Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 338
Temps de recherche: 0.0488s

homme-animal

Les animaux rient.... pas une plaisanterie dit un expert
Le rire pourrait ne pas être uniquement humain. Beaucoup d'animaux semblent avoir leurs propres formes de rire, dit une parution d’un chercheur US dans le magazine Science.
Le professeur Jaak Panksepp annonce que des animaux autres que les humains montrent les bruits de jeu qui ressemblent à des rires. Ceux-ci incluent des sons de halètement chez des chimpanzés et des chiens quand ils jouent et des bruits de gazouillement observés chez les rats. Ce qui suggère que la capacité pour le rire puisse être une réponse émotive très antique qui antidate l'évolution de l'humanité, dit Panksepp. Une telle connaissance pourrait aider à indiquer comment "plaisanter" à émergé.
Cette recherche suggère que la propension au rire des humains a précédé leur capacité pour la parole. Le professeur Panksepp, de Bowling Green State University dans l’Ohio, explique que les circuits neuraux pour le rire existent dans les “parties antiques" de notre cerveau, dont la structure générale est partagée avec beaucoup d'animaux.
Quand les rats jouent, ils émettent des gazouillements que certains scientifiques associent aux sentiments émotifs positifs. Quand des rats sont chatouillés d'une manière espiègle, ils deviennent socialement proches des humains et se conditionnent rapidement pour chercher de nouvelles chatouilles, explique le neurologiste des USA
Les bruits de gazouillement pourraient être provoqués par des circuits nerveux du cerveau qui libèrent la dopamine des neurotransmetteurs. Ces circuits de dopamine s'allument également dans le cerveau humain alors qu’il s’amuse.
"Une telle connaissance peut aider à indiquer comment le fait de plaisanter émerge des régions les plus récentes du cerveau," écrit le professeur Panksepp.
" Bien que personne n'ait étudié la capacité d'humour du rat, si elle existe, elle est susceptible d'être fortement lié avec la nôtre.
D'autres chercheurs préfèrent appréhender le rire et la joie comme des traits uniquement humains.

Auteur: Fortean Times

Info: Avril 2003

[ rigoler ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rigoler

Les animaux rient... pas une plaisanterie dit un expert. Le rire pourrait ne pas être uniquement humain. Beaucoup d'animaux pourraient avoir leurs propres formes de rire, dit une parution d'un chercheur US dans le magazine Science. Le professeur Jaak Panksepp dit que des animaux autres que les humains montrent les bruits de jeu qui ressemblent à des rires. Ceux-ci incluent les bruits de halètement faits par des chimpanzés et des chiens quand ils jouent et des bruits de gazouillement observés chez les rats. Ceci suggère que la capacité pour le rire puisse être une réponse émotive très antique qui antidate l'évolution de l'humanité, dit Panksepp. Une telle connaissance pourrait aider à indiquer comment "plaisanter" à émergé. Cette recherche suggèrerait que la capacité pour le rire humain a précédé la capacité pour la parole. Le professeur Panksepp, de Bowling Green State University dans l'Ohio, explique que les circuits neuraux pour le rire existent dans les parties "antiques" de notre cerveau, dont la structure générale est partagée avec beaucoup d'animaux. Quand les rats jouent, ils font les gazouillements que quelques scientifiques associent aux sentiments émotifs positifs. Quand des rats sont chatouillés d'une manière espiègle, ils deviennent socialement proches des humains et se conditionnent rapidement pour chercher de nouvelles chatouilles, explique le neurologiste des USA. Les bruits de gazouillement pourraient être provoqués par des circuits de nerf dans le cerveau qui libère la dopamine de neurotransmetteur. Ces circuits de dopamine s'allument également dans le cerveau humain pendant l'amusement humain.
"Une telle connaissance peut aider à indiquer comment le fait de plaisanter a émergé dans nos régions expansibles les plus élevées du cerveau," écrit le professeur Panksepp.
"Bien que personne n'a étudié la possibilité d'humour du rat, s'il existe, il est susceptible d'être fortement lié avec le nôtre. D'autres chercheurs préfèrent regarder le rire et la joie en tant que traits uniquement humains.

Auteur: Internet

Info: Fortean Times Magazine

[ sourire ] [ glousser ]

 

Commentaires: 0

espérance

A midi, sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer.

Car il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. Nous tous, aujourd’hui, mourons de ce malheur. C’est que le sang, les haines décharnent le cœur lui-même ; la longue revendication de la justice épuise l’amour qui pourtant lui a donné naissance. Dans la clameur où nous vivons, l’amour est impossible et la justice ne suffit pas. C’est pourquoi l’Europe hait le jour et ne sait qu’opposer l’injustice à elle-même. Mais pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires années de notre folie le souvenir de ce ciel ne m’avait jamais quitté. C’était lui qui pour finir m’avait empêché de désespérer. J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant.

Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible

Auteur: Camus Albert

Info: L'été, retour à Tipasa, 1952

[ cyclique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

révolution française

La propriété, en effet, continue à mettre obstacle à la liberté telle que l’a conçue la Révolution. [...]

Certes, il existe bien dans le Code civil une loi de partage forcé entre les descendants, qui tendra à remédier à cet état de choses en émiettant la fortune, en la disséminant entre le plus de mains possibles. Mais ceci est vrai surtout pour ce qui regarde la fortune immobilière. En ce qui la touche, on tendra, en effet, vers l’égalité, dans une même pauvreté.

Mais il n’en est pas de même des biens mobiliers, de l’argent pour prendre un terme générique. L’argent, lui, par sa fluidité, par sa mobilité, par la possibilité d’une facile et rapide acquisition, échappera en partie aux effets dissolvants du Code. Malgré le Code, il pourra se concentrer en grande quantité dans un petit nombre de mains. Du reste, une minorité d’une race étrangère à la nôtre, habituée qu’elle sera depuis des siècles au maniement et au commerce de l’argent, se chargera de travailler à cette concentration, et nous savons qu’elle y réussira merveilleusement. C’est ainsi que la minorité juive deviendra notre aristocratie dirigeante.

Conclurons-nous, Messieurs, par le simple cri d’à bas les Juifs ! Je crois qu’il y a mieux à faire. La puissance des Juifs n’est qu’un résultat. Nous prétendons nous attaquer aux causes.

Les causes, je crois les avoir indiquées : ce sont les principes de la Révolution. C’est au nom de ces principes, en effet, au nom de l’égalité et de la liberté, qu’on a nivelé, désorganisé, dissocié la France. On n’a laissé debout qu’une seule distinction, qu’un seul privilège, la distinction de la fortune, le privilège de l’argent. Dans la France nivelée, ce privilège devrait donc devenir tout puissant. [...] Il était fatal, Messieurs, que la liberté, telle que l’a entendue la Révolution, ait pour résultat notre asservissement à l’argent.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Les raisons du nationalisme", La délégation des siècles, 2021, pages 79-80

[ conséquences ] [ critique ] [ antisémitisme ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

communication

Un article de Casey Kazan pour Daily Galaxy : "Stephen Hawking nous a récemment alertés en déclarant que le contact avec une civilisation extraterrestre avancée pourrait avoir de graves conséquences pour l'espèce humaine. On se souvient de cette remarque d'Arthur C. Clarke, pour lequel "toute technologie suffisamment avancée serait indiscernable de la magie." Sur leurs traces, des experts de renommée mondiale tels le physicien Sir Martin Rees, de l'Université de Cambridge, et Paul Davies, astrobiologiste de l'Université d'Etat d'Arizona, se sont demandé, dans le cas où nous serions confrontés à une technologie extraterrestre de loin supérieure à la nôtre, si nous serions seulement capables de réaliser ce dont il s'agit. Une technologie en avance d'un million d'années ou plus, pourrait nous sembler miraculeuse. En fait, Davies explique dans son nouveau livre "Eerie Silence" qu'une technologie très avancée n'est peut-être même pas basée sur de la matière. Qu'elle pourrait ne pas avoir de dimensions, ni de formes déterminées, ni de contours bien définis. Qu'elle serait dynamique à tous les niveaux d'espace et de temps. Ou, inversement, que nous ne pourrions discerner ses comportements. Qu'elle ne consisterait pas en un assemblage d'éléments distinctifs, mais qu'il s'agirait plutôt d'un système, ou d'une subtile corrélation de choses sur un plan supérieur. Davies se demande s'il n'y a pas en réalité "autre chose que de la matière et de l'information". Il écrit : "Il y a cinq cents ans, on ne pouvait entrevoir le concept-même d'une information servant à manipuler des objets, ou le principe de logiciels." Se peut-il qu'il y ait une dimension encore plus élevée, hors de toute expérience humaine, qui organise les électrons ? Dans l'affirmative, nous serions incapables d'observer ce "troisième niveau" au plan informationnel et encore moins à celui de la matière. Nous devons être ouverts à la possibilité qu'une technologie extraterrestre avancée, âgée d'un milliard d'années, pourrait fonctionner à un troisième niveau - peut-être même à un quatrième ou cinquième niveau - tous totalement incompréhensibles pour l'esprit humain dans son état évolutif actuel, en 2010.

Auteur: Internet

Info: Ovnis-USA

[ spéculation ] [ sciences ] [ xénolinguistique ] [ limitation anthropique ] [ projectionnistes ] [ niveaux vibratoires ]

 

Commentaires: 0

structure autonome

Le principe de réalité a coïncidé avec un stade déterminé de la loi de la valeur. Aujourd’hui, tout le système bascule dans l’indétermination, toute réalité est absorbée par l’hyper-réalité du code et de la simulation. C’est un principe de simulation qui nous régit désormais en place de l’ancien principe de réalité. Les finalités ont disparu, ce sont les modèles qui nous génèrent. Il n’y a plus d’idéologie, il n’y a plus que des simulacres. C’est donc toute une généalogie de la loi de la valeur et des simulacres qu’il faut restituer pour saisir l’hégémonie et la féérie du système actuel – révolution structurale de la valeur. [...]

Le capital n’est plus de l’ordre de l’économie politique : il joue de l’économie politique comme modèle de simulation. Tout le dispositif de la loi marchande de la valeur est absorbé et recyclé dans le dispositif plus vaste de la loi structurale de la valeur, et rentre ainsi dans les simulacres de 3e ordre [...]. L’économie politique est ainsi assurée d’une éternité seconde, dans le cadre d’un dispositif où elle a perdu toute détermination propre, mais où elle garde son efficace comme référentiel de simulation. Il en fut exactement de même pour le dispositif antérieur de la loi naturelle de la valeur, ressaisie comme référentiel imaginaire (la "Nature") par le système de l’économie politique et la loi marchande de la valeur : c’est la valeur d’usage, qui mène une existence fantôme au cœur de la valeur d’échange. Mais celle-ci à son tour, à la spirale suivante, est ressaisie comme alibi dans l’ordre dominant du code. Chaque configuration de la valeur est ressaisie par la suivante dans un ordre de simulacre supérieur. Et chaque phase de la valeur intègre dans son dispositif le dispositif antérieur comme référence fantôme, référence fantoche, référence de simulation.

[...] Le 3e ordre est le nôtre, il n’est plus de l’ordre du réel, mais de l’hyperréel, et c’est là seul que des théories ou des pratiques, elles-mêmes flottantes et indéterminées, peuvent l’atteindre et le frapper à mort.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 9-10

[ repères virtuels ] [ modernité ] [ cybernétique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

éloge

Ne craignez pas que je sois comme madame Miford, que je mette la couronne sur votre tête au moment le plus pathétique ; mais comme je ne puis vous comparer qu'à vous même, il faut que je vous dise, Talma, qu'hier vous avez surpassé la perfection et l'imagination même. Il y a dans cette pièce, toute défectueuse qu'elle est, un débris d'une tragédie plus forte que la nôtre, et votre talent m'est apparu dans ce rôle de Hamlet, comme le génie de Shakespeare, mais sans inégalités, sans les gestes familiers, devenus tout-à-coup ce qu'il y a de plus noble sur la terre.
Cette profondeur de nature, ces questions sur notre destinée à tous, en présence de cette foule qui mourra, et qui semblait vous écouter comme l'oracle du sort ; cette apparition du spectre, plus terrible dans vos regards que sous la forme la plus redoutable, cette profonde mélancolie, cette voix, ces regards qui révèlent des sentiments, un caractère au-dessus de toutes les proportions humaines ; c'est admirable, trois fois admirable; et mon amitié pour vous n'entre pour rien dans cette émotion la plus profonde que les arts m'aient fait ressentir depuis que je vis. Je vous aime, dans la chambre, dans les rôles où vous êtes encore votre pareil ; mais dans ce rôle d'Hamlet, vous m'inspirez un tel enthousiasme, que ce n'était plus vous, que ce n'était plus moi; c'était une poésie de regards, d'accents, de gestes à laquelle aucun écrivain ne s'est encore élevé. Adieu, pardonnez-moi de vous écrire, quand je Vous attends ce matin à une heure, et ce soir à huit ; mais si les convenances sociales ne devaient pas tout arrêter, je ne sais pas, hier, si je ne me serais pas fait fière d'aller moi-même vous donner cette couronne, qui est due à un tel talent plus qu'à tout autre ; car ce n'est pas un acteur que vous êtes, c'est un homme qui élève la nature humaine, en nous en donnant une idée nouvelle. Adieu ! à une heure. Ne me répondez pas, mais aimez-moi pour mon admiration.

