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misanthrope

Mais à quoi bon prêcher ces milliards de somnambules, qui marchent au chaos d'un pas égal, sous la houlette de leurs séducteurs spirituels et sous le bâton de leurs maîtres ? Ils sont coupables parce qu'ils sont innombrables, les masses de perdition doivent mourir, pour qu'une restauration de l'homme soit possible. Mon prochain n'est pas un insecte aveugle et sourd, n'est pas un automate spermatique. Que nous importe le néant de ces esclaves ? Nul ne les sauve ni d'eux-mêmes, ni de l'évidence, tout se dispose à les précipiter dans les ténèbres, ils furent engendrés au hasard des accouplements, puis naquirent à l'égal des briques sortant de leur moule, et les voici formant des rangées parallèles et dont les tas s'élèvent jusqu'aux nues. Sont-ce des hommes ? Non, la masse de perdition ne se compose jamais d'hommes.

Auteur: Caraco Albert

Info:

[ dénigrement ] [ pessimisme ] [ désespoir ]

 

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paysage

Autant se taire et regarder dehors, par la fenêtre, les velours gris du soir prendre déjà l’avenue d’en face, maison par maison, d’abord les plus petites et puis les autres, les grandes enfin sont prises et puis les gens qui s’agitent parmi, de plus en plus faibles, équivoques et troubles, hésitants d’un trottoir à l’autre avant d’aller verser dans le noir.
Plus loin, bien plus loin que les fortifications, des files et des rangées de lumignons dispersés sur tout le large de l’ombre comme des clous, pour tendre l’oubli sur la ville, et d’autres petites lumières encore qui scintillent parmi des vertes, qui clignent, des rouges, toujours des bateaux et des bateaux encore, toute une escadre venue là de partout pour attendre, tremblante, que s’ouvrent derrière la Tour les grandes portes de la Nuit.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Dans "Voyage au bout de la nuit"

[ description ] [ urbain ] [ dérisoire ] [ couchant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

stoïcisme

Lorsque tu te réveilles le matin, dis-toi : les personnes avec lesquelles je vais avoir affaire aujourd'hui seront indiscrètes, ingrates, arrogantes, malhonnêtes, jalouses et acariâtres. Elles sont ainsi parce qu'elles ne savent pas distinguer le bien du mal. Mais j'ai vu la beauté du bien, et la laideur du mal, et j'ai reconnu que le malfaiteur a une nature apparentée à la mienne - pas du même sang ni de la même naissance, mais du même esprit, et possédant une part du divin. Ainsi, aucun d'entre elles ne peut me faire du mal. Personne ne peut m'impliquer dans la laideur. Je ne peux pas non plus être en colère contre mon parent, ni le haïr. Nous sommes nés pour travailler ensemble comme les pieds, les mains et les yeux, comme les deux rangées de dents, supérieure et inférieure. S'entraver mutuellement est contre nature. Ressentir de la colère envers quelqu'un, lui tourner le dos : tout cela n'est pas naturel.

Auteur: Marc-Aurèle

Info: Méditations

[ sagesse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

stoïcisme

Se dire dès l'aurore : je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un violent, un perfide, un arrogant. Tous leurs défauts leur viennent de ce qu'ils ignorent les biens et les maux. Pour moi, je connais la nature du bien, c'est l'honnête, et celle du mal, c'est le vil ; je connais aussi la nature du pécheur : c'est un être de même race que moi, non pas de même sang ni de même père, mais participant à la raison et ayant une part de la divinité ; nul d'entre eux ne peut donc me nuire, car nul ne peut me faire faire une chose vile ; et je ne puis non plus m'irriter contre un être de ma race ni le laisser de côté. Nous sommes nés pour collaborer, comme les pieds, les mains, les paupières, ou les deux rangées de dents, celle du haut et celle du bas. Il est contre nature de s'opposer les uns aux autres : et c'est s'opposer à eux que de s'irriter ou se détourner d'eux.

Auteur: Marc-Aurèle

Info: Pensées, Les Stoïciens/la Pléiade, nrf Gallimard 1962, II, 1 p.1146

[ rapports humains ] [ sagesse ] [ tolérance ] [ discernement ]

 

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songe

J'étais assis en train d'écrire sur mon cahier, mais le travail n'avançait pas ; mes pensées étaient ailleurs. J'ai approché ma chaise du feu et me suis assoupi. De nouveau, les atomes gambadaient devant mes yeux. Cette fois, les petits groupes se tenaient modestement à l'arrière-plan. Mon œil mental, rendu plus aigu par les visions répétées de ce genre, pouvait maintenant distinguer des structures plus grandes aux confirmations multiples : de longues rangées, parfois plus étroitement ajustées les unes aux autres, toutes s'enroulant et se tordant dans un mouvement semblable à celui d'un serpent. Mais regarde ! Mais qu'est-ce que c'est ? Un de ces serpents s'était emparé de sa propre queue, et la forme tourbillonnait de façon moqueuse devant mes yeux. En un éclair je me suis réveillé et, cette fois encore, j'ai passé le reste de la nuit à élaborer le reste de l'hypothèse. Apprenons à rêver, messieurs, peut-être trouverons-nous alors la vérité... Mais gardons-nous de publier nos rêves tant qu'ils n'ont pas été testés par la compréhension à l'état de veille.

Auteur: Kekulé ​​​​​​​Friedrich August

Info: Kekulé à Benzolfest dans Berichte (1890), 23, 1302.

[ inspiration ] [ molécules ] [ atomes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

apprentissage numérique

En France, a été ouverte, en 2013, l'École 42. Ses salles ne sont garnies que de rangées répétées de longues tables, sur lesquelles les étudiants, installées les uns à côté des autres, "tapent du code" jour et nuit face à leurs écrans de façon quasi autiste. Apprentissage de la programmation façon Les Temps Modernes. Ici nul professeur, seulement un "encadrement pédagogique" , nul livre, ni bibliothèque, seules prévalent l'illumination des pixels et l’"idée" de chacun que "l’école" va permettre de développer. Modèle éducatif qui, selon son fondateur, Xavier Niel, procède d'une "rupture" et vise tout autant à favoriser la "rupture" : "Que sortent de l'École 42 dix ou vingt king coders qui vont cracker le système". Telle est l'ambition ouvertement déclarée, d'esprit anarcho-capitaliste donc, entendant "former" de jeunes individus affranchis de toute limite : "42, c'est no-limit!" On mesure l'écart abyssal avec l'Université humaniste qui, elle, ne cherchait pas à "cracker" quoi que ce soit, mais à ériger patiemment, par la réflexion, l'échange, les livres, le savoir et la culture, une civilisation fondée sur la responsabilité, la politique et le droit.

Auteur: Sadin Éric

Info: La silicolonisation du monde. Pub de l'école : "Sa pédagogie, c'est le peer-to-peer learning : un fonctionnement participatif qui permet aux étudiants de libérer toute leur créativité grâce à l'apprentissage par projets".

[ cadre innovant ] [ humanisme autistique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Je me demande parfois où nous autres femmes d'un certain âge nous situons dans le réseau social une fois que la construction du nid a perdu de son charme. Il y a une génération, Margaret Mead, qui avait une assez bonne réponse personnelle à cette question, s'interrogeait aussi à ce sujet et faisait remarquer qu'en d'autres temps et dans d'autres cultures, nous avons joué un rôle...
"A l'époque où nous étions deux ici à nous nourrir et à travailler, j'avais un grand jardin entre les plaqueminiers et la vieille route le long de la rivière. J'aimais le travail nécessaire pour produire, vers le milieu de l'été. Les rangées bien droites de haricots et de betteraves, les carottes, les pommes de terre, la maïs, les tomates, les cardons, les oignons, les laitues au goût exquis et aux couleurs stupéfiantes. Je semais des petits pois le long du grillage et fleurissaient, donnant ensuite des cosses bien tendres. Et dans tout le potager je faisais pousser des soucis orange vif et jaunes. Ils protégeaient les légumes des insectes qui détestent l'odeur des fleurs et les évitent, épargnant ainsi les légumes..."

Auteur: Hubbell Sue

Info: Une année à la campagne

[ potager ] [ nature ]

 

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teintes

[...] Elle retrouve sa merveilleuse boîte aux cinquante crayons de couleur, répartis sur deux rangées d'arc-en-ciel. Toutes les couleurs de l'univers y sont, l'univers entier en pourrait sortir ; un monde plus beau que le monde y dort : toutes les couleurs des ciels, des fleurs, de la terre, toutes les nuances des choses et des figures, des étoffes et des yeux. La pourpre impériale, le rouge vénitien, le rose géranium, le bronze, le vert émeraude, l'ocre brun, l'outremer et le jaune citron, le vert de jade et le jaune paille, le vermillon pâle, le bleu ciel et l'or. Il y a de quoi corriger les lumières imparfaites, les adoucir jusqu'aux limbes ou les forcer jusqu'à l'éclat ; il y a de quoi donner chair aux spectres, illuminer sa peur, transfigurer les remords. Humides sont ses joues, son menton, sa gorge fripée, et tout le haut de son crasseux chemisier. Sans ressentir le chagrin qu'épanchaient ses yeux, ont coulé d'abondantes larmes, tandis qu'elle tient dans sa serre cette longue boîte cartonnée qu'elle a ouverte, et dans quoi, la lâchant, elle laisse dormir de longues allumettes. [...]

Auteur: Delsaux Aurélien

Info: Madame Diogène, p. 97

[ coloris ] [ outils ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond? L'écrivain peut-il isoler et rendre plus vivace tout ce qui dans l'expérience engage le plus profondément notre intellect et notre cœur? L'écrivain peut-il renouveler notre espoir de formes littéraires? Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir? Que connaissons-nous de plus élevé que ce pouvoir qui, de temps à autre, s'empare de notre vie et nous révèle à nos propres yeux éblouis comme des créatures déposées ici-bas dans l'émerveillement? Pourquoi la mort nous prend-elle ainsi par surprise, et pourquoi l'amour? Encore et toujours, nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en longues rangées, à demis vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller; à la place nous regardons la télévision et ratons le spectacle.

Auteur: Dillard Annie

Info: En vivant, en écrivant

[ ouverture ] [ réflexivité ] [ délassement ]

 

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humour

À la nuit tombante, Botul, qui roulait en maraude dans les chics avenues boisées de Neuilly sur Seine, chargea une jeune cliente dénommée Héloïse Poisson, âgée de 18 ans. Elle lui dit "Cours Désir !", ce que Botul interpréta de façon intempestivement freudienne comme un message libidinal à connotation érotique, énergique incitation à l’aventure duelle. En fait, Héloïse était tout simplement élève du Cours Désir, Rue de Rennes, à Paris, une institution catholique pour jeunes filles rangées, et désirait s’y rendre pour un cours du soir. C’est du moins ce qu’elle prétendit après que le scandale eut éclaté. Que se passa-t-il exactement entre la jouvencelle et le penseur mûr dans le huis clos crépusculaire du taxi ? Rien n’est clair dans cette histoire. On est sûr que la course dura toute la nuit Héloïse ne rentra chez elle au petit matin, vers six heures. C’était la première fois qu’elle découchait. Les époux Poisson accusèrent immédiatement Botul de détournement de mineure. Grâce aux relations d’Émilienne de Queylard, le procureur classa la plainte et l’affaire fut étouffée. Pas entièrement… car Botul n’échappa pas à un procès devant le tribunal professionnel des taxis, où il dut s’expliquer sur cette faute professionnelle : il avait oublié de mettre la capote sur le compteur.

Auteur: Botul Jean-Baptiste

Info: in : Nietzsche et le démon de midi. Botul, pseudo d'un journaliste du Canard, a été doctement cité par BHL à la grande joie de l'auteur de la doctrine botulique

[ allusion ] [ dérision ] [ piège ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin