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consumérisme

Vous comprenez quelque chose à l'économie, vous ? Je veux dire, le bon gros capitalisme d'avant-guerre ? Vous avez pigé comment ça marchait ? Moi pas. Et ceux qui affirment le contraire racontent des conneries. Il n'y a rien d'absolu là-dedans, aucune loi scientifique, rien du tout. Tu gagnes, tu perds, tout ça, c'est de la merde. La seule règle qui signifie quelque chose pour moi, c'est un prof d'histoire qui me l'a apprise [...]. Pas d'économie, hein, d'histoire. "La peur, il disait, c'est la peur la plus précieuse matière première de l'univers." Ça m'a calmé tout net. "Allumez la télévision, qu'est-ce-que vous voyez ? Des gens qui vendent leurs produits ? Non. Des gens qui vendent la peur que vous éprouvez à l'idée de ne pas les avoir." Putain que c'était bien vu ! Peur de la vieillesse, peur de la solitude, peur de la pauvreté... La peur, c'est l'émotion la plus primitive qui soit. Primaire, presque. C'est devenu comme un mantra pour moi. "La peur fait vendre."

Auteur: Brooks Max

Info: World war Z

[ frousse ] [ moteur ] [ fabrication du consentement ]

 

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déshumanisation

"Qui a besoin de moi ?" est une question de fond, qui amène comme un défi radical dans le capitalisme moderne. Le système rayonne l'indifférence. Il le fait en termes de résultats de l'effort humain, comme dans les marchés où le gagnant remporte tout, où le lien entre risque et récompense est ténu. Il diffuse l'indifférence dans l'organisation de l'absence et de la confiance, là où il n'y a pas de raison d'en avoir besoin. Et il le fait par le biais d'un remaniement des institutions au sein desquelles les individus sont traités comme des objets jetables. De telles pratiques diminuent évidemment et brutalement le sentiment de son importance en tant que personne, d'être nécessaire aux autres. On pourrait dire que le capitalisme a toujours été ainsi. Mais pas de la même manière. L'indifférence de l'ancien capitalisme de classe était nettement matérielle ; l'indifférence qui rayonne du capitalisme flexible touche plus l'individualité parce que le système lui-même est moins nettement gravé, moins lisible dans la forme. 

Auteur: Sennett Richard

Info: The Corrosion of Character: The Personal Consequences of Work in the New Capitalism

[ désocialisation ]

 

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apprentis sorciers

Dans les années 1920, DuPont (chimie), associé à General Motors (automobiles), associé à Exxon (pétrole) devient leader mondial pour la production et la vente de plomb tétraéthyle, un additif pour l’essence. Ce produit extrêmement toxique est aujourd’hui frappé d’interdiction à peu près partout dans le monde, mais durant des décennies il s’est répandu dans l’atmosphère, il a arrosé et contaminé la planète entière, on en trouve encore des traces sur toute la surface du globe, et dans les océans, dans l’écorce des arbres et jusque dans les glaces polaires. L’une de ses qualités est d’être quasiment indestructible. Il existait un produit de substitution, l’éthanol, qui était inoffensif et aurait pu jouer le même rôle que le plomb tétraéthyle, mais l’éthanol n’était pas brevetable, trop facile à fabriquer il n’aurait pas pu assurer la situation de monopole aux trois sociétés associées et aurait considérablement réduit leurs marges bénéficiaires. La santé pour tous ou les profits pour eux : il fallait choisir. On ne peut qu’admirer cette remarquable stratégie commerciale.

Auteur: Malte Marcus

Info: Qui se souviendra de Phily-Jo ?

[ capitalisme ]

 

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corporate attitude

En fait, le thème du "masque" est revenu plusieurs fois dans mes lectures de fond. Richard Sennett, par exemple, dans "The Corrosion of Character : The Personal Consequences of Work in the New Capitalism", ou Robert Jackall, dans "Moral Mazes" : The World of Corporate managers", font référence à plusieurs reprises aux "masques" que les employés d'entreprise doivent porter, comme les acteurs d'un drame de la Grèce antique. Selon Jackall, les dirigeants d'entreprise soulignent la nécessité d'exercer un contrôle de fer et de masquer toute émotion et intention derrière des visages publics fades, souriants et agréables.

Kimberly semble avoir perfectionné la fausseté requise et même si je ne l'aime pas, mon objectif est d'être accueilli dans la même culture d'entreprise qu'elle semble maîtriser, ce qui signifie que je dois "faire face" à ma répulsion et la surmonter. Mais en attendant d'atteindre ce point transcendant, je demeure comme coincée dans l'espace émotionnel qui ressemble à celui de mes quinze ans : Je te déteste ; s'il te plaît, aime-moi. 

Auteur: Ehrenreich Barbara

Info: Bait and Switch: The (Futile) Pursuit of the American Dream

[ comédie ] [ self-contrôle ] [ culture d'entreprise ] [ simulation ] [ capitalisme américain ]

 

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Gaule

En France, l’interpénétration entre finance et pouvoir s’exprime d’une manière un peu différente [des Etats-Unis]. Compte tenu de leur médiocrité générale, les politiciens français n’intéressent pas l’oligarchie économique et financière qui ne montre guère d’envie de les accueillir en son sein. Les politiciens français sont en effet les archétypes représentants de l’effet Dunning-Kruger aux termes duquel, selon ces deux chercheurs de la Cornell University, "dans une population donnée, les sujets les plus compétents tendent à sous-estimer leurs capacités, tandis que les sujets les moins compétents, pour ce qui les concerne, tendent à surestimer grossièrement les leurs".
[...]
Une banque s’est fait la spécialité de fournir des "conseillers" au siège du pouvoir suprême, la présidence de la République. […] Il s’agit de la banque Rothschild, qui dépêcha en qualité de conseillers François Pérol auprès de Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron aux côtés du président François Hollande. Celui-ci fut tellement séduit qu’il en fit son ministre de l’Economie avant d’être trahi par celui-ci lorsqu’il se déclara candidat à la présidence de la République.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: Dans "L'éternelle truanderie du capitalisme", pages 22-23

[ vacherie ] [ influence ] [ corruption ] [ coulisse du pouvoir ] [ pompeux incompétents ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

néolibéralisme

Lorsqu'elle quitte le pouvoir, le monde a changé. Le mur de Berlin est tombé. L'Empire soviétique s'est effondré. Le bloc capitaliste triomphe de la guerre froide. C'est un véritable rouleau compresseur. Il exulte. S'étend. Démultiplie ses gains. S'est affranchi du dernier frein: l'Etat et sa régulation.

Et puis Microsoft a commercialisé sa première souris.

Le charbon est fini.

Des métiers disparaissent. Des vieux quartiers aussi.

C'est l'apparition du management.

D'un nouveau langage. Les mots fondent au profit d'obscurs sigles.

Les chiffres triomphent. Courbes d'audience à la télé. Élevage intensif dans les campagnes. Rendement imposé à l'hopital.

La Bourse n'est plus la criée des hommes. Mais le produit de froides transactions électroniques.

Les punks se sont tus. Les Stranglers font des tubes dans des studios en pleine révolution digitale. L'Histoire a connu une accélération technologique. Thatcher n'a rien inventé. Elle a été le bras armé d'un changement d'époque. Le thatchérisme n'existe pas, assure son ancien ministre Kenneth Clarke. 

Auteur: Perrignon Judith

Info: Le jour où le monde a tourné, pp 16-17, Grasset.

[ vingtième siècle ] [ capitalisme nomade ] [ pouvoir financier ] [ public-privé ] [ bascule numérique ]

 

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création du besoin

L’individu dit moderne ne produit pas ce qu’il mange et porte, il le consomme. Au fil des décennies, la distance entre la production et l’individu s’est creusée qualitativement – produits de plus en plus sophistiqués que je ne peux pas fabriquer – et quantitativement – lieux de production hors de vue. Le développement de la société dite de consommation est à proportion de cette distance, qui en s’accroissant multiplie les biens dont l’acquisition requiert de l’argent, multiplies les gestes d’achat.

Dans ce processus personne n’a voulu la consommation. Les marchands n’ont pas voulu la consommation mais le profit. Les marchands sujets au “profitisme” ont travaillé à l’extension du domaine marchand et donc de la consommation. Le supposé consommateur n’a pas voulu les supermarchés. Je n’ai pas souvenir, en 1987, d’avoir croisé beaucoup d’humains suppliant qu’on invente la montre connectée avant que le manque ne les tue. Nous n’avons rien demandé. De ce récit s’infère la tâche de combattre, non le consumérisme, mais le profitisme, ou le “marchandisme”, dont la modalité moderne s’appelle le capitalisme.

Auteur: Bégaudeau François

Info: "Pourquoi je ne consomme pas", Socialter n°48, octobre-novembre 2021

[ délégation des compétences ] [ gavage ]

 

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anti-complotisme

Encore une fois, Klaus Schwab plaide pour la perpétuation de l’essentiel des dynamiques qui constituent la civilisation industrielle, le capitalisme technologique, et agrémentent ces espérances de nobles (et vains) souhaits en matière d’écologie, d’équité sociale, de bien-être. Rien de très original. Aucun épouvantable complot ici, simplement les absurdités habituelles que la plupart des possédants promeuvent — et pas seulement les possédants, en lisant Schwab, par moment, on croit lire du Mélenchon (par exemple). Une civilisation techno-industrielle durable, juste, équitable et inclusive, c'est ce que nous promettent à peu près tous les partis politiques, ce qu'espèrent la plupart des mouvements sociaux.

Le problème, fondamentalement, ce n’est pas Schwab en particulier, ou tel ou tel individu spécifique, tel ou tel mauvais gouvernant, mais l’existence du capitalisme, de l’État, de la technologie, en bref, la civilisation dans sa totalité. Le complotisme devient une nuisance lorsqu’il passe à côté du caractère systémique des problèmes, lorsqu’il fantasme des complots inexistants, qu’il sert alors de diversion, égarant les individus dans la contestation de personnes spécifiques plutôt que de systèmes de domination.

Auteur: Casaux Nicolas

Info: Publication facebook du 20.08.2021

[ particularisme ] [ focalisation arbitraire ] [ bouc-émissaire ] [ indiscuté libéralisme ] [ capitalisme sur son erre ]

 
Mis dans la chaine

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marxisme

L’erreur fondamentale de Marx a été de conclure, sur la base de ces avancées, à la possibilité d’un nouvel ordre social supérieur (le Communisme), d’un ordre qui non seulement maintiendrait, mais aussi réaliserait la spirale productiviste perpétuellement en excès, laquelle, dans le capitalisme, en raison de sa contradiction ou de son obstacle constitutif, est continuellement déjouée par les crises économiques socialement destructrices. [...] Marx n’a pas compris que l’obstacle ou l’antagonisme intrinsèque – la "condition d’impossibilité " du plein déploiement des forces productives – était simultanément sa "condition de possibilité". Si l’obstacle, c’est-à-dire la contradiction constitution du capitalisme, est surmonté, la pulsion productiviste débridée n’en est pas pour autant débarrassée de son dysfonctionnement, puisque c’est cette productivité elle-même, qui semblait être générée et simultanément déjouée par le capitalisme, qui précisément disparaît : en supprimant l’obstacle, c’est le potentiel même qui se dissipe... [...] le communisme marxiste, cette idée d’une société fondée sur une pure productivité extérieure à la structure du Capital, était un fantasme constitutif du capitalisme lui-même : sa transgression essentielle sous sa forme la plus pure.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 30-31

[ critique ] [ plus-value ] [ plus-de-jouir ]

 
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consumérisme

- Ce qui a permis le succès inouï du capitalisme va se retourner contre lui
- Qu'est ce qui provoque ce changement de paradigme ?
- C'est le coût marginal zéro. Le coût marginal, c'est le coût de production d'un objet ou d'un service additionnel une fois les coûts fixes absorbés. Or, j'ai découvert l'existence d'un paradoxe profondément enfoui au coeur du capitalisme, et qui n'avait pas encore été mis au jour : ce qui a permis le succès inouï du système va finalement se retourner contre lui.
Chaque entrepreneur, comme nous le savons, est en chasse de nouvelles technologies pour améliorer la productivité de son entreprise, réduire les coûts marginaux, mettre sur le marché des produits moins chers, attirer plus de consommateurs, gagner des parts de marché, et satisfaire les investisseurs.
Mais nous n'avions jamais anticipé la possibilité d'une révolution technologique tellement extrême qu'elle pourrait réduire ce coût marginal, pour un ensemble important de biens et de services, à presque zéro, rendant ces biens et services virtuellement gratuits et abondants. Et sapant au passage les bases mêmes du capitalisme.

Auteur: Rifkin Jeremy

Info:

[ marchandisation ] [ évolution ]

 

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