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psychose

Ça a commencé doucement, progressivement, presque sans que je le remarque. C’était comme par une belle journée ensoleillée, quand le brouillard s’installe petit à petit. D’abord comme un voile mince devant le soleil, puis de plus en plus dense, mais le soleil brille toujours, et ce n’est que quand il ne brille plus, quand tout est froid et que les oiseaux ne chantent plus, que vous remarquez ce qui se passe. Mais à ce moment là, le brouillard est tombé, le soleil a disparu, les points de repère se fondent dans le paysage et vous n’avez plus assez de temps pour retrouver votre chemin avant que le brouillard ne soit si épais que tous les chemins deviennent invisibles. Alors vous avez peur. Car vous ne savez pas ce qui se passe, ni pourquoi, ni combien de temps ça va durer ; vous comprenez que vous êtes seul et sur le point de vous perdre, et vous avez peur de ne jamais retrouver le chemin pour rentrer chez vous.

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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abstinence

Et mon âme s’élevait irrésistiblement, dans une spirale, vers le rose et le violet… Elle devenait aussi vaste que l’univers, aussi vaste qu’un trou noir ou que le passage du temps, tout en restant clouée à un point minuscule, à l’articulation du nom de l’Argentine. Il y avait autre chose en même temps, qui était et qui n’était pas mon âme : cette chaleur en hiver, ces ciels que ma personne parcourait en quête d’étoiles, cette présence du soleil… n’étaient-ils pas aussi une fable phallique venant s’installer dans ma vie ? Si, bien sûr, et pour être précis je dois en venir à quelques détails plus privés. Les mois qui suivirent ma séparation furent la saison la plus chaste de ma vie. J’étais si déprimé que je n’avais même pas envie de jouir seul. Mais la chasteté, comme tout le monde le sait, est en général une expérience phallique. Toutes les énergies qui auraient pu se perdre (il est vrai que cette perte est aussi une multiplication ; mais ce que personne ne considère, c’est que toute multiplication est lui donnant tel ou tel aspect.

Auteur: Aira César

Info: Les larmes

[ sexuelle ] [ dépression ] [ rupture ]

 

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deuxième guerre mondiale

Il s’installe alors dans une grande brasserie de l’Alexanderplatz, y boit un verre et obtient de manger sans timbres de ravitaillement. Cela se passe en 1940 ; le pillage des peuples vaincus a commencé, le peuple allemand n’a pas à supporter de grandes privations. En fait, on peut encore avoir presque tout, et à des prix qui ne sont pas encore exorbitants. Et quant à la guerre elle-même, elle se fait à l’étranger, loin de Berlin. Bien sûr, des avions anglais survolent la ville de temps à autre et lâchent quelques bombes. Le lendemain, la population fait de longues promenades pour aller voir les destructions. La plupart rient et disent :

- S’ils veulent en finir comme ça avec nous, il leur faudra cent ans. Auparavant, nous aurons rayé leurs villes de la surface de la terre.

Ainsi raisonne la foule ; et, à présent que la France a demandé l’armistice, le nombre de ceux qui tiennent ce langage a considérablement augmenté. La plupart des gens courent après le succès. Un homme comme Otto Quangel, qui se décide à quitter les rangs au moment où tout va bien, est une exception.

Auteur: Fallada Hans

Info: Dans "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, pages 126-127

[ révolte intérieure ] [ insouciance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

économie mondiale

Comment finiront les Etats contemporains et l’univers ? Comment se rétablira la paix sociale ? à tout cela il fit la sourde oreille pendant fort longtemps ; enfin, j’obtins péniblement de lui ces quelques paroles :

- Je pense que tout cela se passera de la façon la plus ordinaire. Tout bonnement, tous les États, malgré l’équilibre des budgets et "l’absence de déficit", seront un beau matin définitivement enferrés et tous jusqu’au dernier se refuseront à payer, pour se rénover ensuite, tous jusqu’au dernier, dans une banqueroute universelle. Cependant tous les éléments conservateurs du monde entier s’y opposeront, car ce sont eux qui seront actionnaires et créanciers et ils ne voudront pas admettre la faillite. Alors il se produira naturellement une espèce d’oxydation générale ; ensuite tous ceux qui n’ont jamais eu d’actions et qui n’ont jamais rien eu en général, c’est-à-dire tous les mendiants, refuseront naturellement de participer à l’oxydation... Ce sera la bataille, et après septante-sept défaites, les mendiants anéantiront les actionnaires, leur enlèveront leurs actions et s’installeront à leur place, comme actionnaires aussi, s’entend. Peut-être qu’ils diront quelque chose de nouveau, peut-être aussi que non. Le plus probable est qu’ils feront aussi faillite.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'Adolescent", éditions Gallimard, 1998, traduit par par Pierre Pascal, pages 228-229

[ hypothèses ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

économie politique

L’émergence de la survie peut donc s’analyser comme l’opération fondamentale de la naissance du pouvoir. Non seulement parce que ce dispositif va permettre l’exigence du sacrifice de cette vie-ci et le chantage à la récompense dans l’autre [...] mais plus profondément par la mise en place d’un interdit de la mort et simultanément de l’instance qui veille sur cet interdit de la mort : le pouvoir. Briser l’union des morts et des vivants, briser l’échange de la vie et de la mort, désintriquer la vie de la mort, et frapper la mort et les morts d’interdit, c’est là le tout premier point d’émergence du contrôle social. Le pouvoir n’est possible que si la mort n’est plus en liberté, que si les morts sont mis sous surveillance, en attendant le renfermement futur de la vie entière. [...]

C’est dans le suspens entre une vie et sa propre fin, c’est-à-dire dans la production d’une temporalité littéralement fantastique et artificielle (puisque tout vie est déjà là à chaque instant, avec sa propre mort, c’est-à-dire sa finalité réalisée dans l’instant même), c’est dans cet espace écartelé que s’installent toutes les instances de répression et de contrôle.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 212-213

[ pacte ] [ refoulement collectif ] [ immortalité imaginaire ]

 
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totalitarisme

Je suis né en dictature.

J’ai vécu en dictature jusqu’à l’âge de vingt-six ans.

Je sais ce que c’est. Je sais comment ça s’installe. C’est très simple, quoique pensent les optimistes irrécupérables. Étonnamment simple. Et quand elle est là, on ne la chasse pas en écrivant des articles - aussi brillants, aussi virulents soient-ils. D’ailleurs, il y a un temps où les articles, on ne les écrit plus que pour soi-même.

Interdictions absurdes et obligations humiliantes sont faciles à imposer.

On vous laisse vivre ; on vous défend seulement d’exister. Tout est dans cette nuance tragique.

Vous n’êtes plus qu’un dossier dans lequel s’accumulent résolutions et notes informatives. La bureaucratie répressive étend son ombre sur vous, vous contrôle, mais vous ne pouvez rien contre elle.

Mais elle peut prendre d’autres formes, elle peut même, en décorant joliment sa vitrine, faire semblant de ne pas être ce qu’elle est. Cela ne change rien à sa substance misérable. Il y a tant de manières d’écraser les gens !

Les temps derniers, ce que j’ai vécu se retrouve de plus en plus dans ce que nous vivons. Autrement, mais pareil.

Auteur: Portocala Radu

Info: Publication facebook du 06.01.2022

[ témoignage ] [ répétition historique ] [ tyrannie sanitaire ]

 
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mère suffisamment bonne

Winnicott fait remarquer qu’en somme, pour que les choses se passent bien, à savoir pour que l’enfant ne soit pas traumatisé, il faut que la mère opère en étant toujours là au moment qu’il faut, c’est-à-dire précisément en venant placer au moment de l’hallucination délirante de l’enfant l’objet réel qui le comble. Il n’y a donc au départ, dans la relation idéale mère-enfant, aucune espèce de distinction entre l’hallucination du sein maternel, qui surgit par principe du système primaire selon la notion que nous en avons, et la rencontre de l’objet réel dont il s’agit.

Si tout se passe bien, l’enfant n’a donc aucun moyen de distinguer ce qui est de l’ordre de la satisfaction fondée sur l’hallucination de principe liée au fonctionnement du système primaire, et l’appréhension du réel qui le comble et le satisfait effectivement. Il s’agit donc que la mère apprenne progressivement à l’enfant à subir les frustrations, et du même coup, à percevoir, sous la forme d’une certaine tension inaugurale, la différence qu’il y a entre la réalité et l’illusion. Cette différence ne peut s’installer que par la voie d’un désillusionnement, lorsque, de temps en temps, la réalité ne coïncide pas avec l’hallucination surgie du désir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 44-45

[ résumé ] [ maman-enfant ] [ réconfort ] [ initiation ]

 

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intentionnalité

[A propos de la Z machine d’Albuquerque] Puis, quelqu’un eut l’idée de remplacer le tungstène par des fils d’acier et, le 8 mars 2006, le service de presse de Sandia annonçait une nouvelle qui a fait sauter au plafond les physiciens du monde entier, les militaires concernés et les services de renseignement : ils venaient de dépasser 2 milliards de degrés K, une température plus élevée que celle qu’on trouve au cœur des étoiles et l’énergie ainsi libérée dépassait de beaucoup celle mise en jeu par la décharge électrique initiale. En France, les journalistes n’en ont pas du tout parlé, alors que les grands quotidiens de langue anglaise lui ouvraient généreusement leurs colonnes. Immédiatement, les physiciens ont vu la possibilité d’obtenir des réactions de fusion nucléaire et donc une énergie propre, sans déchets radioactifs, et les militaires la possibilité d’obtenir une bombe H, qui est aussi une réaction de fusion, sans avoir besoin de l’amorcer comme aujourd’hui par une bombe A, réaction de fission responsable des radiations qui empoisonnent un territoire pour longtemps. En d’autres termes, on pourrait en théorie tout griller, les bâtiments et les adversaires, civils compris, attendre quelques heures que ça refroidisse et envoyer les troupes s’installer sur le lieu ainsi stérilisé.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", page 20. Source possible JP Petit

[ envers-revers ] [ découverte ] [ avancée technologique ]

 

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désidentification

Comme il n’y a aucun problème dans le moment présent, il n’y a pas de maladie non plus. Quand quelqu’un adopte une croyance vis-à-vis de votre état et vous colle ainsi une étiquette sur le dos, celle-ci amène l’état à s’installer pour de bon, lui donne du pouvoir et fait d’un déséquilibre temporaire une réalité apparemment immuable. La croyance confère non seulement réalité et consistance à la maladie, mais aussi une continuité temporelle qu’elle n’avait pas auparavant. En vous concentrant sur l’instant et en vous retenant de l’étiqueter mentalement, la maladie est réduite à un ou à plusieurs des facteurs suivants : la douleur physique, la faiblesse, l’inconfort ou l’invalidité. C’est ce face à quoi vous lâchez prise maintenant, et non pas à l’idée de la maladie. Permettez à la souffrance de vous ramener de force dans le "maintenant" dans un état d’intense et consciente présence. Utilisez-la pour arriver à l’éveil.
[…] Etes-vous gravement malade et ce que je viens de dire vous met-il en colère ? Alors, c’est le signe flagrant que votre maladie a fini par faire partie du sens que vous avez de vous-même et que vous protégez votre identité, en même temps que vous protégez votre maladie. La circonstance qui porte l’étiquette "maladie" n’a rien à voir avec ce que vous êtes vraiment.

Auteur: Tolle Eckhart

Info: Dans "Le pouvoir du moment présent" pages 234-235

[ croyance performative ]

 

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confort

Une nouvelle génération d’actifs s’installe dans les bureaux : Millenials, Y, Z… remplacent progressivement les précédentes au bureau. Et pour cause : 50% des actifs auront moins de 30 ans en 2020, ils seront donc plus nombreux que les boomers au bureau. Leur nouvelle vision du travail implique une rupture avec les besoins et les exigences d’aujourd’hui. Les millenials seraient prêts à renoncer à 6 500 € de salaire annuel en moyenne pour travailler dans un meilleur environnement.

93% des jeunes actifs ne veulent plus d’un bureau classique. Il est donc nécessaire de joindre leurs attentes aux dynamiques de l’environnement de travail qu’ils cultivent : non hiérarchique, fluide, innovant, en mouvement, avec des interactions dynamiques au sein du groupe.

Il n’y a pas qu’un seul espace de travail idéal qui génère de la productivité : c’est un modèle en transformation qui s’adapte aux actions des individus dans l’entreprise. Mais d’autres facteurs exercent une pression sur cette mutation, comme l’augmentation du télétravail ou le recours aux travailleurs freelance. À l’heure où les tiers-lieux sont en plein essor, les millennials souhaitent évoluer dans un environnement motivant avec une émulation collective. Aujourd’hui, on veut travailler comme à la maison, sans être à la maison, avec un lieu de travail pensé en fonction des usages et avec les codes de l’hôtellerie.

Auteur: Paugam Nicolas

Info: https://www.forbes.fr/entrepreneurs/le-bureau-traditionnel-la-hantise-des-millennials/#

[ bien-être ] [ changement ] [ poste de travail ]

 
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