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résumé

A la différence des philosophies traditionnelles, le spinozisme ne se consacre donc pas à la louange de Dieu (comme Pascal, Malebranche ou Leibniz), mais à la reconstruction de la vie humaine. Comme le disent aussi bien Pierre Mesnard (spécialiste du xvie siècle) que Henri Gouhier (spécialiste du xviie siècle), Spinoza est le véritable humaniste (à la différence de Pascal), et c' est lui qui prépare le xviiie siècle.

A notre sens, il ouvre aussi à toute la modernité, puisque le propos de sa philosophie est de construire une éthique, et non de justifier une religion.

C'est cette perspective éthique et humaniste qui permettra (comme Spi­noza est le premier philosophe à le faire dans les temps modernes) de libérer la connaissance réflexive de la pression des morales religieuses de l'obéissance et de l'austérité. Non seulement Spinoza libère l'éthique par rapport à la religion, à la transcendance, et aux puissances occultes, mais il libère aussi l'éthique par rapport aux morales traditionnelles qui postulent, toutes, l'existence d'un Bien absolu, qu'il conviendrait de réaliser en se soumettant à des lois et à des décrets eux-mêmes absolus, ces lois et ces décrets exigeant le sacrifice des biens, des joies et des plaisirs concrètement poursuivis par la spontanéité. Et si l'obéissance entraîne l’austérité c'est en raison du dogme du péché originel : toute passion est un mal pour la morale, parce que toute passion exprimerait la nature peccative de l'homme, et que l'exigence morale d'austérité n'est que la conséquence de l'obéissance religieuse à des dogmes et à des pouvoirs.

C'est donc le souci d'une éthique de la joie, humaniste et libre, qui commande, chez Spinoza, le libre exercice de la raison.
(...)
Ce que Descartes avait tenté de faire dans l'ordre de la seule connaissance de la nature, Spinoza va tenter de le réaliser également pour l'homme : avec Spinoza commence dans la modernité à s'élaborer une connaissance de l'homme qui fasse appel aux mêmes principes que ceux auxquels il est fait appel dans les sciences de la nature.

Auteur: Misrahi Robert

Info: Dans "Le corps et l'esprit dans la philosophie de Spinoza ", pages 36-38

[ essentiel ] [ amoralisme ] [ anthropocentrisme ] [ système ] [ historique ]

 
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christianisme

On peut donc bien connaître Dieu sans sa misère, et sa misère sans Dieu ; mais on ne peut connaître Jésus-Christ sans connaître tout ensemble et Dieu et sa misère.

Et c'est pourquoi je n'entreprendrai pas ici de prouver par des raisons naturelles, ou l'existence de Dieu, ou la Trinité, ou l'immortalité de l'âme, ni aucune des choses de cette nature ; non seulement parce que je ne me sentirais pas assez fort pour trouver dans la nature de quoi convaincre des athées endurcis, mais encore parce que cette connaissance, sans Jésus-Christ, est inutile et stérile. Quand un homme serait persuadé que les proportions des nombres sont des vérités immatérielles, éternelles et dépendantes d'une première vérité en qui elles subsistent, et qu'on appelle Dieu, je ne le trouverais pas beaucoup avancé pour son salut.

Le Dieu des chrétiens ne consiste pas en un Dieu simplement auteur des vérités géométriques et de l'ordre des éléments ; c'est la part des païens et des épicuriens. Il ne consiste pas seulement en un Dieu qui exerce sa providence sur la vie et sur les biens des hommes, pour donner une heureuse suite d'années à ceux qui l'adorent ; c'est la portion des Juifs. Mais le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob, le Dieu des chrétiens, est un Dieu d'amour et de consolation ; c'est un Dieu qui remplit l'âme et le cœur de ceux qu'il possède ; c'est un Dieu qui leur fait sentir intérieurement leur misère, et sa miséricorde infinie; qui s'unit au fond de leur âme ; qui la remplit d'humilité, de joie, de confiance, d'amour; qui les rend incapables d'autre fin que de lui-même.