Auteur: Staël Madame de Germaine Necker baronne de Staël-Holstein

Info: in Staëlliana de Cousin d'Avallon, Staël à Talma, Juillet 1809

[ théâtre ] [ comédien ]

 

Commentaires: 0

christianisme

On reproche à la morale catholique et à la morale chrétienne, chose grave à une époque comme la nôtre, d’être en opposition avec la nature et avec les instincts naturels, d’être une morale mystique, ou encore une morale ascétique, quelques-uns disent une morale monastique. Nous voilà bien loin de la morale relâchée de tout à l’heure. Accusation plus grave encore et d’autant plus redoutable qu’elle est plus spécieuse, on va répétant, autour de nous, que la morale religieuse est une morale égoïste, une morale antisociale, qui donne pour but, à la vie de l’homme, son salut personnel.

En effet, le catholicisme, les Eglises chrétiennes en général, pour ne pas dire toutes les religions, avec l’islam et le bouddhisme, donnent comme but, à l’activité et à la piété du croyant, son salut personnel. Il se peut que, par là même, cette morale religieuse se trouve, à vos yeux, entachée d’une sorte d’égoïsme ; mais, faut-il le rappeler ? l’esprit humain n’est pas d’une logique telle que, dans ses actes, le chrétien en soit toujours à considérer la récompense qu’il espère obtenir. Cette morale religieuse qui s’inspire de la charité, non moins que de l’espérance, sommes-nous, vraiment, en droit de la déclarer inférieure ? Sommes-nous certains qu’elle soit moins efficace que la morale sans sanction de tels de nos philosophes ?

[…] Pouvons-nous soutenir que les âmes pieuses sont, moralement, inférieures aux autres ? Il se trouve, sans doute, parmi vous, plus d’une personne qui, ayant reçu une éducation religieuse, et ayant eu pleine foi dans sa religion, a été prise, plus tard, de l’esprit de doute. Je fais appel à leur conscience, et je leur demande si, le jour où elles ont cessé d’espérer en la vie éternelle, leur moralité inférieure en est devenue plus forte ou plus délicate.

Je poserai la même question, sous une autre forme : sommes-nous certains que, dans les écoles ou dans les familles où l’on a renoncé à transmettre à l’enfant la notion d’un Dieu invisible, partout présent, qui sait tout et qui voit tout, on ait élevé le niveau de la moralité de l’enfant ?

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 203-204

[ critiques ] [ réfutation ] [ comparaison ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

