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visuel

Dans notre jardin, il y avait un pavillon vermoulu et abandonné. Je l’aimais pour ses fenêtres polychromes. Quand je passais, à l’intérieur, de vitrail en vitrail, je me métamorphosais ; je me colorais comme le paysage qui, tantôt flamboyant, tantôt empoussiéré, tantôt étouffé comme un feu sous la braise et tantôt luxuriant, occupait la fenêtre. C’était la même expérience que pendant l’aquarelle, lorsque les choses ouvraient leur giron dès que je m’en emparais dans un nuage humide. Il en allait de même avec les bulles de savon. Je voyageais à l’intérieur d’elles à travers la pièce et je me mêlais au jeu de couleurs du dôme jusqu’à ce qu’il éclate. Dans le ciel, avec un bijou, dans un livre, je me perdais dans les couleurs. Les enfants trouvent leur butin sur tous les chemins.

Auteur: Benjamin Walter

Info: "Les couleurs"

[ fusion ] [ rêves d'enfance ]

 

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yoga

Retournons au même exemple du débutant face à la difficulté mécanique, mais qui cette fois sera désireux d’étudier en même temps ses capacités psychiques.
Il organise donc la posture et sent l’inconfort avant de parvenir à l’installation complète. Là, au lieu de forcer, il reste sur ses positions, il attend, comme un animal qui flaire l’adversaire. Cet arrêt, même très court, voire virtuel, permet deux résultats immédiats : sur le plan physique, les contractions musculaires antagonistes ou inutiles vont se dénouer d’elles-mêmes ; sur le plan psychique, le seuil de la douleur va s’élever : à ce stade, l’inconfort diminue. Alors l’apprenti pousse la posture légèrement plus loin, il va frôler la douleur, mais s’arrêter juste avant, et là, il va durer, s’installer pour tenir le plus longtemps possible, comme on fait le siège d’une citadelle ennemie.

Auteur: Ruchpaul Eva

Info: Dans "Précis de Hatha-Yoga, stade fondamental", page 75

[ état d'esprit ] [ apprivoiser ]

 
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femmes-par-hommes

Karl n’y connaît rien aux femmes, du moins rien qui soit vrai ou utile. Il sait de quoi elles ont l’air et comment elles parlent, il en sait un peu sur leurs corps et les services qu’elles rendent, mais il ne sait plus rien d’autre. Il ne suffit pas d’être sorti d’elles pour connaître les femmes, pas plus qu’il ne suffit d’entrer dans leur corps. Un homme qui entre dans une femme peut ne jamais la connaître, car pour cela il faut beaucoup de temps et un désir qui ne s’éteigne pas avec le jour.
Chaque femme est une somme de parcelles innombrables, une pour chaque homme passé, pour chaque homme aimé, pour chaque douleur, pour chaque enfant. Certaines parcelles sommeillent jusqu’à ce qu’un effleurement les fasse tressaillir, d’autres brûlent d’un feu autonome, même si rien ne vient le nourrir.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ mystère ]

 

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femmes-par-homme

j’ai vu des femmes sans beauté devenir presque jolies, du moins radieuses, au début de leur amour, fut-il désespéré, encore que le bonheur leur prêtât quelque chose de stupide, et que l’espèce de beauté qu’on peut leur trouver à ce moment ressemblât surtout à la paix rayonnante que donne au visage la satisfaction sexuelle qui délivre le visage de toute tension ou angoisse, et fait qu’on peut, à la terrasse d’un café, s’amuser à repérer dans la rue les femmes qui sortent des bras de leur amant, à la fin de l’après-midi, avec, pour quelques-uns, serrée dans leur ventre, comme le témoignage de leur amour, la semence de l’amant, certaines m’ayant dit n’éprouver pas de plus grand délice que de la sentir couler d’elles, peu à peu, dans la rue, au moment où elles sentent sur elles tant de regards inconnus.

Auteur: Millet Richard

Info: Le goût des femmes laides

[ pensée-de-femme ] [ coquilles pleines ] [ ensemencées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Tu me dis que je t’ai envoyé des réflexions curieuses sur les femmes, et qu’elles sont peu libres d’elles (les femmes). Cela est vrai ; on leur apprend tant à mentir, on leur conte tant de mensonges ! Personne ne se trouve jamais à même de leur dire la vérité, et quand on a le malheur d’être sincère, elles s’exaspèrent contre cette étrangeté ! Ce que je leur reproche surtout, c’est leur besoin de poétisation. Un homme aimera sa lingère et il saura qu’elle est bête, qu’il n'en jouira pas moins. Mais si une femme aime un goujat, c’est un génie méconnu, une âme d’élite, etc., si bien que, par cette disposition naturelle à loucher, elles ne voient pas le vrai quand il se rencontre, ni la beauté là ou elle se trouve. Cette infériorité (qui est, au point de vue de l’amour en soi, une supériorité) est la cause des déceptions dont elles se plaignent tant !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Lettre à Louise Collet

[ amoureuses ] [ aveugles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

habitants

Si l’on emprunte le Stalechnikov, on respire : ici on peut enfin sans danger s’arrêter devant des étalages et aller son chemin sans prendre part à cette marche zigzagante et flâneuse à laquelle l’étroitesse du trottoir a accoutumé la plupart. Mais quelle abondance dans cette ligne qui n’est pas seulement envahie par les hommes, et comme Berlin est mort et vide ! A Moscou la marchandise jaillit partout des maisons, elle est accrochée à des palissades, elle s’appuie sur des treillis, elle est étalée sur le pavé. Tous les quinze pas on tombe sur des femmes avec des cigarettes, des femmes avec des fruits, des femmes avec des sucreries. Elles ont leur corbeille à linge à côté d’elles avec la marchandise et quelquefois aussi un petit traîneau. Une étoffe de laine colorée protège du froid pommes et oranges, deux échantillons sont posés dessus. A côté, des figures en sucre, des noix, des bonbons. […] Maintenant, pour se reposer un peu, elle s’arrête en chemin, dans la rue.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Moscou" in Images de la pensée, page 27

[ flânerie ] [ vie sociale ] [ espace public ]

 
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psychotique

Si possible, je vois trois fois la mère d’un schizophrène avant de rencontrer le patient lui-même. Pendant la première consultation, j’écoute. Dans presque tous les cas, les mères parlent de leurs enfants, et surtout de l’enfant malade. Pendant la deuxième consultation, j’essaie d’élaborer la relation de la mère à ses propres parents. Je n’ai pratiquement jamais vu de mère de schizophrène qui n’ait pas été attachée profondément à ses propres parents. Lewis B. Hill disait en 1957, lors d’une présentation de malade que je faisais à Shephard-Pratt-Hospital, que la schizophrénie apparaît dans la troisième génération de mères obsédées. [...] Pendant la troisième consultation, j’essaie de saisir la constellation spécifique qui s’est produite au moment de la conception de l’enfant. Il s’agit d’élaborer quel rôle les parents accordaient à cet enfant à venir, et quelle place ils lui réservaient dans la famille. Très souvent, on reste dans le vide car de telles mères sont tout à fait incapables de reconnaître leur enfant comme un être séparé d’elles-mêmes ; ainsi de telles mères répondent-elles à côté.

Auteur: Pankow Gisela

Info: "Structure familiale et psychose", éditions Flammarion, 2004, page 98

[ entretiens préliminaires ] [ explication ]

 
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maître-esclave

[...] le sens du symptôme c’est le réel, le réel en tant qu’il se met en croix pour empêcher que marchent les choses, au sens où elles se rendent compte d’elles-mêmes de façon satisfaisante, satisfaisante au moins pour le maître.

Ce qui ne veut pas dire que l’esclave en souffre d’aucune façon, bien loin de là.

L’esclave... je vous demande pardon de cette parenthèse ...l’esclave, lui dans l’affaire, il est peinard, bien plus qu’on ne croit, hein ?

C’est lui qui jouit... contrairement à ce que dit Hegel qui devrait quand même s’en apercevoir ...puisque c’est bien pour ça qu’il s’est laissé faire par le maître. [...]

C’est évident, mais enfin c’est quand même curieux, c’est vraiment là, c’est le bénef total ! Tout, tout pour être heureux ! Ça ne se retrouvera jamais. Maintenant qu’il y’a plus d’esclaves, nous en sommes réduits à relicher tant que nous pouvons les comédies de Plaute et de Térence, et tout ça pour nous faire une idée de ce qu’ils étaient bien, les esclaves.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ jouissance ] [ modernité-antiquité ]

 

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joug personnel

Je me réfère au type de personnes dont la vie tout entière est subtilement reliée à un pouvoir extérieur à elles-mêmes. Il n’y a rien qu’elles ne font, sentent ou pensent qui ne soit de quelque manière relié à ce pouvoir. Elles s’attendent à être protégées par "lui", elles souhaitent qu’ "il" prenne soin d’elles, elles "le" rendent responsable de tout ce qui peut résulter de leurs propres actions. Souvent, la personne n’est pas du tout consciente de l’existence de cette dépendance. Et même lorsqu’il y a une faible conscience d’une dépendance, la personne ou le pouvoir dont elle est dépendante restent souvent nébuleux. Il n’y a pas d’image précise liée à ce pouvoir. Sa qualité principale est de représenter une certaine fonction, c’est-à-dire protéger, aider et développer l’individu, être avec lui et ne jamais le laisser seul. Le "X" qui rassemble ces qualités peut être appelé l’assistant magique. Fréquemment, bien sûr, "l’assistant magique" est personnifié : il est conçu comme Dieu, comme un principe ou comme des personnes réelles tel un parent, un mari, une femme ou un supérieur.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 166-167

[ concept psychologique ] [ délégation ] [ principe référentiel ] [ dépendance ]

 

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métempsycose

Lorsqu’au jour suprême la vie a quittées [les âmes], les malheureuses ne sont pourtant pas débarrassées complètement de tout le mal et de toutes les souillures corporelles, et le mal qui s’est longtemps amoncelé au fond d’elles-mêmes y a nécessairement des racines d’une longueur étonnante. Elles sont donc soumises à des châtiments et expient dans les supplices leurs maux invétérés : les unes, suspendues en l’air, sont déployées au souffle des vents légers ; les autres lavent au fond d’un vaste gouffre le crime dont elles sont souillées, ou s’épurent dans le feu. Chacun de nous subit ses Mânes ; ensuite on nous envoie dans l’ample Elysée, dont nous occupons en petit nombre les riantes campagnes. Enfin, lorsqu’un long jour, au cercle révolu des temps, a effacé la souillure profonde, et purifié le sens éthéré, étincelle du souffle primitif ; quand toutes ces âmes ont vu tourner la roue pendant mille ans, un dieu les appelle en longue file aux bords du fleuve Léthé, afin qu’oublieuses du passé elles aillent revoir la voûte de là-haut, et commencent à vouloir retourner dans des corps.

Auteur: Virgile Publius Virgilius Maro Vergil

Info: L'Enéide

[ post-mortem ] [ au-delà ] [ bardo ]

 

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