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boire

La chambre au toit en terrasse était un grand bain de sueur, et Stefano s’approchait de la fenêtre basse où le mur jetait un peu d’ombre, où le pot de terre rafraîchissait ; de celui-ci, Stefano, avec ses mains, serrait les flancs sveltes et vaguement humides, et il le soulevait afin de l’approcher de ses lèvres. Avec l’eau, descendait une saveur de terre, âpre aux dents, que Stefano appréciait encore plus que l’eau, on aurait dit la saveur du vase même. il y avait là-dedans quelque chose de caprin, de sauvage, en même temps que très doux, qui rappelait l’odeur des géraniums.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", La prison, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 87

[ madeleine de Proust ] [ aqua simplex ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couchant

Mariette déposa Diamantis sur le Vieux-Port, pas loin du Grand Bar Henri où il avait rendez-vous avec Nedim. Ils avaient roulé sans parler, en écoutant un chanteur italien qu'elle avait découvert tout récemment. Gianmaria Testa.

La chanson qu'elle préférait, c'était Come le onde del mare. Elle lui traduisit un couplet :

Certains soirs ont une couleur indéfinissable,

entre l'azur et l'amarante,

et ils vibrent d'un rythme lent, lent.

Et nous qui les attendons,

nous savons qu'ils sont prisonniers

comme les vagues de la mer.


Auteur: Izzo Jean-Claude

Info: Les Marins perdus

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

liberté

Suspendre le jugement moral ce n'est pas l'immoralité du roman, c'est sa morale. La morale qui s'oppose à l'indéracinable pratique humaine de juger tout de suite, sans cesse, et tout le monde, de juger avant et sans comprendre. Cette fervente disponibilité à juger est, du point de vue de la sagesse du roman, la plus détestable bêtise, le plus pernicieux mal. Non que le romancier conteste, dans l'absolu, la légitimité du jugement moral, mais il le renvoie au-delà du roman. Là, si cela vous chante, accusez Panurge pour sa lâcheté, accusez Emma Bovary, accusez Rastignac, c'est votre affaire ; le romancier n'y peut rien.

Auteur: Kundera Milan

Info: Les Testaments trahis, 1995

[ littérature ] [ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Les approches humaniste et scientifique sont-elles différentes ? Les scientifiques peuvent calculer la torsion d'un gratte-ciel avec un battement d'aile d'un oiseau, ou 155 mouvements de la Lune et 500 autres encore plus complexes. Ils se déplacent en tenue académique et chantent des logarithmes. Ils disent : "Le ciel est à nous", comme des prêtres en charge du ciel. Nous autres, pauvres humanistes, ne pouvons pas même penser clairement, ni écrire une phrase sans commettre de bévue, roturiers du "bon sens". Nous ne faisons jamais un pas sans trébucher ; eux avancent solennellement, toujours infailliblement, sans jamais reculer, portant la cloche, le livre et la bougie.

Auteur: Velikovsky Immanuel

Info: Stargazers and Gravediggers : Memoirs to Worlds in Collision (2012), 212.

[ rationalisme triomphant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

playboy

On passe dans l’autre salle. C’est là qu’est Tab Jones. Il chante. Sa chemise est ouverte sur sa poitrine velue. Les poils noirs luisent de transpiration. Il porte une grande croix en argent sur sa toison en sueur. Sa bouche est un trou répugnant au milieu d’une crêpe. Il a un pantalon très serré et un godemiché. Il empoigne ses couilles et chante tous les trucs agréables qu’il peut faire aux femmes. Il chante vraiment mal, je veux dire, c’est vraiment une horreur. Ce qu’il peut faire aux femmes, c’est bidon, tout ce qu’il veut, c’est enfoncer sa langue dans le trou du cul d’un mec.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, pages 24-25

[ imposteur ] [ description ] [ concert ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Voici un lieu où se repose l’âme,
Un lieu où doucement la houle avance
Vers le rivage. Pourquoi se hâter
Quand l’éternité chante sa berceuse
Dans le parler des elfes, quand le temps
Du joug si lourd libère les épaules,
Quand tout se meut au rythme de la danse
Sous le feuillage saupoudré d’argent.

C’est printemps et automne en un soupir ;
Un pré blafard dort entre les montagnes,
Avril se mêle au calme de septembre,
Bourgeons et feuilles mortes vont de pair.
Un air plaintif résonne sourdement,
Un deuil surgit des profondeurs des eaux ;
Mais les flambeaux des jours ensoleillés
Percent de leur éclat l’obscurité.

Auteur: Olav Nygard

Info: extrait de Dikt i samling, traduit du norvégien par Terje Sinding

[ poème ]

 

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passions juvéniles

Elles aimaient une marque de champagne ou un plat du jour au grill-room comme nous autres aimons un poète ou un compositeur, et elles dépensaient pour un nouvel air de danse ou pour la chanson huileuse et sentimentale d’un chanteur de jazz la même extase, la même émotion et le même attendrissement que nous dépensions pour Nietzsche ou pour Hamsum. Maria me parla du beau joueur de saxophone Pablo et d’un song américain qu’il chantait parfois, avec un enthousiasme, une ferveur et une admiration qui m’émurent et m’attendrirent cent fois plus que les extases de quelque intellectuel supérieur à propos des jouissances artistiques les plus raffinées. 

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ fraicheur ] [ jeunesse ] [ instinct ] [ ardeur ]

 
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éloge

Le seul à avoir compris, réussi, moi je l’admire vraiment, c’est Planchon. Dans ses spectacles, il s’est toujours arrangé pour offrir d’une part un sujet, un thème d’inspiration sociale, de l’autre des gens qui bougent, chantent ou dansent, des couleurs, des lumières, des formes, des choses rigolotes, quoi. Alors le mec qui vient de passer huit heures devant une chaîne de pneus, il pourra dire : "J’ai rien compris, mais c’était beau." Il en aura eu plein la vue. Ce qui ne l’empêchera pas, peut-être, de jeter à la sortie un regard neuf sur le monde. Au fond, c’est exactement ce que j’essaye de faire au cinéma.

Auteur: Yanne Jean

Info: Interview, Le Monde, 1974

[ théâtre ]

 

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enfants-adultes

On a chanté la pédophilie dans les années 70, pourquoi ne chanterait-on pas, de nos jours, le "sex reassignment" précoce ? Dans les deux cas, l’adulte exerce une emprise sur le corps de l’enfant. Dans les deux cas, il peut se raconter et raconter aux autres qu’il le fait par amour, que lui sait à quel point sa victime désirait qu’il agisse de la sorte. Et dans les deux cas, on peut en effet faire dire bien des choses à un innocent qui ne sait encore rien de ses propres désirs, ni de la manière dont une conscience pervertie ira interpréter les signes ou les non-signes qu’il émet.

Auteur: Haziza David

Info: "Le Procès de la chair. Essai contre les nouveaux puritains", Grasset, 2022, p.86-87

[ pouvoir ] [ projection ] [ interprétation fantasmatique ] [ dysphorie de genre ] [ transsexualité ]

 

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métropole

À la fenêtre, sous les cadences heurtées
le brouhaha chaotique de Paris chante.
Quand je l’écoute dans sa fureur triomphale
Je sens battre le cœur de la terre.

La cité dantesque m’a vaincu
comme le soldat est vaincu par la fatigue.
Voyageur ébloui par des flammes impensables
je promène en leur sein mon humble effacement.

Désormais, je suis le captif de l’altière métropole
sans cesse en mon âme je sens croître le bruit
qui cerne les coupoles d’or.

Mais les nuits quand les molles ombres fléchissent sur la terre
et quand autour de moi la Babylone hurle
je me revois chez nous, au village, dans la maison.

Auteur: Goga Octavian

Info: Paris. Traduit par Emmanuel Galliéro in Éloge du village roumain, Éditions de l’Aube, 1990, p. 164.

[ poème ]

 

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