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exil

On s'était rencontrés quelque part, c'était sûr,
dans quelque queue humaine à l'aube, il bruinait
- pour un pain, ou pour un visa, c'était long,
c'était long la guerre, la paix,
longue et sordide l'aube,
et cette découverte du rien, si lente, oh !
et ce malaise au coeur plus lourd qu'une grossesse
l'humiliation d'être rien,
des émigrants sans passeport,
de nul peuple, d'aucun pays,
chacun parlant une autre langue,
la langue de sa petite vie obscure,
la langue d'un désir de pain, de destruction,
de tendresse, de miel, de songe, de puissance,
d'un toit avec une fraîcheur dans le lit...
Et j'étais parmi eux parlant ma propre langue
que je ne comprenais plus, ah !
Et j'avançais craignant qu'on m'oubliât et je criais
de peur, de faim, d'angoisse :
"Moi aussi... moi aussi, je suis un dieu. Pitié !"

Auteur: Fondane Benjamin Wechsler

Info: In "Ulysses", éd. Syracuse University Press, p. 92

[ déréliction ] [ communauté ] [ solitude ] [ perdu ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

erreur

<Noil> oh lala, Je suis dans la merde.
<Noil> vous voyez les types qui vous appellent pour vous vendre un salon ou un truc comme ça? Une bonne femme me sonne tout à l'heure, et demande à parler à ma mère. Y'a du bruit en fond, la femme a un accent et la communication mets un peu de temps à arriver. Pas de doute, c'est du télémarketing. Là je peux pas m'empêcher, je lâche comme un con "Désolé, elle est morte ce matin." en jubilant intérieurement.
<Noil> S'ensuit un énorme blanc pendant lequel je pense que la femme est en train de se pisser dessus. C'était marrant.
<Noil> sauf que ma mère rentre cette aprem et me demande: "Personne n'a appelé pour moi? J'attend un appel important du boulot"... Et je lui ai pas dit...
<Noil> Je vais me pendre.

Auteur: Internet

Info:

[ dialogue-web ] [ maladresse ]

 

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déclaration d'amour

Soir tendre
Oh ! ce soir je suis tout frissonnant de tendresse.
Je pense à vous, je me vois seul, je me sens loin
Loin de tout ce dont mon cœur a tant besoin
Hésitant entre l’espérance et la tristesse

Comme un oiseau meurtri mon cœur las que tout blesse
Désirerait un nid très sûr, un petit coin
Où dans la quiétude et la douceur des soins
La douleur se fondrait vaguement en faiblesse

Et des mots d’abandon, des mots mièvres et lents,
De ces mots que l’on sent monter du fond de l’âme
S’écoulent de ma bouche à petits coups dolents

Et je rêve de doigts légers, adroits et blancs
Qui sur mes yeux se poseraient frais et tremblants
Sinon des doigts de mère au moins des doigts de femme
Chassant la vision des souvenirs sanglants

Ton Marcel, octobre 1914

Auteur: Rivier Marcel

Info: IN Anthologie de la poésie engagée de Christine Chollet. Rivier fut tué lors des premières semaines de la guerre. Ce poème figure dans une lettre qu'il adresse à sa famille

[ ww1 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-homme

Maintenant qu’il était seul, il se la remémorait, serrée dans sa robe noire, sous son manteau de fourrures dont le collet tiède l’avait caressé, alors qu’il l’embrassait le long du cou ; sans bijoux, mais les oreilles piquées de flammèches bleues par des saphirs, un chapeau loutre et vert sombre sur ses cheveux blonds, un peu fous, ses hauts gants de suède fauves, embaumant ainsi que sa voilette, une odeur bizarre où il semblait rester un peu de cannelle perdue dans des parfums plus forts, une odeur lointaine et douce que ses mains gardaient encore alors qu’il les approchait du nez ; et il revoyait ses yeux confus, leur eau grise et sourde subitement égratignée de lueurs, ses dents mouillées et grignotantes, sa bouche maladive et mordue. - Oh ! Après demain, se dit-il, ce sera vraiment bon de baiser tout cela !

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: Là-bas

[ personnage ] [ désirée ] [ envoûtante ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

technicisation

Oh ! dans la prochaine inévitable guerre, les tanks lance-flamme pourront cracher leur jet à deux mille mètres au lieu de cinquante, le visage de vos fils bouillir instantanément et leurs yeux sauter hors de l’orbite, chiens que vous êtes ! La paix venue vous recommencerez à vous féliciter du progrès mécanique. "Paris-Marseille en un quart d’heure c’est formidable !" Car vos fils et vos filles peuvent crever : le grand problème à résoudre sera toujours de transporter vos viandes à la vitesse de l’éclair. Que fuyez-vous donc ainsi, imbéciles ? Hélas ! C’est vous que vous fuyez, vous-mêmes – chacun de vous se fuit soi-même, comme s’il espérait courir assez vite pour sortir enfin de sa gaine de peau… On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La France contre les robots"

[ déshumanisation ] [ fuite en avant ] [ accélération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

- Vous reprenez l'argument de cette Américaine qui parle d'"insert prospectif" dans la Vénus d'Urbin et qui y voit une sorte d'emblème du déplacement du toucher vers le voir propre au dispositif d'Alberti.

- Mary Pardo ? Tout à fait. Ce qu'elle écrit est très bien et je regrette presque de ne pas y avoir pensé plus tôt, ou tout seul. C'est exactement ce déplacement, ce retrait du toucher pour le voir que la Vénus d'Urbin nous impose par sa mise en scène. La servante agenouillée touche mais n'y voit rien, nous voyons mais nous ne pouvons pas toucher et, pourtant, la figure nous voit et se touche...

- Une pin-up. C'est exactement ce que je vous disais. Une pin-up.

- Oh, Charles ! J'y renonce. C'est sans espoir. Vous ne voulez rien voir.

Auteur: Arasse Daniel

Info: On n'y voit rien : Descriptions, p 173. https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bb/Tiziano_-_Venere_di_Urbino_-_Google_Art_Project.jpg

 
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introspection

Oh ! Quelle sphère de visions invisibles et de silences entendus, cet insubstantielle contrée de l'esprit ! Quelles essences ineffables, ces souvenirs intouchables et ces rêveries inavouables ! Et l'intimité de tout cela ! Un théâtre secret de monologues sans paroles et de conseils préventifs, manoir invisible de tous les états d'âme, de toutes les rêveries et de tous les mystères, lieu de villégiature infini de déceptions et de découvertes. Un royaume entier où chacun de nous règne en solitaire, interrogeant ce qu'il veut, commandant ce qu'il peut. Retraite cachée où nous pouvons étudier le livre troublé de ce que nous avons fait et de ce que nous pouvons encore faire. Un introcosme qui est plus moi-même que tout ce que je pourrai trouver dans un miroir. Cette conscience qui est le moi des moi, qui est tout, et pourtant n'est rien du tout - qu'est-ce alors ?

Auteur: Jaynes Julian

Info: The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind

[ soliloque ] [ entendement ] [ question ] [ dualité conscient - inconscient ]

 

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femmes-hommes

H. : Tu ne m'aimes plus.
N.: Oui, c'est exactement cela.
H. : Et tu oses le dire ?
N. : Oh! Ça me fait si mal, Torvald [...] Mais je ne peux rien y faire. Je ne t'aime plus.
(...)
H. : Et tu peux m'expliquer comment j'ai perdu ton amour?
N. : Certainement. C'est ce soir, quand le miracle ne s'est pas produit. J'ai vu alors que tu n'étais pas l'homme que j'avais imaginé.
(...)
H. : Oh! TU penses et tu parles comme une enfant qui ne comprend rien.
N. : Soit. Mais toi tu ne penses pas et tu ne parles pas comme l'homme que je pourrais suivre. (...) Telle que je suis maintenant, je ne suis pas une épouse pour toi.
H. : J'ai la force de devenir un autre.
N. : Peut-être... si on t'enlève ta poupée.

Auteur: Ibsen Henrik

Info: Une maison de poupée

[ dépendance ] [ couple ]

 

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joie de vivre

Comme on a perdu du temps, depuis que l’homme existe, à lutter pour savoir ce que serait l’autre monde ! Plus l’effort pour le savoir était ardent, moins l’homme connaissait le monde véritable dans lequel il vivait. Le seul monde qu’il connût, qui était beau, dans lequel il vivait, qui lui donnait tout ce qu’il avait, était, d’après les prêtres et les prélats, le dernier qui devait occuper ses pensées. On lui recommandait, on lui ordonnait, dès le jour de sa naissance, de lui dire adieu. Oh ! nous en avons assez de voir injurier cette terre ! Ce n’est pas une vérité triste que de dire qu’elle devrait être notre foyer. Dût-elle ne nous donner qu’un simple abri, une simple vêture, une simple nourriture, en y ajoutant le lis et la rose, la pomme et la poire, elle serait déjà le foyer idéal pour l’homme mortel ou immortel. 

Auteur: O'Casey Sean

Info: Le coucher de soleil et l’étoile du soir

[ contentement ] [ dépassement de la métaphysique ] [ épicurien ] [ simplicité ]

 

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océan

Découvrez-la. Elle est secrète.
Vous ne la verrez pas aisément. Votre voiture ne vous y porterait que de point en point, comme pour des sondages.
Elle passera le long de l'anse de Crabec : saurez-vous comprendre ce fouillis de roches basses ?
Elle vous ménera au pied de l'immense baguette qu'est le phare de Gatteville.
Ayez le courage de monter ses 71 mètres : le plus prodigieux horizon marin vous attend en haut.
Voyez les courants du raz rebrousser les lames, gicler au travers de la herse infinie des roches.
Longez - là, il vous faudra marcher - longez le cordon de galets entre la mer et l'étang de Gattemare. Oh ! pardon, j'oubliais : puisque vous êtes à pied, vous avez "tourné" le petit havre de Roubaril.
Vous vous y êtes baigné, comme on se baigne dans une crique de Port-Cros, qui serait de sable astiqué de frais...

Auteur: Merrien Jean,

Info: Le livre des côtes de France, La côte de Hougue

[ littoral ] [ Normandie ]

 

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