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pouvoir

Pour régner perpétuellement, continue le Chinois, il importe seulement de créer, parmi le Peuple sur lequel on veut régner, ce que nous appelons... une Histoire Néfaste. Rien ne produira cette Histoire Néfaste aussi directement et aussi brutalement que le tracé d'une Ligne, en particulier une Ligne droite, la Force même du Mépris, au sein même d'un Peuple, — afin d'ainsi créer entre nous une distinction, — c'est le premier coup à porter. — Tout le reste s'ensuivra, comme prédestiné, jusqu'à la Guerre et la Dévastation.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Mason et Dixon

[ conservation ] [ manipulation ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

famille

Assise en tailleur, j’ai écrit pour l’oncle dont j’avais été privée. Je le voyais telle une feuille détachée de l’arbre, mais qui avait lutté jusqu’au dernier moment pour tomber près de ses racines. J’ai écrit pour grand-mère, qui avait tant attendu que s’éteignent les flammes de la guerre, mais qui restait perpétuellement brûlée par ses charbons ardents. J’ai écrit pour mes oncles, mes tantes et mes parents, impuissants dans cette lutte fratricide, et dont le combat continuait, qu’ils soient vivants ou morts.


Auteur: Nguyen Phan Qué Mai

Info: Pour que chantent les montagnes, p 424

[ motivation ] [ ascendants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Gaule

Il devait bien se l'avouer, la vie en France lui donnait quelques inquiétudes. Avec les années, à l'abri au coeur de ce qui pouvait passer pour un paradis sur terre, il avait oublié à quoi pouvait ressembler une ville où les gens ne sont pas perpétuellement en vacances.
Toutes ces silhouettes pressées, nerveuses et piétinantes, ces visages sérieux, toutes ces bribes de conversation qu'il surprenait malgré lui sur la banquette d'un bistrot ou dans la cohue du métro matinal, tous ces petits bonshommes gris, uniformément tristes avec leurs serviettes noires qui contenaient des papiers tellement importants.

Auteur: Humbert Denis

Info: La Rouvraie, p 16

[ ville ] [ mégapole ] [ incompréhension. ]

 

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handicap

Combien de prétendues dépressions doivent être la conséquence de traumatismes résultat de l'inadaptation chronique du gaucher à cet univers totalitaire dans lequel nous pensons depuis des millénaires ? A notre avis, ce n'est pas par hasard que la Sécurité sociale dénombre beaucoup plus de dépressions nerveuses dans les professions dites intellectuelles où les Gauchers, en particulier les Gauchers qui s'ignorent, sont perpétuellement exposés, plus que d'autres, à une gymnastique de l'esprit a contrario. On peut considérer, en conclusion, que les universités sont des citadelles de droitiers et que beaucoup d'entre eux mourront sans avoir jamais soupçonné qu'ils étaient Gauchers.

Auteur: Montrond Henri de

Info: Vive les gauchers

[ latéralisation ] [ oppression ]

 

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être humain

C'est une erreur - plaisante à entretenir - de croire qu'on peut faire beaucoup de peine, engager la durée dans le chagrin, comme de croire qu'on peut faire beaucoup de plaisir à autrui. Il y a les sots, qui se suicident pour un bonjour négligé. Les indifférents, qui s'en moquent. Il y a surtout ce qui se passe, et ne peut se passer que dans la solitude, qui n'est rien d'autre que la crête suprême de la Pyramide homme ; dont nous sommes le dernier signe concret. Etre seul, et l'accepter ; c'est assumer une harmonie indispensable et près de se rompre perpétuellement par un retrait, une défaillance durable.

Auteur: Perros Georges

Info: Papiers collés 1, p.149, Éd. L'Imaginaire/Gallimard n°176

[ isolé ] [ fragile ] [ introspection ] [ grandir ]

 

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grand autre

A est défini pour nous comme le lieu de la parole, ce lieu toujours évoqué dès qu’il y a parole, ce lieu tiers qui existe toujours dans les rapports à l’autre, a, dès qu’il y a articulation signifiante. Cet A n’est pas un autre absolu, un autre qui serait ce que nous appelons, dans notre verbigénération morale, l’autre respecté en tant que sujet, en tant que moralement notre égal. Non, cet Autre tel que vous apprends ici à l’articuler, qui est à la fois nécessité et nécessaire comme lieu, mais en même temps sans cesse soumis à la question de ce qui le garantit lui-même, c’est un Autre perpétuellement évanouissant, et qui, de ce fait même, nous met nous-mêmes dans une position perpétuellement évanouissante.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 202

[ petit autre ] [ origine ] [ fading ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

manque amoureux

Il y avait des soirs où en traversant la ville pour aller au restaurant, je regrettais tellement Mme de Guermantes, que j'avais peine à respirer: on aurait dit qu'une partie de ma poitrine avait été sectionnée par un anatomiste habile, enlevée, et remplacée par une partie égale de souffrance immatérielle, par un équivalent de nostalgie et d'amour. Et les points de suture ont beau avoir été bien faits, on vit assez malaisément quand le regret d'un être est substitué aux viscères, il a l'air de tenir plus de place qu'eux, on le sent perpétuellement, et puis, quelle ambiguïté d'être obligé de penser une partie de son corps. Seulement il semble qu'on vaille davantage. A la moindre brise on soupire d'oppression, mais aussi de langueur.

Auteur: Proust Marcel

Info: Le côté de Guermantes

[ séparation ] [ douleur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

emprisonnement mental

Qui ment se surveille. Qui ment est l'homme le moins libre sur Terre. Qui ment, tout autant, sera le moins libre après sa vie sur Terre. Qui ment, comme le singe derrière ses barreaux, attend avec impatience que les spectateurs le laissent en paix, une fois venu le moment où les derniers visiteurs quittent le zoo. Qui ment trahit, moins les personnes qui l'entourent que la confiance innocente avec laquelle la vie lui prodigue ses instants de beauté. Car, perpétuellement sur ses gardes, son esprit et même son corps ne peuvent s'offrir le luxe dispendieux que constituent ces moments où, à découvert, ne défilent plus devant ses yeux, ne se forment plus dans sa bouche les mille mensonges chatoyants qui n'en sont qu'un seul, monocorde, fuligineux.

Auteur: Asensio Juan

Info: http://www.juanasensio.com/archive/2007/08/27/lord-jim-joseph-conrad.html?

[ piège ] [ fausse vie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

océanique

Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l'ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l'espoir qui se brise perpétuellement dans l'obscurité, avec un bruit sourd d'écume résonnant dans les profondeurs!
Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l'abîme.
Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d'exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l'émotion en marées hautes !

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité

[ mystère ] [ littérature ]

 

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chaîne du discours

Seulement, admettre l’existence de l’inconscient, c’est dire que, même si sa conscience s’en détourne, la modulation dont je parle, la phrase avec toute sa complexité, n’en continue pas moins. Il n’y a autre sens possible à donner à l’inconscient freudien que ce sens-là. [...]

Puisqu’on cherche les fonctions du moi comme tel, disons que l’une de ses occupations est précisément de ne pas être empoisonné de cette phrase qui continue toujours à circuler, et ne demande qu’à resurgir sous milles formes plus ou moins camouflées et dérangeantes. En d’autres termes, la phrase évangélique ils ont des oreilles pour ne point entendre est à prendre au pied de la lettre. C'est une fonction du moi que nous n'avons pas perpétuellement à entendre cette articulation qui organise nos actions comme des actions parlées.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 181-182

[ défini ] [ parole perpétuelle ] [ filtrage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson