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sémiotique

- Misère... Moi ce qui me désespère ce sont les mots exilés. Il y a des mots tellement justes ! Beaux, forts. Et ils disparaissent totalement des radars. Et ça c'est pas anodin ! Ce qui disparaît avec eux c'est la profondeur de nos pensées, de nos réflexions. Ce qui disparaît avec eux c'est un peu de vérité, ce sont nos ambitions de vérité.

- Oui et puis... on ne parle plus que par émojis. C'est taré en quelques années ce que nos messages sont devenus. Nos émotions singées par des billes jaunes. Bonjour la palette de nuance.

Auteur: Roudaut Sandrine

Info: Les Déliés

[ évolution ] [ réseaux sociaux ] [ Internet ] [ mutations linguistiques ] [ signes ] [ quasi-esprits ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

"Dans le peintre, il y a deux choses : l’œil et le cerveau, tous deux doivent s’entraider : il faut travailler à leur développement mutuel ; à l’œil par la vision sur nature, au cerveau par la logique des sensations organisées, qui donne les moyens d’expression."* Organiser les sensations, c’est vivre une véritable expérience spirituelle. Cézanne arrive le regard vierge devant le motif. Il voit par tons minuscules. Il morcelle ses sensations. Chaque petite touche concentre vision plastique, sensation et souvenir. Et aussi pensée pure, recherche d’un sens caché de la nature. La touche cimente le monde, lui donne une structure, un sens peut-être.
Jaubert Alain

Auteur: Jaubert Alain

Info: In Palettes d' Alain Jaubert. *Paul Cézanne, La violence du motif. Montagne Sainte-Victoire

[ création ]

 

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pose artistique

Il fallait donc, — ô Dieu de miséricorde ! — avaler encore cette ignominie, devenir un modèle d’atelier, de la chair à palette, faire toiser son corps du matin au soir, par des peintres ou des sculpteurs !

Ce n’était peut-être pas aussi déshonorant que la prostitution, mais elle se demandait si ce n’était pas encore plus bas. Elle se souvenait très bien d’en avoir vu, de ces femmes, en passant, le matin, devant l’École des Beaux-Arts, avant l’ouverture des ateliers. Elles lui avaient paru horribles de canaillerie, d’impudeur professionnelle, de lâche torpeur accroupie, et il lui avait semblé que le dernier échelon de la misère eût été de ressembler à ce bétail de l’académie et du chevalet que le vieux Dante eût pensivement examiné en revenant de son enfer.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, page 52

[ avilissement ] [ barbarie ] [ femme-sur-femmes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décor

Pourpres ou azurés, passés au lavis ou nimbés d'un halo lumineux, brumes et nuages ont leur palette en accord avec celle des rochers et de la végétation. On les voit monter de la vallée vers le sommet et évoluer d'un mont à l'autre, les entraînant dans un processus de métamorphoses perpétuelles. Comme pour accomplir un rituel sacré, avant l'aube on se rend sur la haute terrasse ou sur le mont Lion-accroupi pour voir les flots de nuages déchirés par le soleil levant, et le soir, irrésistiblement, on se dirige vers l'ouest, jusqu'au belvédère Nuages-déferlants pour voir les marées de nuages emporter le soleil couchant. A ces heures la nature même, avec ses monts, ses pins, ses rochers, le Singe-contemplant-l'océan, la Déesse-offrant-des-fleurs, l'Immortel-séchant-ses-bottes, silhouettes soudain figées là, au premier plan, semble frappée de stupeur. Spectacle grandiose auquel on ne se lasse pas de participer, tant il change de lumière et d'aspect à chaque instant.

Auteur: Riboud Marc

Info: Huang Shan

[ crépuscule ] [ nébulosité ]

 

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littérature

Au lieu de se parler.
Au lieu de cela elle regarda, pour la première fois, la couleur exacte de ses yeux. Bleus. Pas le ciel. Pas la mer. Pas les chansons ou les poèmes. Un bleu lointain. Rendu lointain par sa clarté et la finesse des cils trop droits, un bleu rentré, un bleu de presque rien, un bleu qui allait mal avec l'arrogance du cigare, la force supposée d'un homme qui fume le cigare, l'assurance joyeuse d'un homme qui essuie la pluie avec sa manche, un bleu qui s'accordait à sa façon de marcher, sa façon de boiter, sa façon de le cacher, un bleu de maladresses, un bleu trop clair presque inavouable, un bleu qui ne voulait pas, ne pouvait pas être comme les autres bleus - un signe de bonne santé, de beauté facile, elle regarda la couleur exacte le bleu exact, comment s'appellerait-il sur une palette, à la surface de l'eau, à l'encre d'un stylo, ce bleu, comment ferait-on pour le nommer ?

Auteur: Olmi Véronique

Info: La pluie ne change rien au désir

[ regard ] [ visage ]

 

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portrait

Leverdier avait à peu près son âge. C’était un de ces nègres blonds, lavés au safran des étoiles et frottés d’un pastel sang, qui plaisent aux femmes beaucoup plus qu’aux hommes, ordinairement mieux armés contre les surprises de la face humaine. Le trait dominant de sa vibratile physionomie était les yeux, comme chez Marchenoir. Mais, au contraire de ces clairs miroirs d’extase, allumables seulement au foyer de quelque émotion profonde, les siens étaient perpétuellement dardants et perscrutateurs, comme ceux d’un pygargue en chasse ou d’un loup-cervier. Nul éclair de férocité, pourtant. De toute cette figure transsudait, au contraire, une bonté joyeuse et active, dont l’expression valait un miracle, et l’intensité même de son regard était un simple effet de la merveilleuse attention de son cœur. À peine une vague ironie relevait-elle, parfois, la commissure et remontait plisser le coin de l’œil droit. Visiblement, la palette de cette âme était au grand complet, à l’exception d’une seule couleur, le noir, dont un déluge de ténèbres n’aurait pu réparer l’absence.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 196-197

[ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Depuis les tendrons de douze, treize printemps, au duvet encore à peine apparent jusqu'aux vieilles routières de maison, en passant par les lisses comme des oeufs et les velues comme des ourses, sans oublier les théâtreuses sur le retour et les nonnes dépravées en rupture de voeux, il avait goûté avec les unes et les autres à toute la palette des voluptés que le corps féminin peut offrir, moyennant quoi, à la longue, il s'était retrouvé avec des reins vidés, or ce jouisseur invétéré demeurait encore sur sa faim et à peine vit-il Tomi que, l'air concupiscent, il la serra contre lui, le membre déjà saillant, aux dimensions d'un avant-bras qui surprirent l'entremetteuse elle-même, puis, soulagé, se retira en laissant une vulve distendue : "eh bien, dites donc, c'est que vous me l'avez vilainement arrangée ! - Et mon cul ? N'importe comment, elle doit finir sous les pissenlits et nourrir les vers, pas vrai ? C'est égal, même une moule de trépassée, ça vous a du bon !" lança-t-il insolemment avant de disparaître.

Auteur: Akiyuki Nosaka

Info: Le Dessin au sable : Et l'apparition vengeresse qui mit fin au sortilège

[ littérature ] [ obsédé ]

 

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deuil

D'Honoré, je garde l'image d'un conteur. Quand il vous saluait, il s'inclinait légèrement, en vous demandant droit dans les yeux : " Tu vas bien ? " Honoré adorait raconter des histoires, et c'était toujours passionnant. D'ailleurs, il lui arrivait toujours des choses incroyables, comme sa découverte d'un dessin de Raymond Queneau dans une benne à papiers. Il aimait les histoires, mais aussi l'Histoire. Il adorait détourner les images célèbres, de tableaux, de films ou de pubs. Dans l'univers d'Honoré, les gargouilles de Notre-Dame portent des masques à gaz, les panneaux autoroutiers posent des questions philosophiques, Chaplin et son Kid deviennent des racailles de cité, les gorilles jouent de la guitare électrique, et les grands noms de la littérature sont des rébus. À l'heure de la palette graphique et de Google Images, Honoré faisait de la résistance esthétique. Il dessinait toujours à l'ancienne, sur une table d'architecte des années cinquante, au milieu d'une multitude de boîtes à chaussures remplies de photos découpées dans les journaux, où il allait puiser son inspiration. Honoré m'aidait à prendre du recul pour mieux comprendre le monde.

Auteur: Fischetti Antonio

Info: Même pas morts. Suite au massacre de Charlie Hebdo

[ hommage ] [ épitaphe ]

 

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camouflage

Beaucoup pensent que le numérique a introduit le faux dans les images, puisque tout est modifiable à la palette graphique. La manipulation remonte aux débuts de la photographie au XIXe siècle : on altérait la courbe du visage des actrices, on effaçait le révolutionnaire russe tombé en disgrâce. Dès qu’il y a un intermédiaire entre le sujet et l’observateur, il y a tromperie. Non, ce que le numérique a modifié, ce n’est pas le moins (moins de vrai, moins de réalisme), mais le plus. À commencer par un ajout d’informations. Il est devenu possible d’inscrire la date, l’heure, l’ouverture, la vitesse d’obturation de l’appareil, l’ISO et le lieu, de manière automatique.

Chacun peut alors trier ses souvenirs de vacances selon ses propres critères, sans se préoccuper du sujet. Automatique.

Toutefois, dans la masse de bits composant la matière même de l’image, certains ont découvert que l’on pouvait ajouter des messages – ils ont puisé dans l’art ancien de la dissimulation, la stéganographie. Je suis capable de détecter ce procédé grâce à des algorithmes et de chercher si on a modifié le codage des pixels. Invisible à l’œil nu, mais mon cerveau a peut-être enregistré la perturbation, et mon état en serait le résultat.

Auteur: Paquet Olivier

Info: Composite

[ image subliminale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

regard

Il y avait surtout les yeux, des yeux immenses, illimités, dont personne n’avait jamais pu faire le tour. Bleus, sans doute, comme il convenait, mais d’un bleu occulte, extra-terrestre, que la convoitise, au télescope d’écailles, avait absurdement réputés gris clair. Or, c’était toute une palette de ciels inconnus, même en Occident, et jusque sous les pattes glacées de l’Ourse polaire où, du moins, ne sévit pas l’ignoble intensité d’azur perruquier des ciels d’Orient.Suivant les divers états de son âme, les yeux de l’incroyable fille, partant, quelquefois, d’une sorte de bleu consterné d’iris lactescent, éclataient, une minute, du cobalt pur des illusions généreuses, s’injectaient passionnément d’écarlate, de rouge de cuivre, de points d’or, passaient ensuite au réséda de l’espérance, pour s’atténuer aussitôt dans une résignation de gris lavande, et s’éteindre enfin, pour de bon, dans l’ardoise de la sécurité.

Mais, le plus touchant, c’était, aux heures de l’extase sans frémissement, de l’inagitation absolue familière aux contemplatifs, un crépuscule de lune diamanté de pleurs, inexprimable et divin, qui se levait tout à coup, au fond de ces yeux étrangers, et dont nulle chimie de peinturier n’eût été capable de fixer la plus lointaine impression. Un double gouffre pâle et translucide, une insurrection de clartés dans les profondeurs, par-dessous les ondes, moirées d’oubli, d’un recueillement inaccessible !…

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 250-251

[ description ] [ nuances ]

 
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