

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "August le marin", trad. Marguerite Gay et Gerd de Mautort, Le livre de poche, 1999, pages 1419-1420

[ traditionnel ] [ transition capitaliste ] [ paupérisation ] [ fermiers ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnalité

Une jeune fille a pris en toutes choses le contre-pied de sa mère, a cultivé toutes les qualités qu'elle ne trouvait pas en celle-ci et évité tout ce qui lui ressemblait. Ajoutons à cela que, comme toute autre petite fille, elle avait dans sa petite enfance commencé par s'identifier à sa mère, tandis que maintenant elle se révolte avec énergie contre cette identification. Une fois mariée cependant, devenue femme et mère, la même jeune personne, ne soyons pas surpris de le constater, ressemble de plus en plus à cette mère ennemie pour enfin s'identifier à elle, comme autrefois. Un fait analogue se produit chez les garçons et le grand Gœthe lui-même qui, dans sa jeunesse, avait certainement méprisé un père rigide et tatillon, développe, dans son vieil âge, certains traits de caractère de celui-ci. Ce résultat est plus frappant encore quand le contraste entre les deux personnes est plus marqué. Un jeune homme que le sort condamna à être élevé auprès d'un père indigne devint tout d'abord, par révolte contre lui, un garçon honnête, laborieux, plein de bonne foi. A l'âge adulte, son caractère se modifia et il se comporta dès lors comme s'il avait pris son père pour modèle. Afin de ne pas perdre de vue le lien qui unit ces faits à notre sujet, rappelons-nous qu'au début d'un pareil processus, il existe toujours une identification précoce avec le père. Cette identification se trouve ensuite abandonnée et même surcompensée pour finalement s'instaurer à nouveau.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, page 168

[ retour du refoulé ] [ fatalité ] [ développement ] [ mimétisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillards

Pourtant, quand il réfléchissait à sa condition actuelle, le vieil homme était saisi du sentiment d'avoir été injustement condamné à la réclusion à perpétuité, pour une chose sur laquelle il n'avait aucune emprise. Le crime qu'il expiait ici était simplement d'être devenu vieux et improductif, aussi obsolète que le Minitel, aussi utile qu'un flacon de shampoing dans une prise d'otages. Ce que la communauté attendait des encombrants de sa génération, c'était qu'ils eussent la sagesse élémentaire de se retirer de la circulation et de se mettre sur une voie de garage, où ils ne gêneraient personne... De se ranger pudiquement et sans esclandre, si ce n’était pas trop leur demander et tant qu’ils conservaient un peu de dignité, à l’abri des regards. On épargnait le triste spectacle des vieux aux plus jeunes, comme on regroupait autrefois les ladres dans des léproseries. Ils étaient la poussière qu'on dissimulait sous le tapis, les scories et l'écume laissées sur le bord du monde par une société en ébullition permanente. Telle était la norme et, depuis toujours, Martial se pliait à ce que toutes les normes, les règles, les lois, exigeaient de lui. Martial Chaînard aurait été du genre à continuer de traverser les routes par les passages piétons après une apocalypse nucléaire. Il était comme ça. C'était quelqu'un d’accommodant, la docilité incarnée, et il avait longtemps cru qu'on l'appréciait pour cela, pour sa faculté à épouser la forme des moules, à se fondre dans le décor sans faire de vagues.

Auteur: Soulier Frédéric

Info: Epilogue

[ rejetés ] [ exclus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

héritiers

A tout moment, les artistes d'autrefois sont susceptibles de se voir inculper pour des crimes ou des délits qui n'existaient pas de leur vivant.
Nous sommes si fiers de nos "valeurs" que nous les avons rendues rétroactives : c'est ce qui les différencie des lois ordinaires qui, comme le dit le Code Civil, "ne disposent que pour l'avenir".
C'est souvent un fils ou une fille de notable qui exerce des représailles posthumes sur son géniteur ou sa génitrice. Voir le livre de la fille de Jacques Lacan, il y a quelques mois.
Ce peut être aussi une ex-compagne : Françoise Gilot réglant ses comptes avec Picasso dans "Vivre avec Picasso". La plupart sont très colère contre le génie qui les a génités. Ils l'auraient souhaité un peu moins génial et beaucoup plus géniteur. Ils écrivent des livres pour s'en plaindre. Ils donnent des entretiens. Ça pourrait même devenir un genre littéraire. Dans le style "Ma rancoeur mise à nu".
J'ai entendu l'une des petites-filles de Picasso confesser qu'elle haïssait son grand-père ("Il a fait tellement de mal à ses proches !"), mais que, tenant de lui un assez bel héritage, elle le consacrait à aider l'enfance malheureuse. Ainsi se retrouve blanchi l'argent si mal gagné de cet odieux aïeul.
Quant à la fille unique de Céline, on lui doit cet aveu : "Je préfère être la fille de "Louis" plutôt que celle de Céline." L'ennui c'est que "Voyage au bout de la nuit", ce n'est pas "Louis" qui l'a écrit.

Auteur: Muray Philippe

Info: Désaccord parfait

[ ingrats ] [ injustes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

paternité

L'annonce d'un enfant à venir semble être vécue comme l'annonce d'une maladie. Je vais vous donner un exemple concret.

Actuellement, lorsqu'un enfant s'annonce d'une façon imprévue dans un couple d'amants, l'homme, plus souvent que la femme, réagit à cet événement par une angoisse surmoïque anale se traduisant par le désir de tuer le fœtus comme si celui-ci dévalorisait ses coïts d'amour avec cette femme. Cette réaction est nouvelle et en accord avec l'évolution des mentalités.

Bien sûr, comme autrefois, la future venue d'un enfant réactualise le fait qu'une femme est toute autre qu'un homme et remanie la castration primaire. Mais, en revanche, ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est que la joie de donner une promesse de descendance à la femme aimée semble faire place à l'angoisse d'un sentiment de responsabilité génitale et conjugale se traduisant par une sorte d'interdit de mettre au monde un être humain sur cette planète polluée, violente et apocalyptique.

Autrefois, on pensait à la vie dès qu'un enfant s'annonçait, maintenant, on pense à l'angoisse de la mort pour cet enfant en devenir qui représente l'amour des parents.

Le futur père est pris dans un conflit de responsabilités qui lui fait le plus souvent fantasmer de quitter cette femme qu'il a rendue mère, ou de lui demander, comme preuve d'amour, d'avorter de cet enfant, future image vivante de leur amour vivant. Est-ce le mécanisme Gribouille qui est en action ? Mourir avant de naître, pour n'avoir pas à mourir en cette fin de siècle trop angoissante !

Auteur: Dolto Françoise

Info:

[ refus ] [ nihilisme ] [ ambivalence ] [ écolo-catastrophisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

consumérisme

Autrefois pour faire sa cour, on parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur, on offrait son cœur
Maintenant c'est plus pareil, ça change, ça change
Pour séduire le cher ange, on lui glisse à l'oreille, ah,
Gudule!

Viens m'embrasser et je te donnerai
Un frigidaire, un joli scooter un atomixer et du Dunlopillo
Une cuisinière avec un four en verre
Des tas de couverts et des pelles à gâteaux
Une tourniquette pour faire la vinaigrette
Un bel aérateur pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent, un pistolet à gaufres
Un avion pour deux et nous serons heureux.

Autrefois, s'il arrivait que l'on se querelle
L'air lugubre, on s'en allait en laissant la vaisselle
Maintenant, que voulez-vous, la vie est si chère
On dit rentre chez ta mère et l'on se garde tout, ah,
Gudule!

Excuse-toi ou je reprends tout ça
Mon frigidaire, mon armoire à cuillères
Mon évier en fer et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses, mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace et mon chasse-filous
La tourniquette à faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures et le coupe-friture
Et si la belle se montre encore cruelle
On la fiche dehors pour confier son sort

Au frigidaire, à l'efface-poussière
A la cuisinière, au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates, au canon à patates
À l'eventre-tomates, à l'écorche-poulet
Mais très très vite, on reçoit la visite
D'une tendre petite qui vous offre son cœur
Alors, on cède car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois
Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois.

Auteur: Vian Boris

Info: La complainte du progrès

[ femmes-hommes ] [ chanson ]

 

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normalisation

D'une génération à l'autre, l'école primaire a toujours été le miroir de notre société. Il y a deux cents ans, la population non agricole était constituée essentiellement d'artisans. Ils avaient peu d'appareils mécaniques à leur disposition, ne travaillaient que sur quelques objets à la fois et sortaient des produits non standardisés et de grande qualité.
L'école d'alors correspondait assez bien à cette image. Le petit bâtiment à classe unique était le domaine particulier d'un seul être de talent. Sa mission consistait à travailler individuellement avec chaque enfant et, au bout de quelques années, à produire des élèves qui avaient acquis des connaissances réelles.
A partir de la révolution industrielle, ce fut désormais l'usine qui marqua le mode de travail, et cette transformation s'insinua même dans l'idée que l'on se faisait de l'école. Au lieu de confier à un seul individu la tâche de former un nombre restreint d'enfants, on s'est mis à construire des écoles-usines. Aujourd'hui, les différentes salles évoquent autant d'ateliers d'un grand établissement industriel, avec des pupitres disposés en rang. Le maître ou la maîtresse enseigne à partir d'un programme standard : à la place de l'artisan chevronné d'autrefois, on trouve un salarié engagé pour sa capacité à appliquer les consignes. Et à la fin de chaque année, les enfants passent au poste suivant sur la chaîne de montage.
Les élèves qui ne ressemblent pas parfaitement aux autres "pièces" du même lot sont acheminées vers de filières spécialisées. Ceux qui ne répondent pas aux normes édictées par le service centralisé de gestion de la qualité sont sanctionnés, "réparés" ou rejetés.

Auteur: Godin Seth

Info: Permission marketing : La bible de l'Internet marketing

[ industrialisation ] [ évolution ]

 

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indifférence

Un jour, une petite cabane située sur la plage, brûla. Dans cette cabane, autrefois, on rapportait le sel, on le faisait sécher et on le préparait à la vente. On ne sait pas si Ryôkan l’avait habitée mais voici ce qui arriva :
Dès que les villageois apprirent que la cabane à sel avait disparu dans les flammes, ils cherchèrent le responsable. Avisant le moine à l’aspect mystérieux, ils l’attrapèrent et décidèrent de le punir. Ils creusèrent un trou dans le sable, y jetèrent Ryôkan puis commencèrent à l’ensevelir. Ryôkan avait presque disparu sous le sable quand, bienheureusement, passa juste à ce moment-là, monsieur Ogoshi Chumin, le médecin des villageois, le médecin s’interposa en faveur de l’enseveli et pour les calmer leur offrit du saké et du poisson.
Puis il vint en aide à Ryôkan qui se dégageait comme si rien ne s’était passé, et le ramena chez lui pour le réconforter. Monsieur Ogoshi Chumin regardait silencieusement et respectueusement Ryôkan en se demandant : "Pourquoi n’a-t-il pas protesté? Pourquoi s’est-il laissé faire sans rien dire?"
Ryôkan dit :
 - Quand les gens sont persuadés d’avoir raison il est inutile d’essayer de les convaincre, même des arguments logiques sont inutiles. Ils n’écoutent pas. C’est pourquoi j’ai laissé faire.
- Oui, reconnut le médecin; Peut-être que Ryôkan, en suivant le cours des choses tel qu’il se présente, montre ici une grande sagesse, un véritable détachement. Parfois dans ce monde, plus on se débat, plus se produisent des faits contraires alors que si l’on laisse les événements aller selon leur courant, une meilleure direction apparaît.

Auteur: Ryokan Taïgu

Info: Contes zen : Ryôkan, le moine au coeur d'enfant, La cabane de sel

[ impassibilité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

sorciers

Et pourquoi fallait-il aller de l'autre côté du monde pour voir un chaman, nom de Dieu : Pourquoi était-ce si farfelu, si exotique pour nous, Occidentaux ? Après tout, autrefois, nous avions aussi des chamans.
Mais nous les avions anéantis. Ou fait de notre mieux pour les anéantir. Les Romains, d'abord, avaient écrasé les druides de Gaule et de Grande-Bretagne. Puis l'Eglise catholique, entre 1400 et 1700, avait fait son possible pour en éradiquer les derniers vestiges. C'est-à -dire essentiellement, en Europe de l'Ouest, des sages, de vieilles villageoises qui connaissaient les plantes, dont des générations entières étaient mortes sur le bûcher. Il y avait toujours des chamans d'un ancien type, antérieur aux Romains, aux confins de l'Europe - parmi les Lapons, ou Samis (eux aussi éleveurs de rennes), du nord de la Scandinavie, les tribus de la Baltique et quelques ermites païens dans des endroits comme la Cornouaille, le pays de Galles, l'Ecosse, la Bretagne et la Pays Basque. Mais même ces zones reculées furent agressivement christianisées, et beaucoup de chamans qui se raccrochaient à leurs traditions le payèrent de leur vie. L'église, tant protestante que catholique, fit son possible pour les brûler tous.
Au XVIIIeme siècle, quand les bûchers finirent par s'éteindre, les physiciens et les apothicaires des Lumières durent tout réapprendre : l'anatomie, les sciences naturelles, la phytothérapie - toute la base et la science de la médecine moderne. Mais le fondamentalisme et le fanatisme et le fanatisme n'étaient pas morts, eux. Ils s'étaient divisés en deux branches parallèles, une pour la religion, l'autre pour la science. Tel était, semblait-il, notre héritage.

Auteur: Isaacson Rupert

Info: L'enfant cheval, la quête d'un père pour guérir son fils autiste

[ rationnel ] [ paranormal ]

 

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déclaration d'amour

Hier soir, pas un cri d'oiseau, pas une brise : la solitude, et nous ! Les feuillages immobiles ne tremblaient même pas dans ces admirables couleurs du couchant qui sont tout à la fois ombre et lumière. Toi, rieuse et humble, te donnant tout entière en âme, en pensée, et te dérobant à la plus timide des caresses ! Chères coquetteries du coeur ! Elles vibrent toujours dans mon oreille, ces délicieuses paroles qui n'étaient ni des promesses, ni des aveux, mais qui laissaient à l'amour ses belles espérances, sans craintes et sans tourments ! Quel chaste souvenir dans la vie ! Quel épanouissement de toutes les fleurs qui naissent au fond de l'âme, et qu'un rien peut flétrir, mais qu'alors tout animait et fécondait ! Ce sera toujours ainsi, n'est-ce pas, ma bien-aimée ? En me rappelant, ce matin, les vives et fraîches douceurs dont ce moment a été la source, je me sens dans l'âme un bonheur qui me fait concevoir le véritable amour comme un océan de sensations éternelles et toujours neuves où l'on se plonge avec de croissants délices. Chaque jour, chaque parole, chaque caresse, chaque regard doit y ajouter le tribut de sa joie écoulée. Oui, les coeurs assez grands pour ne rien oublier, doivent vivre, à chaque battement, de toutes leurs félicités passées, comme de toutes celles que promet l'avenir. Voilà ce que je rêvais autrefois, et ce n'est plus un rêve aujourd'hui ! J'ai rencontré sur cette terre un bel ange, toi, qui m'en a fait connaître toutes les joies ! Ange du ciel, je te salue par un baiser.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Louis Lambert 1832

 

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