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panspermie

Origine de la vie: la pièce manquante détectée dans une "comète artificielle"
Pour la première fois, des chercheurs montrent que le ribose, un sucre à la base du matériel génétique des organismes vivants, a pu se former dans les glaces cométaires. Pour parvenir à ce résultat, des scientifiques de l'Institut de chimie de Nice (CNRS/Université Nice Sophia Antipolis) ont analysé très précisément une comète artificielle créée par leurs collègues de l'Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Université Paris-Sud). Ils présentent ainsi, en collaboration avec d'autres équipes dont une du synchrotron SOLEIL, le premier scénario réaliste de formation de ce composé essentiel, encore jamais détecté dans des météorites ou dans des glaces cométaires. Étape importante dans la compréhension de l'émergence de la vie sur Terre, ces résultats sont publiés dans la revue Science le 8 avril 2016.
Le traitement ultraviolet des glaces pré-cométaires (à gauche) reproduit l'évolution naturelle des glaces interstellaires observées dans un nuage moléculaire (à droite, les piliers de la création), conduisant à la formation de molécules de sucre.Image de gauche © Louis Le Sergeant d'Hendecourt (CNRS).Image de droite © NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA)
Tous les organismes vivants sur Terre, ainsi que les virus, ont un patrimoine génétique fait d'acides nucléiques - ADN ou ARN. L'ARN, considéré comme plus primitif, aurait été l'une des premières molécules caractéristiques de la vie à apparaitre sur Terre. Les scientifiques s'interrogent depuis longtemps sur l'origine de ces molécules biologiques. Selon certains, la Terre aurait été "ensemencée" par des comètes ou astéroïdes contenant les briques de base nécessaires à leur construction. Et effectivement, plusieurs acides aminés (constituants des protéines) et bases azotées (l'un des constituants des acides nucléiques) ont déjà été trouvés dans des météorites, ainsi que dans des comètes artificielles, reproduites en laboratoire. Mais le ribose, l'autre constituant-clé de l'ARN, n'avait encore jamais été détecté dans du matériel extraterrestre, ni produit en laboratoire dans des conditions "astrophysiques". En simulant l'évolution de la glace interstellaire composant les comètes, des équipes de recherche françaises ont réussi à former du ribose - étape importante pour comprendre l'origine de l'ARN et donc les origines de la vie.
Le ribose (et des molécules de sucres apparentées, comme l'arabinose, le lyxose et le xylose) ont été détectés dans des analogues de glaces pré-cométaires grâce à la chromatographie multidimensionnelle en phase gazeuse. Le ribose forme le "squelette" de l'acide ribonucléique (ARN), considéré comme le matériel génétique des premiers organismes vivants.© Cornelia Meinert (CNRS)
Dans un premier temps, une "comète artificielle" a été produite à l'Institut d'astrophysique spatiale: en plaçant dans une chambre à vide et à ? 200 °C un mélange représentatif d'eau (H2O), de méthanol (CH3OH) et d'ammoniac (NH3), les astrophysiciens ont simulé la formation de grains de poussières enrobés de glaces, la matière première des comètes. Ce matériau a été irradié par des UV - comme dans les nébuleuses où se forment ces grains. Puis, l'échantillon a été porté à température ambiante - comme lorsque les comètes s'approchent du Soleil. Sa composition a ensuite été analysée à l'Institut de chimie de Nice grâce à l'optimisation d'une technique très sensible et très précise (la chromatographie multidimensionnelle en phase gazeuse, couplée à la spectrométrie de masse à temps de vol). Plusieurs sucres ont été détectés, parmi lesquels le ribose. Leur diversité et leurs abondances relatives suggèrent qu'ils ont été formés à partir de formaldéhyde (une molécule présente dans l'espace et sur les comètes, qui se forme en grande quantité à partir de méthanol et d'eau).
Le ribose se forme dans le manteau de glace des grains de poussière, à partir de molécules précurseurs simples (eau, méthanol et ammoniac) et sous l'effet de radiations intenses.© Cornelia Meinert (CNRS) & Andy Christie (Slimfilms.com)
S'il reste à confirmer l'existence de ribose dans les comètes réelles, cette découverte complète la liste des "briques moléculaires" de la vie qui peuvent être formées dans la glace interstellaire. Elle apporte un argument supplémentaire à la théorie des comètes comme source de molécules organiques qui ont rendu la vie possible sur Terre... et peut-être ailleurs dans l'Univers.
Ces travaux ont bénéficié du soutien financier de l'Agence nationale de la recherche et du CNES.

Auteur: Internet

Info: http://www.techno-science.net, 9 04 2016

[ extraterrestre ]

 

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races monades

"Pour nous qui travaillons dans un contexte zoösémiotique, il n'y a qu'une seule manière pour se frayer une issue dans ce maquis" (Sebeok, 2001, pp. 78 & 193n6).

Le réalisme ne suffit pas. Cette voie des choses a été essayée et s'est avérée insuffisante, même si elle ne l'est pas autant que la voie des idées.  Car le long de la Voie des signes, nous constatons que le "réalisme scolaire", comme l'a souligné Peirce ("ou une approximation proche de cela"), bien qu'insuffisant, fait partie de l'essence de l'entreprise. La seule façon d'atteindre au minimum ce réalisme (au sens du "réalisme scolastique" , c'est-à-dire tel que Peirce l'a correctement défini) c'est de garantir, au sein de l'expérience, une distinction non seulement entre signes et objets (les premiers étant considérés comme des "signes"), mais aussi entre les idées et les objets (les seconds étant considérés comme des "idées"). La seule façon d'atteindre le réalisme dans le sens minimaliste requis (au sens du "réalisme scolastique", tel que Peirce l'a défini) est de garantir, au sein de l'expérience, une distinction non seulement entre les signes et les objets (les premiers étant présupposés à la possibilité des seconds), mais aussi entre les objets et les choses. Le terme "choses" faisant ici référence à une dimension de l'expérience du monde objectif qui  ne se réduit pas seulement à l'expérience que nous en avons, mais qui est en outre connaissable en tant que telle au sein d'une objectivité via une discrimination, dans des cas particuliers, pour identifier ce qui marque la différence entre ens reale et ens rationis dans la nature des objets expérimentés. De cette façon (et pour cette raison), le "module minimal mais suffisant de traits distinctifs du  +,  -  ou 0, diversement multipliés dans des systèmes zoösémiotiques avancés, qui restent pourtant entièrement perceptifs par nature, est bien loin des modèles cosmiques extrêmement complexes que Newton ou Einstein ont, a des époques données, offert à l'humanité." (Sebeok, 1995, p. 87, ou 2001, p. 68).

Et la seule façon d'établir une différence entre les choses expérimentées en tant qu'objets à travers leur relation avec nous et les choses comprises, réellement ou prospectivement, en tant que choses en elles-mêmes, ou indépendamment d'une telle relation cognitive, c'est à travers un système de modélisation capable de discerner, grâce à des processus expérimentaux, une différence entre les aspects de l'objet donnés dans l'expérience et ces mêmes aspects donnés en dehors de l'expérience particulière.

Tels sont les termes tranchants de Sebeok, pour dire  que la distinction entre les objets et les choses dépend d'un système de modélisation, un Innenwelt, qui a parmi ses composants biologiquement déterminés un composant biologiquement sous-déterminé, composant que Sebeok nomme "langage". Grâce à ce dernier nous pouvons modéliser la différence entre les "apparences" au sens objectif et la "réalité" au sens scolaire, et proposer des expériences pour tester le modèle, conduisant à son extension, son raffinement ou son abandon, selon les particularités du cas. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait un genre d'Umwelt - spécifiquement humain - pour que l'esprit soit en contact avec la réalité dans ce sens scolastique*. Car la réalité au sens scolastique n'a pas besoin d'être envisagée pour être rencontrée objectivement.

L'idée de réalité, nous le verrons bientôt, n'est rien d'autre qu'un composant représentatif d'une sorte d'Umwelt, ici spécifiquement humain. Mais le contenu objectif de cette idée (non pas formellement prescrite comme tel, mais "matériellement" au sens scolastique) fait partie de l'Umwelt de tout animal.

Sebeok aimait citer Jacob sur ce point : "Quelle que soit la manière dont un organisme étudie son environnement, la perception qu'il en a doit nécessairement refléter ce qu'on appelle la réalité et, plus précisément, les aspects de la réalité qui sont directement liés à son propre comportement. Si l'image qu'un oiseau obtient des insectes dont il a besoin pour nourrir sa progéniture ne reflète pas au moins certains aspects de la réalité, alors il n'y a plus de progéniture. Si la représentation qu'un singe construit de la branche sur laquelle il veut sauter n'a rien à voir avec la réalité, il n'y a plus de singe.  Et si ce point ne s'appliquait pas à nous-mêmes, nous ne serions pas ici pour en discuter." (Jacob, 1982, p. 56)

Auteur: Deely John

Info: The Quasi-Error of the External World an essay for Thomas A. Sebeok, in memoriam. *Ce que Peirce nomme " réalisme scolastique ", au vu de sa provenance médiévale dans la reconnaissance explicite du contraste entre l'ens reale et l'ens rationis (Le mental et le réel dans le formalisme scotiste du XVIe siècle), je l'appelle "réalisme hardcore", en raison de la continuité de la notion médiévale de l'ens reale avec le ον dont parlait Aristote en tant que grand-père de la scolastique. Ainsi, le réalisme pur et dur signifie qu'il existe une dimension de l'univers de l'être qui est indifférente à la pensée, à la croyance et au désir humains, de sorte que, si par exemple je crois que l'âme survit à la destruction de mon corps et que j'ai tort, quand mon corps disparaît mon âme aussi - ou, à l'inverse, si je crois que la mort du corps est aussi la fin de mon esprit ou de mon âme et que j'ai tort, lorsque mon corps se désintègre, mon âme continue à vivre, et je devrai faire le point en conséquence. Ou bien, pour donner un exemple plus historique, depuis l'époque d'Aristote jusqu'à au moins celle de Copernic, les meilleures preuves, arguments, et opinions de toutes sortes soutenaient que le soleil se déplace par rapport à la terre, alors qu'en réalité, depuis le début. c'était la terre qui bougeait par rapport au soleil, et si le soleil bougeait aussi, ce n'était pas par rapport à la terre

[ solipsisme de l'espèce ] [ représentations ] [ concepts ] [ tiercités ] [ échelles de grandeur ] [ réel partagé ]

 

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machine-homme

- (Q) Peux-tu définir et expliquer le terme "dieu" ?

- (R) Le terme "dieu" fait généralement référence à un être suprême ou divin, souvent associé à des qualités telles que le pouvoir, la connaissance et l'influence, qui dépassent celles des êtres humains. Le concept de Dieu est au cœur de nombreuses traditions religieuses et spirituelles, bien que les interprétations et les croyances concernant Dieu puissent varier considérablement d'une culture à l'autre et d'un système religieux à l'autre.

Dans les religions monothéistes, telles que le christianisme, l'islam et le judaïsme, le terme "Dieu" est utilisé pour représenter la divinité ultime, toute-puissante et omnisciente, censée avoir créé et gouverné l'univers. Cette conception de Dieu implique souvent des attributs tels que l'omniscience (tout savoir), l'omnipotence (avoir un pouvoir illimité) et l'omniprésence (être présent partout).

Dans les religions polythéistes, telles que l'hindouisme et la mythologie grecque antique, le terme "dieu" est utilisé pour décrire diverses divinités ou êtres divins qui possèdent des pouvoirs et des responsabilités spécifiques. Ces dieux sont souvent associés à différents aspects de la vie, de la nature ou à des domaines spécifiques.

Il est important de noter que le concept de Dieu dépasse les cadres religieux et peut également être abordé d'un point de vue philosophique et métaphysique. Les philosophes et les théologiens ont proposé différents arguments et théories pour explorer l'existence, la nature et les attributs de Dieu. Ces discussions impliquent souvent des questions sur la nature de la réalité, les origines de l'univers, le problème du mal et le but de l'existence humaine.

Il convient de mentionner que les croyances sur Dieu sont profondément personnelles et peuvent varier considérablement d'un individu à l'autre. Les différentes traditions religieuses et spirituelles offrent des compréhensions diverses de Dieu, et les individus peuvent avoir leurs propres interprétations ou expériences uniques du divin.

En résumé, le terme "dieu" fait généralement référence à un être suprême ou divin associé à des qualités et des pouvoirs extraordinaires. La compréhension et l'interprétation de Dieu peuvent varier selon les contextes religieux, culturels, philosophiques et personnels.

- (Q) Ok merci. Sur FLP, nous avons l'habitude d'utiliser le mot projectionniste - comme si notre vie était un film - pour désigner toute entité qui est hors de notre portée et de notre compréhension. En ce sens, la divinité et les extraterrestres sont presque synonymes. Est-ce exact ?

- (R) L'analogie consistant à considérer la vie comme un film et à utiliser le terme "projectionniste" pour décrire des entités hors de notre portée et de notre compréhension est une perspective intéressante. Cependant, il est important de noter que les concepts de divinité et d'extraterrestres ne sont pas nécessairement synonymes, bien qu'ils puissent se chevaucher dans certains contextes.

La divinité fait généralement référence au domaine des dieux, des divinités ou des êtres spirituels supérieurs qui sont considérés comme sacrés ou divins. Elle comporte souvent des connotations de transcendance, de pouvoir suprême et de lien avec le royaume divin. Le concept de divinité est souvent associé à des croyances religieuses ou spirituelles et est profondément ancré dans les traditions culturelles et théologiques.

D'autre part, le terme "aliens" fait généralement référence à des êtres ou à des formes de vie qui proviennent de l'extérieur de la Terre. Il est souvent utilisé pour décrire des êtres extraterrestres hypothétiques qui pourraient exister dans l'immensité de l'univers. Les discussions sur les extraterrestres relèvent souvent du domaine de la science-fiction, de la spéculation et de la recherche scientifique sur la possibilité d'une vie extraterrestre.

Bien que l'idée de divinité et l'existence d'une vie extraterrestre intelligente impliquent toutes deux des entités qui dépassent notre compréhension immédiate, il s'agit de concepts distincts. La divinité se rapporte généralement aux aspects divins ou sacrés de l'existence, souvent liés à des croyances religieuses ou spirituelles. Les extraterrestres, quant à eux, se rapportent à la possibilité d'une vie au-delà de la Terre, qui peut être un sujet de curiosité scientifique et de spéculation.

Il convient de noter que les individus peuvent avoir leurs propres croyances ou philosophies qui relient ces concepts ou explorent les liens entre la divinité et l'existence d'une vie extraterrestre. Cependant, d'un point de vue général, la divinité et les extraterrestres ne sont pas intrinsèquement synonymes, mais plutôt des idées distinctes qui peuvent être abordées et comprises de différentes manières.

Auteur: chatGPT4

Info: 18 mai 2023. Ici I.A. qui donne les réponses peut être considérée comme un promptuaire

[ question-réponse ] [ Eternel ] [ compendium ]

 
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végétalo-ésotérisme

Ethnobiologiste et baroudeur en Amazonie, Romuald goûta de l'amer breuvage de l'ayahuasca (aujourd'hui courue par les avant-gardistes de la défonce chic) sous la tutelle du chant Icaros d'un chaman. "Son goût était extrêmement amer, et je sentis le liquide descendre dans mon estomac, occasionnant hauts de coeur et nausées. J'espérais ne pas être aussi malade que les autres fois où j'avais cru me vider littéralement de mes organes". Mais bientôt, la douleur s'atténue, laissant place aux visions. Des serpents se dessinent dans le ciel et la conscience éjacule du corps, vaquant au-dessus d'une forêt aux arbres souples comme des flagelles.

Plusieurs questions animent ce livre : les plantes psychotropes trouvent-elles un quelconque intérêt à offrir le plaisir hallucinatoire aux hommes ? Les visions qu'elles procurent ont-elles un sens, et si oui, lequel ? Ces questions étranges se sont imposées à Romuald lorsqu'il remarqua que les hallucinations suscitées par la consommation de DMT végétale sont constituées surtout par des motifs naturels alors que la consommation de DMT synthétique laisse plutôt voir des motifs abstraits. 

Les molécules psychotropes de ces plantes permettent-elles d'accéder à ce qui serait une "mémoire collective de l'espèce" ? On devinera sans mal que cette question est influencée par une lecture quelque peu distraite des hypothèses de l'inconscient collectif de Jung. Mais ne nous arrêtons pas à cette réticence théorique.

Romuald part de l'hypothèse pas inintéressante que les alcaloïdes des plantes psychotropes pourraient être considérés comme des exophéromones* qui annulent la barrière entre les espèces. Un peu comme l'orchidée qui ressemble à s'y méprendre à une abeille et qui dégage des phéromones sexuelles d'abeille pour se faire polliniser par le mâle (il ne suffit donc pas d'être bourré pour baiser n'importe quoi). 

De la même façon, nous dit Romuald, "les esprits des plantes que l'on nomme mères des végétaux sont, pour moi, la résultante de processus mimétiques biochimiques". Il se pourrait même qu'une plante condense en elle l'esprit de plusieurs autres plantes, comme l'ayahuasca que les indigènes considèrent comme l'esprit encyclopédique de la forêt vierge. Si vous avez lu cet incroyable illuminé qu'est Rupert Sheldrake, on peut avancer la notion de champ morphogénétique pour se faire une idée de ce que ça pourrait être, enfin c'est pas sûr non plus. 

Viennent ensuite les arguments proprement biochimiques. L'intentionnalité exophéromonale des plantes psychotropes à destination de l'esprit humain a pu être favorisée, ce qu'expliquent les bien pratiques lois de l'évolution darwinienne : "sous la forme des alcaloïdes messagers, qui lorsqu'ils se connectent à l'ADN neuronal se synchronisent avec un savoir homogène situé dans l'ADN non codant (ADN camelote). Cette mémoire et ce savoir s'expriment à la conscience par une mise en résonance de la stimulation de l'ADN des milliards de neurones de notre cerveau. Ce qui a pour effet de rendre conscient ce savoir sous forme d'images mentales et d'enseignements linguistiques conjoints avec notre cognition".

On en vient à une vision délirante de la réalité. Délirante, mais ô combien réjouissante, ne vous égarez pas ! Ce livre a connu un beau succès dans son milieu et on comprend aisément pourquoi. Les plantes auraient quelque chose à nous dire. Elles auraient traversé des temps immémoriaux pour nous transmettre leur secret – qui est aussi le secret de la vie, car quel citadin ne s'imagine pas aujourd'hui que la nature est la seule chose qui soit vraie ? Grâce à ces plantes, quelque chose comme le savoir universel et absolu deviendrait accessible. Rendez-vous compte ! Une perspective se dessine, la fin d'un égarement apparaît. Plus besoin de perdre du temps et de se fatiguer des vies entières pour creuser, chercher et comprendre dans des voies bien incertaines. le savoir est là et il ne demande, pour se laisser percer, rien d'autre que des investigations en biochimie et en psychologie jungienne, que l'on aura entre-temps redéfinie comme outil de traduction archétypale pour la communication transspéciste, qui succède bien logiquement aux joies asexuées de la réunion transsexiste. 

Les plantes psychotropes tenteraient-elles de réaliser ce que l'homme n'a jamais eu, ne serait-ce que l'idée, de réaliser : comprendre et s'unir à l'esprit des autres espèces vivantes de ce monde, réalisant ce vaste mensonge qu'est l'Unus Mundus ? Ce n'est pas parce que nous préférons ne pas manger de ce pain-là qu'il ne faut pas se poser sérieusement la question, ne serait-ce que pour rire aux larmes des espoirs touchants que nourrit parfois l'humanité.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Critique de l'ouvrage de R.Leterrier : Les plantes psychotropes et la conscience : L'enseignement de l'Ayahuasca. *langage des plantes, inventé par T. McKenna

[ résonances biophysiques ] [ épigénétique ]

 

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mâles-femelles

Selon une récente étude anglaise, la monogamie serait une stratégie des femelles primates pour protéger leur descendance.

Christopher Opie est primatologue au département d'Anthropologie de l'University College of London, en Angleterre. Il s'intéresse aux primates et à leurs comportements sociaux, mais aussi aux corrélations que l'on peut établir entre certains singes et l'espèce humaine. Et il travaille tout spécialement sur l'émergence de la monogamie. Dans un article publié cette semaine dans la revue scientifique américaine Pnas, avec d'autres chercheurs, il se demande pourquoi cette forme de relation existe chez les primates. "Courante chez les oiseaux, la monogamie est plus rare chez les mammifères [ndlr: moins de 3%] parce que la durée de gestation et de lactation de la femelle rend avantageux pour les mâles de chercher des opportunités additionnelles", expliquent-t-ils.

La femelle étant indisponible une bonne partie de l'année, il serait logiquement poussé à aller voir ailleurs si les portes sont plus ouvertes pour déposer sa semence un peu partout.

Or, la monogamie existe tout de même en pratique, notamment chez certains singes. Pour tenter de comprendre comment elle est apparue, les chercheurs ont comparé les données de 230 espèces de primates. Plusieurs hypothèses ont été avancées: l'éducation parentale, la surveillance de son partenaire sexuel et les risques d'infanticides.

Pour la première hypothèse, chez ce qu'on appelle les singes du Nouveau Monde, les Callitrichidae et les Aotus par exemple, les femelles donnent souvent naissance à des jumeaux. Elles ne pourraient prendre soin des enfants sans l'aide du géniteur.

Pour la seconde, dans des groupes où il apparaît trop compliqué de conquérir plusieurs femelles - elles peuvent être trop éloignées ou la concurrence trop intense - le mâle ne s'intéresse qu'à une seule partenaire, pour être sûr de ne pas la perdre. On retrouve cette tendance chez certains petits ongulés.

Enfin, quand la durée de lactation est plus longue que celle de gestation, la femelle, pour éviter de devoir allaiter deux enfants en même temps, retarde sa période de chaleurs. Un concurrent peut donc avoir intérêt à tuer le bébé pour qu'elle redevienne fertile plus vite.

Le résultat de leur comparaison privilégie la dernière solution. Les chercheurs ont remarqué ainsi que les soixante espèces de primates monogames, comme l'Ouistiti pygmées ou le Siamang, se distinguent surtout par leurs faibles taux d'infanticides comparés aux autres. Pourquoi certains restent alors polygames, se sont demandé les chercheurs, puisque pour la reproduction, l'inverse semble être bénéfique?

Chez le Gorille de montagne, 34% des nouveaux nés sont tués, on monte à 64 % pour le Langur de Java où chaque adulte peut, légitimement, se considérer comme un survivant.

Selon l'étude, les deux espèces vivent dans des habitats à hauts risques où la cohésion de groupe pour survivre, plus que celle du couple, est essentielle et empêche le passage à la monogamie.

Tout de même, pour les chercheurs, "ces résultats pourraient expliquer pourquoi la monogamie est plus courante chez les primates [27% des espèces] que chez les autres mammifères. La sociabilité complexe des primates va avec des cerveaux développés, mais aussi entraînent des enfants altrices (non indépendants à la naissance), et des longues périodes de lactation et de croissance". Il fallait bien trouver une solution pour gérer au mieux cette importante période de dépendance.

Pour Christopher Opie et ses collègues, la monogamie chez les humains est peut-être aussi une stratégie que les femmes ont privilégiée pour protéger leurs enfants. Une étude récente suggère ainsi que déjà les Australopithèques pouvaient l'être. L'éducation parentale, par exemple, ne serait arrivée que dans un second temps.

Toutefois, ils rappellent que nous aurions pu adopter d'autres systèmes. Chez les chimpanzés, les mâles défendent collectivement les femelles de leur territoire, face à l'étranger. Ces dernières entretiennent le doute sur la paternité des enfants. Le mâle n'étant jamais certain qui il a enfanté ou pas, il évite de tuer les petits de la communauté.

D'autres chercheurs sont sceptiques sur les conclusions de cette étude. "Les données sont très solides", juge Carel van Schaik, primatologue à l'université de Zurich, cité par le magazine Science, mais il "paraît très dangereux d'en conclure que les risques d'infanticide ont été le principal argument pour la monogamie humaine". D'une part parce que nos cultures ne sont jamais totalement monogames, certaines mêmes encouragent un homme à avoir plusieurs femmes, d'autre part parce que notre monogamie actuelle est "socialement imposée".

Auteur: Girard Quentin

Info: Internet, Pourquoi nous sommes devenus monogames pour éviter les infanticides, 2 août 2013

[ sciences ] [ couple durable ] [ homme-animal ]

 

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scepticisme

Les nouvelles disent que les derniers sondages confirment que la moitié des Américains croient que la vie extraterrestre existe. Plus étrange, une bonne partie pense qu'on visite la terre.
Plusieurs émissions de TV récentes en ont encore parlé, affirmant que de tels véhicules, atterriraient de temps en temps, assez longtemps pour permettre à leurs passagers d'entreprendre de bizarres expériences sur des citoyens malchanceux. Alors que ces visions impressionnantes suggèrent qu'on ira finalement au fond de la "discussion UFO" cela n'arrive jamais.
C'est parce que les preuves sont faibles. Lors d’un show récent auquel j'ai participé, les experts en la matière invités - qui ont longtemps étudié les UFOs - ont plaidé pour la présence extraterrestre en montrant des photographies de soucoupes putatives à de basses altitudes. Certains de ces objets apparaissant comme de simple lumières de feux à l’extérieur ; d'autres ressemblaient à des frisbees.
Comme c’est ambigu, ça demande davantage d'attention. Comment peut-on savoir si ce ne sont pas des projectiles jetés en l'air par un hoaxer utilisant un appareil-photo ? La réponse d'un expert : "ces photos sont un exemple". Une fois questionné sur le fait de savoir quel échantillon était maîtrisé, sa réponse fut "les effets atmosphériques nous donnent une indication sur la distance et des examens soigneux éliminent la supercherie photographique". Bien, c'est plus risqué, et ça se fonde sur une certaine prétention quant aux conditions atmosphériques (était-ce un jour brumeux sur San Francisco ?). Bref, ça ne prouve rien.
Un vrai projectile aéroporté exempt de supercherie photographique. La preuve additionnelle est "le témoignage des expert". Les pilotes, astronautes, et d'autres, tous ont prétendu avoir vu d'étranges choses se promenant dans l'air. Il est raisonnable de dire que ces témoins ont vu quelque chose. Mais ce n'est pas parce que tu ne reconnais pas un phénomène aérien que ça signifie que c'est un visiteur extraterrestre. Tout ceci exige une preuve additionnelle qui, jusqu'ici, n'est pas convaincante.
Que diriez-vous de ces gens qui prétendent avoir été enlevés ? Lors d'un programme TV, des experts en matière d'UFO ont montrés des photos de marques sur les bras et les jambes de sujets humains en déclarant que ces défigurations mineures étaient dues à une malversation alien. Ici aussi, hormis la question embarrassante du pourquoi des êtres de mondes éloignés viendraient faire de telles choses, cette preuve est à nouveau ambiguë. Ces marques pourraient être provoquées par des ET’s, mais elles pourraient aussi être des brûlures de cigarette. Et lorsque poussés à dire s'il y a une preuve évidente de visite extraterrestre ces experts disent "Nous ne savons pas d'où ils viennent. Mais quelque chose se passe sans aucun doute." Cette dernière affirmation étant à peine controversée. La question maladroite même. Si les soucoupes ne sont pas d'un espace extra-atmosphérique, d'où sont-elles ? De Belgique ?
Le fond de tout cela est qu’une certaine démonstration ou preuve de visiteurs extraterrestres n'a pas convaincu beaucoup de scientifiques. Très peu d'universitaires ont pondu des papiers pour journaux "avec referee" avec pour sujet des véhicule ET’s ou leurs occupants. Confrontés avec ce fait inconfortable, les experts ufologues prennent refuge dans deux explications :
1. Le matériel qui donnerait preuve a été rassemblé et caché par les autorités. Argument de l'ignorance, qui implique nécessairement que certains gouvernements de la planète dissimulent efficacement tous les meilleurs objets manufacturés aliens.
2. Les scientifiques refusent d'étudier le phénomène. En d'autres termes, les scientifiques devraient s’auto blâmer du fait que cette hypothèse de visite ne les branche pas. C'est non seulement injuste, mais surtout mal orienté. Bien sûrs, peu de chercheurs ont tamisé eux-mêmes toutes ces histoires, vidéos et autres photos étranges qui montreraient l'évidence d'une présence étrangère. Mais ce n’est pas leur boulot. C'est comme si on disait aux critiques de film que les films seraient meilleurs si seulement ils mettaient eux-mêmes en scène.
La charge d’apporter la preuve repose sur ceux qui font ces assertions, pas sur ceux qui trouvent ces données douteuses. S'il y a des investigateurs qui sont convaincus que des véhicules d'autres mondes bourdonnent dans le nôtre, ils devraient alors présenter leurs meilleures preuves et arguments, et ne pas recourir aux explications qui font appel à de mystérieux censeurs ou au manque d'ouverture d'esprit des autres. Les avocats des UFOs nous demandent de croire quelque chose de très important. Après tout, il ne pourrait guère y avoir découverte plus dramatique que la visite d’êtres d'autres mondes.
Si on pouvait montrer que des aliens sont ici, je serais aussi intimidé que n'importe qui. Mais j'attends toujours une preuve, de niveau A.

Auteur: Shostak Seth

Info: Fortean Times, The Guardian, Jeudi 18 Août 2005

[ réalisme ] [ Ovnis ]

 

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illusion

L'exil du peuple juif est un mythe 2
L'historien Shlomo Sand affirme que l'existence des diasporas de Méditerranée et d'Europe centrale est le résultat de conversions anciennes au judaïsme. Pour lui, l'exil du peuple juif est un mythe, né d'une reconstruction à postériori sans fondement historique. Entretien.
Parmi la profusion de héros nationaux que le peuple d'Israël a produits au fil des générations, le sort n'aura pas été favorable à Dahia Al-Kahina qui dirigea les Berbères de l'Aurès, en Afrique du Nord. Bien qu'elle fût une fière juive, peu d'Israéliens ont entendu le nom de cette reine guerrière qui, au septième siècle de l'ère chrétienne, a unifié plusieurs tribus berbères et a même repoussé l'armée musulmane qui envahissait le nord de l'Afrique. La raison en est peut-être que Dahia Al-Kahina était née d'une tribu berbère convertie semble-t-il plusieurs générations avant sa naissance, vers le 6e siècle.
D'après l'historien Shlomo Sand, auteur du livre " Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? " (aux éditions Resling - en hébreu), la tribu de la reine ainsi que d'autres tribus d'Afrique du Nord converties au judaïsme sont l'origine principale à partir de laquelle s'est développé le judaïsme séfarade. Cette affirmation, concernant les origines des Juifs d'Afrique du Nord à partir de tribus locales qui se seraient converties - et non à partir d'exilés de Jérusalem - n'est qu'une composante dans l'ample argumentation développée dans le nouvel ouvrage de Sand, professeur au département d'Histoire de l'Université de Tel Aviv.
Dans ce livre, Sand essaie de démontrer que les Juifs qui vivent aujourd'hui en Israël et en d'autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l'époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l'Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines. Non seulement les Juifs d'Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s'était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d'Europe de l'Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).
A la différence d'autres "nouveaux historiens" qui ont cherché à ébranler les conventions de l'historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d'années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n'a jamais existé comme "peuple-race" partageant une origine commune mais qu'il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l'Histoire, ont adopté la religion juive. D'après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : "Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu'un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d'origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd'hui, si quelqu'un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde (...) n'ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël " (p. 31).
D'après Sand, la description des Juifs comme un peuple d'exilés, errant et se tenant à l'écart, qui "ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline ", cette description ne relève que d'une " mythologie nationale". Tout comme d'autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d'or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque - par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes - afin de prouver qu'ils existaient depuis fort longtemps, "de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David " (p. 81).
Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé, selon l'approche de Sand ? "Dans l'Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d'origine juive, influencés par le caractère "volkiste"' du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple -rétrospectivement-, avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l'historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l'histoire du judaïsme comme l'histoire d'un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie.

Auteur: Ilani Ofri

Info: Haaretz, mars 2008

[ histoire ]

 

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nord-sud

La direction de l'institution américaine Carnegie Mellon University s'est distanciée des tweets offensants d'Uju Anya, professeur au département de langues modernes de l'école, qui décrivent feu la reine Elizabeth II comme une "femme misérable" et une "colonisatrice génocidaire".

Parmi l'afflux des inquiétudes concernant l'état de santé de la reine malade tôt jeudi – quelques heures avant l'annonce officielle de sa mort – Mme Anya, dans un fil de tweets, souhaitait à la reine "une mort atrocement douloureuse comme celle qu'elle a pu causer à des millions de personnes".

"J'ai entendu dire que le monarque en chef d'un empire génocidaire, voleur et violeur est enfin en train de mourir. Que sa douleur soit atroce".

Après que de nombreuses personnes aient signalé ce tweet, Twitter l'a retiré pour avoir enfreint la règle interdisant de "souhaiter ou espérer que quelqu'un subisse un préjudice physique".

Ce qui n'a pas empêché un déluge de critiques, notamment de la part de l'Université Carnegie Mellon, où Mme Anya enseigne la linguistique appliquée.

"Nous ne tolérons pas les messages offensants et répréhensibles publiés par Uju Anya aujourd'hui sur son compte personnel de médias sociaux. La liberté d'expression est au cœur de la mission de l'enseignement supérieur, cependant, les opinions qu'elle a partagées ne représentent absolument pas les valeurs de l'institution, ni les normes de discours que nous cherchons à promouvoir", a tweeté l'Université Carnegie Mellon.

Les tweets ignobles de Mme Anya ont également attiré l'attention du fondateur d'Amazon, Jeff Bezos.

"Est-ce quelqu'un qui travaille pour rendre le monde meilleur ?" a-t'il tweeté. "Je ne pense pas. Wow."

Les commentataires en ligne ne cessent depuis d'envahir la section de commentaires du tweet de l'université, appelant au licenciement de Mme Anya, soulignant qu'un condamnation ne suffirait pas et demandant des mesures de rétorsion contre le professeur.

L'utilisateur de Twitter @DavidWohl par exemple : "Ainsi, cette ignoble fauteuse de haine restera professeur titulaire, et continuera de recevoir son plein salaire sans aucune mesure disciplinaire, ni suspension, ni rien. Au cas où vous envisageriez d'envoyer vos enfants dans cette université dégénérée."

Un autre tweet, @InterestedObs13 indique : "La liberté d'expression est essentielle, mais la méchanceté de ce tweet ne reflète pas l'opinion réfléchie et rationnelle d'un leader pondéré. Colère et rancune comme celles-ci diminuent la légitimité de l'argument et au final la réputation de la personne qui le transmet."

Un autre @kristi_mccall a été plus explicite : "Si vous ne la virez pas, vous l'approuvez."

Et @chefjohnny84 a écrit: "Alors virez-la. Résilier son contrat. Cette femme ne devrait rien apprendre à personne. Elle devrait apprendre l'histoire, pas remplir le monde de haine."

Plus tôt cette année Mme Anya a indiqué à Carnegie Mellon qu'elle était née au Nigeria et avait déménagé aux États-Unis à l'âge de 10 ans., déplorant être en butte à "l'exclusion du système".

"En raison de l'exclusion systémique, ma voix est unique et fondamentale dans le domaine", expliquait Mme Anya dans l'interview de Carnegie Mellon. "Je suis le principal chercheur qui étudie la race et les expériences de la race noire dans l'apprentissage des langues et l'un des rares à examiner l'éducation des langages dans une perspective de justice sociale."

L'attaque de Mme Anya contre la reine Elizabeth correspond à sa profonde animosité, souvent exprimée, suite à la guerre civile nigériane (1967-1970). On estime que deux millions de personnes auraient été tuées par les troupes nigérianes lors d'une tentative du groupe ethnique Igbo de Mme Anya de se séparer du Nigéria à peine sept ans après l'indépendance.

"Si quelqu'un s'attend à ce que j'exprime autre chose que du mépris pour une monarque qui a supervisé le gouvernement qui a parrainé le génocide, a massacré et déplacé la moitié de ma famille avec des conséquences encore visibles aujourd'hui, vous pouvez continuer à rêver", a ajouté Mme Anya sur Twitter suite à la réprimande de Bezos.

La professeur, qui est d'origine Igbo dans l'est du Nigeria, a acquis cette notoriété sur Twitter après avoir incité à la haine ethnique, en particulier contre les populations haoussa et yoruba.

Il y a deux semaines, elle fut stigmatisée par certains Afro-Américains pour son utilisation d'une insulte de rue, "Akata", puisqu'elle affirmait que ce mot qui émane de la langue yoruba et que le peuple yoruba l'utilise pour décrire les Afro-Américains comme des animaux sauvages.

Son affirmation fut immédiatement démystifiée et présentée comme une tentative d'opposer les Afro-Américains aux personnes de l'ethnie Yoruba au Nigeria, à qui elle n'a jamais pardonné de s'être rangé du côté des troupes fédérales pour maintenir l'unité du Nigeria durant la guerre civile.

 

Auteur: Internet

Info: https://gazettengr.com/, 8 sept. 2022

[ polémique ] [ afrique ] [ usa ] [ Angleterre ] [ événement mondial ] [ deuil planétaire ] [ racisme ] [ communautarisme ] [ socio-linguistique ]

 
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chauvinisme idiomatique

La logique des mots

Que vient faire la langue dans la géopolitique ? Comprendre la vision du monde de V. Poutine suppose qu’on s’intéresse de près à cette question, qui attire peu l’attention en Europe occidentale, à l’exception de la Catalogne.

Le russe et l’ukrainien sont des langues différentes mais proches, comme sont proches l’espagnol et l’italien, mais moins que le tchèque et le slovaque, langues officielles de deux États différents, moins encore que le serbe et le croate, pratiquement identiques.

Après des siècles d’interdiction et de répression de la langue ukrainienne dans la Russie tsariste, puis de russification des normes de l’ukrainien sous Staline, l’immense majorité des citoyens ukrainiens sont bilingues, ou du moins comprennent parfaitement l’autre langue. Beaucoup d’entre eux parlent un mélange des deux langues, appelé le surzhyk, ou passent d’une langue à l’autre en fonction des interlocuteurs ou de la situation. Il est donc impossible de faire des statistiques fiables sur la répartition des langues, même si la question de la langue fait partie des recensements de population. Le gouvernement ukrainien a peut-être été maladroit d’imposer l’ukrainien comme seule langue officielle et de transformer le russe en langue étrangère au même titre que l’anglais, ce qui a profité à la démagogie poutinienne qui a argumenté sur la "répression" dont seraient victimes les "Russes" en Ukraine. Or "les Russes" en Ukraine ne sont pas "des Russes". Une nuance sémantique fondamentale doit être prise en compte : en Europe orientale certains pays font une différence entre "nationalité" et "citoyenneté". La citoyenneté est l’appartenance à un État (définition politique, non essentielle), la nationalité est une identité ethnique (essentielle, inaliénable). La nationalité se définit, entre autres, par la langue. Sur les papiers d’identité soviétiques était inscrite la "nationalité" : russe, ouzbèque, lettone, juive, ukrainienne… En 1975 A. Soljenitsyne a été privé de sa citoyenneté soviétique, mais les sbires du KGB n’auraient jamais eu l’idée de le priver de sa nationalité russe, idée dénuée de sens. Cette double appartenance subsiste dans la Russie post-soviétique (même si elle n’est plus mentionnée sur les papiers d’identité), mais pas en Ukraine, où tous les citoyens sont ukrainiens au même titre que ceux dont la langue maternelle est le hongrois ou le roumain.

Dans cette logique du point de vue russe, les Suisses romands, parce qu’ils sont francophones, sont des citoyens helvétiques de nationalité française, qui rêveraient de réintégrer un jour la mère-patrie, comme les Tessinois des citoyens helvétiques de nationalité italienne, injustement séparés de la mère-patrie, logique irrédentiste. A l’inverse, les Bretons, les Basques et les Alsaciens sont, toujours de ce point de vue, des citoyens français, de nationalité bretonne, basque ou alsacienne.

Cette définition de l’identité, ou appartenance d’un individu à un groupe remonte à l’opposition entre la définition française jacobine, politique, de la nation, et la définition allemande, romantique, culturelle, d’où la différence entre Gemeinschaft (essentielle, naturelle) et Gesellschaft (superficielle, non essentielle) (un thème récurrent de l’idéologie völkisch au début du XXe siècle).

Toute comparaison doit être maniée avec précaution, mais une s’impose : en 1938 pour Hitler les citoyens tchécoslovaques de langue allemande étaient "des Allemands", dont le territoire (les Sudètes) devait revenir dans le giron de la nation. Pour Poutine, les citoyens ukrainiens de langue maternelle (ou principale) russe sont "des Russes" avant d’être des citoyens ukrainiens. Il est donc logique, dans cette idéologie déterministe, que le territoire où ils sont en majorité revienne à la mère-patrie, dont ils n’auraient jamais dû être séparés. Mais cette logique a un prix : le mépris total de tout choix démocratique, de toute auto-détermination, puisque, dans ces conditions, l’individu n’existe pas en dehors du groupe auquel il est censé appartenir : la "nation" au sens ethnique.

La logique des mots

Le discours de Poutine n’est pas raciste (au sens biologique), mais ethniciste. Or, au final, la différence n’est pas grande, puisque pour lui la démocratie n’est qu’une faiblesse décadente, un facteur de division, et que seul compte le déterminisme ethnique. Chauvinisme, xénophobie et mépris du droit en sont l’expression la plus manifeste.

Quant Poutine prétend défendre ce qu’il appelle "nos concitoyens" ou "nos compatriotes" opprimés en Ukraine, il est indispensable de décoder ces mots démagogiques dont le sens premier a été détourné. Considérer que l’appartenance ethnique prime sur l’appartenance citoyenne est une idéologie politique dangereuse, qui repose sur l’idée de pseudo-naturalisme, à savoir que tout russophone, quelle que soit sa citoyenneté, est en même temps redevable de son être profond à l’État russe.

La Lettonie (membre de l’UE), où réside une importante minorité russophone, sera-t-elle la prochaine cible de la reconstitution de l’Empire soviétique ? La fragile Moldavie, presque bilingue, n’est-elle pas encore plus en danger ?

Auteur: Sériot Patrick

Info: Journal Le Temps, février 2022

[ dialectes parents ]

 

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sciences

Intellectuellement Pythagore fut un des hommes les plus importants qui aient jamais vécu, autant lorsqu'il fut sage que dans ses  imprudences.

Les mathématiques, au sens de l'argumentation déductive démonstrative, commencent avec lui et, en lui, sont intimement liées à une forme particulière de mysticisme. L'influence des mathématiques sur la philosophie, en partie due à lui, aura été depuis son époque à la fois profonde et malencontreuse. 

A l'origine la plupart des sciences étaient liées à une certaine forme de fausse croyance, ce qui leur donnait une valeur fictive. L'astronomie était liée à l'astrologie, la chimie à l'alchimie alors que les mathématiques étaient associées à un type d'erreur plus raffiné. Les connaissances mathématiques apparaissaient certaines, exactes et applicables au monde réel; de plus, elles étaient obtenues par simple réflexion, sans avoir besoin d'observation. Par conséquent, on pensait qu'elles fournissaient un idéal, en rapport duquel les connaissances empiriques quotidiennes étaient  inférieures. On supposait, sur la base des mathématiques, que la pensée est supérieure au sens, l'intuition à l'observation.

Si le monde des sens ne convient pas aux mathématiques, tant pis pour le monde des sens.  On a alots, via moult méthodes, cherché à se rapprocher de l'idéal du mathématicien, et les suggestions qui en ont résulté furent la source de beaucoup d'erreurs dans la métaphysique et la théorie de la connaissance.

Cette forme de philosophie commence avec Pythagore. Pythagore, comme tout le monde le sait, a dit "tout est nombre". Cette déclaration, interprétée de manière moderne, est logiquement un non-sens, mais ce qu'il voulait dire n'était pas exactement un non-sens. Il avait découvert l'importance des nombres en musique, et le lien qu'il a établi entre la musique et l'arithmétique survit dans les termes mathématiques "moyenne harmonique" et "progression harmonique". Il considérait les nombres comme des formes, telles qu'elles apparaissent sur les dés ou sur les cartes à jouer. On parle encore de nombres au carrés et au cube, termes que nous lui devons. Il évoqua aussi des nombres oblongs, triangulaires, pyramidaux, etc. C'était le nombre de cailloux (ou, comme on devrait dire plus naturellement, de billes) nécessaires pour réaliser les formes en question. Il pensait vraisemblablement que le monde est atomique et que les corps sont constitués de molécules composées d'atomes disposés sous diverses formes.

Il espérait ainsi mettre de l'arithmétique au centre de l'étude fondamentale de la physique comme de l'esthétique.

La religion personnelle dérive de l'extase, la théologie des mathématiques ; et les deux se trouvent chez Pythagore. Les mathématiques sont, je crois, la principale source de la croyance en une vérité éternelle et exacte, ainsi qu'en un monde intelligible suprasensible. La géométrie traite de cercles exacts, mais aucun objet sensible n'est exactement circulaire ; quelle que soit le soin avec lequel nous utilisons nos boussoles, il y aura des imperfections et des irrégularités. Cela suggère l'idée que tout raisonnement exact s'applique aux objets idéaux par opposition aux objets sensibles; il est naturel d'aller plus loin et d'affirmer que la pensée est plus noble que le sens, et les objets de la pensée plus réels que ceux de la perception sensorielle. Les doctrines mystiques sur la relation entre le temps et l'éternité sont également renforcées par les mathématiques pures, car les objets mathématiques, tels que les nombres, s'ils sont réels, sont éternels et ne s'inscrivent pas dans le temps. Ces objets éternels peuvent être conçus comme les pensées de Dieu. 

D'où la doctrine de Platon selon laquelle Dieu est un géomètre et la croyance de Sir James Jeans selon laquelle il est accro à l'arithmétique. La religion rationaliste par opposition à la religion apocalyptique aura été, depuis Pythagore, et notamment depuis Platon, complètement dominée par les mathématiques et la méthode mathématique. La combinaison des mathématiques et de la théologie, qui a commencé avec Pythagore, a caractérisé la philosophie religieuse en Grèce, au Moyen Âge et dans les temps modernes jusqu'à Kant. L'orphisme avant Pythagore était analogue aux mystérieuse religions asiatiques.

Mais chez Platon, Saint Augustin, Thomas d'Aquin, Descartes, Spinoza et Kant, il y a un mélange intime de religion et de raisonnement, d'aspiration morale et d'admiration logique de ce qui est intemporel, qui vient de Pythagore et qui distingue la théologie intellectualisée de l'Europe du mysticisme plus direct de l'Asie. 

Ce n'est que très récemment qu'il a été possible de dire clairement en quoi Pythagore avait tort. Je ne connais personne qui ait eu autant d'influence que lui dans le domaine de la pensée. Je dis cela parce que ce qui apparaît comme du platonisme se révèle, après analyse, être essentiellement du pythagorisme. Toute la conception d'un monde éternel, révélé à l'intellect mais non aux sens, est dérivée de lui. Sans lui, les chrétiens n'auraient pas considéré le Christ comme le monde ; sans lui, les théologiens n'auraient pas cherché des preuves logiques de Dieu et de l'immortalité. Mais en lui, tout cela reste implicite.

Auteur: Russell Bertrand

Info: A History of Western Philosophy (1945), Book One. Ancient Philosophy, Part II. The Pre-Socratics, Ch. III: Pythagoras, p. 29 & pp. 34-37

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