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rupture

Je suis une presque vieille femme abandonnée, bafouée, je pleure comme une enfant dans le noir, j'ai peur de continuer à avancer seule, j'ai peur de mourir seule,
J’ai donné les clefs de ma vie à cet homme rencontré trente ans plus tôt, il me les a rendues, mais je ne sais plus m’en servir.J'ai honte de souffrir ainsi, face à toi qui a tant perdu, un mari, un fils, ton pays, ta famille...Et pourtant je souffre, je suis une boule de feu vivante, mes mains tremblent, je ne dors plus, je ne sais plus qui je suis, je n'ai plus la mémoire de qui j'ai été. En partant ainsi, sans un mot, cet homme m'a rendue étrangère à trente ans de ma vie.

Auteur: Chami-Kettani Yasmine

Info: Médée chérie, Actes Sud, 2019; p. 88

[ souffrance ] [ séparation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bonheur

Sans doute l'homme heureux ne se sent-il bien que parce que les malheureux portent leur fardeau en silence, car sans ce silence le bonheur serait impossible. C'est une anesthésie générale. Il faudrait que derrière la porte de chaque homme satisfait, heureux, s'en tînt un autre qui frapperait sans arrêt du marteau pour lui rappeler qu'il existe des malheureux, que, si heureux soit-il, tôt ou tard la vie lui montrera ses griffes, qu'un malheur surviendra - maladie, pauvreté, perte - et que nul ne le verra, ne l'entendra, pas plus que maintenant il ne voit ni n'entend les autres. Mais l'homme au marteau n'existe pas, l'homme heureux vit en paix et les menus soucis de l'existence l'agitent à peine, comme le vent agite le tremble, et tout est bien.

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: Les Groseillers

[ tranquillité ] [ égoïsme ]

 

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initiatique

A vingt ans, trente ans, cinquante ans, tu peux entendre quelqu'un qui te dit : "Mais cette... ", et tu n'en as rien à faire. Ça rentre d'un côté, ça sort de l'autre. Pourtant, comme disent toujours nos chers indiens : "Lorsque l'élève est prêt, le maître apparait."
Le 1e janvier de l'an 2000, je suis arrivé sur la crête de cette montagne et j'étais un autre. Le spiritus loci opérait déjà ! Et le Vieil Homme a ouvert la bouche et a dit ces mots : "La Vérité est une terre sans sentiers..." S'il avait prononcé ces mots deux ou trois ans plus tôt, je me serais dit : "Sans sentiers ! Mais je t'en foutrais, moi !" J'aurais cherché à savoir combien mesurait la montagne.

Auteur: Terzani Tiziano

Info: Le grand voyage de la vie : Un père raconte à son fils

[ timing ] [ apprentissage - ]

 

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orient-occident

Toutes les nations occidentales sont tout à fait convaincues que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt et qu’il importe de finir, vite et bien, ce qui a été entrepris. C’est véritablement une sorte de principe dionysiaque – vas-y, entame ton travail et achève-le. Par exemple, en politique, les Occidentaux disent : "Nous voulons un gouvernement, nous voulons quelqu’un qui nous gouverne", et ce quelqu’un est investi de cette responsabilité. La manière orientale consiste à s’asseoir sans bouger et à laisser croître les choses par elles-mêmes. Il y avait un empereur légendaire en Chine qui entendit un paysan dire qu’il ne savait pas même qu’il y avait un empereur. Avec une satisfaction évidente, l’empereur rapporta la déclaration de son paysan, car elle prouvait que son gouvernement était excellent, puisque invisible.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 4 février 1931

[ wu-wei ] [ idéal ] [ Asie-Europe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

- Vous reprenez l'argument de cette Américaine qui parle d'"insert prospectif" dans la Vénus d'Urbin et qui y voit une sorte d'emblème du déplacement du toucher vers le voir propre au dispositif d'Alberti.

- Mary Pardo ? Tout à fait. Ce qu'elle écrit est très bien et je regrette presque de ne pas y avoir pensé plus tôt, ou tout seul. C'est exactement ce déplacement, ce retrait du toucher pour le voir que la Vénus d'Urbin nous impose par sa mise en scène. La servante agenouillée touche mais n'y voit rien, nous voyons mais nous ne pouvons pas toucher et, pourtant, la figure nous voit et se touche...

- Une pin-up. C'est exactement ce que je vous disais. Une pin-up.

- Oh, Charles ! J'y renonce. C'est sans espoir. Vous ne voulez rien voir.

Auteur: Arasse Daniel

Info: On n'y voit rien : Descriptions, p 173. https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bb/Tiziano_-_Venere_di_Urbino_-_Google_Art_Project.jpg

 
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Ajouté à la BD par miguel

hommes-par-hommes

Nos parents comme nos petits-enfants se marient tous trop tôt, pour leur plus grand malheur. C’est dès la jeunesse et sans perdre de temps qu’il faut se consacrer à l’étude (du Tao) car si l’on a goûté trop tôt au mariage, l’on ne songe plus à progresser, c’est la première cause de dégradation du cerveau. Les hommes riches ont en plus de leur femme légitime une concubine et ne savent pas réfréner leurs désirs sexuels, c’est là la deuxième cause de dégradation du cerveau. En plus de leur femme et de leur concubine, bien souvent ils entretiennent d’autres femmes à l’extérieur, c’est là la troisième cause. Parfois même ils vont dans les maisons closes, c’est là la quatrième cause. Non contents de tout cela, certains se font masturber par de jeunes garçons ou se font faire toutes sortes de choses inimaginables, c’est là la cinquième cause. Jour et nuit ils sont épuisés par ces cinq sortes d’activités.

Auteur: Zhao Bichen

Info: Dans le "Traité d'alchimie et de physiologie taoïste" traduit par Catherine Despeux, page 114

[ appétit sexuel ] [ amplification ] [ obsédés ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Elle était jolie, avec bien plus qu'un simple physique agréable, don naturel chez toutes les jeunes filles. Une rose encore en bouton, dont le destin serait de se faner prématurément.
Les choix de son existence étaient tellement limités qu'il était déprimant d'envisager l'avenir. Sans vraiment trop savoir, dans l'espoir d'échapper à sa vie sordide, elle épouserait un garçon du voisinage, bien trop tôt, simplement parce qu'il serait disponible.
Sa beauté fraîche disparaîtrait, car elle n'apprendrait jamais les ficelles destinées à la lui conserver.
Son corps mince et avenant perdrait tout son attrait par trop de bébé faits trop vite, car c'est dans les couches de la société ou la pilule s'avérait réellement indispensable qu'elle restait inutilisée, par faute de honte mal placée et d'ignorance. Je me demandai s'il lui arrivait de rêver; si c'était le cas, ce ne devait être que des rêves à l'imaginaire limité. Il lui manquait la conscience du savoir qui fait les rêves d'envergure.

Auteur: Bunker Edward

Info: Aucune bête aussi féroce

[ littérature ] [ pauvreté ] [ prolétariat ]

 

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création

Le poète, à mes yeux, se connaît à ses idoles et à ses libertés, qui ne sont pas celles de la plupart. La poésie se distingue de la prose pour n’avoir ni toutes les mêmes gênes, ni toutes les mêmes licences que celle-ci. L’essence de la prose est de périr, — c’est-à-dire d’être "comprise ", — c’est-à-dire, d’être dissoute, détruite sans retour, entièrement remplacée par l’image ou par l’impulsion qu’elle signifie selon la convention du langage. Car la prose sous-entend toujours l’univers de l’expérience et des actes, — univers dans lequel, — ou grâce auquel, — nos perceptions et nos actions ou émotions doivent finalement se correspondre ou se répondre d’une seule manière, — uniformément. L’univers pratique se réduit à un ensemble de buts. Tel but atteint, la parole expire. Cet univers exclut l’ambiguïté, l’élimine ; il commande que l’on procède par le plus court chemin, et il étouffe au plus tôt les harmoniques de chaque événement qui s’y produit à l’esprit.

Auteur: Valéry Paul

Info: Variété

[ idée ] [ échange ] [ écriture ouverte ] [ formes littéraires ] [ collectivisme limitatif ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

pardon

Il est de notoriété publique que dans les archives déclassés de la Sécurité vous avez trouvé les noms de deux cent soixante-trois personnes, y compris certains de vos amis, qui vous ont régulièrement dénoncé. Avec votre femme, vous avez pourtant décidé de ne pas rendre publics ces noms et de ne prendre d'aucune façon votre revanche sur ces personnes. D'où vous vient cette indulgence ?

- C'est parce que je suis écrivain, répond Pavel Kohout sans la moindre hésitation.

- Quel rapport ?

- Un écrivain ne doit pas seulement voir l'acte commis par l'homme sur lequel il écrit. Il doit aussi considérer la vie de cet homme, vingt ans plus tôt et vingt ans plus tard. Il doit connaître ses arrière-grands-parents, ses grands-parents, ses parents, ses enfants, ses petits enfants est ses arrière-petits-enfants. Il doit avoir une vision de cet homme avant sa naissance et après sa mort. Et c'est alors seulement qu'il comprend tout.

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Chacun son paradis

[ compréhension ] [ distanciation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

utopie

La durée de la semaine de travail était maintenant de vingt heures en moyenne mais ces vingt heures étaient une sinécure. Les tâches qui demeuraient encore étaient des besognes mécaniques de routine. L’intelligence humaine était trop précieuse pour être gaspillée alors que quelques centaines de transistors, une poignée de cellules photo-électriques et un mètre cube de circuits imprimés étaient parfaitement capables d’accomplir le même labeur. Certaines usines fonctionnaient des semaines entières sans recevoir la visite d’un seul être humain. On ne faisait appel à l’homme que pour dénouer les situations délicates, prendre les décisions, concevoir de nouvelles entreprises – les robots se chargeaient du reste.
Une pareille somme de loisirs aurait, un siècle plus tôt, créé d’énormes problèmes. L’éducation avait résolu la plupart d’entre eux, car un esprit bien meublé ignore l’ennui. Le niveau de culture existant aurait été inimaginable autrefois. Rien ne permettait de penser que l’intelligence de l’espèce eût progressé, mais pour la première fois, l’individu avait toutes les possibilités voulues pour utiliser au mieux ses capacités intellectuelles.

Auteur: Clarke Arthur C.

Info: Dans "Les enfants d'Icare", pages 127-128

[ automatisation ] [ temps libre ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson