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écriture

Pour moi, un romancier n'a qu'un seul devoir : de raconter une histoire. Il faut que l'histoire soit tellement bien racontée qu'elle semble non seulement possible mais plus réelle que la réalité. Donc pour moi, écrire un roman "engagé" n'est pas le but véritable ; c'est un but qui produira dans presque tous les cas des polémiques au lieu de la littérature. Ceci dit, quand l'écrivain raconte son histoire honnêtement et sans honte, le résultat sera presque toujours un roman engagé, parce que la vie humaine, même quand elle se déroule dans les lieux carrément domestiques, est complexe, et parce que l'histoire, la politique, et les grandes questions de la vie sont derrière toutes nos conversations et tous nos échanges, même ceux qui paraissent banals. Prenez par exemple les romans tout à fait domestiques et féminins de Jane Austen : existe-il dans la littérature anglophone du commentaire plus pointu sur la patriarchie et le système de classe sociale ? Dans la même façon, pour moi, il est impossible de raconter une histoire malaisienne sans allusion à la politique de race, à nos problèmes sociaux, à notre passé compliqué.

Auteur: Preeta Samarasan

Info:

[ contexte ] [ arrière-plan ] [ milieu ambiant ]

 

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spiritualité

Quand nous lisons "bien" Tolstoï et Dostoïevski (pour paraphraser Richards), la question de la croyance ou de l'incroyance se pose a tout instant, non par leur "faute" ou la nôtre, mais à cause de leur grandeur et de notre humanité.

Comment, alors, devrions-nous les lire ? Comme nous lirions Eschyle et Dante plutôt que, mettons, Balzac ou même Henry James. Parlant de la fin de la Coupe d'or, qui est si près d'être un roman religieux, Fergusson écrit : "Maggie n'a pas un Dieu à qui renvoyer le Prince, pas plus que n'en avait James."

Ce renvoi à Dieu, et à un Dieu si terriblement proche de la vie de l'âme, est le centre même et la base de l'art des maîtres russes. La cosmologie d'Anna Karénine et des Frères Karamazov, comme celle du théâtre antique et du théâtre médiéval, est ouverte d'un côté au danger de la damnation, de l'autre à l'action de la grâce. Nous ne pouvons en dire autant du monde d'Eugénie Grandet, ou des Ambassadeurs, ou de Madame Bovary. Il s'agit ici d'un jugement non de valeur, mais de fait.

Auteur: Steiner George

Info: Tolstoï ou Dostoïevski

[ littérature ] [ Éternel ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

La peur de ne pas plaire, de ne pas correspondre aux attentes, la soumission aux jugements extérieurs, la certitude de ne jamais être assez bien pour mériter l’amour et l’attention des autres traduisent et amplifient tout à la fois une insécurité psychique et une autodévalorisation qui étendent leurs effets à tous les domaines de la vie des femmes. Elles les amènent à tout accepter de leur entourage ; à faire passer leur propre bien-être, leurs intérêts, leur ressenti, après ceux des autres ; à toujours se sentir coupables de quelque chose ; à s’adapter à tout prix, au lieu de fixer leurs propres règles ; à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, se condamnant ainsi à un état de subordination permanente ; à se mettre au service de figures masculines admirées, au lieu de poursuivre leurs propres buts. Ainsi, la question du corps pourrait bien constituer un levier essentiel, la clé d’une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences conjugales à celle contre les inégalités au travail en passant par la défense des droits reproductifs.

Auteur: Chollet Mona

Info: Beauté fatale

[ femmes-par-femme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

Dans le Phèdre, tout comme dans la République, vous avez une tripartition de l’âme. Il y a un eros vil, et il y a un eros noble, et au-dessus se trouve la raison ou l’intellect. Ce que l’on appelle l’amour vil dans le Phèdre est appelé appétit ou désir dans la République ; l’amour noble est appelé "ardeur" dans la République. Cette tripartition ne se trouve pas dans le Banquet. Au lieu de cela, vous avez une autre tripartition : l’eros au sens tout simple, c’est-à-dire l’amour hétérosexuel qui a pour fin la procréation ; l’amour de la renommée immortelle, qui a une certaine parenté avec l’ardeur de la République, mais qui ne se confond pas avec elle ; et le troisième est l’amour hétérosexuel qui a pour fin la procréation ; l’amour de la renommée immortelle, qui a une certaine parenté avec l’ardeur de la République, mais qui ne se confond pas avec elle ; et le troisième est l’amour de la sagesse. Comment ces deux tripartitions sont liées, c’est là une question. Celui qui pourrait donner une réponse vraie à cette question pourrait prétendre avoir compris la doctrine platonicienne de l’homme.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, page 73

[ énigme ] [ question ] [ intertextualité ] [ double triade ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

répartie

Quand le comte, qui ne fit rien pour se dérober, fut à sa hauteur, le duc vint vers lui de sorte que, flanqué de ses deux amis, il lui barra la route.
Beaufort n'y alla pas par quatre chemins :
- Mais ne serait-ce point le comte de Nissac ?... Voyez-vous, cher comte, je vous regardais, et je regardais également ce bassin et les poissons qui le peuplent en me disant "Tiens, voilà le premier Nissac qui n'est point marin. Souffrez-vous donc du roulement de la mer ? Refusez-vous de servir de nourriture aux crabes comme vos glorieux ancêtres ?... En un mot, seriez-vous un lâche, Nissac ?"
Les compagnons du duc partirent aussitôt à rire, forçant un peu la mesure.
Nissac, cependant, ne quittait pas Beaufort du regard et le duc, confronté à ces yeux sombres, froids et inexpressifs en ressentit un passager malaise.
Nissac répliqua enfin :
- Ce genre de question ne souffre pas de réponse mais une démonstration.
- J'en suis tout aise et désolé pour vous qui allez mourir !
- Je sais, je sais : des tas de cadavres m'ont dit cela bien avant vous.

Auteur: Fajardie Frédéric H.

Info: Les Foulards rouges

[ menace ] [ mort ]

 

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physique élémentaire

Classer les nombres, les formes, les observations, les niveaux d'énergie, ... pour en comprendre le sens, en résoudre les énigmes, voilà le travail que la quantification du monde nous impose. Tant que tous étaient possibles comme dans "l'ancienne Physique" rien n'importait vraiment. Maintenant que l'on sait que la nature ne varie pas continûment, l'énigme des nombres devient la Question.

Depuis toujours cette idée de mettre en parallèle, d'ordonner, de rechercher des régularités, des similitudes, des périodicités a été un des moteurs de la connaissance et de la compréhension. Un des plus étonnants exemples est sans nul doute l'idée de Mendéleiev d'identifier des récurrences dans les comportements des éléments chimiques. En regroupant ainsi la (petite) centaine d'éléments connus en quelques familles aux propriétés chimiques voisines, il donna un sens à une multitude d'observations. Mais son classement empirique prit tout son sens avec la mécanique quantique. Les propriétés chimiques découlent directement de la forme des ondes et du nombre d'électrons qui les occupent. La périodicité observée par Mendéleiev révèle en fait les caractéristiques et en particulier les symétries et les formes des ondes des électrons dans l'atome. 

Auteur: Chomaz Philippe

Info: Symétrie et brisure de symétrie en mécanique quantique, p. 20. Sur  https://www.iaea.org

[ échantillonnage ] [ étalonnage ] [ sciences ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

"Grands-pères" commença-t-il, "je vous remercie de me permettre de parler." Il se tut un instant pour mieux rassembler ses idées. "Il y a quatre hivers de cela, j'ai dû tuer un homme blanc. Je m'étais approché de lui amicalement, et il m'a tiré dessus avec son arme. Je ne lui ai pas laissé le loisir de tirer une seconde fois. Je n'avais aucun moyen de savoir si c'était un bon ou un mauvais homme. Ou même simplement un homme, dans le sens où nous l'entendons habituellement. Mais je sais que lui m'avait pris pour un mauvais homme puisqu'il n'a même pas attendu le temps d'un battement de coeur pour prendre son fer sacré et essayer de me tuer. Depuis ce jour où la mort a failli m'emporter, je me suis souvent demandé pourquoi il avait essayé de m'abattre. M'a-t-il tiré dessus à cause de ce qu'il y avait dans son coeur ? Ou bien m'a-t-il tiré dessus parce qu'il avait cette arme ? M'a-t-il tiré dessus parce qu'il savait qu'il pouvait me tuer aisément ? M'a-t-il tiré dessus parce qu'il pensait que son arme lui donnait le droit de tuer ?

Auteur: Marshall Joseph

Info: L'hiver du fer sacré

[ question ] [ incompréhension ] [ usa ] [ pouvoir ]

 

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sciences

Question : Y a-t-il quoi que ce soit de prévisible dans l'évolution ?
S. J. Gould : Oui, mais ces prédictions sont très générales. Ainsi, compte tenu des conditions qui existaient sur la Terre, j'aurais certainement prédit l'apparition de la vie. La vie est probablement la conséquence fondamentale de processus chimiques et de la physique des systèmes qui s'auto-organisent. Je pourrais également prédire qu'il y aura toujours davantage de proies que de prédateurs, car un écosystème ne peut fonctionner autrement. La symétrie bilatérale était elle aussi prévisible parce que c'est un mode d'organisation efficace. Je vous dirais que si des créatures volantes devaient apparaître, elles auraient probablement des ailes parce qu'il n'y a pas d'autres façon de se mouvoir dans les airs. Ainsi, la vie présente certaines caractéristiques très générales qu'on peut prévoir. Cependant, ce que la plupart des gens veulent savoir lorsqu'ils posent des questions sur l'évolution de la vie, ce ne sont pas des réponses générales et abstraites. Ce qui nous intéresse habituellement, c'est pourquoi l'Humain existe. Pourquoi les Dinosaures ont-ils dominé ? Pourquoi les Mammifères ont-ils pris la relève ? Ces questions ont toutes à voir avec l'imprévu.

Auteur: Gould Stephen Jay

Info: Entretien avec Neil Campbell dans son : Biologie, en début de cinquième partie

[ hasard ] [ évolution ]

 

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sincérité

Début septembre, le père avait loué un petit utilitaire pour l'installer dans sa studette. Ils avaient fait la route ensemble, pour une fois qu'ils se trouvaient seuls. Son père lui avait parlé de la vie, de sa jeunesse. Il lui avait même raconté de vieilles histoires de coeur. À un moment, Steph lui avait demandé s'il aimait toujours sa mère.

- Plus tellement.

II avait dit ça sans amertume et Steph l'avait adoré d'en finir pour quelques secondes avec les faux-semblants. Elle s'était sentie considérée. En revanche, elle s'était bien gardée de lui demander pourquoi ils restaient ensemble, ou ce genre de questions débiles. Être adulte, c'était précisément savoir qu'il existait d'autres forces que le grand amour et toutes ces foutaises qui remplissaient les magazines, aller bien, vivre ses passions, réussir comme des malades. Il y avait aussi le temps, la mort, la guerre inlassable que vous faisait la vie. Le couple, c'était ce canot de sauvetage sur le rebord de l'abîme. Le père et sa fille n'en avaient pas dit plus. Dans l'habitacle, lui se disait qu'il était fier, et Steph se sentait grande.

Auteur: Mathieu Nicolas

Info: Leurs enfants après eux, Pages 326-327, Actes Sud, 2018

[ parents-enfants ]

 

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pensée-de-femme

Je me demande parfois où nous autres femmes d'un certain âge nous situons dans le réseau social une fois que la construction du nid a perdu de son charme. Il y a une génération, Margaret Mead, qui avait une assez bonne réponse personnelle à cette question, s'interrogeait aussi à ce sujet et faisait remarquer qu'en d'autres temps et dans d'autres cultures, nous avons joué un rôle...
"A l'époque où nous étions deux ici à nous nourrir et à travailler, j'avais un grand jardin entre les plaqueminiers et la vieille route le long de la rivière. J'aimais le travail nécessaire pour produire, vers le milieu de l'été. Les rangées bien droites de haricots et de betteraves, les carottes, les pommes de terre, la maïs, les tomates, les cardons, les oignons, les laitues au goût exquis et aux couleurs stupéfiantes. Je semais des petits pois le long du grillage et fleurissaient, donnant ensuite des cosses bien tendres. Et dans tout le potager je faisais pousser des soucis orange vif et jaunes. Ils protégeaient les légumes des insectes qui détestent l'odeur des fleurs et les évitent, épargnant ainsi les légumes..."

Auteur: Hubbell Sue

Info: Une année à la campagne

[ potager ] [ nature ]

 

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