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croisière

- Hé les suisses! Déjà installés dans l'autocar, une triplette de français croisés précédemment à Delphes salue notre arrivée. Une fois au port les bus déchargent tamouls, russes, coréens, noirs américains... grecs... sud-américains... arabes sous voile ou enturbannés. Tous se retrouvant au restaurant du pont inférieur, enveloppés par le grondement des moteurs, le bain musical d'inusables best-sellers internationaux entrecoupés de manière intermittente par les annonces des organisateurs que ponctuent discussions, bruits de vaisselle et autres cris d'enfants. Avec, par dessus, les regards affutés du personnel à l'aguets du client-passager rieur, ou absent, ou inquiet... souriant, rêveur, baillant, désabusé... la bouche pleine... Qu'il faut faire consommer - avec méthode - alors que le décor mer-îles défile, imperturbable, sous le soleil d'avril.

Auteur: Mg

Info: avril 2018

[ cosmopolitisme ] [ brouhaha ] [ tourisme de masse ]

 

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formatage sociétal

- Nous vivons l'époque de la plus grande manipulation de masse qu'ait connue l'histoire de notre espèce, Carmela, lui disait-il, son regard bleu fixé sur elle. La publicité, les gouvernements, les moyens de communication… Ils n'ont jamais disposé de tant de possibilités de nous contrôler, de nous faire sentir, croire, désirer ce que d'autres veulent. Et la tendance s'intensifie. Monopole mental : voilà le futur. Acheter, penser, vivre dans une vaste communauté de consommateurs dont les réactions sont manipulées pour qu'ils ressemblent à des insectes vivant en société. Voter pour deux partis, tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre : on appelle ça "démocratie". Acheter ce que la majorité achète : "goût". Croire ce que tout le monde croit : "éducation". Désirer ce que tout le monde désire : "vie".


Auteur: Somoza José Carlos

Info: Le mystère Croatoan. Chapitre 4 : L'appel

[ conditionnement des masses ]

 

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viande

Ce que Poly, Vissac, Février ont en tête est sidérant. […] Il s’agit à la fois de sélectionner les animaux pour leur faire produire davantage de nourriture et de lait. Mais aussi, d’une certaine façon, de sélectionner les humains. Vissac, dans son grand livre-testament, note sans état d’âme apparent que la décision a été prise de partager les paysans en trois catégories, l’une devant disparaître, une deuxième devant être aidée par l’Etat à se "moderniser" et la troisième déjà assez puissante pour se contenter d’un "accompagnement" vers les lendemains qui chantent. Ce qui donne : "Cette répartition correspond à un véritable processus de sélection, humaine celle-là. Elle n’est plus de l’ordre de l’évolution sociale lente, mais correspond à une véritable décision imposée par une génération humaine à celle qui précède et à celle qui suit."

Auteur: Nicolino Fabrice

Info: Bidoche

[ production de masse ] [ efficience consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

règne machinal

Une des perspectives les plus fascinantes ainsi ouvertes est celle de la conduite rationnelle des processus humains, de ceux en particulier qui intéressent les collectivités et semblent présenter quelque régularité statistique, tels les phénomènes économiques ou les évolutions de l'opinion. Ne pourrait-on imaginer une machine à collecter tel ou tel type d'informations, les informations sur la production et le marché par exemple, puis à déterminer, en fonction de la psychologie moyenne des hommes et des mesures qu'il est possible de prendre à un instant déterminé, quelles seront les évolutions les plus probables de la situation ? Ne pourrait-on même concevoir un appareillage d'État couvrant tout le système des décisions politiques, soit dans un régime de pluralités d'États se distribuant la terre, soit dans le régime, apparemment beaucoup plus simple, d'un gouvernement unique de la planète ? Rien n'empêche aujourd'hui d'y penser. Nous pouvons rêver à un temps où la machine à gouverner viendrait suppléer - pour le bien ou pour le mal, qui sait ? - l'insuffisance aujourd'hui patente des têtes et des appareils coutumiers de la politique.

Auteur: Dubarle Dominique

Info: "Une nouvelle science, la cybernétique", Le Monde, le 28 décembre 1948

[ intelligence artificielle ] [ masses ] [ collecte des données ]

 

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propagande idéologique

Ce qui ressemble d’un côté à un fabuleux gaspillage de ressources (radios, télés, affiches, dépliants, films, spots, magazines, etc.) peut aussi bien se comprendre comme une précieuse épargne pour le système dans sa totalité. N’y a-t-il pas un rapport entre le suréquipement en appareils de surveillance des pays socialistes et leur sous-équipement informatif et imaginaire – le même qu’entre la gigantesque panoplie symbolique des pays capitalistes et la discrétion, en temps de paix, de leurs appareils de coercition ? Omniprésence du Parti, omniprésence des médias. Nos commis aux belles images ont la même fonction d’encadrement/contrôle – et le même statut de cadres supérieurs – que les préposés à la ligne juste. Mais à productivité supérieure ils sont plus rentables. Ils assurent cette contre-révolution préventive et permanente aussi visible et indolore que le fonctionnement normal du système (extorsion/inculcation) avec lequel il ne fait qu’un. En d’autres termes, parce que le Journal télévisé, L’Express, Marie-Claire et France-Soir ont chacun la puissance de feu d’un régiment de gendarmerie blindé, les ministères de l’Intérieur et de la Défense nationale peuvent réduire d’autant leurs dépenses de personnel et d’équipement. 

Auteur: Debray Régis

Info: Le Pouvoir intellectuel en France, Ramsay, Paris, 1979, p. 220-221.

[ divertissements ] [ culture de masse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

astrophysique

Dès les années 1930, l’astronome suisse Fritz Zwicky, en étudiant les galaxies, s’est trouvé confronté à un problème : les mesures de la vitesse des étoiles dans leur rotation autour du cœur des galaxies laissaient supposer qu’il y avait là plus de matière que n’en montraient les étoiles visibles. Les observations reprises aujourd’hui ont confirmé qu’il ne s’agissait pas d’une erreur des instruments d’époque, plus imprécis que les nôtres. Cette matière invisible a reçu le doux nom de "matière noire", mais il reste à expliquer ce que c’est et ce qu’elle fait là. Si l’on en tient compte à l’échelle de l’univers, tout fonctionne bien, les équations ronronnent, on retrouve le fond diffus cosmologique, ce rayonnement issu du Big Bang, et l’évolution des grandes structures comme les amas de galaxies. A plus petite échelle, celle d’une galaxie, autour de 100 000 années-lumière, les choses commencent à se gâter. Les calculs et l’observation ne coïncident plus ou, du moins, pas assez. Alors, matière noire ou pas ? Et sinon, qu’est-ce qui explique les anomalies de la rotation des étoiles autour du centre des galaxies ?

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ impasse scientifique ] [ rayonnement fossile ] [ masse manquante ]

 

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urbanisme

Malgré les apparences, les City Walls, les murs peints, n’ont rien à voir avec les graffiti. Ils leur sont d’ailleurs antérieurs et ils leur survivront. L’initiative de ces murs peints vient du sommet, c’est une entreprise d’innovation et d’animation urbaine mise en place avec des subventions municipales. La City Walls Incorporated est une organisation fondée en 1969 "pour promouvoir le programme et les aspects techniques des murs peints". Budget couvert par le département des Affaires culturelles de la ville de New York, et par diverses fondations dont celle de David Rockfeller. [...]

Bien sûr, ces opérations sont confiées à des professionnels, des artistes regroupés à New York en consortium. Aucune ambiguïté possible : il s’agit bien d’une politique environnementale, design urbain de grande envergure – la ville y gagne, et l’art aussi. car ni la ville n’explose par l’irruption de l’art "à l’air libre", dans la rue, ni l’art n’explose au contact de la ville. C’est toute la ville qui devient galerie d’art, c’est l’art qui redécouvre tout un terrain de manœuvre dans la ville. Ni l’un ni l’autre n’ont changé de structure, ils n’ont fait qu’échanger leurs privilèges.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 133

[ média de masse ] [ fausse transgression ] [ historique ] [ tagueurs ] [ graffeurs ]

 

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star-système

Pourquoi le jazz ne fait-il plus partie de la scène pop ?

- Parce que ce n'est plus la musique qui compte. Les gens ne s'intéressent plus à la musique elle-même mais à ceux qui la font. Ils s'intéressent davantage aux célébrités et à la notoriété de tel ou tel artiste qu'à la musique. Les choses ont changé, il n'y'a plus de lien transcendantal avec la musique et sa qualité vraie puisque les gens sont en demande de glamour. Le jazz ne veut rien de tout ça. Vous savez pourquoi ? Et ce n'est pas une histoire d'humilité, ou d'arrogance, ni une position du genre "on veut pas être célèbres, on est underground". Pas du tout. Le jazz concerne l'âme humaine, pas l'apparence. Le jazz a des valeurs, il nous apprend à vivre le moment présent, à travailler ensemble et surtout à respecter votre voisin. Lorsque des musiciens se réunissent pour jouer, il faut respecter et comprendre ce que l'autre fait. Le jazz en particulier est un langage international, qui représente la liberté, en raison de ses racines dans l'esclavage. Le jazz permet aux gens de se sentir bien dans leur peau.

Auteur: Hancock Herbie

Info: Revista prosa verso e arte

[ vedettariat ] [ starification ] [ fond-forme ] [ désaffection ] [ superficialisation ] [ culture de masse ] [ nivellement par le bas ]

 

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viande industrielle

[...] conscient de ses responsabilités croissancistes, un éleveur de Langoëlan (Morbihan) envisage-t-il une extension de ses poulaillers pour y accueillir 120 000 têtes. Conseillé par ses maîtres - le groupe LDC (marques Le Gaulois, Maître Coq, Loué, etc.) qui le poussent à s'endetter toujours plus pour produire du poulet à nuggets pour McDonald's -, un concurrent de Néant-sur-Yvel, situé à l'orée de la forêt de Brocéliande, vise encore mieux. Si son projet va au bout, 190 000 poulets s'entasseraient bientôt dans de nouveaux bâtiments d'élevage - contre 40 000 actuellement. Le soutien des conseillers municipaux est unanime, ravis que doublent les émissions d'ammoniac (compostage des déjections), que s'accroisse le risque de pollution des cours d'eau du secteur (déjà de qualité "moyenne"), que soient pompés 5 millions de litres d'eau annuels dans une nappe déjà saturée en nitrates, que circulent les myriades de camions qui transporteraient des centaines de tonnes de fumier ou d'aliments par an et que soit détruit le travail des paysans non rentables. Les emmerdeurs habituels (les écologistes) soulignent de plus que ces poulets hors-sol seront évidemment nourris par les importations de soja et de maïs OGM en provenance d'Amérique du Sud, qui ont le très léger inconvénient de provoquer une déforestation accélérée de l'Amazonie, laquelle tire tant de larmes chez nos si sensibles dirigeants... Sans compter que les pesticides dont on les arrose ont le mauvais goût d'être respirés à plein poumons par les dockers qui contractent de magnifiques cancers professionnels en déchargeant les navires ! Tout ça pour que les poulets de Néant-sur-Yvel soient exportés vers les émirats !

Auteur: Anvélaut Raoul

Info: Dans "La décroissance" n° 164, novembre 2019, page 6

[ catastrophe globale ] [ élevage de masse ]

 
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représentation de soi

Le développement de la photographie nous a permis de démultiplier notre image. Qu’on y songe : il se prenait moins d’un milliard de photographies par an en 1930 alors qu’on en compte aujourd’hui, chaque année, près de 1 000 milliards ! L’un des objectifs les plus évidents de cette compulsion photographique est de proposer ces images de nous-mêmes à l’ensemble des membres de notre réseau social en scrutant le nombre de notifications que cette exhibition produit. Nous poussons parfois l’impudeur jusqu’à photographier le contenu de nos assiettes pour faire savoir combien même nos repas ne sont pas banals. Mais, puisque nous sommes des légions à alimenter ainsi ce narcissisme, d’où vient qu’il soit unanimement condamné ?

Il est vrai que cette passion photographique peut avoir des conséquences inattendues et regrettables. Certains paysages naturels, par exemple, sont défigurés par des légions d’instagrameurs avides de prendre et de diffuser la photo exceptionnelle. Le parc canadien de Joffre Lakes n’est plus le même depuis que, ces dernières années, sa fréquentation s’est accrue de plus de 250 % ! La raison en est qu’il abrite trois magnifiques lacs d’eau turquoise qui, surmontés par un glacier, offrent un décor magnifique ne demandant qu’à être immortalisé. Cerise sur le gâteau, un tronc d’arbre large et solide échoué depuis une rive permet de s’aventurer au-dessus d’un des lacs. Ce tronc a même été renommé Instalog. La raison ? Sur ce tronc pouvant soutenir le poids de plusieurs individus, on peut se faire prendre en photo en donnant l’impression qu’on est absolument seul face à la nature sauvage. Un produit parfait pour récolter des cœurs sur le réseau Instagram dévolu au partage de photographies. Faire cette photo est même devenu un passage obligé de la visite du parc. Si chacune de ces photos était décadrée, le sentiment qu’elle inspirerait serait bien différent : on verrait que devant le tronc s’allonge une file d’attente composées d’individus impatients et agressifs, attendant de faire la même photo pour pouvoir partager ce moment unique sur les réseaux sociaux.

Le destin d’un grand nombre de lieux de la planète a été modifié parce que le paysage qu’ils offrent est devenu viral sur les réseaux sociaux. C’est encore le cas de Trolltunga en Norvège, spectaculaire pic rocheux qui avance dans le vide à 700 mètres de hauteur. En 2010, quelques centaines de personnes seulement bravaient la difficile randonnée qui permettait d’accéder à ce graal. En 2016, il croulait sous les 90 000 visiteurs voulant à tout prix prendre la photo emblématique.

Le propriétaire d’une ferme de la province de Manitoba, au Canada, se souviendra lui aussi longtemps de ces milliers de personnes qui, en un week-end, ont débarqué dans ses champs de tournesol pour tenter de prendre la même photographie qu’elles avaient admirée quelques jours avant sur Instagram. Il en va de même pour la petite ville californienne de Lake Elsinore qui, à la Saint-Patrick, a vu l’un de ses champs de pavot piétiné par les 100 000 personnes avides de reproduire les photos qu’avait prises une influenceuse. Ce type de situation conduit parfois à des décisions radicales. Dans l’État de Washington, aux États-Unis, on a préféré détruire le Vance Creek Bridge, un magnifique pont abandonné traversant la forêt, plutôt que de subir le vandalisme plus ou moins volontaire de la légion des individus voulant faire la photo unique et cependant identique à toutes les autres.

Auteur: Bronner Gérald

Info: Apocalypse cognitive

[ destruction ] [ phénomène de masse ] [ mimétisme ] [ panurgisme ]

 
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