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nature

Au-delà du jardin, se trouvait le verger, où cerisiers, pruniers et pommiers se dressaient au milieu d’un tapis de menthe, de ciboulette, de persil et d’autres plantes aromatiques. Devant la fenêtre de la cuisine, une antique vigne tordait son tronc noueux autour d’un pin et étendait son feuillage au-dessus d’une treille. Au printemps et en été, on cuisinait souvent à l’ombre de cette vigne qui, à l’automne, donnait les raisins muscats les plus sucrés qui soient.

[…] Dans la plupart des langues européennes, les mots servant à désigner le "jardin" et le "paradis" appartiennent à la même famille que le vieux vocable persan paradaiza, signifiant "l’enclos du Seigneur". En Perse, où la saison des pluies est très courte et l’eau un élément rare, la création d’un jardin signifiait traditionnellement celle d’un paradis personnel, du reflet ici-bas des jardins d’Eden. Cela exprimait l’aspiration de l’âme vers la paix et la beauté éternelles. Les tapis persans, avec leurs oiseaux et leurs plantes stylisés, était à l’origine une représentation du paradis ; jusqu’au tapis volant des contes de fées qui était associé au désir d’un retour à la pureté originelle.

Le jardinier persan était censé produire une atmosphère de safa, mot qui signifie "sérénité" mais évoque également la fraîcheur, l’apaisement, la beauté. Le jardin persan traditionnel, lieu d’élection du rossignol et de la rose, célébré par les poètes et les écrivains à travers les siècles, était l’expression d’un génie national dont les autres manifestations étaient la fabrication des tapis, la peinture de miniatures, l’écriture de poèmes. Hélas, rares sont les grands jardins d’antan qui subsistent encore aujourd’hui. Plus fragiles que les vers ou la peinture, ils n’ont pas survécu aux soubresauts de notre histoire. Et pourtant, chacun aspire comme avant à créer dans la mesure de ses moyens sa paradaiza personnelle.

Auteur: Guppy Shusha

Info: Un jardin à Téhéran, p 98

[ beauté ] [ oasis ] [ sanctuaire végétal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

civilisation

Il est extraordinaire qu'aujourd'hui, maintenant que la colonisation des États-Unis par les Juifs est pratiquement achevée, les Américains n'aient pas encore compris qu'ils ont été conquis et vassalisés par un peuple étranger. Il est extraordinaire qu'ils ignorent à un degré inimaginable les premiers éléments de la question juive. Leur candeur dépasse, s'il est possible, celle des Français d'avant guerre. C'est qu'ils n'ont pas, comme nous — bien qu'ils aient subi autant que nous, l'avilissement des immortels principes — une tradition de l'antisémitisme qui va de Saint Louis à Drumont et à Céline. C'est aussi parce que, lorsque des Américains ont commencé à ouvrir les yeux, il était trop tard. Les Juifs qui s'étaient introduits dans la place avaient déjà conquis la maîtrise des ondes, du papier imprimé et de la publicité. Impossible de prononcer le mot "juif", de dénoncer le péril juif sans être aussitôt muselé, brisé, anéanti. Certes, il existe une opposition. Des clubs, des salons, des universités sont fermés aux Juifs. Des Américains peu nombreux mais résolus ont deviné le péril. Nous parlerons plus loin de ces révoltés. Disons tout de suite que leur action n'éveille aucun écho, qu'elle se limite à des manifestations isolées sans vigueur ni envergure. Le peuple d'Amérique ne soupçonne pas sa propre servitude. Lui qui est tellement susceptible, tellement intransigeant lorsqu'on aborde la question nègre, lui qui redoute tellement d'être submergé par une vague noire venue des États du Sud, il contemple avec apathie le noyautage des trusts et du gouvernement par les impérialistes juifs. Il subit, il accepte sans réagir. Et surtout il ne comprend absolument pas que le problème juif est un problème de race. Il s'imagine encore qu'il s'agit d'une affaire religieuse et il s'indigne à juste titre qu'on puisse ranimer des préjugés médiévaux pour reprocher à de libres citoyens leurs conceptions métaphysiques.

Auteur: Cousteau Pierre-Antoine

Info: l'Amérique Juive (1942, 100 p.)

[ antisémitisme ] [ capitalisme ] [ prédation ] [ noyautage ] [ nouveau monde ]

 

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exclusivisme

L’"existence" kierkegaardienne s’annule elle-même par manque de raison suffisante : comment peut-on concevoir une morale "existentielle", c’est-à-dire "vécue et non pensée", donc sans "abstraction", au niveau de l’homme terrestre qui est par définition un être pensant ? Cette alternative entre l’"existence" et la "pensée- abstraction" est le malentendu fondamental de l’existentialisme ; et celui-ci n’est qu’une manifestation, et des plus aberrantes, de ce que nous pourrions appeler l’"alternativisme" occidental.

[…] Un exemple des plus typiques est précisément le reproche d’un Kierkegaard au "penseur abstrait" qui commet, paraît- il, la "contradiction de vouloir démontrer son existence par sa pensée" : "dans la mesure où il pense abstraitement, il fait abstraction du fait qu’il est", conclut le philosophe. Or premièrement, penser réellement, intelligemment - et non simplement juxtaposer des images ou des pétitions de principe -, c’est par définition "penser abstraitement", sans quoi la pensée se réduirait à l’imagination ; et deuxièmement, il n’y a pas d’opposition foncière entre les pôles "exister" et "penser", car notre existence est pour nous toujours un mode de conscience, et notre pensée est une manière d’exister ; seule l’erreur - non l’"abstraction" ! - est inadéquate par rapport au fait positif de l’existence, et seule l’existence minérale - non notre vie — se détache totalement de notre conscience, que celle-ci se coagule en pensée ou non. Il y a toutefois dans le reproche existentialiste une part de vérité en ce sens que la connaissance discursive est séparative en raison même de la polarisation sujet-objet, mais la conclusion à en tirer est, non que cette connaissance soit dépourvue de valeur sur son plan ou qu’elle soit limitée quant à son contenu, mais quelle n’englobe pas toute la connaissance possible, et que dans la connaissance purement intellective et directe la polarisation dont il s’agit est dépassée.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 28-29

[ critique ] [ réfutation ] [ pensée binaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

histoire de la psychanalyse

Freud est parti d’une conception du système nerveux selon laquelle il tend toujours à retourner à un point d’équilibre. C’est de là qu’il est parti, parce que c’était alors une nécessité qui s’imposait à l’esprit de tout médecin de cet âge scientifique, s’occupant du corps humain.

[...] Freud a tenté d’édifier sur cette base une théorie du fonctionnement du système nerveux, en montrant que le cerveau opère comme organe-tampon entre l’homme et la réalité, comme organe d’homéostat. Et il vient alors buter, il achoppe, sur le rêve. Il s’aperçoit que le cerveau est une machine à rêver. Et c’est dans la machine à rêver qu’il retrouve ce qui y était déjà depuis toujours et dont on ne s’était pas aperçu, à savoir que c’est au niveau du plus organique et du plus simple, du plus immédiat et du moins maniable, au niveau du plus inconscient, que le sens et la parole se révèlent et se développent dans leur entier.

D’où la révolution complète de sa pensée, et le passage à la Traumdeutung. On dit qu’il abandonne une perspective physiologisante pour une perspective psychologisante. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il découvre le fonctionnement du symbole comme tel, la manifestation du symbole à l’état dialectique, à l’état sémantique, dans ses déplacements, les calembours, les jeux de mots, rigolades fonctionnant toutes seules dans la machine à rêver. [...] C’est un tournant tel qu’il n’a pas su du tout ce qui lui arrivait. Il a fallu qu’il parcoure encore vingt ans d’une existence déjà très avancée au moment de cette découverte, pour pouvoir se retourner sur ses prémisses, et tâcher de retrouver ce que ça veut dire sur le plan énergétique. Voilà ce qui lui a imposé l’élaboration nouvelle de l’au-delà du principe du plaisir et de l’instinct de mort.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 109-110

[ historique ] [ deuxième topique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

capitalisme

Nous évoluons dans un espace entièrement
quadrillé, entièrement occupé, d’un
côté par le Spectacle, de l’autre par le
Biopouvoir. Et ce qu’il y a de terrible dans
ce quadrillage, dans cette occupation, c’est
que la soumission qu’ils exigent de nous
n’est rien contre quoi nous puissions nous
rebeller en un geste définitif de rupture,
mais avec quoi nous ne pouvons que composer
stratégiquement.
Le régime de pouvoir sous lequel nous vivons
ne ressemble en rien à celui qui a pu
avoir cours sous les monarchies administratives,
et dont le concept périmé est demeuré
jusqu’à une date récente, c’est-à-dire
au sein même des démocraties
biopolitiques, le seul ennemi reconnu par
les mouvements révolutionnaires : celui
d’un mécanisme d’entrave, de coercition
purement répressif.
La forme contemporaine de la domination
est au contraire essentiellement productive.
D’une part, elle régit toutes les manifestations
de notre existence – le Spectacle ;
de l’autre, elle gère les conditions de celle-ci
– le Biopouvoir.
Le Spectacle, c’est le pouvoir qui veut que
vous parliez, qui veut que vous soyez quelqu’un.
Le Biopouvoir, c’est le pouvoir bienveillant,
plein d’une sollicitude de pasteur pour son
troupeau, le pouvoir qui veut le salut de ses
sujets, le pouvoir qui veut que vous viviez.
Pris dans l’étau d’un contrôle à la fois totalisant
et individualisant, murés dans une
double contrainte qui nous anéantit dans le
mouvement même où elle nous fait exister,
le plus grand nombre d’entre nous adopte
une sorte de politique de la disparition :
feindre la mort intérieure et, comme le
Captif devant le Grand Inquisiteur, garder
le silence. En soustrayant et en se soustrayant
à toute positivité, ces spectres dérobent
à un pouvoir productif ce sur quoi
il pourrait s’exercer. Leur désir de ne pas
vivre est tout ce qu’ils ont la force d’opposer
à une puissance qui prétend les faire
vivre. Ce faisant, ils demeurent dans le
Bloom, souvent s’y enterrent.

Auteur: Tiqqun

Info: Tiqqun, Théorie du Bloom, P.33

 
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jeu divin

M. A. K. Coomaraswamy a fait remarquer récemment qu’il est préférable de traduire Mâyâ par "art" plutôt que par "illusion" comme on le fait le plus habituellement ; cette traduction correspond en effet à un point de vue qu’on pourrait dire plus principiel. "Celui qui produit la manifestation par le moyen de son "art" est l’Architecte divin, et le monde est son "œuvre d’art" ; comme tel, le monde n’est ni plus ni moins irréel que ne le sont nos propres œuvres d’art, qui, à cause de leur impermanence relative, sont aussi irréelles si on les compare à l’art qui "réside" dans l’artiste."

[...] ce qui est proprement illusoire, c’est le point de vue qui fait considérer la manifestation comme extérieure au Principe ; et c’est en ce sens que l’illusion est aussi "ignorance" (avidyâ), c’est-à-dire précisément le contraire ou l’inverse de la "Sagesse" dont nous parlions plus haut ; c’est là, pourrait-on dire, l’autre face de Mâyâ, mais à la condition d’ajouter que cette face n’existe que comme conséquence de la façon erronée dont nous envisageons ses productions. Celles-ci sont véritablement autres que ce qu’elles nous semblent être, car elles expriment toutes quelque chose du Principe, comme toute œuvre d’art exprime quelque chose de son auteur, et c’est là ce qui fait toute leur réalité ; celle-ci n’est donc qu’une réalité dépendante et "participée", qui peut être dite nulle au regard de la réalité absolue du Principe, mais qui, en elle-même, n’en est pas moins une réalité. L’illusion peut donc, si l’on veut, être entendue en deux sens différents, soit comme une fausse apparence que les choses prennent par rapport à nous, soit comme une moindre réalité de ces choses mêmes par rapport au Principe ; mais, dans l’un et l’autre cas, elle implique nécessairement un fondement réel, et, par conséquent, elle ne saurait jamais être en aucune façon assimilée à un pur néant.

