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songe

A défaut de meilleure méthode, celle que j'adopterai sera donc celle-ci:
Rappelant d'abord quelques points capitaux sur lesquels nous venons de voir que la controverse s'était surtout exercée, je commencerai par grouper ensemble des observations tendant principalement à démontrer:
1° Qu'il n'est point de sommeil sans rêve;
2° Que ni l'attention, ni la volonté ne demeurent nécessairement suspendues pendant le sommeil.
Et, ces premières divisions faites, je chercherai ce que l'expérience peut nous enseigner sur la marche et le tissu des rêves, comme sur les moyens de les évoquer ou de les conduire; sans attacher d'ailleurs à la classification de ces notes plus d'importance qu'il ne convient dans un livre où l'auteur a moins en vue d'ériger un système, que de réunir des documents précis pour une science à venir.

Auteur: Hervey de Saint-Denys Léon d'

Info: Les rêves et les moyens de les diriger

[ contrôle ]

 

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femmes-par-femmes

"Adèle..." Adam sourit, les yeux gonflés de sommeil.
Il est nu.
"Ne parle pas." Adèle enlève son manteau et se jette sur lui. "S’il te plaît.
— Tu pourrais appeler... Il n’est même pas huit heures..."
Adèle est déjà nue. Elle lui griffe le cou, lui tire les cheveux. Il se moque et s’excite. Il la pousse violemment, la gifle. Elle saisit son sexe et se pénètre. Debout contre le mur, elle le sent entrer en elle. L’angoisse se dissout. Elle retrouve ses sensations. Son âme pèse moins lourd, son esprit se vide. Elle agrippe les fesses d’Adam, imprime au corps de l’homme des mouvements vifs, violents, de plus en plus rapides. Elle essaie d’arriver quelque part, elle est prise d’une rage infernale.
"Plus fort, plus fort", se met-elle à crier.

Auteur: Slimani Leïla

Info: Dans le Jardin de l'Ogre

[ sexuelle ] [ excitée ]

 

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savoir

La découverte scientifique n'est pas une preuve de génie, pas même d'intelligence. Il n'y faut que des connaissances techniques, servies par le hasard. Un "savant", qui mélange des corps, qui expérimente un sérum, qui "travaille" un animal tout vivant ligoté sur une table, ne sait pas ce qu'il produira, et cherche. C'est un mot courant dans les recherches de laboratoires : le phénomène possible. Le mathématicien Henri Poincaré a raconté avoir trouvé la solution de son problème le plus difficile dans l'inconscience du premier sommeil. Nous les avons vus, au début de la guerre, ces "savants", renier d'un coup de plume tout ce qu'ils admiraient auparavant chez leurs confrères allemands. Quand se sont-il trompés ? Quand ils admiraient, ou quand ils ont critiqué ? Si leur science vaut leur jugement, on voit si nous devons être sceptiques.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Le théâtre de Maurice Boissard/Oeuvres/Mercure de France 1988, p.1356

[ serendipité ] [ dubitation ] [ rêve ] [ inspiration ]

 

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pensée-de-femme

Une fois, une femme (une aviatrice) a refusé de me rencontrer. Elle m'a expliqué pourquoi au téléphone : "Je ne peux pas. Je ne veux pas me souvenir. Trois ans passés à la guerre... Et durant trois ans, je n'ai plus été une femme. Mon organisme était comme en sommeil. Je n'avais plus de règles, plus de désir sexuel. J'étais une jolie femme, cependant... Quand mon futur mari m'a fait sa demande, c'était à Berlin. Devant le Reichstag. Il m'a dit : 'La guerre est finie. Nous sommes vivants. 'Épouse-moi.' J'aurais voulu pleurer. Crier. Le frapper ! Comment ça, l'épouser ? L'épouser - tout de suite ? Tu as bien regardé à quoi je ressemble ? Fais d'abord de moi une femme : offre-moi des fleurs, fais-moi la cour, dis-moi de belles paroles. J'en ai tellement envie ! [...]
Mais je ne peux pas raconter... Je n'ai pas la force de revenir en arrière... De devoir revivre encore une fois tout ça... "

Auteur: Alexievitch Svetlana

Info: La guerre n'a pas un visage de femme p. 13

 

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Ajouté à la BD par miguel

communauté

La canicule transforma la vie des citadins. Elle créa un sentiment de calvaire partagé et suscita des échanges entre inconnus. Pour une fois, il y avait un sujet de conversation commun à tout le monde. Le quotidien prit des allures communautaires qu'on avait presque oubliées. Les gens s'asseyaient sur leur perron. Les barbiers installaient des fauteuils à l'extérieur et rasaient leurs clients à l'ombre d'un arbre ou d'un store. Partout les fenêtres étaient grandes ouvertes, celles des bureaux, des appartements, des hôtels, des bibliothèques, des hôpitaux, des écoles, si bien que les bruits de la ville circulaient partout librement. Le mugissement lointain du flot des voitures, les cris ponctuant les jeux des enfants, une dispute dans l'immeuble voisin - tous ces sons et mille autres encore vous parvenaient tandis que vous travailliez, lisiez ou essayiez de trouver le sommeil. Aujourd'hui, on rentre chez soi pour échapper au vacarme urbain ; dans les années 20, il pénétrait en grande partie avec vous à l'intérieur.

Auteur: Bryson Bill

Info: L'été où tout arriva

[ torride ] [ tropical ]

 

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cinéma

Voici le jour de la Musique. J'ai refusé d'entendre ce que Georges Auric composait.
J'en veux recevoir le choc sans préparatifs. Une longue habitude de travailler ensemble m'oblige à lui faire une confiance absolue. Nous enregistrons de neuf heures du matin à cinq heures dans la Maison de la Chimie. Cette opération est la plus émouvante de toutes. Je le répète, ce n'est que sur l'élément musical que ce film peut prendre le large. Désormières est au pupitre. Jacques Lebreton dispose les instrumentistes et les choeurs. Le microphone est dressé sur une longue perche au centre de la salle. (...) Cette musique épouse le film, l'imprégne, l'exalte, l'achève. L'enchantement de la Bête nous endort et le spectacle de cette pénombre sonore est le rêve de notre sommeil. (...) Ce qui étonne (...), c'est le synchronisme accidentel dont une demi-seconde d'avance ou de retard du chef d'orchestre peur rompre le charme. Parfois, il empoigne l'image et la soulève, parfois, il l'étouffe.

Auteur: Cocteau Jean

Info:

[ image-son ]

 

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condition humaine

Je ressentis soudain quelque chose comme de la tendresse pour cet homme, cette tendresse que l'on ressent pour la commune médiocrité de l'humanité, pour le quotidien banal du chef de famille qui se rend à son travail, pour son humble et joyeux foyer, pour les petites joies et petites misères dont se compose forcément son existence, pour son innocence à vivre sans analyser -bref, pour le naturel tout animal de ce dos habillé. [...]



Or, le dos de cet homme dort. Cet être qui marche devant moi, d'un pas égal au mien, dort intégralement. Il marche, inconscient. Il vit, inconscient. Il dort, parce que nous dormons tous. La vie tout entière est sommeil. Nul ne sait ce qu'il fait, nul ne sait ce qu'il veut, nul ne sait ce qu'il sait. Nous dormons la vie, éternels enfants du Destin. C'est pourquoi je ressens, si je pense avec cette sensation, une tendresse immense et informe pour cette humanité infantile, pour cette vie sociale endormie, pour tous et pour tout.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ vanité ] [ compassion ] [ ignorance ] [ fraternité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

illusion

Un matin, au réveil, j’ai eu une idée. Une idée fumante, grosse comme une maison. La plus grande idée de ma vie, un vrai chef d’œuvre. J’allais trouver un boulot de veilleur de nuit dans un hôtel – voilà mon idée. Cela me donnerait l’occasion de lire et de travailler en même temps. J’ai sauté au bas de mon lit, avalé mon petit déjeuner, puis descendu l’escalier six à six. Sur le trottoir, je me suis arrêté quelques secondes pour ruminer mon idée. Le soleil brûlait la rue, arrachait de mes yeux les derniers lambeaux de sommeil. Bizarre. Maintenant que j’étais bien réveillé, mon idée ne me semblait plus aussi géniale ; c’était simplement l’une de ces idées qui naissent dans le demi-sommeil. Un rêve, un simple rêve, un délire fumeux. Je ne pouvais pas trouver de boulot de veilleur de nuit dans cette ville portuaire, pour cette simple raison qu’aucun hôtel n’employait de veilleur de nuit. Déduction mathématique assez élémentaire. J’ai donc remonté l’escalier jusqu’à notre appartement et je me suis assis.

Auteur: Fante John

Info: La route de Los Angeles

[ eurêka ] [ demi-sommeil ] [ élan rompu ]

 
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cadences biotiques

Les rythmes circadiens sont impliqués lors de certains des symptômes de la dépression, comme le réveil précoce et la variation diurne de l'humeur. L'importance possible du système circadien dans sa pathogenèse est suggérée par la capacité qu'ont les altérations expérimentales du rythme du sommeil et de l'éveil à modifier l'état clinique. La fréquence de chaque rythme biologique peut varier de quelques millisecondes à plusieurs mois ou années. La plupart des perturbations rythmiques identifiées dans les symptômes de la maladie maniaco-dépressive surviennent en cours de la journée - c'est-à-dire qu'il s'agit de rythmes circadiens - plus apparentes dans le cycle quotidien repos-activité. Les récurrences épisodiques de la maladie, par contre, sont généralement infradiennes*, oscillant autour de périodes de plusieurs mois ou années. La manie et la dépression épisodiques peuvent également refléter des perturbations des rythmes ultradiens, ceux qui oscillent plus d'une fois par jour, courants au niveau cellulaire et dans la sécrétion d'hormones, ainsi que dans des fonctions autonomes telles que la circulation, la pression sanguine, la respiration, le rythme cardiaque et les cycles du sommeil.

Auteur: Redfield Jamison Kay

Info: Touched with Fire: Manic-Depressive Illness and the Artistic Temperament. *infradien, cycle avec une période de plus de 24 heures

[ polyrythmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rêves

De nombreuses études chez l'animal montrent que les neurones de l'hippocampe et du cortex s'activent sans relâche au cours du sommeil. Leurs décharges neuronales "rejouent", à grande vitesse, les mêmes séquences d'activité que celles évoquées durant la journée précédente. Un rat court dans un labyrinthe, puis s'endort : les cellules de l'hippocampe qui codent pour les lieux de l'espace se réactivent immédiatement, avec une telle précision que l'on parvient à décoder quels endroits l'animal est en train d'explorer mentalement. Souvent, les décharges oniriques se déroulent plus vite que la réalité, parfois même en ordre inverse. Cette compression temporelle pourrait permettre au cerveau de traiter des informations dispersées dans le temps comme un seul épisode : accélérée, une séquence temporelle se transforme en une carte spatiale de neurones activés ou inhibés, qui permet la détection de régularités cachées, inaccessibles aux mécanisme normaux de l'apprentissage diurne. Quel qu'en soit le mécanisme ultime, il est clair que le sommeil est une période d'intense activité inconsciente qui consolide la mémoire et parfois, dans l'obscurité de la nuit, jette soudain la lumière sur des problèmes demeurés insolubles.

Auteur: Dehaene Stanislas

Info: Le code de la conscience

[ songes ] [ sciences ]

 

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