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humour

- Citoyen!
Papillon, contrarié d'être sans cesse interrompu, me demanda sèchement:
- Et bien?
- Je voulais vous dire, citoyen officier, qu'il existe un moyen de réveiller vos hommes d'une léthargie désormais dangereuse.
- Le ciel le veuille, citoyen. Moi, comme vous voyez, je brûle du désir d'agir. Et quel serait votre système?
- Les puces, citoyen officier.
- Je regrette de vous décevoir, citoyen. L'armée républicaine n'a pas de puces. Elles sont toutes mortes de famine, par suite du blocus et du renchérissement de la vie.
- Je puis vous en fournir, citoyen officier.
- Je ne sais si vous parlez sérieusement ou par plaisanterie. Quoi qu'il en soit, je vais faire un rapport à l'État major; il avisera. Citoyen, je vous remercie de ce que vous faites pour la cause républicaine! Ô Gloire! Ô Rouen! Ô puces! Ô lune!

Auteur: Calvino Italo

Info: Le baron perché

[ sédition ] [ hiérarchie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sarcasme médiatique

Face aux godillots, grâce aux godillots, la lutte la plus intense, au cours des années 1960, est celle du rire. Pour Le Canard enchaîné, de Gaulle est l'adversaire idéal. Militaire, il concentre les attaques de la tradition antimilitariste du journal, notamment celle de son rédacteur en chef, Robert Tréno. Ce dernier, au journal depuis 1924, d'abord comme correcteur, ensuite comme rédacteur à partir de 1932, prend les rênes de la publication en 1953, et l'oriente délibérément vers l'antigaullisme satirique. Tréno écrit en mai 1966 : "De Gaulle, c'est la république dominée, subjuguée par un militaire. La République de la caserne. La République du sabre."

La méfiance vis-à-vis du képi et des deux étoiles du Général reproduit la défiance que la gauche républicaine à toujours eue face aux aventures militaires en politique, depuis Boulanger et l'affaire Dreyfus jusqu'à Pétain.

Auteur: Baecque Antoine de

Info: Les godillots, p. 228

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

états-unis politiques

Quant aux Républicains, comment peut-on considérer sérieusement un groupement de commerçants oisifs, craintifs, chanceux, cupides et nostalgiques, qui ferment les yeux sur l'histoire et la science pour s'attacher à de sordides et régionaux principes exaltant la cupidité pure et qui, tolèrant les privations de gens sans ressources, évoluent avec arrogance et sentimentalisme au sein d'un rêve-univers déformé par des idées et autres attitudes démodées issues du monde agricole et artisanal d'autrefois ? Qui se délectent pareillement (consciemment ou pas) d'hypothèses fallacieuses (entre autres que la notion de liberté véritable correspond à un élément unique, celui d'une licence économique sans restriction et qu'une planification rationnelle de la distribution des ressources contreviendrait à un vague et mystique "héritage américain"), toutes choses totalement contraires aux faits et sans le moindre fondement au regard de l'expérience humaine ? Intellectuellement, l'idée républicaine mérite la tolérance et le respect que l'on accorde aux morts.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info:

[ bêtise ] [ conservatisme ] [ droite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mobilisation sociale

Celle des Gilets jaunes est la plus originale, révélatrice des fractures sociales et politiques hexagonales. Apparue hors de toute structure préalable, elle tira sa force de cette spontanéité. Son rejet vigilant de toute récupération ou convergence a favorisé la cristallisation d’un "bloc populaire" apte à déjouer les clivages partisans pour affirmer les aspirations sociales, longtemps silencieuses, des "petits", du travail "dur", mal payé et aléatoire. L’inorganisation initiale est allée de pair avec la simultanéité des liens que facilitaient les réseaux sociaux, amplifiés par les médias, tandis que des solidarités élémentaires s’ébauchaient dans l’action. L’inexpérience bouscula les codes des protestations classiques. Expression d’une culture à cent lieues des procédures institutionnelles, mais porteuse de références républicaines à la justice et à la supériorité absolue de la "volonté populaire", la colère a transgressé les protections légales des puissants. Les Gilets jaunes peu soucieux d’informer les autorités de leurs intentions, refusèrent les relégations spatiales et investirent les parages des Champs-Elysées, haut lieu symbolique du pouvoir et de la richesse ostentatoire.

Auteur: Pigenet Michel

Info: Introduction à "La violence dans l'histoire", éd. Le temps des cerises, Montreuil, 2020, page 47

[ révolte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

société

La vague actuelle des mouvements altermondialistes luttant pour une justice mondiale a été en grande partie initiée par l'AZLN, l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, un groupe principalement composé de rebelles des Chiapas de langue maya, pour la plupart des " campesinos " qui ont formé de nouvelles communautés dans la forêt du Lacandon. Leur insurrection en 1994 a été explicitement menée au nom de la démocratie, terme par lequel ils désignaient quelque chose qui ressemblait bien plus au style athénien de la démocratie directe qu'aux formes républicaines de gouvernement qui se sont depuis approprié le mot. Les zapatistes ont développé un système très élaboré d'assemblées communautaires opérant par voie de consensus, complétées par des comités de femmes et de jeunes - afin de contrebalancer la domination traditionnelle des adultes mâles - et des conseils formés de délégués révocables. Ils affirment que ce système repose sur une radicalisation de la façon dont les communautés mayas se sont gouvernées pendant des millénaires. Nous savons que la plupart des communautés mayas des montagnes se sont gouvernés au moyen de certaines formes de système consensuel.

Auteur: Graeber David

Info: La Démocratie aux Marges, Chapitre 7 : Les traditions comme actes de refondation permanente

[ égalité ]

 

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religieux-civil

La révolution de 1830 avait été en grande partie faite contre le clergé, celle de 1848 fut faite sinon pour lui, du moins à son profit. Quel changement en moins d’une génération ! Le peuple qui, dix-sept ans plus tôt, saccageait l’Archevêché et poursuivait dans les rues le costume ecclésiastique, appelait le clergé à bénir ses frêles arbres de la liberté. La première Assemblée élue par le suffrage universel inscrivait le nom de Dieu au fronton de sa constitution républicaine. Les catholiques qui avaient donné à leurs coreligionnaires le mot d’ordre de liberté eussent pu s’attribuer le mérite de ce prompt revirement populaire. Ils recueillaient alors, avec le bénéfice de la froideur ou des ombrages que leur avait témoignés la monarchie de Juillet, le bénéfice de leur indépendance vis-à-vis de la royauté déchue. Une autre raison avait rendu au clergé une popularité dont il était dès lors désaccoutumé, l’élection, en 1846, du pape Pie IX, qui, en quelques mois, était devenu "l’idole de l’Europe". Dans la presse et dans les Parlements, dans les Chambres françaises spécialement, les hommes politiques les plus divers, Thiers, Odilon Barrot, Lamartine, Guizot, avaient salué à l’envi, comme un des grands faits du siècle, l’avènement d’un pontife que tous croyaient jaloux d’accomplir la réconciliation de l’Eglise et de la société moderne.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 140-141

[ France ] [ histoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autocratie

(…) la dictature est une sage invention de la république romaine, le dictateur est un magistrat romain extraordinaire qui a été établi après l'expulsion des rois afin qu'existe un puissant "imperium" pendant les périodes de périls, qui ne soit pas entravé, comme c'était le cas de l'autorité des consuls, par la collégialité, le droit de veto des tribuns de la plèbe et la "provocation ad populum" (l'appel au peuple). Le dictateur, qui est désigné par le consul, sur requête du Sénat, a pour mission de mettre fin à la situation périlleuse qui est la raison de sa nomination, soit en menant une guerre ("dictatura rei gerendae"), soit en réprimant une sédition intérieure ("dictatura seditionis sedandae") ; par la suite, il a également été désigné pour régler des affaires particulières, telles que l'organisation d'une assemblée du peuple ("comitiorum habendorum"), le plantage du clou qui, pour des raisons religieuses, devait être l'acte du "praetor maximus" ("clavi figendi"), la direction d'une enquête, la détermination des jours fériés, etc. Le dictateur est nommé pour six mois, mais selon une louable coutume de l'époque républicaine, après avoir rempli sa mission, il abandonne sa charge dès avant l'expiration de ce délai. Il n'est pas lié par les lois et il est une sorte de roi ayant un pouvoir illimité de vie et de mort.

Auteur: Schmitt Carl

Info: La dictature, pp. 23-24

[ historique ] [ étymologie ] [ absolutisme ]

 

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pouvoir

Que le président Macron ait choisi la ligne dure de la répression contre la ligne républicaine du maintien de l’ordre est donc avéré. Il a donc à son service la presse maastrichtienne, autrement dit les médias dominants, dont ceux du service public audiovisuel, il a mis à son service la police, l’armée, donc les forces de l’ordre, il a également essayé d’y adjoindre la machine judiciaire. Ce dont témoigne un article du Canard enchaîné (30 janvier 2019) intitulé “Les incroyables consignes du parquet sur les gilets jaunes”, qui rapporte dans le détail comment le ministère dit de la Justice a communiqué par courriel avec les magistrats du parquet de Paris sur la façon de traiter les gilets-jaunes: après une arrestation, même si elle a été effectuée par erreur, il faut tout de même maintenir l’inscription au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ), y compris “lorsque les faits ne sont pas constitués”. Le courrier précise également qu’il faut ficher, même si “les faits sont ténus” et même dans le cas avéré “d’une irrégularité de procédure”! Dans ces cas-là, arrestation par erreur, infraction non motivée, irrégularité de procédure, il est conseillé de maintenir les gardes à vue et de ne les lever qu’après les manifestations du samedi afin d’éviter que les citoyens fautivement interpellés puissent exercer leur droit de grève, faut-il le rappeler, un droit garanti par la Constitution? Alinéa 7 du préambule…

Auteur: Onfray Michel

Info: https://www.les-crises.fr/la-brute-par-michel-onfray

[ conservation ] [ injustice ] [ France ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

endoctrinement

Les écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l'étude de la théologie y était remplacée par des cours d'anticléricalisme.

On laissait entendre à ces jeunes gens que l'Église n'avait jamais été rien d'autre qu'un instrument d'oppression, et que le but et la tâche des prêtres, c'était de nouer sur les yeux du peuple le noir bandeau de l'ignorance, tout en lui chantant des fables, infernales ou paradisiaques.

La mauvaise foi des "curés" était d'ailleurs prouvée par l'usage du latin, langue mystérieuse, et qui avait, pour les fidèles ignorants, la vertu perfide des formules magiques.

La Papauté était dignement représentée par les deux Borgia, et les rois n'étaient pas mieux traités que les papes : ces tyrans libidineux ne s'occupaient guère que de leurs concubines quand ils ne jouaient pas au bilboquet ; pendant ce temps, leurs "suppôts" percevaient des impôts écrasants, qui atteignaient jusqu'à dix pour cent des revenus de la nation.

C'est-à-dire que les cours d'histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine.

Je n'en fais pas grief à la République : tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements.

Les normaliens frais émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une époque idyllique, l'âge d'or de la générosité, et de la fraternité poussée jusqu'à la tendresse : en somme, une explosion de bonté.

Je ne sais pas comment on avait pu leur exposer — sans attirer leur attention — que ces anges laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s'étaient entre-guillotinés eux-mêmes.

Il est vrai, d'autre part, que le curé de mon village, qui était fort intelligent, et d'une charité que rien ne rebutait, considérait la Sainte Inquisition comme une sorte de Conseil de famille : il disait que si les prélats avaient brûlé tant de Juifs et de savants, ils l'avaient fait les larmes aux yeux, et pour leur assurer une place au Paradis.

Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.

Auteur: Pagnol Marcel

Info: La gloire de mon père

[ éducation ] [ idéologie ] [ lavage de cerveaux ] [ anti-religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Il vit d’abord, non loin de lui, le roi des rois, l’Agamemnon littéraire, l’archi-célèbre, l’européen romancier, Gaston Chaudesaigues*, recruteur d’argent inégalable et respecté. Seul, le gibbeux Ohnet lui dame le pion et ratisse plus d’argent encore. Mais l’auteur du Maître de Forges est un mastroquet heureux qui mélange l’eau crasseuse des bains publics à un semblant de vieille vinasse, pour le rafraîchissement des trois ou quatre millions de bourgeois centre gauche qui vont se soûler à son abreuvoir, et il n’est pas autrement considéré. […]

Il est ce qu’on appelle, dans une langue peu noble, "une horrible tapette". En 1870, il avait attaqué Gambetta, dont il raillait, le mieux qu’il pouvait, la honteuse dictature. Quand la France républicaine eut décidé de coucher avec ce gros homme, sa nature de porte-chandelle se mit à crier en lui et il fit négocier une réconciliation, s’engageant provisoirement à ne plus éditer le volume où le persiflage était consigné.

Un peu avant le 16 mai, il s’en va trouver le directeur du Correspondant, revue tout aristocratique et religieuse, comme chacun sait. Il offre un roman : Les Rois sans patrie. Le thème était celui-ci : Montrer la royauté si divine que, même en exil et dans l’indigence, les rois dépossédés ne parviennent pas à devenir de simples particuliers, qu’ils sont encore plus augustes qu’avant, et que leur couronne repousse toute seule, comme des cheveux, sur leurs fronts sublimes, par-dessus le diadème de leurs vertus. On devine l’allégresse du Correspondant !… Mais le 16 mai raté, Chaudesaigues change son prospectus, réalise exactement le contraire de ce qu’il avait annoncé, et transfère sa copie dans un journal républicain.

Toutefois, ce n’est pas un traître pur, un traître pour le plaisir, à l’instar de Beauvivier. Il lui faut de l’argent, voilà tout, un argent infini, non seulement pour contenter les plus ataviques appétits de sa nature de fastueux satrape, mais afin d’élever, dans une occidentale innocence, les enfants à profil de chameau et à toison d’astrakan, qui trahissent, par le plus complet retour au type, l’infamante origine juive de leur père.

On n’avait peut-être jamais vu, avant lui, une littérature aussi âprement boutiquière. Son récent livre, Sancho Pança sur les Pyrénées, conçu commercialement, en forme de guide cocasse, d’un débit universel, avec des réclames pour des auberges et des fictions d’étrangers sympathiques, est, au point de vue de l’art, une honte indicible.

Son talent, d’ailleurs, dont les médiocres ont fait tant de bruit, est surtout, une incontestable dextérité de copiste et de démarqueur. Ce plagiaire, à la longue chevelure, paraît avoir été formé tout exprès pour démontrer expérimentalement notre profonde ignorance de la littérature étrangère. Armé d’un incroyable et confondant toupet, voilà quinze ans qu’il copie Dickens, outrageusement. Il l’écorche, il le dépèce, il le suce, il le râcle, il en fait des jus et des potages, sans que personne y trouve à reprendre, sans qu’on paraisse seulement s’en apercevoir.

Auteur: Bloy Léon

Info: *Pseudonyme pour Alphonse Daudet, dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 315-318

[ vacheries ] [ résumé de l'œuvre ] [ plagiaire ]

 

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