rêve

Une certaine nuit d'été, après matines, ma mère, ayant reposé ses membres sur un banc excessivement étroit, fut bientôt accablée par le sommeil, et il lui sembla qu'elle sentait son âme sortir de son corps. Son âme, après avoir été conduite comme à travers une galerie, se trouva transportée au bord d'un puits. Lorsqu'elle s'en fut bien rapprochée, il sortit, du fond de ce puits, des ombres d'hommes, dont la chevelure paraissait rongée de teigne, et qui voulaient la saisir de leurs mains et l'entraîner dans le gouffre. Mais voici qu'une voix, se faisant entendre derrière cette femme toute tremblante et misérablement agitée par leur attaque, s'adressa à eux et leur cria: "Gardez-vous de toucher à cette femme." Chassées par cette voix, les ombres se replongèrent dans le puits. Ainsi délivrée, elle s'arrêta sur le bord, et tout à coup elle vit apparaître mon père devant elle, avec la figure qu'il avait dans sa jeunesse. L'ayant regardé bien attentivement, elle lui demanda d'une voix suppliante s'il était, en effet, cet homme qu'on appelait Everard (car c'est ainsi qu'il se nommait jadis); et celui-ci lui répondit négativement. Il n'est pas étonnant que l'esprit ait nié d'être distingué par le nom qu'il portait autrefois, quand il était homme; car un esprit ne doit faire à un esprit d'autre réponse que celle qui convient aux choses spirituelles. Or, il serait complètement absurde de croire que les esprits puissent réciproquement avoir connaissance de leurs noms, puisque dans ce cas nous ne devrions, dans la vie à venir, connaître que ceux qui ont été des nôtres. D'ailleurs, il n'est nullement nécessaire que les esprits aient des noms, eux pour qui toute vision, toute science même de vision est intérieure. Celui qui apparaissait à ma mère, ayant donc nié qu'il s'appelât ainsi qu'elle disait, et ma mère cependant n'en ayant pas moins la conviction que c'était lui-même, lui demanda en quel lieu il séjournait: il lui indiqua une place non loin de celle où ils étaient. Elle lui demanda encore comment il se trouvait. Lui alors, découvrant son bras et son flanc, lui montra l'un et l'autre tellement meurtris, tellement déchirés de nombreuses blessures, que celle qui le vit en éprouva une grande horreur et un violent ébranlement dans tout son corps.

Auteur: Guibert de Nogent

Info:

[ songe ]

 

Commentaires: 0

objet mythique

[…] il me paraît caractéristique de la dégénérescence qui est nôtre que l’étymologie du mot "graal" soit à ce point masquée par des hypothèses dont aucune ne résiste à l’examen, alors qu’il s’agit du Sang Real (le Sang Royal) qui par collusion phonique donna le san Gréal, puis le saint Graal. Or, de quel sang s’agit-il ? Dans le contexte chrétien, celui qui s’écoula des blessures du Christ sur la Croix et, en particulier, celui du côté traversé par la lance et qui fut recueilli dans une coupe.
D’où venait cette coupe ? La légende telle qu’elle est rapportée dans le Cycle du Graal nous apprend qu’elle fut taillée dans une émeraude tombée du front de Lucifer lors de sa chute. Guénon rappelle que Lucifer n’était autre que l’Ange de la Couronne, Hakathriel, c’est-à-dire l’Ange de Kether, la première Sephirah. Or, ce fut cette coupe qui fut confiée à Adam dans l’Eden et qu’il dut abandonner lorsqu’il fut chassé du Paradis, perdant ainsi le "sens de l’éternité", le Sens, que son fils Seth put retrouver en pénétrant dans l’Eden ; après quoi la coupe demeura dans le monde, mais cachée. Ainsi Guénon explique-t-il que la perte de la coupe n’est autre que la perte de la Tradition primordiale et de l’état sans laquelle elle ne peut être reçue, tandis que sa possession permet l’établissement d’un centre spirituel destiné à remplacer le Paradis perdu. […]
Toutefois, ce qui dans le Graal compte plus particulièrement n’est pas la coupe mais ce qu’elle contient, c’est-à-dire le Sang Real, lequel fut recueilli dans ce récipient particulier parce qu’il s’agissait de la Tradition elle-même qui seule, certes, était non seulement digne mais capable de le recueillir. Il faut se pencher sur la coupe pour voir le précieux contenu. En clair, cela signifie que la Tradition, si elle est essentielle, n’est que le support d’un dépôt plus précieux qu’elle, imagé par le breuvage d’immortalité, le Sang Real issu du cœur meurtri du Christ.
Ainsi le Sang Real est le sang qui jaillit de la poitrine de Jésus mort lorsque le soldat lui perça le côté. La tradition iconographique assure qu’il s’agit du côté droit parce que la droite est le côté de la miséricorde et donc de la rédemption, la gauche étant celui de la rigueur.

Auteur: Tristan Frédérick

Info: Dans "L'appel de l'Orient intérieur"

[ symbolisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson