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dernières paroles

Or moi je veux voir. Je demande des paysages, des climats, du fantastique, je veux des visions. Moi je veux que sur tout : châteaux, campagnes, que sur Paris et sa banlieue, sur le désert ou la banquise, que sur Bruxelles ou Managua, on me donne un regard, on m'en impose un autre, à l'occasion plus incisif, qui renouvelle le mien. Je veux qu'on me fasse sentir le temps, la femme, le passage d'un train, comme jusque-là, jamais, je ne les avais sentis. Ou alors, au moins, qu'on m'apprenne des choses neuves : sur Jésus, Lénine, La Callas ou sur moi. Je veux qu'un auteur ouvre en moi mes propres abîmes.

Auteur: Detrez Conrad

Info: Romans vides, romans pleins, texte adressé peu de temps avant sa disparition

[ . ]

 

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individuation sémantique

Il y a beaucoup de vocabulaires et certains d'entre eux semblent fonctionner aussi bien que le mien. Je ne vois aucun critère véritablement indépendant pour juger que le mien soit le meilleur, ou le plus vrai. Quoi qu'il en soit j'ai constaté que mon propre vocabulaire se développe en suivant le déroulement de ma vie. Ma croyance et mon moi sont des choses fluides et changeantes. Je n'ai pas de position ou d'identité fixe. Je suis un ironiste par le fait que je suis tout fermement assujetti à mon propre vocabulaire, parce qu'avec lui je définis mon individu véritable, mais en même temps j'en suis également détaché, parce que mon vocabulaire et moi-même sommes toujours ouverts à la révision et au changement.

Auteur: Cupitt Don

Info: Creation Out of Nothing, p. 14

[ langage ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ solipsisme idiomatique ]

 

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insatisfaction

Maggie lui a mis du Baudelaire sur le signet de Books & Things, de sa librairie : "Tous les malheurs de l'homme viennent de ce qu'il ne se borne pas à ce qu'il connaît de plus élevé." Les miens viennent de ce que je ne me borne pas à ce que j'ai de foncièrement tronc. Inapte au service humain. A celui des autres comme au mien. Trop taré pour labourer la terre de mon père, pas assez pour exploiter mes tares, m'indemniser en sautant des minettes en levrette dans les toilettes des discothèques, comme les autres tarés. Mais je n'oublie pas dans mes prières (je vous salis Marie pleine de bière) qu'en se plaignant du peu qu'on a on ne l'augmente pas. On se le gâte, on le perd.

Auteur: Ducharme Réjean

Info: Dévadé, p. 56

[ approximation ] [ frustration ] [ soliloque ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

enfance

J'avais envie d'être là. Entre le ciel et la mer. Devant moi toute la baie de Marseille s'étendait comme un ver luisant. Je laissai le bateau flotter. Mon père avait rangé les rames. Il me prit par la main et me dit :"N'aie pas peur". Il me plongea dans l'eau jusqu'aux épaules. La barque penchait vers moi et j'eus son visage au-dessus du mien. Il me souriait. "C'est bon, hein." J'avais fait oui de la tête. Pas rassuré du tout. Il me replongea dans l'eau. C'est vrai, que c'était bon. C'était mon premier contact avec la mer. Je venais d'avoir cinq ans. Ce bain, je le situais par là et j'y revenais chaque fois que la tristesse me gagnait. Comme on cherche à revenir à sa première image du bonheur.

Auteur: Izzo Jean-Claude

Info: Total Khéops

[ nostalgie ] [ baignade initiatique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

attitude

On interrogeait un sage: "Pourquoi es-tu le maître de tous tes contemporains?"
Il répondit: "C'est parce que je n'ai jamais rencontré un homme qui, de quelque manière, ne me parut mon supérieur. Lorsqu'il était plus sage que moi, je disais: il sert Dieu mieux que je ne le fasse, sa sagesse l'atteste. Lorsqu'il l'était moins, je pensais : au jour du jugement, les comptes qu'on lui demandera seront moins rigoureux: je prémédite tous mes prêches, lui les commets par inadvertance. Etait-il plus vieux: il m'a précédé en ce monde: ses mérites sont plus nombreux que les mieux. Etait-il plus jeune, je songeais: il a sans doute moins péché que moi. Avait-il me même âge et ma sagesse: son coeur est sans doute plus pur que le mien. Car je sais quel péchés je traîne. Ainsi je les honorais tous et m'humiliais devant eux.

Auteur: Bahya Ibn Paqûda

Info: Les devoirs du coeur Desclée de Brouwer p.407 rad A. Chouraqui

[ islam ]

 

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vieillesse

Sur le fait de plaquer ton job à 50 ans, je sais pas quoi dire. Il fallait que je plaque le mien. Mon corps entier morflait, pouvais même plus lever mes bras. Si quelqu’un me touchait, ce simple contact m’envoyait des vagues et décharges d’agonie. J’étais fini. Ils s’étaient acharnés sur mon corps et mon esprit pendant des décennies. Et j’avais pas un centime. Il fallait que je me noie dans l’alcool pour effacer de mon esprit ce qui se passait. J’en étais arrivé à la conclusion qu’une vie de clochard serait préférable. Je le pense vraiment. Il fallait vraiment que ça se termine. Mon dernier jour au boulot, un type a glissé une remarque sur mon passage : "Ce vieux a vraiment des couilles pour démissionner à son âge." Je me rendais même pas compte de mon âge. Les années s’étaient justes empilées jusqu’à former un tas de merde.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à A. D. Winans, 22 février 1985

[ travail ] [ destruction ] [ constat ] [ délabrement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Parfois, pendant mon existence solitaire il me semblait n'avoir que juste assez de vie pour savoir que je n'étais pas vivant ; car je n'avais pas d'épouse pour me tenir le coeur au chaud. Mais finalement tu m'as été révélée, dans l'ombre d'un isolement aussi profond que le mien. J'ai été de plus en plus attiré par toi et je t'ai ouvert mon coeur, tu es venue à moi et tu seras toujours là, à me chauffer le coeur et à ranimer ma vie par la tienne. Toi seule m'a appris que j'ai un coeur - toi seule as projeté une lumière dans mon âme, en profondeur, vers le haut et vers le bas. Toi seule m'as révélé à moi même ; car sans ton aide la meilleure connaissance que j'aurai eu de moi se fut bornée à connaître mon ombre - à la regarder vaciller sur le mur et à confondre ses fantaisies avec mes actions. Comprends tu ce que tu as fais pour moi ?

Auteur: Hawthorne Nathaniel

Info:

[ gratitude ]

 

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destin personnel

[...] un homme comme moi ne peut vivre sans marotte, sans passion dominante, sans un tyran, pour parler comme Schiller, tel celui qui est devenu le mien. Désormais, à mon tour, je ne connais à son service aucune mesure. Il s’agit de la psychologie, depuis toujours le but qui me fait signe de loin, et qui maintenant, depuis que j’ai rencontré les névroses, s’est rapproché d’autant. Deux desseins me tourmentent : examiner quelle forme prend la doctrine du fonctionnement du psychique quand on introduit le point de vue quantitatif, une sorte d’économie de la force nerveuse, et, deuxièmement, dégager de la psychopathologie un gain pour la psychologie normale. [...] C’est à un tel travail que j’ai consacré, au cours de ces dernières semaines, chaque minute que j’avais de libre, j’ai ainsi passé une partie de mes nuits, de onze heures à deux heures, à élaborer des fantaisies, traduire et deviner, et je m’arrêtais seulement lorsque j’étais tombé quelque part sur un absurdum, ou lorsque je m’étais vraiment et sérieusement surmené au point de ne plus trouver en moi d’intérêt pour l’activité médicale quotidienne.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre à Wilhelm Fliess du 25 mai 1895, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ découverte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

Ma chère petite fille, mon cher petit amour,
ta mère écrit sa dernière lettre, ma chère petite fille ; demain à 6 heures du matin, le 10 mai, je ne serai plus.
Ne pleure pas, mon amour ; ta maman ne pleure plus non plus. Je meurs la conscience en paix et avec la ferme conviction que demain tu auras une vie et un futur plus heureux que ceux de ta maman. Tu n'auras plus à souffrir. Sois fière de ta maman, mon petit amour. J'ai toujours ton image devant moi.
Je vais croire que tu reverras ton père, et j'ai l'espoir qu'il aura un sort différent du mien. Dis-lui que je n'ai jamais cessé de penser à lui, comme je n'ai jamais cessé de penser à toi. Je vous aime tous les deux de tout mon coeur. Vous m'êtes chers tous les deux. Ma chère enfant, ton père est, pour toi, aussi une mère. Il t'aime beaucoup. Tu ne ressentiras pas le manque de ta maman. Ma chère enfant, je finis cette lettre avec l'espérance que tu seras heureuse toute ta vie, avec ton père, avec tout le monde.
Je t'embrasse de tout mon coeur, beaucoup, beaucoup.
Mon amour pour toujours, Ta maman.

Auteur: Bancic Olga

Info: P. Ganier Raymond, L'Affiche Rouge 1975

[ exécution ]

 

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néologisme

Le Whuffie redéfinissait l'essence véritable  de l'argent : autrefois, si vous étiez pauvre mais respecté, vous ne mourriez pas de faim ; à l'inverse, si vous étiez riche et méprisé, aucune somme ne pouvait vous procurer paix et sécurité. En mesurant ce que l'argent représentait réellement - votre capital personnel auprès de vos amis et voisins - vous mesuriez plus précisément votre réussite.

(...)

Quand je suis arrivé sur le parking du Complexe, mon véhicule n'était plus là. Une vérification rapide avec l'ordinateur de poche révéla la catastrophe : mon Whuffie était suffisamment bas pour que quelqu'un y soit monté et soit parti avec, constatant qu'il pouvait en faire un usage plus utile que le mien.  Envahi par un sentiment de découragement, je suis monté dans ma chambre et ai glissé ma clé dans la serrure. Elle a émis un doux _bzzz_ réprobateur et un voyant s'est allumé, indiquant, "Veuillez vous adresser à la réception". Ma chambre avait été réassignée, aussi. Le Wuffie me tirait vers le bas. Au moins, il n'y avait pas de contrôle obligatoire de Whuffie sur le quai du monorail, mais les autres personnes du wagon se montrèrent inamicales à mon endroit, et personne ne me proposa le moindre iota d'espace personnel au-delà du nécessaire. J'avais touché le fond. 

Auteur: Doctorow Cory

Info: Down and Out in the Magic Kingdom, Tor publication, 2003

[ invention imaginaire ] [ science-fiction ] [ états-unis ] [ réputation monétisée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste