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analgésique

Mes Mains se sont posées inertes

Comme des oiseaux aux ailes ouvertes

Sur l'oreiller de ma douleur

L'aube limpide est annoncée

Rien n'est encore dit sur les fleurs

On attend que la graminée

Ouvre les lèvres de son cœur



La perfusion coule en douceur

Dans mes veines catapultées

Rien n'est encore dit sur le jour

Je suis livrée et délivrée

Par la morsure des acides

Qui m'auront déflagré le ventre

Toute la nuit de mes tortures



Silence il n'y a rien à dire

Toute la nuit de mes brûlures

La morphine est mon seul recours

Mon seul baiser mon seul amour

L'axe qui me tient en mon centre



Mes ailes ma splendeur mon guide

Mes floraisons mes chevauchées

La Galaxie de mon Vide

Éblouissante et satinée



Glisse-toi petite Morphine

Comme une blanche et douce hermine

Dans le sel des veines brûlées

Par la soif et le désespoir

De mes boyaux troués de noir



Rends-moi ma vie déchiquetée

Viens lécher ma chair affamée

Ta morsure soit mon espoir

L'apothéose du Printemps

La fleur de toutes mes années



Et mon dernier couronnement.


Auteur: Grisélidis Réal

Info: Chair vive, Morphine. CESCO, Genève, le 8 mai 2005, dédié aux infirmières et infirmiers du Cesco. GR est décédée le 30 mai

[ poème ] [ dernières paroles ] [ soins palliatifs ] [ antalgique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

sens

Il était silencieux, puis l’implora : "Écoute, Sally.

Donne-moi un autre médoc.

Il y a des rats bouillonnant dans mon ventre qui rampent et

mordent." Elle essuya son front détrempé

Avec un morceau de tissu, puis s’assit sur le lit

En tenant sa vieille main mouchetée ; la secoua, la pressant

Contre sa joue.

          De tout ceci, Seigneur –

Un vieil homme cancéreux, une épouse

Jalouse répétant toute la nuit

La litanie de ses erreurs passées,

Et une jeune adultère torride

Entre ses deux hommes – de tous ces éléments

Ordinaires de la vie commune, ces deux ou trois personnes

Qui non sans raison s’interrogent,

Une découverte peut-elle sourdre, ou un faucon s’envoler ?

Car tu n’es pas humain, tu ne tiens pas compte des personnes,

Ni sujet au dégoût ni adepte du péché,

Et tous tes chemins sont beaux.

Même tes choses qui dépérissent, la vase des mers et la charogne

Resplendissent dans l’obscurité ; même cette époque dépravée

Qui fait le mal dans ses rêves,

Ivre de tromperies et de cruautés,

Phosphorescente de guerres,

S’embrase comme une torche.

Elle a son propre honneur abandonné, et ses piliers de musique

Offerts aux pures étoiles.


Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, pages 27-28

[ mystère ] [ beauté ] [ horreur surpassée ] [ lila ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

opprimés

S'il est sans doute difficile d'utiliser un seul et même mot pour décrire les conditions qui rendent les vies invivables, le terme de "précarité" semble permettre de distinguer les différents modes "d'invivabilité" : par exemple, celle qui frappe les personnes qui se retrouvent en prison sans procès, celle des personnes qui vivent dans des zones de guerre ou dans des zones occupées, des personnes qui se retrouvent exposées à la violence et à la destruction sans sécurité ni solution, des personnes qui sont obligées d'émigrer et de vivre dans des zones frontalières, dans l'attente qu'on ouvre les frontières, que la nourriture arrive et que leur statut de clandestins prenne fin ; des personnes dont la condition est celle d'une force de travail négligeable et consommable, pour qui la perspective d'une assistance stable recule toujours, qui vivent au jour le jour dans un horizon temporel effondré, qui ressentent dans leur ventre et dans leurs os la souffrance de voir leur futur compromis, et qui essaient d'éprouver quelque chose, mais qui redoutent davantage encore ce qu'elles pourraient éprouver. Comment peut-on se demander quelle est la meilleure vie à mener quand on sent qu'on n'a aucun pouvoir pour diriger sa vie, quand on n'est pas sûr d'être en vie, quand on se bat pour éprouver la sensation qu'on est en vie et, qu'en même temps on a peur de cette sensation et qu'on a peur aussi de vivre de cette manière ?

Auteur: Butler Judith

Info: Qu'est-ce qu'une vie bonne ? Manuels Payot. p. 72-73. 2014.

[ boat people ] [ réfugiés ] [ parias ] [ empathie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

inversion

- Vous n'aviez pas prévenu que vous désiriez voir le film, dit Starr. Je ne pense pas que le projectionniste l'ait déjà rembobiné.
- Qu'il le passe à l'envers. Peu importe.
... la porte de l'ascenseur s'ouvre et se ferme sur la tête du tueur japonais abattu. L'homme revient à la vie, se relève le long du mur. Le trou dans la paume de sa main se referme, il retire la balle de son dos. Il court en marche arrière, traverse un groupe d'écoliers ; une petite fille se redresse, ondoyant au-dessus du sol, la trainée rouge sur sa robe rentre, comme aspirée, dans son ventre. Le japonais atteint le hall principal baigné d'une lumière floue, esquive des morceaux de verre brisé qui se rassemblent d'un coup en forme de porte vitrée. Le deuxième tueur se remet sur pied, saisit une arme automatique au vol ; tous les deux courent en arrière et sortent du champ ; un panoramique accéléré découvre un jeune Israélien étendu à terre ; le flot de sang remonte à sa hanche. Il se redresse d'un bond, court à reculons, attrapant son sac de montagne au passage. La caméra pivote, se fixe sur le second Israélien juste à temps pour voir sa joue se recoller. Il se redresse et le sang reflue dans sa poitrine, la déchirure dans la chemise se répare d'elle même. Les deux jeunes gens marchent à reculons. L'un se tourne et sourit...

Auteur: Trevanian

Info: Shibumi

[ film ]

 

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signe divin

- Je me suis trompé ! cria encore Lévi d’une voix presque complètement éteinte. Tu es le Dieu du mal ! Ou bien tes yeux ont été aveuglés par la fumée des encensoirs du Temple, ou bien tes oreilles ont cessé d’entendre quoi que ce soit, sauf les trompettes de tes prêtres ! Tu n’es pas le Dieu tout-puissant ! Tu es un dieu vil et vulgaire ! Je te maudis, dieu des brigands, leur protecteur et leur âme !
A ce moment, un souffle passa sur le visage de l’ancien percepteur, et quelque chose bruissa sous ses pieds. Puis un souffle, de nouveau, effleura sa figure. Lévi ouvrit alors les yeux : était-ce sous l’influence de ses malédictions, ou pour quelque autre cause inconnue, mais tout, alentour, avait soudainement changé. Le soleil avait disparu, mais sans avoir atteint la mer dans laquelle il s’enfonçait chaque soir. Il avait été avalé par un nuage qui montait de l’occident, un nuage redoutable qui portait en lui l’inéluctable menace d’une tempête. Une frange blanche écumait à son pourtour, et les épaisses volutes noires qui formaient son ventre jetaient des reflets jaunes. Un grondement continu sortait du nuage, et de temps à autre, des traits de feu jaillissaient de ses flancs. Le long de la route de Jaffa, le long de la maigre vallée de la Géhenne, au-dessus des tentes des pèlerins, volaient des tourbillons de poussière, chassés par le vent soudain levé.

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Lors de la crucifixion du Christ, dans "Le Maître et Marguerite", trad. Claude Ligny, Editions Laffont, Paris, 1968, page 260

[ atmosphère inquiétante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

Les coups je les ai reçus et le secret je l’ai gardé jusqu’au bout. J’ai trente-huit ans et je n’ai pas d’enfant. Je n’ai pas de photo à montrer, ni prénom ni âge à annoncer, pas d’anecdote ou de bon mot à raconter.

J'abrite en moi-même, et à l’insu de tous, l’enfant que je n’aurai pas. Mon ventre abîmé est peuplé de visages à la peau diaphane, de dents minuscules et blanches, de cheveux de soie. Et lorsqu’on me pose la question – c’est-à-dire chaque fois que je rencontre une nouvelle personne (en particulier des femmes), chaque fois qu’après m’avoir demandé quel est mon métier (ou juste avant), on me demande si j’ai des enfants –, chaque fois donc que je dois me résigner à tracer sur le sol cette ligne à la craie blanche qui sépare le monde en deux (celles qui en ont, celles qui n’en ont pas), j’ai envie de dire : non je n’en ai pas, mais regarde dans mon ventre tous les enfants que je n’ai pas eus, regarde comme ils dansent au rythme de mes pas, ils ne demandent rien d’autre qu’à être bercés, regarde cet amour que j’ai retenu converti en lingots, regarde l’énergie que je n’ai pas dépensée et qu’il me reste à distribuer, regarde la curiosité naïve et sauvage qui est la mienne, et l’appétit de tout, regarde l’enfant que je suis restée moi-même faute d’être devenue mère, ou grâce à cela.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: Les loyautés

[ nullipare ] [ regrets ]

 

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songe

Mon père rêva que la Mort lui était apparue, telle qu'on la dépeint d'habitude, et qu'elle l'avait touché de son trait. Eh bien, il s'en retourna alors chez lui, et quand il arriva toute sa famille, sauf moi, était debout. Il raconta son rêve à ma mère. Mais il était en bonne santé et de bonne humeur et il y avait un bol de punch et mon père fit un compte rendu détaillé et long de son voyage : qu'il avait placé Frank sous les ordres d'un capitaine qui avait de la religion, etc. A la fin, il alla se coucher, se sentant très bien et en grande forme. Peu après qu'il se fut couché, il se plaignit d'une douleur au ventre, ce qui lui arrivait, à cause des gaz et ma mère lui donna un peu d'eau à la menthe. Après une pause, il dit : "Je me sens beaucoup mieux maintenant, chère!" et il se recoucha. Moins d'une minute plus tard, ma mère entendit un bruit dans sa gorge et elle lui parla, mais il ne répondit pas et elle lui parla en vain. Son cri me réveilla et je dis "Papa est mort" - j'ignorais tout du retour de mon père, mais je savais qu'il était attendu. Comme j'en suis venu à penser à sa mort, je ne sais, mais c'est ainsi. Il était mort. Certains disent que c'était la goutte dans le coeur - probablement, c'était une crise d'apoplexie.

Auteur: Coleridge Samuel Taylor

Info: lettre du 16 oct 1797

[ prémonition ] [ littérature ]

 

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nouveau monde

Je n’eus pas plutôt mis le pied dans cette nouvelle terre, que je me sentis tout affamé ; si bien qu’après avoir attaché mes Gansas [oies], et ma machine au premier arbre que je rencontrais, je ne pensais plus qu’à satisfaire mon ventre. Pour cet effet, je fouillais tout aussitôt dans mes pochettes, pour en tirer les provisions dont j’ai parlé ci-devant. Mais au lieu des perdrix et des chapons que je pensais y avoir mis, je n’y trouvais qu’un mélange confus de feuilles sèches, parmi de la mousse, du poil de chèvre, des crottes de brebis et de semblables ordures. Il m’en arriva de même de mon vin de Canarie, qui se tourna en une puante et vilaine liqueur, telle à peu près du pissat de cheval, ou quelque autre bête ; d’où vous pouvez bien juger, que toutes ces choses n’étaient qu’illusions de malins esprits, et de quelle force j’en aurais été servi, si je m’y fusse fié. Mais tandis que je m’amusais à considérer de si étranges métamorphoses, j’ouïs un grand bruit que faisaient mes oiseaux ; qui battaient des ailes derrière moi, et me tournant tout en même temps, je vis comme ils se jetaient à corps perdu sur un certain arbrisseau, qui s’était fortuitement embarrassé dans l’étendue de leurs cordages, je pris garde qu’ils en mangeaient les feuilles avec une grande avidité, et m’en étonnais d’autant plus, que je ne les avais jamais vu jusqu’alors, se repaître d’aucune forme de mangeaille...

Auteur: Godwin Francis

Info: L'homme dans la Lune

[ exploration ] [ voyage spatial ] [ science-fiction ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

obsession

Soit préjugé de l'éducation, soit prévention invétérée de l'habitude -
Soit entêtement politique, soit fanatisme religieux -
Soit instinct, soit expérience de ce que valent les choses du monde, — Popocambou, depuis qu'il étoit parvenu au pouvoir, n'avoit rien vu qui lui parût préférable à cette pantoufle.
Il y pensoit le jour. Il y pensoit la nuit. Il y pensoit le soir. Il y pensoit le matin.
Il se tournoit sur le côté gauche. Il se tournoit sur le côté droit. Il se couchoit sur le ventre. Il se couchoit sur le dos. Il ne rêvoit que de cette pantoufle.
Il est vrai que cette pantoufle n'étoit point à dédaigner. On auroit fait bien du chemin sans rencontrer une pareille pantoufle.
C'étoit une pantoufle fourrée,
C'étoit une pantoufle ouatée,
C'étoit une pantoufle satinée,
C'étoit une pantoufle raffinée, C'étoit une pantoufle perfectionnée, C'étoit une pantoufle d'hiver, c'étoit une pantoufle d'été;
C'étoit une pantoufle élégante, une pantoufle svelte, une pantoufle de bonne mine, une pantoufle distinguée;
C'étoit une pantoufle bien conditionnée, une pantoufle qui n'étoit ni trop large ni trop étroite, une pantoufle solide, une pantoufle élastique, une pantoufle moelleuse, une pantoufle confortable, une pantoufle essentielle ;
C'étoit une pantoufle qui ne faisoit pas le plus petit pli;
C'étoit une pantoufle naïve, une pantoufle naturelle, une pantoufle sans manières et sans prétentions, une pantoufle qui ne se donnoit ni les airs éventés du brodequin, ni les airs avantageux du cothurne, et que vous auriez reconnue de cinquante pas pour une honnête pantoufle.

Auteur: Nodier Charles

Info: In "Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux", éd. Plasma, p. 99-101

[ louange ] [ énumération ] [ fétichisme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

être

La matière est juste un espace d'apprentissage.

Nous sommes avant tout des êtres célestes venus faire une expérience terrestre. [...]

Je propose un parallèle avec la thermodynamique. On parle de trois états dans cette discipline : l'état gazeux, l'état liquide et l'état solide.

Ce parallèle repose sur l'idée que l'âme, ou l'être dans son essence, se trouve à l'état gazeux. C'est un gaz, donc évanescent, et on ne le voit pas. Pourtant il est là. Mais invisible.

Lorsque l'être va descendre dans le ventre de la maman, le gaz passe tout doucement à l'état liquide. Dans le ventre de la mère, le milieu est liquide jusque dans la structure de l'être : même les os ressemblent plus à de la gelée qu'à autre chose. Cet état liquide va progressivement se solidifier dans le fœtus, puis continuer après la naissance et ce jusqu'à l'âge de vingt et un ans. En effet, ce n'est qu'à vingt et un ans que l'on achève la solidification des tout petits os des mains et des pieds.

Nous voilà à l'âge adulte et finalement à l'état solide. État que nous conservons plusieurs décennies suivant notre santé. Puis autour de soixante, soixante-dix ans, selon les personnes, avec le début de la vieillesse, on repart vers un état liquide. On a des problèmes de circulation, on fait de la rétention d'eau, progressivement le corps se liquéfie pour revenir à l'état gazeux, à la mort physique. 


Auteur: Miège Loan

Info: In : Le test : Une expérience inouïe, la preuve de l'après-vie ? de Stéphane Allix, p 228

[ incarnation initiatique ] [ gnose ]

 

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