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imaginaire

Une habitude très mienne. Voici les circonstances : c'est quand je suis étendu et que néanmoins le sommeil ne vient pas. Alors je me comble. Je me donne en esprit tout ce qu'il me plaît d'obtenir. Partant de faits personnels toujours réels et d'une ligne si plausible, j'arrive doucement à me faire sacrer roi de plusieurs pays, ou quelque chose de ce genre. Cette habitude est aussi vieille que ma mémoire, et je ne reste pas plusieurs jours sans me donner cette satisfaction. C'est pourquoi je sors du lit avec une grande paix. S'il arrive que le temps m'ait fait défaut pour cela, je grelotte dans la journée, l'air et les paroles d'autrui me sont aigus.

Auteur: Michaux Henri

Info: Ecuador

[ évasion constructive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

Qu'avez-vous appris si ce n'est à manoeuvrer votre queue dans un trou en tout point semblable à celui dont vous êtes issu, avec toujours le même résultat, plus ou moins divertissant, et toujours dans l'illusion que l'applaudissement des muqueuses d'autrui va à votre seule personne, que les cris de jouissance vous sont adressés à vous, alors que vous n'êtes que le véhicule inanimé de la jouissance de la femme qui vous utilise, indifférent et tout à fait interchangeable, bouffon dérisoire de sa création. Vous le savez bien, pour une femme tout homme est un homme qui fait défaut. Et vous savez également ceci, Valmont: bien assez tôt le destin vous enjoindra de n'être même plus cela, un homme qui fait défaut. Au fossoyeur de trouver ensuite sa satisfaction.

Auteur: Müller Heiner

Info: Quartett, Précédé de La mission, Prométhée, Vie de Gundling...

[ supérieures ] [ sexe ]

 

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techno dépendance

La société numérique rassemble un peuple de drogués, hypnotisés par l'écran. A trop faire le parallèle avec les habitudes qu'avaient créés chez nous les journaux, la radio, la télévision, nous n'avons pas pris garde au glissement de l'habitude vers l'addiction.

Trois éléments distincts définissent le problème: la tolérance, la compulsion et l'assuétude.

La tolérance énonce la nécessité pour l'organisme, d'augmenter les doses de façon régulière, pour obtenir le même taux de satisfaction.

La compulsion traduit l'impossibilité, pour un individu, de résister à son envie.

Et l'assuétude, la servitude en pensée et en acte, à cette envie, qui finit par prendre toute la place dans l'existence.

Le simple énoncé de ces critères conjugués à l'observation de nous-mêmes et de notre entourage force le diagnostic:

Nous sommes sous emprise!

Auteur: Patino Bruno

Info: La Civilisation du poisson rouge

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-par-femme

"Il y a un homme dans la maison", me dis-je avec satisfaction. Qu’il est petit quand il est assis. Je le dépasserais si je m’agenouillais derrière lui. J’empoignerais ses cheveux, je renverserais son visage, je verrais sa grimace d’homme, d’homme que j’aurais dérangé. Il a beau être assis avec ses mille métiers qui se débinent. Du haut de sa tour, il boit et il regarde les chariots d’étoiles. Il prend son temps. C’est un homme, c’est un fournisseur. Il a le passé et l’avenir à lui. Le ciel semble plus inquiet que lui. Même plié en deux sur la pierre, il est svelte et fluet. Une taille de jeune fille. Une vraie taille de jeune fille. Des mains romantiques d’adolescent. Ce n’est pas une bête, ce n’est pas un objet. C’est un homme dont je veux disposer. 

Auteur: Leduc Violette

Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 162

[ fascination ] [ bête étrange ] [ androgyne ] [ possession ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

effort

La faute d'orthographe est par excellence le support - ou, plutôt le suppôt - de la norme. Damnation, exclusion de celui à qui l'orthographe n'est pas naturelle...

J'ai observé qu'étrangement les enfants qui s'étaient laissé imposer l'orthographe sans grincement et sans stridence, tout naturellement, composèrent des textes moins fatigants, certes, mais moins écorchés de vérité, moins intéressants souvent que ceux dont l'orthographe était plus personnelle! Une lutte dans ce domaine leur ayant été épargnée, il fallut, pour les trouver, déconditionner leur satisfaction. N'ayant pas souffert d'un problème d'écriture de façon assez cuisante, ils n'avaient pas pris conscience de la difficulté d'écrire et écrivaient facilement. Ils se trouvaient également enfermés dans les métaphores prêtées par le style adulte beaucoup plus régulièrement que leurs confrères les révoltés. Cela coulait de source, coulait en effet dans les lits de rivières tracés d'avance.

Auteur: Bing Élisabeth

Info: Et je nageai jusqu'à la page : Vers un atelier d'écriture

[ créativité ] [ dépassement ] [ normalisation ]

 

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commerce

Je dis que les choses sont utiles dès qu'elles peuvent servir à un usage quelconque, dès qu'elles répondent à un besoin quelconque et en permettent la satisfaction. Ainsi, il n'y a pas à s'occuper ici des nuances par lesquelles on classe, dans le langage de la conversation courante, l'utilité à côté de l'agréable entre le nécessaire et le superflu. Nécessaire, utile, agréable et superflu, tout cela, pour nous, est plus ou moins utile. Il n'y a pas davantage à tenir compte ici de la moralité ou de l'immoralité du besoin auquel répond la chose utile et qu'elle permet de satisfaire. Qu'une substance soit recherchée par un médecin pour guérir un malade ou pour un assassin pour empoisonner sa famille, c'est une question très importante à d'autres points de vue, mais tout à fait indifférente au nôtre. La substance est utile, pour nous, dans les deux cas, et peut l'être plus dans le second que dans le premier.

Auteur: Walras Léon

Info: définition amorale de l'utilité, troisième leçon, Éléments d'économie politique pure

[ indifférent ]

 

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confort

Pauvre vieille Terre ! Toute l'ancienne misère n'existe plus, presque toute la souffrance non plus. Et pourtant cela ne va pas. La maladie et la famine sont vaincues. La vie est sur le point de devenir éternelle. La guerre ne se rencontre plus que dans les livres d'histoire, un phénomène anthropologique lointain, une étrange pratique obsolète de nos ancêtres, comme le cannibalisme ou la saignée. Et pourtant, cela ne va pas ! Je passe en revue tout ce que je sais de l'histoire humaine - et j'en sais beaucoup, vraiment, les pestes, les massacres, tous les épisodes de torture pratiquée par pur amusement, les grandes et médiocres bassesses, le catalogue complet des péchés que Sophocle, Shakespeare et Strindberg comprenaient si bien - et je me demande pourquoi nous ne nous réjouissons pas plus de ce que nous avons atteint. Je dois en conclure que nous sommes une race entreprenante, jamais satisfaite de rien, même du plus merveilleux état de satisfaction.

Auteur: Silverberg Robert

Info: Starborne

[ souffrance ] [ insatisfaction ]

 

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engendrement

Il devient de plus en plus difficile de trouver des motifs de satisfaction. Si je regarde en moi et autour de moi, je n’en vois pas beaucoup ; sauf celui d’avoir échappé, naguère, au devoir de reproduction, c’est-à-dire à l’ultime activité fédératrice que se connaisse encore une société auto-torpillée. Je n’ai pas attrapé cette maladie sexuelle, transmissible entre toutes. Sur ce point délicat, je me trouve en accord avec Cioran, qui écrivait en 1962 : "La seule chose que je me flatte d’avoir comprise très tôt, avant ma vingtième année, c’est qu’il ne fallait pas engendrer." Jeune aussi, j’ai eu la chance d’abominer de bon cœur la vénération qui s’esquissait alors pour la jeunesse et ses prestiges sucrés. Il faut en finir jeune avec la jeunesse, sinon quel temps perdu. Il faut liquider en deux lignes les jeux de l’enfance, laquelle n’est tellement appréciée que parce qu’elle est l’instant où tout le monde se ressemble. Ce n’est même pas l’ "innocence" supposée de ce moment que l’on aime ; c’est la période de magma égalitaire et de similitude enragée que celui-ci représente. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 8

[ paternité évitée ] [ sacré moderne ] [ indifférenciation mythique ] [ dénigrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

carence affective

Le psychisme tolère difficilement le manque d'amour. Chez l'enfant gravement maltraité ou privé d'affection, la douleur, le malaise et la violence se précipitent pour combler le vide. Dans nos cultures l'individu lambda,  qui n'a été que " normalement " privé de toucher, l'anxiété et une faim insatiable de possessions remplacent l'eros manquant. L'enfant qui n'a pas le sens de l'accueil, de l'appartenance joyeuse, de la sécurité gratuite, apprendra à thésauriser le peu d'affection qu'il reçoit. Selon la loi de la compensation psychique, le fait de ne pas être entouré et soutenu conduit à s'accrocher, à saisir, à être dépendant, à être possessif. Peu à peu, les objets remplacent les personnes comme source de plaisir et de sécurité. Lorsque le sentiment d'appartenance à est refusé, l'enfant apprend que l'amour est synonyme d'appartenance à. Dans la mesure où on ne dépasse pas ce stade de développement, l'enfant en manque dominera nos motivations. Les autres personnes et les autres choses (et il n'y a fondamentalement aucune différence) seront perçues comme n'existant que dans le but d'assurer "ma" survie et ma satisfaction. "Le mot " moi " deviendra le mot le plus important.

Auteur: Keen Sam

Info: The Passionate Life: Stages of Loving

[ contrepoids matérialiste ] [ égoïsme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Pour ce qui est de la condition humaine, nous avons accompli de réels progrès au cours des toutes dernières décennies, avec la régression de la famine, des épidémies et de la guerre. Mais la situation des autres animaux se dégrade plus rapidement que jamais, et l'amélioration du sort de l'humanité est trop récente et fragile pour qu'on en soit assurés.
En outre, malgré les choses étonnantes dont les hommes sont capables, nous sommes peu sûrs de nos objectifs et paraissons plus que jamais insatisfaits. Des canoës nous sommes passés aux galères puis aux vapeurs et aux navettes spatiales, mais personne ne sait où nous allons. Nous sommes plus puissants que jamais, mais nous ne savons trop que faire de ce pouvoir. Pis encore, les humains semblent plus irresponsables que jamais. Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n'avons de comptes à rendre à personne. Ainsi faisons-nous des ravages parmi les autres animaux et dans l'écosystème environnant en ne cherchant guère plus que nos aises et notre amusement, sans jamais trouver satisfaction.
Y a-t-il rien de plus dangereux que des dieux insatisfaits et irresponsables qui ne savent pas ce qu'ils veulent ?

Auteur: Yuval Noah Harari

Info: Sapiens : Une brève histoire de l'humanité

[ évolution ] [ historique ] [ perdu ]

 

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