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aveugle

C'est alors qu'un instinct (...) m'a fait changer de direction. Je me suis mis à regarder de plus près. Non pas plus près des choses mais plus près de moi. A regarder de l'intérieur, vers l'intérieur, au lieu de m'obstiner à suivre le mouvement de la vue physique vers le dehors. Cessant de mendier aux passants le soleil, je me retournai d'un coup et je le vis de nouveau: il éclatait dans ma tête, dans ma poitrine, paisible, fidèle. Il avait gardé intacte sa flamme joyeuse: montant de moi, sa chaleur venait battre contre mon front. Je le reconnus, soudain amusé, je le cherchais au-dehors quand il m'attendait chez moi.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Et la lumière fut, p. 26

[ non-voyant ]

 

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saison

On est en hiver, donc, et l'on ne sort pas. On met des plaques en carton sur les pares-brise des voitures. Quand on les enlève, le matin, c'est gelé autour. On attaque les journées en arrondissant le dos, en rentrant le cou, front baissé. Jamais les rues n'ont paru si grises. On a perdu jusqu'au souvenir de l'été, lorsqu'il y avait des marchés de plein air, ou qu'on allait en chemise aux terrasses des bistros. Il semble, comme dans certains contes, que le soleil ne reviendra pas - qu'il a été volé. Les rares passants se croisent à Montmirail en échangeant des regards soupçonneux. L'homme est ainsi bâti qu'il accuserait d'autres hommes du temps qu'il fait.

Auteur: Holder Eric

Info: Mademoiselle Chambon

[ maussade ] [ grincheux ] [ météo ]

 

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ville

Il ne me restait plus qu'à longer le boulevard des Italiens pour arriver jusqu'aux abords de l'Opéra, et j'en profitai pour admirer les devantures des grands magasins, dont les merveilles s'offraient à ma convoitise, derrière de grandes vitres de verre coloré. Ce quartier-ci était encombré de passerelles, de passages, d'enseignes et de badauds. Le ciel était noir de circulation: les aéronefs se succédaient sans discontinuer aux stations aériennes, couvertes de dômes vert-de-gris. Les arabesques de fer forgé le disputaient à la rigueur de la pierre et du marbre, matériaux nobles mais dépourvus de fantaisie. Des automates de réclame aux yeux nacrés vantaient d'un débit monotone les agréments de tel ou tel magasin, et les passants les regardaient la tête haute, comme s'ils craignaient quelque chose.

Auteur: Gaborit Matthieu

Info: Confessions d'un automate mangeur d'opium

[ littérature ] [ science-fiction ]

 

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climat

Maigret regarda à travers les vitres. Il ne pleuvait plus, mais les rues étaient pleines de boue noire et le vent continuait à souffler avec violence. Le ciel était d'un gris livide.
Des gens revenaient de la messe. Presque tous avaient Le Phare de Brest à la main. Et tous les visages se tournaient vers l'hôtel de l'Amiral tandis que maints passants pressaient le pas.
Il y avait certes quelque chose de mort dans la ville. Mais n'en était-il pas ainsi tous les dimanches matin? La sonnerie du téléphone résonna à nouveau. On entendit Emma qui répondait :
"Je ne sais pas, monsieur... Je ne suis pas au courant... Voulez-vous que j'appelle le commissaire?... Allô!... Allô!... On a coupé...
- Qu'est-ce que c'est? grogna Maigret.

Auteur: Simenon Georges

Info: Le chien jaune

[ maussade ]

 

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illusion

Je fréquentais, pendant mon enfance, chez une humble boutiquière à cheveux blancs. Elle végétait dans une échoppe ténébreuse et demeurait assise derrière sa vitrine où la poussière régnait sur de menus colifichets. Ses affaires étaient fort misérables ; mais elle aimait à dire, le soir : "Aujourd'hui, les passants ont beaucoup regardé la vitrine."
J'observai, en fait, que presque tous les passants jetaient vers la boutique un regard lent, comme rêveur, alourdi d'un intérêt singulier et qui les faisait parfois suspendre leur course.
En passant moi-même, un jour, devant le pauvre étalage, je compris soudain ce que les passants regardaient avec tant de bienveillance : c'était leur propre visage, reflété dans la vitre noire.
J'étais encore bien jeune, mais j'entrevis vaguement qu'il ne faudrait jamais m'ouvrir à ma vieille amie de cette désastreuse découverte.

Auteur: Duhamel Georges

Info: La Possession du Monde, Mercure de France, 1919

[ littérature ]

 

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science-fiction

La machine rôdait, inlassable. Le vent inclinait les antennes, le soleil jaunissait les feuilles des arbres, mangeait la peinture des volets, le temps ridait les hommes et endormait la ville, mais la Machine rôdait, éternelle. Elle parcourait, jour après jour, nuit après nuit, les rues larges et sèches, elle interrogeait les rares passants : "Qui êtes-vous ? Votre nom ? Votre adresse ? Que faites-vous ici ? A cette heure ?"
Elle saluait les habitants. Elle s'introduisait dans les maisons, silencieuse, indécelable, et fouillait. Elle gardait et protégeait la ville. Elle désinfectait minutieusement et détruisait avec un air de fatalité tout ce qui n'était pas de la ville. Elle errait et cherchait, entre les carrés d'herbe et les marronniers calmes, dans les cours fraîches et dans les petites forteresses tièdes et closes, les espions venus des autres Villes, les étrangers...

Auteur: Collectif

Info: Fiction n° 30, extrait de :Les Villes, nouvelle du Fiction, éditions Opta, mai 1956

[ robot ] [ automate ] [ canevas ]

 

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guerre

C'est à cette époque que, en rentrant un jour de l'école, alors que je me trouvais à proximité de la gare, un bombardier m'est passé au-dessus de la tête, si bas que j'ai pu voir distinctement le pilote. Pris de court, les passants se sont arrêtés, le nez en l'air. Il y a eu un éclair et toutes les vitres du quartier ont volé en éclats. Puis une colonne de fumée est montée, des bâtiments étaient en flamme. Les gens couraient en rasant les murs. Moi, je suis resté cloué sur place, les yeux fixés sur la gare. Quelqu'un m'a crié : "Fiche le camp d'ici, vite ! Ils bombardent... si tu restes là, tu vas te faire tuer !" L'avion est revenu. C'était comme si on martelait le sol avec une gigantesque matraque. [...]

Auteur: Hwang Sok-Yong

Info: La route de Sampo

[ tonnerre ]

 

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bazar

A quelques pas, avec des gestes de démiurges, des conteurs récitent des légendes. A côté d'eux, des diseuses de bonne aventure, filles du Sud aux yeux câlins, adressent des signes aux passants. De tout cela, montent des odeurs fauves, des relents de graisse brûlée. Une rumeur faite de mille cris, de mille appels, d'insultes, de chants monotones, enfièvre l'air. A tue-tête, un crieur public annonce on ne sait quoi, que personne ne comprend. Plus loin, un homme à figure rouge, congestionné, bat des mains, secoue frénétiquement sa tête enturbannée. Sa physionomie change à chaque instant d'expression : étonnée, indignée, puis enthousiaste, grave. Il ne se lasse pas de discourir, sa harangue sonne clair par-dessus le brouhaha.
- Venez, mes amis! On vous dira la vérité sur vos maladies! On vous ordonnera des remèdes efficaces pour tout ce qui vous fait souffrir! Approchez!

Auteur: Dib Mohammed

Info: Un été africain

[ foire ] [ bonne aventure ] [ divination ] [ marché ] [ décor ]

 

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protestantisme

Dans les pays industriels, seuls les enfants ont droit à des vêtements très colorés. Les adultes, eux, doivent s'orienter vers des coleurs ternes. Même le temps de Hambourg est parfois plus coloré que les passants de la ville.

Renoncer aux couleurs fait partie intégrante de la fierté du Nord réformé. L'absence de couleurs lors des cultes à l'église Saint-Michel m'impressionnait toujours. L'esthétique des incolores a non seulement décoloré leurs propres cérémonies et rituels, elle a aussi lavé les statues antiques grecques pour les placer dans les musées, ou encore elle a découvert au Japon l'esthétisme sévère des maisons de thé. Sans Bruno Taut, l'architecture sans couleur du palais de Katsura ne se serait pas imposée comme la norme de la beauté japonaise. Aujourd'hui, quand on voyage avec les hôtes d'Europe du Nord, il faut taire son amour pour le temple coloré de Tôshôgû à Nikkô.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Journal des jours tremblants : Après Fukushima précédé de Trois leçons de poétique

[ terne ] [ morne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

personnage

De fait, le jour où elle se mêle à nous sous le rouge intermittent des lettres lumineuses, on ne voit pas quoi lui reprocher. Elle a des dispositions, Jeanne. Le short qu'elle porte, c'est du jean sobre, sans rien qui brille, ni fil ni clou aux lisières des coutures. Le débardeur blanc libère l'arrondi des épaules et les Converse vont discrètement à ses pieds. Au fond de la poche arrière de son short, elle a fourré les deux clés, du portail et de sa chambre, poussées sous des billets roulés. Ça lui fait un petit bourrelet sur la fesse, cerise sur le gâteau, comme une estampille qu'on a toutes. Elle ne fume pas, sûrement faudrait-il, se dit-elle, mais elle n'est pas sûre de savoir. Ses mains sont libres, pas de sac non plus. Elle peut crocheter les pouces aux passants de sa ceinture pour se donner une contenance.

Auteur: Esteban Isabel Ascencio

Info: Délit de gosse, p. 37, Rouergue, 2019

[ adolescente ]

 
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Ajouté à la BD par miguel