Tous ceux qui cherchent Dieu hors de Jésus-Christ, et qui s'arrêtent dans la nature, ou ils ne trouvent aucune lumière qui les satisfasse, ou ils arrivent à se former un moyen de connaître Dieu et de le servir sans médiateur, et par là ils tombent ou dans l'athéisme ou dans le déisme, qui sont deux choses que la religion chrétienne abhorre presque également.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 556-449

[ erreurs ] [ idolâtrie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gaz

Définition du pet en général : Le pet, que les Grecs nomment (prout, pet, gaz intestinal, la machine n'accepte pas les caractères !) les Latins, crepitus, l'ancien Saxon, purten ou furten, le haut Allemand, Fartzen, et l'Anglais, fart, est un composé de vents qui sortent tantôt avec bruit, et tantôt sourdement et sans en faire.
Il y a néanmoins des auteurs assez bornés et même assez téméraires pour soutenir avec absurdité, arrogance et opiniâtreté, malgré Calepino et tous les autres dictionnaires faits ou à faire, que le mot pet, proprement pris, c'est-à-dire dans son sens naturel, ne doit s'entendre que de celui qu'on lâche avec bruit ; et ils se fondent sur ce vers d'Horace qui ne suffit point pour donner l'idée complète du pet.
Nam disposa sonat quantum Vesica pepedi. (Sat. 8)
(" J'ai pété avec autant de tintamarre qu'en pourrait faire une vessie bien soufflée. ")
Mais qui ne sent pas qu'Horace, dans ce vers, a pris le mot pedere, péter, dans un sens générique ? Et qu'était-il besoin, pour faire entendre que le mot pedere signifie un son clair, qu'il se restreignît à expliquer l'espèce de pet qui éclate en sortant ? Saint-Évremond, cet agréable philosophe, avait une idée du pet bien différente de celle qu'en a pris le vulgaire : selon lui, c'était un soupir ; et il disait un jour à sa maîtresse devant laquelle il avait fait un pet :
" Mon coeur, outré de déplaisirs,
Était si gros de ses soupirs,
Voyant votre humeur si farouche,
Que l'un d'eux se voyant réduit
À n'oser sortir par la bouche,
Sortit par un autre conduit. "
Le pet est donc, en général, un vent renfermé dans le bas ventre, causé, comme les médecins le prétendent, par le débordement d'une pituite attiédie, qu'une chaleur faible a atténuée et détachée sans la dissoudre ; ou produite, selon les paysans et le vulgaire, par l'usage de quelques ingrédients venteux ou d'aliments de même nature. On peut encore le définir comme un air comprimé, qui, cherchant à s'échapper, parcourt les parties internes du corps, et sort enfin avec précipitation quand il trouve une issue que la bienséance empêche de nommer.

Auteur: Hurtaut Pierre-Thomas-Nicolas

Info: L'art de péter

[ vocabulaire ] [ flatulence ]

 

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Buts de FLP

FLP est un site exigeant - chose rare de nos jours sur le web. Il l'est parce pour y participer il faut aimer lire, avoir du temps, et surtout ne pas avoir peur d'y apporter son ordre propre pour confronter cette subjectivité personnelle avec une forme de consensus extérieur ; toutes choses qui passent par le signe consensus, le langage.

FLP, dans l'idéal, devrait, en étendant et en ouvrant sa base de données, aider quasi n'importe qui - et selon son niveau, à une certaine forme de compréhension intellectuelle via la lecture. En lui permettant aussi de stocker et d'organiser à sa guise les extraits qui lui parlent.

Cette application est astreignante aussi parce qu'il faut respecter quelques aspects "protocolaires" lors de l'insertion d'un extrait et de son étiquetage. C'est à ce prix que le corpus Homme-Machine de FLP pourra grandir et s'affiner en même temps. Cette action est destinée à offrir un espace de calme qui conjugue : stimulation de la lecture, de la lecture analytique pour ceux qui veulent participer, et donc de la réflexion.

Nous voulons aussi accompagner l'énorme mutation en cours, particulièrement celle des changements des habitudes de lecture. Par dessus tout nous pensons que cet espace de tranquillité offre une occupation du temps qui, au vu de la situation globale et de ses défis économico-écologiques, va dans le sens de ce que nous appelons "consommation de biens non tangibles". Passer le temps sans polluer ou consommer des objets inutiles devrait être, à notre sens, une des solutions du monde de demain.

En résumé les objectifs de cette application sont :

- Accompagner la mutation numérique en cours quant aux changements des habitudes de lectures et réenchanter le lire.

- Inciter les gens à réfléchir via une nouvelle approche lexicographique communautaire "élitaire pour tous" appelée à développer un corpus aux possibilités quasi infinies mais avec une base linguistique retraçable.

- Apporter une pierre à l'édifice d'un monde à venir qui devra privilégier la consommation de biens non tangibles. (Occupation du temps, désambiguïsation des propos, discussion communautaire constructive). .

Auteur: Mg

Info: 17 oct. 2019

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ réflexion collective ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-femmes

Qu’il me suffise, pour donner ici une idée des choses, d’évoquer par exemple une histoire comme celle qui s’est passée en pleine période de floraison de cet amour courtois, l’histoire de cette comtesse DE COMMINGES, fille d’un certain Guillaume DE MONTPELLIER, qui, à ce titre, se trouvait l’héritière naturelle d’un comté qui est précisément le comté de Montpellier. Un certain Pierre D’ARAGON, roi d’Aragon et fort ambitieux de s’installer au nord des Pyrénées - malgré l’obstacle que lui a fait à cette époque la première poussée historique du Nord contre le Midi, à savoir le fait de la croisade des Albigeois, et des victoires de Simon DE MONTFORT sur les comtes de Toulouse - du fait que cette femme se trouve l’héritière naturelle, quand son père mourra, d’un comté de Montpellier, il veut à ce seul titre l’avoir.

La personne semble, elle, être fort peu de nature à s’impliquer dans ces intrigues plus ou moins sordides. Tout semble indiquer qu’il s’agit d’une personnalité extrêmement réservée, voire proche d’une certaine sainteté, au sens religieux du terme. C’est en effet à Rome, et en odeur de sainteté qu’elle finit. Cette personne se trouvera, par l’intermédiaire des combinaisons politiques et avec la pression d’un seigneur de même puissance, Pierre D’ARAGON, contrainte de quitter son mari. Une intervention papale force celui-ci à la reprendre, mais à la mort de son père plus rien ne tient, tout se passe selon les volontés du plus puissant seigneur.

Elle est effectivement répudiée par son mari qui en a fait d’autres, et qui en a vu d’autres, elle épouse ledit Pierre D’ARAGON qui n’a d’autre conduite avec elle que de la maltraiter, au point qu’elle doit s’enfuir, et c’est ainsi qu’elle termine sa vie à Rome sous la protection du pape qui, à l’occasion, se trouvait fonctionner comme le seul protecteur de l’innocence persécutée. Le style de cette histoire est simplement pour vous montrer quelle est, dans une société féodale, la position effective de la femme.

Elle est à proprement parler ce que les structures élémentaires montrent - les structures élémentaires de la parenté - c’est-à-dire un corrélatif des fonctions d’échange social, un support d’un certain nombre de biens et de signes de puissance.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'éthique

[ moyen-âge ] [ historique ] [ rapports ] [ valeur ]

 
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discernement

C'est ici, ô sage, le lieu où il convient de parler de la valeur de l'intelligence. Parle et tire de ta raison ce que tu sais, pour que l'oreille de celui qui t'écoute s'en nourrisse. L'intelligence est le plus grand de tous les dons de Dieu, et la célébrer est la meilleure des actions. L'intelligence est le guide dans la vie, elle réjouit le cœur, elle est ton secours dans ce monde et dans l'autre. La raison est la source de tes joies et de tes chagrins, de tes profits et de tes pertes. Si elle s'obscurcit l'homme à l'âme brillante ne peut plus connaître le contentement. Ainsi parle un homme vertueux et intelligent, des paroles duquel se nourrit le sage : Quiconque n'obéit pas à la raison, se déchirera lui-même par ses actions; te le sage l'appelle insensé, et les siens le tiennent pour étranger. C'est par l’intelligence que tu as de la valeur dans ce monde et dans l'autre, et celui dont la raison est brisée tombe dans l’esclavage. La raison est l’œil de l’âme, et si tu réfléchis, tu dois voir que, sans les yeux de l’âme, tu ne pourrais gouverner ce monde. Comprends que la raison est la première chose créée. Elle est le gardien de l’âme; c'est à elle qu’est due l'action de grâces, grâces que tu dois lui rendre par la langue, les yeux et les oreilles. C'est d'elle que te viennent les biens et les maux sans nombre. Qui pourrait célébrer suffisamment Dieu ! la raison et l'âme? et si je le pouvais, qui pourrait l'entendre? Mais comme personne ne peut en parler convenablement, parle-nous, ô sage, de la création du monde. Tu es la créature de l'auteur du monde, tu connais ce qui est manifeste et ce qui est secret. Prends toujours la raison pour guide, elle l’aidera à te tenir loin de ce qui est mauvais; cherche ton chemin d'après les paroles de ceux qui savent, parcours le monde, parle à tous; et quand tu auras entendu la parole de tous les sages, ne te relâche pas un instant de l'enseignement. Quand tu seras parvenu à jeter tes regards sur les branches de l’arbre de la parole, tu reconnaîtras que le savoir ne pénètre pas jusqu'à sa racine.

Auteur: Ferdowsi Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī

Info: Le livre des Rois

[ perspicacité ] [ bon sens ] [ spiritualité ] [ divin miroir ] [ sagesse éclairée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lutte des classes

Parmi les détenus de longue date du Silo se trouvait un homme nommé Règedié*. Il jouait le rôle de porte-parole et, bien qu’il fût le plus petit, il était reconnu comme un chef spirituel ; car sa ruse était impressionnante et peut-être même était-il profond. Ce qu’il donnait à ses camarades, ce n’étaient pas seulement des conseils occasionnels, mais toute une philosophie. [...]

Mais l’astuce sur laquelle reposaient ses phrases étaient la suivante : il parlait des hommes en général, là où il aurait dû parler spécifiquement des esclaves, ou même plus spécifiquement des esclaves du Silo, de telle sorte que, dans sa bouche, leur vie propre ne devenait qu’un cas parmi d’autres, un cas pas meilleur pas mais non plus pire que n’importe quelle autre vie.

Il ne niait pas qu’ils n’avaient pas eu de chance, mais c’est "l’homme", l’homme en tant que tel, qui n’avait pas eu de chance. Ce qu’ils avaient subi était arrivé à "l’homme" et était imputable à "la vie", à la vie elle-même. […]

Fais attention au singulier des philosophes. […] Il dissimule.

Mais ce qui était bien et bon, […] à savoir les biens matériels et la vie bonne à laquelle ils ne participaient pas, Règedié les niait tout simplement, ou en faisait quelque chose d’ "individuel et de contingent". Il n’y avait au fond qu’une seule bonne fortune : c’était de vivre. Les esclaves du Silo vivaient eux aussi, ils vivaient incontestablement, non ?

Une vie meilleure ou pire ? demanda-t-il un jour ? Plus pleine ou plus vide ? Favorable ou défavorable ? Ce ne sont que des mots ! Comparés à la mort – mais peut-être connaissez-vous un meilleur point de comparaison – l’un et l’autre se valent. La vie est la vie. La nôtre est aussi bonne que la leur. Vous ne vivez pas, vous ? Si. Et même pleinement. Laissez-leur l’illusion qu’ils ont plus vécu. Car même eux ne peuvent pas plus que vivre. Ils se tenaient là, ses compagnons au nom desquels il parlait, ils ne comprenaient ses paroles qu’avec peine et ils auraient dû immédiatement trouver un meilleur critère. Mais comme ils n’en trouvèrent aucun parce qu’ils ne savaient ni où ni comment trouver un critère, ils gardèrent, gênés, les yeux fixés sur le sol et dirent : "Oui, bien sûr".

Auteur: Anders Günther Stern

Info: La catacombe de Molussie, traduit de l’allemand par Annika Ellenberger, Perrine Wilhelm et Christophe David, éditions l’Echappée, Paris, 2021, pages 279-280 *anagramme de Heidegger

[ dénégation ] [ endoctrinement idéologique ] [ résignation ] [ critique ]

 

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géopolitique

Aux termes des accords conclus entre la Mongolie, la Chine et la Russie le 21 octobre 1912, le 23 octobre 1913 et le 7 juin 1915, la Mongolie extérieure a obtenu son indépendance. Le souverain pontife de notre religion jaune, Sa Sainteté le Bouddha vivant, est devenu le suzerain des Khalkhas, de tout le peuple mongol de la Mongolie extérieure, avec le titre de Bogdo Djebtsung Damba Houtouktou Khan. Tant que la puissance russe s’étendait sur l’Asie et garantissait le respect de ces décisions politiques, le gouvernement de Pékin a observé le traité ; mais quand, au début de la guerre avec l’Allemagne, la Russie a dû retirer ses troupes de Sibérie, Pékin a voulu revendiquer ses anciens droits sur la Mongolie. C’est pour cela que les deux premiers traités de 1912 et 1913 ont été complétés par la convention de 1915. A partir de 1916 cependant, lorsque toutes les forces de la Russie se sont trouvées concentrées dans une guerre malheureuse, puis quand quelques mois plus tard a éclaté la première Révolution russe de février 1917, renversant la dynastie des Romanoff, le gouvernement chinois a récupéré la Mongolie sans autre forme de procès. Les ministres et les saïts mongols ont été révoqués et remplacés par des personnalités acquises à la Chine ; de nombreux Mongols partisans de l’autonomie ont été arrêtés et emprisonnés à Pékin ; les Chinois ont établi leur propre administration à Ourga et dans d’autres villes mongoles, retirant à Sa Sainteté le Bogdo Khan la gestion des affaires administratives et les réduisant à n’être plus qu’une machine à signer leurs propres décrets ; l’arrivée des troupes sur le territoire a couronné l’entreprise. Elle a amené dans son sillage un flot de marchands et de coolies chinois qui ont déferlé sur le pays. Les Chinois ont exigé le paiement des impôts, des taxes et des arriérés depuis 1912. La population mongole a été promptement dépouillée de tous ses biens : aujourd’hui, aux abords des villes et des monastères, ce sont des colonies entières de Mongols, ruinés, qui vivent dans des abris souterrains. Tous nos arsenaux, tous nos trésors ont été réquisitionnés ; tous les monastères soumis à l’impôt. Les Mongols œuvrant pour la liberté de leur pays ont été persécutés ; en les achetant avec de l’argent, des décorations et des titres, les Chinois ont fait de certains princes sans fortune des partisans de leur cause.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, pages 112-113

[ historique ]

 

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contemplation

Si nous avions été créés en l’état de pure nature, avec une âme spirituelle et immortelle, mais sans la vie de la grâce, même alors notre intelligence eût été faite pour la connaissance du vrai et notre volonté pour l’amour du bien. Nous aurions eu pour fin de connaître Dieu, Souverain Bien, Auteur de notre nature, et de l’aimer par-dessus tout. Mais nous ne l’aurions connu que par le reflet de ses perfections dans ses créatures, comme les grands philosophes païens l’ont connu, d’une façon pourtant plus certaine et sans mélange d’erreurs. Il eût été pour nous la Cause première et l’Intelligence suprême qui a ordonné toutes choses.

Nous l’aurions aimé comme l’Auteur de notre nature d’un amour d’inférieur à supérieur, qui n’eût pas été une amitié, mais plutôt un sentiment fait d’admiration, de respect, de reconnaissance, sans cette douce et simple familiarité qui est au cœur des enfants de Dieu. Nous aurions été ses serviteurs, mais non pas ses enfants.

Cette fin dernière naturelle est déjà très haute. Elle ne saurait produire la satiété, pas plus que notre œil ne se lasse de voir l’azur du ciel. De plus, c’est une fin spirituelle qui, à la différence des biens matériels, peut être possédé par tous et chacun, sans que la possession de l’un nuise à celle de l’autre et engendre la jalousie ou la division.

Mais cette connaissance abstraite et médiate de Dieu eût laissé subsister bien des obscurités, en particulier sur la conciliation intime des perfections divines. Nous en serions toujours restés à épeler et à énumérer ces perfections absolues, et toujours nous nous serions demandé comment se peuvent concilier intimement la toute-puissante bonté et la permission divine du mal, d’un mal parfois si grand qu’il déconcerte notre raison, comment aussi peuvent s’accorder intimement l’infinie miséricorde et l’infinie justice.

Dans cette béatitude naturelle, nous n’aurions pu nous empêcher de dire : Si pourtant je pouvais le voir ce Dieu, source de toute vérité et de toute bonté, le voir immédiatement comme il se voit !

Ce que ni la raison la plus puissante, ni l’intelligence naturelle des anges ne peuvent découvrir, la Révélation divine nous l’a fait connaître. Elle nous dit que notre fin dernière est essentiellement surnaturelle et qu’elle consiste à voir Dieu immédiatement face à face et tel qu’il est, sicuti est [...].

Auteur: Garrigou-Lagrange Réginald

Info: Dans "Les trois conversions et les trois voies", Les éditions du Cerf, 1933

[ christianisme ] [ intuition intellectuelle ]

 
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Usages potentiels de l'application FLP

- Je pratique la lecture réflexive (je suis d'accord, ou pas, ou partiellement... avec la citation et/ou l'étiquetage.)

- Je participe et développe une réflexion communautaire avec mes inserts, mes commentaires sur les tags, mes chaines, etc. 

- J'enrichis une base de données orthogonale collective en coopérant avec une entreprise qui veut sans cesse préciser les mots, les phrases, la sémantique, le sens, la signification des textes... en allant au plus bref, c'est à dire à l'essentiel. 

- Je développe et intègre mon esprit critique et mon idiosynchrasie en rencontrant des avis différents ou opposés.

- Je soulage - ou me soulage - psychologiquement en trouvant certaines formulations qui, ne m'étant pas venues à l'esprit, dévoilent un pan de réalité. Je peux aussi pratiquer  l'écriture thérapie.  De ce fait je communique mieux aussi, via la reformulation d'idées concepts, puisqu'elles sont dès lors mieux comprises/intégrées

- Je m'auto-analyse, non perturbé par la curiosité prédatrice du spécialiste qui m'observe, et retrouve une liberté véritable, dans les mots. (Merci à ceux qui nous apporterons des pistes) Balise de vie. Développer et stocker les extraits vus comme importants pour soi. (développement de sa personnalité virtuelle réflexive) Evasions, ouvertures, portes de sorties, refuges.

- Je suis écolo : parce que par la Lecture FLPienne - je m'évade, je passe le temps, etc...  sans consommer de biens tangibles, sans polluer... ou très peu. Je justifie aussi ma paresse et ma posture écolo-responsable avec des slogans comme :

"Pour occuper mon temps sans dépenser de pognon : je vais sur FLP."

"Tu as une pulsion pour aller au mac-donald.... prends plutôt un verre d'eau et passe une heure sur FLP"

"La société te répugne, les infos resassées, surrenchères émotives, crimes médiatisés et autres effets de loupes te fatiguent... Viens te dépayser sur FLP et rencontre des pensées qui correspondent - ou pas - à tes états d'âme."

"Je développe mon langage en me distrayant avec ces jeux.

- Je demande à Chatgpt4 (ou un autre agent dialoguant) d'étiqueter une citation afin d'avoir un avis "lissé" par cet intéressant compendium informatique (qui est aussi une sorte de dictionnaire intriqué), ce qui permet de confronter ma subjectivité avec une certaine objectivité des métadonnées traitée par apprentissage automatique. Ceci en donnant ces instructions au chatbot :  

En cours de développement

Auteur: Mg

Info: 25 novembre 2018. [a http ]mot[/a] 2024

[ outil numérique ] [ propagande ] [ homme-machine ]

 

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