Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 478
Temps de recherche: 0.0492s

excitation

J'ai remarqué que dans les moments de joie ou de douleur, dont les effets sont, somme toute, assez proches : on pleure, on sue, on parle tout haut, on tourne en rond dans sa chambre, on lève les bras au ciel, on se pince les cuisses, et bien qu'une joie soit plus difficile à communiquer qu'une douleur, on ne sait pas dans l'immédiat si on doit garder cette sensation si multiple pour soi seule, jalousement, ou si l'on doit la partager, au risque d'atténuer son effet car il faudra parler, la communiquer à l'extérieur, et en quelque sorte sauter dans le vide à pieds joints et les yeux fermés. 

Auteur: Browaeys Louise

Info: La dislocation

[ choc émotionnel ] [ agitation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

confession égoïste

La vie ordinaire ne m'intéresse pas. Je ne cherche que les moments forts. Je suis en accord avec les surréalistes, en quête de merveilleux. Je veux être une écrivaine qui rappelle aux autres que ces moments existent, je veux prouver qu'il y a un espace infini, un sens infini, une dimension infinie. Mais je ne suis pas toujours dans ce que j'appelle un état de grâce. J'ai des jours d'illuminations et de fièvres. J'ai des jours où la musique dans ma tête s'arrête. Alors je reprise des chaussettes, élague des arbres, ramasse des fruits, polis des meubles. Mais pendant que je fais ça, j'ai l'impression de ne pas vivre. 

Auteur: Nin Anaïs

Info: Le journal d'Anaïs Nin, Vol. 1 : 1931-1934

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

prolétaires

L’autre jour à la pause j’entends une ouvrière dire à un de ses collègues
"Tu te rends compte aujourd’hui c’est tellement speed que j’ai même pas le temps de chanter".
Je crois que c’est une des phrases les plus belles les plus vraies et les plus dures qui aient jamais été dites sur la condition ouvrière.
Ces moments où c’est tellement indicible que l’on n’a même pas le temps de chanter
Juste voir la chaîne qui avance sans fin l’angoisse qui monte l’inéluctable de la machine et devoir continuer coûte que coûte la production alors que
Même pas le temps de chanter.
Et diable qu’il y a de jours sans.

Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine

[ sous pression ] [ stressés ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

éternité

Je m’en irai, je me dissoudrai dans l’amour des étoiles et des mondes et je retrouverai mes mortes parentés avant de revivre avec elles dans le pays impérissable.
Je m’en reviendrai avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves à mon tour, je dévorerai l’Inconnu dans une ineffable et éternelle étreinte. Je m’en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples. Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les fleuves.
Donner, se donner, nous sommes tous dans la main du grand Amant et les premiers balbutiements de notre adoration sont les premiers moments de notre dignité.
A Dieu je m’abandonne. Les oiseaux de juin descendent dans le verger.

Auteur: Grall Xavier

Info: Dans "L'inconnu me dévore"

[ adieux ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

post 68

Les conneries des années 60-70 ont fait des petits. Le gauchisme, mouvement puritain, est un des moments forts de l’évolution de la société vers la soumission enthousiaste à la Transparence. Déguisé a posteriori par les médias en "révolution sexuelle", le gauchisme quotidien faisait déjà de la fin du secret un dogme fondamental. Plus d’hypocrisies dans la vie conjugale. Plus de mensonges. Plus de liaisons cachées, c’est-à-dire bourgeoises. […] La nudité obligatoire (je me souviens de M. qui n’arrêtait pas, pendant les dîners, sous n’importe quel prétexte, de soulever son pull et de nous montrer ses seins) n’avait rien d’érotique. Elle était une des manifestations du nouvel ordre moral en train de se chercher.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le portatif", pages 37-38

[ révéler ] [ surveiller ] [ fausse libération ] [ société de contrôle ] [ parisianisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Ceux qui sont tout à fait conscients de leurs dépressions, de leurs doutes, de leurs moments de confusion et de désespoir, sont peut-être infiniment plus sains que ceux qui sont généralement sûrs d'eux-mêmes, suffisants et satisfaits. En vérité, la dénégation de la souffrance est un meilleur indice de maladie que son acceptation.
Une personne mauvaise renie le fardeau de sa culpabilité, de son péché, de sa médiocrité et son imperfection; elle cherche à transmettre sa peine à autrui par la projection ou en faisant de lui son bouc émissaire. Elle ne souffre pas, mais son entourage, si. Elle cause la souffrance. L'individu mauvais crée autour de lui le royaume miniature d'une société malade.

Auteur: Peck Scott

Info: Les gens du mensonge

[ déprime ] [ psy ]

 

Commentaires: 0

dépotoir

Par moments, elle suspend sa lecture et laisse ses yeux dériver au-dessus de la décharge. Les sacs lui apparaissent alors tels des livres échoués. Des histoires, des témoignages fragmentés, des instants contenant ce qui a été mangé, bu, porté, désiré, jeté après usage. Il y a en eux des portions pourrissantes de vies ordinaires qui achèvent de se désagréger et sur lesquelles on marche. Là aussi, on trouve des mots. Ceux des journaux, des lettres, des cartes postales, des affiches, des carnets, toute une existence de vocables utiles ou désuets, oubliés, méprisés, servant à emballer les épluchures, les rognures d'ongles, les poils et les cheveux, des des mots déchirés, froissés, à moitié brûlés.

Auteur: Zukerman David

Info: San Perdido

[ décharge en plein air ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nudité

Une chorégraphe brésilienne présente un spectacle où les danseurs sont absolument nus, tandis que les spectateurs, bien sûr habillés, assistent debout à la représentation, placés sur le plateau. Dans les premiers moments l'oeil est sans arrêt attiré par les parties sexuelles, chacun lutte comme il peut avec ses pulsions scopiques autant qu'il s'y livre. Se crée, au fur et à mesure de la représentation, un étrange rapport aux danseurs, fait de tendresse, de prévenance, de sollicitude. Nous les rhabillons sentimentalement pour, probablement, sortir de la déception de la place des voyeurs (il n'y a rien à voir) et maintenir les danseurs dans un rapport d'égalité, annulant ainsi la position dominante qui nous était assignée.

Auteur: Sautière Jane

Info: Dressing

[ pudeur ] [ gêne ]

 

Commentaires: 0

musique

La chanson était "Rusty Knife" du regretté Ishihara Yujiro, et le chant de Sakaguchi si mauvais qu'il conférait aux paroles un caractère étrangement pathétique et poignant. En écoutant sa version, Suzuki Midori se souvint que personne n'a jamais dit qu'il est facile de continuer à vivre dans ce monde. Takeuchi émit la noble vérité selon laquelle la vie n'est jamais  exclusivement constituée de moments heureux ; Henmi Midori se jura de garder en mémoire qu'il est préférable de garder le cœur ouvert et de pardonner même à ceux qui nous ont offensés ; et Tomiyama Midori dû se répéter que toucher le fond est en réalité  le premier pas vers un nouvel avenir plein d'espoir.

Auteur: Murakami Ryūnosuke

Info:

[ dissonante ] [ faux-bourdon ] [ tolérance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

féminisme

Le message de la punition est très clair, qu'il s'agisse d'un acte sexuel imposé ou de coups ou de mots d'insulte ou de harcèlement dans la rue ou de harcèlement sexuel au travail : "Rentre à la maison. Ferme ta gueule. Fais ce que je te dis." Ce qui se résume d'habitude à : "Nettoie la maison et écarte les jambes." Beaucoup d'entre nous avons dit non. Nous le disons de différentes façons. Nous le disons à différents moments. Mais nous disons non, et nous l'avons dit suffisamment fort et de façon suffisamment collective pour que ce non ait commencé à résonner dans la sphère publique. Non, nous n'allons pas le faire. Non.

Auteur: Dworkin Andrea

Info: Pouvoir et violence sexiste, Editions Sisyphe

[ résistance ]

 

Commentaires: 0