Auteur: Guénon René

Info: Mâyâ, Revue Études Traditionnelles, juillet-août 1947. Article repris dans le recueil posthume Études sur l’Hindouisme

[ lilâ ] [ humain-métaphysique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dévouement individualiste

L’intellectualisation consiste en somme dans le processus de diffusion de l’abstraction intellectuelle dans le comportement d’être qui ne sont pas des intellectuels, mais qui y sont devenus réceptifs par la vulgarisation de la pensée idéologique. Cette abstraction renonce au raisonnement, au contact des actions concrètes, pour envisager les choses essentiellement sous l’angle des intentions vagues, des velléités et des fins indéterminées, en entretenant une sourde révolte contre un monde considéré comme débile, en tout cas insensible à la gravité des idées abstraites. Il en résulte une insatisfaction contestataire, souvent ensevelies dans des âmes dépitées face à l’incompréhension prétendue des autres, sous prétexte qu’ils seraient insensibles aux immenses malheurs d’un monde à sauver. L’imagination se dépouille de toute ironie pour devenir sérieuse et compassée, comme s’il fallait par exemple être à tout instant à l’écoute du Tiers Monde, à l’affût des conversations pour débusquer les ombres du racisme, prêt à manifester en faveur de la paix ou disposé à libérer le genre humain chaque fois d’une autre aliénation. L’événement le plus insignifiant est interprété comme déterminant pour le destin du monde. Tout se passe comme si on voulait nous condamner à une existence chagrine, dépourvue de tout humour et de toute gaîté. En fin de compte tout sentiment s’épuise dans un sentimentalisme militant et toute émotion dans une dramatisation sentencieuse. L’insatisfaction se traduit le plus souvent par un ténébreux mécontentement pour la profession qu’on occupe. En effet on se plaît à rêver d’une profession seconde, sous la forme par exemple d’une velléité de s’engager aux côtés des médecins sans frontières, sans aucune qualification dans le domaine de la santé, rien que pour jouer avec son désir indistinct de dévouement dans toutes sortes d’associations humanitaires, fraternelles ou soi-disant culturellement libératrices (féminisme, écologisme, etc.). La priorité écologique par exemple n’est pas donnée à une réflexion sur les conditions de la sauvegarde de la nature, mais à la manifestation rhétorique* préconisant cette sauvegarde.

Auteur: Freund Julien

Info: Politique et impolitique, page 11

[ popularisation ] [ erreur catégorielle ] [ amateurisme ]

 

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dénombrable

Il est intéressant de remarquer, d’autre part, que la "forme" des scolastiques est ce qu’Aristote appelle εἶδος, et que ce dernier mot est employé également pour désigner l’"espèce", laquelle est proprement une nature ou une essence commune à une multitude indéfinie d’individus ; or cette nature est d’ordre purement qualitatif, car elle est véritablement "innombrable", au sens strict de ce mot, c’est-à-dire indépendante de la quantité, étant indivisible et tout entière en chacun des individus qui appartiennent à cette espèce, de telle sorte qu’elle n’est aucunement affectée ou modifiée par le nombre de ceux-ci, et qu’elle n’est pas susceptible de "plus" ou de "moins". De plus, εἶδος est étymologiquement l’"idée", non pas au sens psychologique des modernes, mais en un sens ontologique plus proche de celui de Platon qu’on ne le pense d’ordinaire, car, quelles que soient les différences qui existent réellement à cet égard entre la conception de Platon et celle d’Aristote, ces différences, comme il arrive souvent, ont été grandement exagérées par leurs disciples et leurs commentateurs. Les idées platoniciennes sont aussi des essences ; Platon en montre surtout l’aspect transcendant et Aristote l’aspect immanent, ce qui ne s’exclut pas forcément, quoi qu’en puissent dire les esprits "systématiques", mais se rapporte seulement à des niveaux différents ; en tout cas, il s’agit toujours là des "archétypes" ou des principes essentiels des choses, qui représentent ce qu’on pourrait appeler le côté qualitatif de la manifestation. En outre, ces mêmes idées platoniciennes sont, sous un autre nom, et par une filiation directe, la même chose que les nombres pythagoriciens ; et cela montre bien que ces mêmes nombres pythagoriciens, ainsi que nous l’avons déjà indiqué précédemment, bien qu’appelés nombres analogiquement, ne sont nullement les nombres au sens quantitatif et ordinaire de ce mot, mais qu’ils sont au contraire purement qualitatifs, correspondant inversement, du côté de l’essence, à ce que sont les nombres quantitatifs du côté de la substance.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" pages 19-20

[ matière ] [ nuances ] [ eidos ] [ filiation ]

 

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personnalité

Le style était aussi vieux que l’humanité, c’était à lui que l’on devait le développement de l’esprit humain, sur lui seul se basait encore l’individualisme qui permettait à des êtres hétérogènes d’échapper à l’unification sociale dans le corps unique du Léviathan.

Pour le combattre, ce fut tout d’abord une lente campagne de dénigrement. On s’efforça de faire croire à tous les lettrés que le style n’était, à bien prendre, qu’un brillant assemblage de mots, un jeu de parade sans réalité véritable et qui s’accommodait mal de la précision documentaire de la science triomphante.

On ne pensa point que c’était, au contraire, par la pratique constante des sciences naturelles que M. de Buffon avait été conduit jadis — et tout naturellement — à faire l’éloge du style lors de sa réception à l’Académie, On oublia que le style, loin d’être une manifestation tout extérieure, constituait, au contraire, le fait même de l’esprit humain, qu’il représentait, à bien prendre, les seuls principes immuables créés par l’homme à l’imitation des lois naturelles.

Le style c’était, en somme, le permanent opposé à la mobilité de la vie, la seule façon qu’ait inventée l’homme de triompher de la mort et de l’oubli. 

Le style, dans les siècles passés, s’était manifesté de cent manières différentes. Dans l’État, il se trouvait représenté par les constitutions et par les lois ; dans la famille, par les principes héréditaires ; dans la vie privée, par la morale ; dans la vie publique, par la contribution volontaire de chaque citoyen aux besoins intellectuels de l’État. Dans les beaux-arts, le style s’était manifesté d’une façon plus précise encore. En dégageant des formes immortelles, en traçant des règles définitives d’architecture, en synthétisant les traditions des maîtres, le style avait permis à l’homme de créer, au-dessus des contingences naturelles, un monde imaginaire formé de toutes pièces, immortel et seul capable de résister, au cours des siècles, aux lentes modifications de l’évolution.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 90-91

[ abolition ] [ signature ]

 

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self-contrôle

Les émotions sont la plus basse forme de conscience. Les actions émotionnelles sont la forme de comportement la plus restrictive, la plus étriquée et la plus dangereuse.

Poésie et fiction romantiques des 200 dernières années nous ont bien masqué le fait que les émotions sont une forme active et nuisible de stupeur.

N'importe quel paysan vous le dira. Méfiez-vous des émotions. N'importe quel enfant peut vous le dire. Méfiez-vous d'une personne émotive. C'est une folle furieuse.

Les émotions sont causées par des sécrétions biochimiques dans le corps pour servir pendant in état d'urgence aiguë. Une personne émotive est un maniaque aveugle et fou. Les émotions sont addictives, narcotiques et sédatives.

Ne faites pas confiance à quelqu'un qui se montre émotif.

Que sont les émotions ? Dans un livre intitulé Interpersonal Diagnosis of Personality, écrit lorsque j'étais psychologue, j'ai présenté leurs classifications et des descriptions détaillées de leurs manifestations, modérées et extrêmes. Les émotions se basent toutes sur la peur. [...]

Une personne sous l'emprise de l'émotion ne peut pas penser ; elle ne saura agie ou manoeuvre de façon efficace (sauf parfois lors d'actes d'agression physique et de force). La personne émotionnelle est éteinte sensuellement. Son corps est un robot qui s'agite. [...]

Le seul état dans lequel nous pouvons apprendre, nous harmoniser, grandir, fusionner, nous joindre, comprendre est l'absence d'émotion. C'est ce qu'on appelle la béatitude ou l'extase, que l'on atteint en centrant les émotions. [...]

L'amour conscient n'est pas une émotion, c'est une fusion sereine avec soi-même, avec d'autres personnes, avec d'autres formes d'énergie. L'amour ne peut pas exister en état émotionnel. [...]

Le grand choc de l'expérience mystique, le coup exultant, extatique, est le soulagement soudain de la pression émotionnelle.

Vous êtes vous imaginé qu'il puisse y avoir des émotions au paradis ? Les émotions sont étroitement liées aux jeux de l'ego. Laissez vos émotions à l'extérieur du paradis.

Auteur: Leary Timothy

Info: The Politics of Ecstasy

[ distanciation ] [ émoi nocif ]

 

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Ajouté à la BD par miguel