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éternité

Je m’en irai, je me dissoudrai dans l’amour des étoiles et des mondes et je retrouverai mes mortes parentés avant de revivre avec elles dans le pays impérissable.
Je m’en reviendrai avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves à mon tour, je dévorerai l’Inconnu dans une ineffable et éternelle étreinte. Je m’en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples. Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les fleuves.
Donner, se donner, nous sommes tous dans la main du grand Amant et les premiers balbutiements de notre adoration sont les premiers moments de notre dignité.
A Dieu je m’abandonne. Les oiseaux de juin descendent dans le verger.

Auteur: Grall Xavier

Info: Dans "L'inconnu me dévore"

[ adieux ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

pessimisme

Ils répètent  ensemble : "nous sommes, nous sommes, parce que nous savons, parce que nous pouvons nous dire les mots de la connaissance, de la conscience libre et absolue".  Ainsi, se stupéfient-ils les uns les autres.

N'ayant rien et ne pouvant rien donner, ils se laissent aller à des mots qui feignent la communication, car aucun d'entre eux ne peut faire de son monde le monde des autres ; ils feignent des mots contenant l'absolu du monde, et avec ces termes ils nourrissent leur ennui, cataplasme contre la douleur ; avec des mots ils montrent ce qu'ils ne savent pas et ce dont ils ont besoin pour apaiser la douleur ou s'y engourdir. Chaque mot contient du mystère, et les voilà qui s'abandonnent à eux, tissant ainsi un voile supplémentaire, tacitement convenu, sur l'obscurité : "ornements des ténèbres".

Auteur: Michelstaedter Carlo

Info: Persuasion and Rhetoric

[ voile linguistique ] [ limitation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

naître

Notre vraie naissance, par conséquent, la naissance de notre moi, c'est-à-dire cette conscience d'être quelqu'un d'unique et de permanent que seule la mémoire peut donner, commence à cinq ou six ans. Pour nous la vie commence à ce moment et pas avant. Avant existe le souvenir des autres et non le nôtre. Et les autres nous disent que nous naissons à la lumière du soleil cinq ou six années auparavant et la physiologie nous apprend que nous commençons à exister neuf mois avant la naissance sociale et officielle. Il existe donc, pour chaque homme, trois naissances qu'il faut tenir séparées : la naissance pour la mère ; la naissance pour le monde et la naissance pour nous-mêmes. Les deux naissances qui comptent vraiment sont la première et la dernière et c'est peut-être pour cette raison que les hommes tiennent compte seulement de la deuxième.

Auteur: Papini Giovanni

Info:

[ triade ] [ conscience ] [ source ]

 

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vie

[...] La vie a pour chacun, une fois au moins dans son éternité de douleurs, l'heure exquise qui ferait accepter toutes les autres. Pour l'amant, c'est l'ivresse du premier aveu, du premier amour heureux et confiant, de la première tendresse sans larmes. Pour le poète ou l'artiste, c'est l'oeuvre qu'il rêve et qu'il va entreprendre, l'oeuvre dans laquelle il mettra tout son être. Pour le penseur, c'est une idée saisie ; pour le savant, c'est une vérité démontrée ; pour la femme triste, c'est un déshérité qu'elle console ; pour le malade d'amour, c'est une petite jouissance puérile et délicieuse, - une fleur tombée ou un gant jeté. Cela n'est rien, et toute la vie tient dans ce moment-là. Et, pour ce moment, pour ce moment seul, précédé de souffrances, suivi de souffrances, nous devrions bénir encore la vie, - la vie qui nous a donné ce qu'elle pouvait nous donner, une heure d'extase et d'oubli.

Auteur: Fuster Charles

Info: Essais de critique, p.61, Éd. Princepts, 1886

[ contraste ] [ illumination ]

 

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racisme

Sans doute, l'instruction permet, grâce à la mémoire que possèdent les êtres les plus inférieurs - et qui n'est nullement le privilège de l'homme, - de donner à un individu placé assez bas dans l'échelle humaine, l'ensemble des notions que possède un Européen. On fait aisément un bachelier ou un avocat d'un nègre ou d'un Japonais ; mais on ne lui donne qu'un simple vernis tout à fait superficiel, sans action sur sa constitution mentale. Ce que nulle instruction ne peut lui donner, parce que l'hérédité seule les crée, ce sont les formes de la pensée, la logique, et surtout le caractère des Occidentaux. Ce nègre ou ce Japonais accumulera tous les diplômes possibles sans arriver jamais au niveau d'un Européen ordinaire. En dix ans, on lui donnera aisément l'instruction d'un Anglais bien élevé. Pour en faire un véritable Anglais, c'est-à-dire un homme agissant comme un Anglais dans les diverses circonstances de la vie où il sera placé, mille ans suffiraient à peine.

Auteur: Le Bon Gustave

Info: Les Lois psychologiques de l'évolution des peuples

 

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fuite

Est-ce que ça avait un sens ? La pierre, la rose,

l'obscurité, le bois, le vent, la flamme, le violon.

L'homme habile, le monde visible,

la pivoine peinte, la mer, la sauvagerie

du cellophane, mon dernier mot, mon message froissé

à un ami ? Est-ce que je cherchais quelque chose,

des outils peut-être, ou des graines, car de nombreuses choses

sont entreposées sous nos excès de pensée.

Commençons par parler des choses,

des noms qu'on devrait leur donner,

et s'il sera nécessaire

de dessiner l'une quelconque d'entre elles.

Le bruit d'une bouilloire -

c'était la chose la plus terrifiante au monde.

Quelquefois c'était un loup, et quelquefois

un homme ou une femme, qu'importe ce que ça évoquait,

même des pétales de cerisiers, tombant, et toujours

ça pouvait te faire sortir, et c'était le cas,

et la pièce restait aussi impressionnante

qu'une grotte inexplorée.

Auteur: Ruefle Mary

Info: "Platonic", in "Dunce" - éd. Wave Books - p.75 - ma traduction

[ quête ] [ incertitude ] [ peur irraisonnée ] [ représentation ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

concept psychanalytique

Or le mot de castration, en psychanalyse, rend compte du processus qui s’accomplit chez un être humain lorsqu’un autre être humain lui signifie que l’accomplissement de son désir, sous la forme qu’il voudrait lui donner, est interdit par la Loi. [...]

C’est donc par interdit que le sujet désirant est initié à la puissance de son désir, qui est une valeur, en même temps qu’il s’initie ainsi à la Loi, laquelle lui donne d’autres voies à l’identification des autres humains, marqués, eux aussi, par la Loi.

Cela entraîne un processus que l’on peut dire de mutation pour le sujet, et de renforcement pour le désir. La Loi dont il s’agit n’est pas seulement une Loi répressive. Il s’agit d’une Loi qui, si même elle paraît momentanément répressive pour l’agir, est en fait une Loi promotionnante du sujet pour son agir dans la communauté des humains. Ce ne peut jamais être la Loi de tel adulte qui la profère à son profit contre l’enfant. C’est la Loi à laquelle est soumis cet adulte, autant que l’est l’enfant.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 78-79

[ définition ] [ symboligène ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bienveillance

L'amour ne cherche pas ce qui est sien ; car il préfère donner, de manière que le don apparaisse comme la propriété du bénéficiaire.

Lorsque je dis : "Grâce à mon aide, cet homme a acquis son indépendance", s'il en est véritablement ainsi, ai-je alors fait pour lui le maximum ?

Voyons un peu !

Que dis-je par là ?

Je dis : "Il a acquis son indépendance, et ce, grâce à mon aide" ; oui, mais ainsi il n'est nullement indépendant, il n'est nullement devenu son propre maître, il doit ce qu'il est à mon aide, et ne l'ignore point.

Aider un homme de cette manière s'appelle tout bonnement le tromper.

Pourtant dans le monde c'est de cette manière (impossible !) qu'on accorde le plus grand bienfait ; pourtant c'est précisément cette manière d'agir qui est universellement appréciée dans le monde.

Naturellement : car la véritable manière de procéder se rend invisible, n'est donc point vue et épargne ainsi au monde — aussi bien qu'à l'intéressé — toute dépendance.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info:

[ satisfaction narcissique ] [ paradoxe ] [ hypocrisie ] [ fausses bonnes intentions ] [ altruisme secret ] [ bonté cachée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoir désagréable

Qu’on aime le pot-au-feu, la lecture, le surf, parce que dans chaque cas un bon cuisinier, un professeur de lettres, une belle amie a su éveiller une sensibilité, sans doute. Mais jamais un philosophe n’a eu le talent encore moins la capacité d’apprendre à quiconque à aimer le monde. Aurait-il ces qualités, il ferait de son élève un non-philosophe. La philosophie ne comble pas un besoin d’aimer le monde mais de l’interpréter. Une fois interprété, le monde demeure le monde — y compris pour le philosophe. Non un objet d’amour mais l’intarissable source d’incertitudes et d’inquiétudes. Pas de philosophie sans un monde anxiogène. De tous les animaux, l’humain est le plus apeuré. De tous les humains, le philosophe est le plus angoissé. Dans un système ou un aphorisme, il épanche sa phobie des hommes, de l’histoire, de la nature — de tout. Si on désire aimer le monde, pas de moyen plus funeste que de philosopher. Comme en toute recherche d’amour, que ce soit pour en recevoir ou en donner, c’est s’exposer au désarroi et au ridicule. Il est plus sage de se divertir, de s’ébattre, de boire, de se droguer. Le monde, alors, devient plus aimable.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Publication facebook du 22.10.2021

[ déplaisante ] [ maladive ] [ anti-idéaliste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

brute

La chute du Ku Klux Klan fut aussi soudaine qu'inattendue, et c'est le rondouillard et déplaisant Stephenson qui la provoqua. En mars , il invita à dîner une jeune femme de bonne réputation du nom de Madge Oberholtzer. Au grand désarroi de ses parents, celle-ci ne rentra pas ce soir-là, ni le suivant. Quand Stephenson la relâcha enfin, elle était dans un état effroyable. Elle avait été sauvagement battue et violée. Elle avait le seins et les organes génitaux lacérés. Elle raconta à son médecin et à ses parents qu'après être venu la chercher Stephenson s'était soûlé, qu'il était devenu violent et qu'il l'avait forcée à entrer dans un hôtel, où il avait brutalement abusé d'elle à plusieurs reprises. Submergée par la honte et le désespoir, Madge avait avalé une dose mortelle de chlorure de mercure. Lorsqu’elle regagna le domicile familial, les médecins ne pouvaient plus rien pour elle. Son agonie dura quinze jours.
Stephenson, croyant que son statut de dirigeant du Ku Klux Klan dans l'Indiana le mettrait à l'abri des poursuites, fut étonné d'être reconnu coupable d'enlèvement, de viol, de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, et d'être condamné à la prison à perpétuité.

Auteur: Bryson Bill

Info: L'été où tout arriva

[ racisme ] [ Usa ]

 

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