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idéologie politique

Oui, il m’arrive au cœur des bouffées de regret – le regret de ma jeunesse sacrifiée, de ma vie livrée à la famine, de mon orgueil livré aux chiens, de mon avenir gâché pour une foule qui me semblait avoir une âme, et à qui je voulais faire, un jour, honneur de toute ma force douloureusement amassée.

Et voilà que c’est sur les talons des soldats qu’elle marche à présent, cette foule ! Elle emboîte le pas aux régiments, elle acclame des colonels dont les épaulettes sont encore grasses du sang de Décembre – et elle crie "A mort !" contre nous qui voulons boucher avec de la charpie le pavillon des clairons !

Oh ! c’est la plus grande désillusion de ma vie. 

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, page 157

[ socialisme ] [ peuple ingrat ] [ servitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

monothéismes

Notre crise majeure n'est ni économique, ni financière, ni écologique, ni sociopolitique, ni géopolitique: c'est une crise spirituelle d'absence radicale – dans les élites et dans les masses – de vision d'un sublime dans l'homme qui serait partageable entre tous, athées, agnostiques, croyants. Et s'il y en a un, voilà le vrai visage du totalitarisme aujourd'hui: la conspiration terrible, tyrannique et secrète de toutes les forces intellectuelles et sociales qui condamnent l'être humain à une existence sans aucune verticalité. L'islam? Avec son sacré rigidifié dans le dogmatisme et le formalisme wahhabite, il est le frère en miroir de notre Occident au sacré dilué dans le relativisme et le désenchantement généralisé – deux manifestations souffrantes et impuissantes d'un même aplatissement ou effondrement sur lui-même de l'humain.

Auteur: Abdennour Bidar

Info: Le Monde du 28 octobre 2015. L’islamisme est un danger, mais le vide spirituel de l’Occident est un danger plus grand encore.

[ religions viciées ] [ antispiritualisme ] [ unicité ] [ espérance ] [ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

témoignage

Pour mon malheur, ou du moins ma malchance, je ne trouvais que deux sortes d’attitudes chez les gens du dehors. Les uns évitaient de vous questionner, vous traitaient comme si vous reveniez d’un banal voyage à l’étranger. Vous voilà donc de retour ! Mais c’est qu’ils craignaient les réponses, avaient horreur de l’inconfort moral qu’elles auraient pu leur apporter. Les autres posaient des tas de questions superficielles, stupides –dans le genre : c’était dur, hein ?-, mais si on leur répondait, même succinctement, au plus vrai, au plus profond, opaque, indicible, de l’expérience vécue, ils devenaient muets, s’inquiétaient, agitaient les mains, invoquaient n’importe quelle divinité tutélaire pour en rester là. Et ils tombaient dans le silence, comme on tombe dans le vide, un trou noir, un rêve.

Auteur: Semprun Jorge

Info: L'Ecriture ou la vie

[ camps de concentration ] [ malaise ] [ gêne ] [ évitement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

énantiodromie

[…] dans le Taijitu – ce symbole circulaire qui contient deux formes qui ressemblent à des poissons, l’un blanc, l’autre noir – le poisson noir a toujours un œil blanc, et le poisson blanc a toujours un œil noir. Le poisson noir est en état Yin, et le blanc est en Yang, mais au centre même de chacun de leurs états entièrement développés, il existe déjà le germe de son opposé. Dans la forme entièrement développée du Yin, le germe du Yang a déjà commencé à grandir, et dans la forme entièrement développée du Yang, le germe du Yin commence sa croissance. Le voilà, le paradoxe de la pensée chinoise ; pour eux, le coucher du soleil débute à midi, et le lever du soleil recommence dès minuit.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 21 mai1931

[ orient-occident ] [ renversement ] [ tao ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

épouse

"Cinq heures... Il va bientôt rentrer..." se dit Elisa. Et voilà qu’à cette idée elle ne peut plus rien faire. Elle a frotté, lavé, fourbi durant toute la journée, elle a préparé une soupe épaisse pour le dîner – ce n’est pas la coutume du pays de manger lourdement le soir, mais c’est nécessaire pour lui qui, à l’usine, ne déjeune que de tartines aux oeufs. Et maintenant, ne fût-ce que pour mettre le couvert, ses bras s’engourdissent et retombent inertes le long de son corps. Un vertige de tendresse la fige, immobile et haletante, accrochée des deux mains à la barre de nickel du fourneau. C’est chaque jour la même chose. Gilles sera là dans quelques minutes : Elisa n’est plus qu’un corps sans force, anéanti de douceur, fondu de langueur. Elisa n’est plus qu’attente.

Auteur: Bourdouxhe Madeleine

Info: La femme de Gilles, Incipit.

[ prolétaire ] [ assujettie ]

 
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inconscience

La conscience dépourvue de connexion à l’ombre, voilà ce qui viole le sang. Car alors les gens se mettent à vivre au-delà de leurs moyens, ils se mettent à vivre sur un mode imaginaire et contre-nature, planant au-dessus de leur propre tête, ce qui est une agression contre la terre. Si l’on vit au contact de la terre, si l’on vit avec le sang, il y a certaines choses que l’on ne fera simplement jamais, même en idée. Par exemple, tracer une ligne toute droite à travers la nature, comme un tracé de chemin de fer qui défigure tout un paysage, c’est une agression contre la nature ; non pas contre la forêt ou contre la montagne – elles ne gémissent pas -, mais une agression contre notre propre nature. Cela viole le sang, parce que notre sang ne connaît pas la ligne droite.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 18 février 1931

[ déconnexion ] [ pragmatisme nécessaire ]

 

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métaphore filée

Parler d’oubli constitutif, c’est désigner autre chose qu’une pure perte, une perte sèche, mais une condition d’engendrement. Lacan racontait un jour l’histoire du type qu’on trouve dans une île déserte où il s’est retiré pour oublier. "Pour oublier quoi ? lui demande-t-on. – Eh bien j’ai oublié !" Oui, il a oublié ce qu’il avait à oublier. Histoire drôle en effet : voilà un homme qui ne sait pas pourquoi il est là sur son île, à l’image de celui qui reste hébété, abasourdi, stupide, devant la question qui le surprend au saut du lit entre le sommeil et la veille : "Eh ! que fais-tu là sur cette terre, avec ce métier, ce conjoint, ces enfants, ces voisins… ?" Bref, il n’en sait rien. Mais en revanche, ce qu’il a oublié ne l’oublie pas. C’est cela l’hypothèse de l’inconscient : la terre d’où il a émigré colle à jamais à ses semelles.

Auteur: Julien Philippe

Info: Dans "Pour lire Jacques Lacan", page 13

[ destin ] [ matriochka ]

 

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humour

Cher seigneur, qu'il me soit permis de m'indigner ici véhémentement contre les insupportables attaques portées régulièrement à la télévision à mon athéisme militant par vos camarades de goupillon. Il est intolérable, deux siècles après la séparation de l'église et de l'état, dans un pays qui pousse la laïcité officielle au rang d'institution nationale, que des anti-athée hystériques accaparent l'antenne de la télévision le dimanche matin avec des émissions intitulées "La messe du dimanche", dans laquelle les minorités athées non priantes, non bigotantes, et mal-bêtifiantes sont méprisées et bafouées – et je pèse mes mots – au profit de grotesques manifestations incantatoires d'une secte en robe dont le monothéisme avoué est une véritable insulte à Darwin, aux religions gréco-romaines, et à ma sœur qui fait bouddhiste dans un bordel de Kuala Lumpur.

Voilà. Je précise que j'envoie par ce même courrier une copie de cette lettre à Dieu, et que ça va chier.

Auteur: Desproges Pierre

Info: LETTRE OUVERTE A MONSEIGNEUR LUSTIGER

[ anti-religion ]

 

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structure

C’est en ça que consiste la pensée :

– que des mots introduisent dans le corps quelques représentations imbéciles, voilà vous avez le truc, vous avez là l’imaginaire,

– et qui en plus nous rend gorge... ça veut pas dire qu’il nous rengorge, non ...il nous re-dégueule quoi ?

Comme par hasard une vérité, une vérité de plus. C’est un comble !

Que le sens se loge en lui, nous donne du même coup les deux autres, comme sens. L’idéalisme... dont tout le monde a répudié comme ça l’imputation ...l’idéalisme est là derrière.

Les gens ne demandent que ça, hein : que ça les intéresse, vu que la pensée c’est bien ce qu’il y a de plus crétinisant à agiter le grelot du sens.

Comment vous sortir de la tête l’emploi philosophique de mes termes... c’est-à-dire l’emploi ordurier ...quand d’autre part faut bien que ça entre ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ produits inéluctables ] [ nécessaire ] [ signifiant ]

 
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épidémie

Fontenelle disait que si la raison dominait sur terre, il ne s’y passerait rien. Ce qui risque fort de se produire avec l’amplification exponentielle du principe de précaution.

Souvenons-nous qu’en 1698 et 1969, un virus respiratoire avait déjà franchi les frontières de Chine – c’était la fameuse grippe de Hong-Kong – et avait à son actif plus d’un million de morts dans le monde. Pour l’Europe, les chiffres sont les mêmes que ceux du Covid-19 (environ 31 000 morts en France) et un taux d’attaque qui touchait toutes les classes d’âge. Et pourtant, aucun gros titre dans les journaux, aucune mesure gouvernementale, ni même d’alerte médicale.

"Le flegme et les bons mots l’emportaient sur une possible mobilisation" relève l’historien Patrice Bourdelais. L’inverse de ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Voilà qui nous laisse songeurs et dubitatifs quant aux progrès de la médecine et à la volonté des gouvernements d’instaurer un État Thérapeutique.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Dans "La nuit où j'ai cru devenir fou", 2020

[ historique ] [ implication gouvernementale ] [ dictature sanitaire ]

 

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