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confession égoïste

La vie ordinaire ne m'intéresse pas. Je ne cherche que les moments forts. Je suis en accord avec les surréalistes, en quête de merveilleux. Je veux être une écrivaine qui rappelle aux autres que ces moments existent, je veux prouver qu'il y a un espace infini, un sens infini, une dimension infinie. Mais je ne suis pas toujours dans ce que j'appelle un état de grâce. J'ai des jours d'illuminations et de fièvres. J'ai des jours où la musique dans ma tête s'arrête. Alors je reprise des chaussettes, élague des arbres, ramasse des fruits, polis des meubles. Mais pendant que je fais ça, j'ai l'impression de ne pas vivre. 

Auteur: Nin Anaïs

Info: Le journal d'Anaïs Nin, Vol. 1 : 1931-1934

 

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Ajouté à la BD par miguel

thérapie

Quand l'angoisse pour le monde grandit en moi et que je me réveille la nuit au moindre bruit dans la crainte de ce que ma vie et celle de mes enfants deviendra peut-être, je vais m'allonger là où la sa beauté des colverts s'expose sur l'eau, et où le grand héron se nourrit. J'entre dans la paix des choses sauvages qui ne mettent pas leur vie à rude épreuve en pensant d'avance au malheur. Je me retrouve en présence de l'eau calme. Et je sens au-dessus de moi les étoiles aveugles qui sont là avec leurs lumières. Pendant un moment je me repose dans la grâce du monde, et je suis libre.

Auteur: Berry Wendell

Info: “New Collected Poems”, p.79, Counterpoint Press. 2012

[ sérénité ] [ contemplation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Mais si je meurs, je demande à celui qui trouvera ce cahier d'avoir la gentillesse de le remettre à Mun Yujeong [...] Si elle refuse ce cahier, je voudrais qu'on lui transmette juste ceci : le temps que nous avons passé ensemble [...] c'est grâce à ses quelques heures par semaine que j'ai pu supporter toutes les humiliations et toutes les douleurs [...] Grâce à vous, j'ai pu avoir des moments précieux, chaleureux... et heureux. Si vous le permettez, je voudrais vous dire que je voulais... réconforter de toute ma vie votre âme blessée. Et si Dieu le permet, j'aimerais vraiment dire un dernier mot que je n'ai jamais prononcé de toute ma vie... Je vous aime.

Auteur: Ji-Young Gong

Info: Nos jours heureux

 

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stratégie affective

Dans une société industrielle, la division du travail dissocie déjà le travail de son produit. La publicité couronne ce processus en dissociant radicalement, dans le moment de l’achat, le produit du bien de consommation, en intercalant entre le travail et le produit du travail une vaste image maternelle, elle fait que le produit n’est plus considéré comme tel (avec son histoire, etc.) mais purement et simplement comme bien, comme objet. En même temps qu’elle dissocie producteur et consommateur dans le même individu, grâce à l’abstraction matérielle d’un système très différencié d’objets, la publicité s’emploie à l’inverse à recréer une confusion infantile entre l’objet et le désir de l’objet, à ramener le consommateur au stade où l’enfant confond sa mère avec ce qu’elle lui donne.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, pages 244-245

[ régression ] [ cocooning ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temps suspendu

Dans ce climat, dans le ciel, si on peut dire, de cette relation sans faille, entre tous et chacun, plus délicieuse paraît, en sa tendre chair blanche, la baudroie. Plus proche de vous et rayonnante et gaie, innocente même, la chère mayonnaise, remontée de notre enfance. Et ce vin blanc, qu'on a versé délicatement, brille lui aussi, dans les verres, d'un éclat particulier. Alors, tout en mangeant avec un très grand plaisir — un plaisir tout intérieur, infiniment subtil —, on mâche avec lenteur et retenue. Comme pour ne pas déranger l'ordre du silence qui se fait par moments. Ne pas perturber cette grâce, comment dire autrement, qui est venue, non s'installer — une grâce jamais ne s'installe — mais vous visite. Une présence. Qui, l'instant d'après, peut s'évanouir.

Auteur: Haldas Georges

Info: Le repas du soir

[ instant de grâce ] [ souper ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

papa

Souvent, les gens tiennent le coup avec une photo dans leur portefeuille. Je n'ai jamais pris de photos. J'ai mieux que ça. L'attaque de chatouilles-bisous. Après le bain, j'enroule mon fils dans une grande serviette et le dépose sur le canapé. Là, je lui annonce gravement : "Oh canaille, tu as vu ce qui arrive, en haut, en bas, à gauche, à droite, oh, canaille, j'ai bien peur que ce soit une immense attaque de ... chatouilles-bisous."
A ce moment-là, les Indiens attaquent sur son ventre grâce à mes doigts pointus et mon fils craque, il rit avec sa bouche ouverte et ses dents minuscules comme un putain de rossignol. Chaque matin, je ferme les yeux et cette photo sonore me donne assez de vitamines pour tenir un jour de plus.

Auteur: Rey Nicolas

Info: Un léger passage à vide

[ paternité ] [ affection ]

 

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écriture

Lorsque je m'achète un roman, j'ai pour habitude de le garder dans son emballage jusqu'à ce que j'aie le sentiment d'avoir mérité la récompense. A ce moment-là, je m'offre le livre avec un plaisir non dissimulé.
Tous les gens seuls que je connais ont recours à ce type de rituels. On me présenta un jour, un type qui s'écrivait des lettres. Lorsqu'il recevait sa propre missive, dûment affranchie, il l'ouvrait avec soin et la lisait comme si elle venait de très loin. Ensuite il méditait une journée entière sur son contenu et, le jour suivant, répondait avec un grand luxe de détails. La lettre apparaissait tamponnée trois jours plus tard dans sa boîte aux lettres et tout recommençait.
Grâce au courrier, je crois que cet homme réussit à devenir assez ami avec lui-même.

Auteur: Miralles Francesc

Info: amour en minuscules

[ lecture ] [ dialogue ] [ littérature ]

 

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beaux-arts

J'ai longtemps confondu l'artiste et son oeuvre. Ce n'est que grâce à la psychanalyse, par étapes successives, que j'ai vaguement pu dissocier les deux: on peut être un grand artiste et un sale con. On peut faire des choses très belles en étant soi-même assez moche. On peut saisir toute la beauté du monde sur du papier mais n'en jamais faire partie... C'est étrange: comment peut-on être à ce point dépassé par ce qu'on fait? Mais si l'oeuvre est meilleure que l'artiste, pourquoi ne l'améliore-t-elle pas? La main frôle le divin quand les deux pieds pataugent dans la médiocrité... Que l'on préfère l'un ou l'autre, le messager et le message ne se fondent peut-être jamais... Mon boucher est un bonhomme abominable, mais son jambon sec est un pur moment de bonheur... L'art et la charcuterie...

Auteur: Larcenet Manu

Info: Le combat ordinaire II

[ schizophrène ] [ bipolarité ]

 

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Gaule

Son entrée à l'Académie française m'est apparue passionnante, non pas tant pour l'élection que pour le changement de statut qu'elle opère sur lui. Jusque-là, il était encore un paria des lettres et puis soudain, grâce à cette élection, il reprend goût à l'écriture. Ce n'est pas un hasard d'ailleurs si peu après il compose son plus beau livre : Venises. Entre le moment où il dépose sa candidature et son discours de réception, ce n'est plus le même homme et c'est ce qu'il m'intéressait de dépeindre." Elle ajoute : "D'autre part, le contexte dans lequel s'inscrit ce changement, celui de l'après Mai 1968, est particulièrement intéressant car Morand, si moderne dans l'entre-deux-guerres, ne se reconnaît plus dans cette époque. Nous sommes donc loin des clichés habituels et un peu exaspérants de "l'homme pressé", cosmopolite, qui aime la vitesse, les voitures.

Auteur: Dreyfus Pauline

Info:

[ littérature ]

 

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lire

Lorsque nous lisons, nous pouvons quitter notre propre conscience et passer à la conscience d'une autre personne, d'une autre époque, d'une autre culture. Le terme "passage", utilisé par le théologien John Dunne, décrit le processus par lequel la lecture nous permet d'essayer, de nous identifier et finalement d'entrer pour un bref moment dans la perspective totalement différente de la conscience d'une autre personne. Lorsque nous découvrons comment un chevalier pense, comment un esclave se sent, comment une héroïne se comporte et comment un malfaiteur peut regretter ou nier ses méfaits, nous n'en revenons jamais tout à fait les mêmes ; nous sommes parfois inspirés, parfois attristés, mais nous sommes toujours enrichis. Grâce à cette exposition, nous apprenons à la fois le caractère commun et le caractère unique de nos propres pensées - que nous sommes des individus, mais pas seuls.

Auteur: Wolf Maryanne

Info:

[ communication ] [ télépathie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel