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gêne

- Je travaillais à Séoul, se rappelle la correspondante de BBC Jenny Bond et j'étais désespérée de voir la reine de si près parce que j'avais un truc urgentissime a finir. Alors je me suis vite introduite dans le groupe de journalistes à qui elle parlait de son trajet et des étapes pour aller en Australie. Ils pouvaient soit passer par Singapour soit par Los Angeles. J'ai voulu nourrir la conversation avec ce que j'ai pensé être une histoire vraiment drôle au sujet d'un cheval - on connaît l'amour pour les chevaux de la reine - or il s'avère que j'en connaissais un dans le Devon, appelé Jupiter qui avait l'habitude d'être dans la cavalerie de la maison royale. Le propriétaire m'avait dit, 'si jamais tu vois la reine, parle lui de Jupiter. Elle l'aime beaucoup et elle s'en rappelle, tellement il explose les framboises (il pète). Réponse de la reine... "Chacun me regardant fixement dans un total silence" se rappelle Bond, elle m'a regardé puis a contemplé le lointain et dit : - vous savez, je pense que nous passerons par Los Angeles.

Auteur: Anecdotage.com

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saison estivale

La fin de l'été, aux Solovki, fait penser à un rêve : l'horizon émerge des brumes comme une histoire interrompue au milieu d'un mot, le ciel est gris cendré, la mer d'un gris nacré, et dans l'air c'est l'été de la Saint-Martin. Çà et là, les bouleaux s'enflamment, les herbes jaunissent, la mousse embaume. La terre est recouverte d'une brume grise où dorment prés et marécages ; les lacs aussi semblent sommeiller, rêvant des arbres et des gens penchés au-dessus d'eux. Les gens s'attristent de voir l'été finir et boivent pour prolonger ce rêve. Seulement parmi les oiseaux retentit le vacarme qui précède le voyage : les canards apprennent à nager à leurs petits, les vanneaux pressent au départ, les canards mandarins s'énervent, et les plongeons manigancent quelque chose. Brusquement l'automne est là... ... Nous salons harengs et bolets. Les nuits, sur l'archipel rallongent, comme les ombres des jours, et il fait noir comme dans un four. On aperçoit seulement par moments, tout à coup, des éclats de lumière dans le ciel, comme si elle sourdait de l'autre monde. C'est une sévernoïe sïanié, une aurore boréale...

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Le Journal d'un loup, p85-86

[ été indien ] [ littérature ]

 

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division subjective

Trop d’énigmes accablent l’homme sur la terre. On n’a qu’à les résoudre comme on voudra et sortir sec de l’eau. La beauté ! Ce que je ne peux pas supporter, c’est que tel homme, de cœur élevé et même de grande intelligence, commence par l’idéal de la Madone pour finir par l’idéal de Sodome. Plus effrayant encore est celui qui, portant déjà l’idéal de Sodome dans son âme, ne rejette pas non plus l’idéal de la Madone, celui dont le cœur brûle pour lui et qui brûle en vérité, en vérité, comme en ses jeunes années d’innocence. Non, la nature de l’homme est large, trop large même, je la rétrécirais. C’en est intolérable, voilà ce qu’il en est ! Ce qui à la raison paraît être une honte est, pour le cœur, une beauté. Est-ce dans Sodome qu’est la beauté ? Crois bien que c’est précisément dans Sodome qu’elle est pour l’immense majorité des gens. Connaissais-tu ce mystère ? L’horrible, c’est que la beauté est une chose non seulement terrible, mais aussi mystérieuse. C’est le diable qui lutte avec Dieu et le champ de bataille est le cœur des hommes.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 137-138

[ contradiction ] [ condition humaine ] [ obscurité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

surrégulation

...Je crois que nous vivons dans une société beaucoup trop régulée. Le degré de liberté qu'avaient mes parents était bien supérieur à celui dont jouissent les jeunes générations d'aujourd'hui. A peu près tous les domaines de notre vie sont normalisés: comment nourrir ses enfants, comment les élever, leur scolarisation. Enfant, je me souviens de jeux innocents consistant à franchir les murs mitoyens et à pénétrer chez le voisin. Aujourd'hui vous risquez de finir au tribunal pour mineurs. Tout est régulé et contrôlé: marcher dans la rue, conduire une voiture, etc. Et puis, il y a les polices intellectuelles, le "politically correct" qui surveille subrepticement nos comportements les plus intimes. Plus une société est civilisée et normée, moins elle a de choix moraux à faire. Aujourd'hui, le seul dilemme auquel on est confronté est le choix entre deux paires de baskets. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que cet ensemble de conventions, de régulations et de lois a toujours été perçu de façon positive, comme faisant partie des dernières contractions des Lumières. Les dictatures du futur seront obséquieuses et patelines plutôt qu'ouvertement violentes, elles seront douces mais sinistres.

Auteur: Ballard James Graham

Info: interview par Henriette Korthals-Altes dans l'express 01/07/2001

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

sincérité

Début septembre, le père avait loué un petit utilitaire pour l'installer dans sa studette. Ils avaient fait la route ensemble, pour une fois qu'ils se trouvaient seuls. Son père lui avait parlé de la vie, de sa jeunesse. Il lui avait même raconté de vieilles histoires de coeur. À un moment, Steph lui avait demandé s'il aimait toujours sa mère.

- Plus tellement.

II avait dit ça sans amertume et Steph l'avait adoré d'en finir pour quelques secondes avec les faux-semblants. Elle s'était sentie considérée. En revanche, elle s'était bien gardée de lui demander pourquoi ils restaient ensemble, ou ce genre de questions débiles. Être adulte, c'était précisément savoir qu'il existait d'autres forces que le grand amour et toutes ces foutaises qui remplissaient les magazines, aller bien, vivre ses passions, réussir comme des malades. Il y avait aussi le temps, la mort, la guerre inlassable que vous faisait la vie. Le couple, c'était ce canot de sauvetage sur le rebord de l'abîme. Le père et sa fille n'en avaient pas dit plus. Dans l'habitacle, lui se disait qu'il était fier, et Steph se sentait grande.

Auteur: Mathieu Nicolas

Info: Leurs enfants après eux, Pages 326-327, Actes Sud, 2018

[ parents-enfants ]

 

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deuxième guerre mondiale

Il s’installe alors dans une grande brasserie de l’Alexanderplatz, y boit un verre et obtient de manger sans timbres de ravitaillement. Cela se passe en 1940 ; le pillage des peuples vaincus a commencé, le peuple allemand n’a pas à supporter de grandes privations. En fait, on peut encore avoir presque tout, et à des prix qui ne sont pas encore exorbitants. Et quant à la guerre elle-même, elle se fait à l’étranger, loin de Berlin. Bien sûr, des avions anglais survolent la ville de temps à autre et lâchent quelques bombes. Le lendemain, la population fait de longues promenades pour aller voir les destructions. La plupart rient et disent :

- S’ils veulent en finir comme ça avec nous, il leur faudra cent ans. Auparavant, nous aurons rayé leurs villes de la surface de la terre.

Ainsi raisonne la foule ; et, à présent que la France a demandé l’armistice, le nombre de ceux qui tiennent ce langage a considérablement augmenté. La plupart des gens courent après le succès. Un homme comme Otto Quangel, qui se décide à quitter les rangs au moment où tout va bien, est une exception.

Auteur: Fallada Hans

Info: Dans "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, pages 126-127

[ révolte intérieure ] [ insouciance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

économie mondiale

Comment finiront les Etats contemporains et l’univers ? Comment se rétablira la paix sociale ? à tout cela il fit la sourde oreille pendant fort longtemps ; enfin, j’obtins péniblement de lui ces quelques paroles :

- Je pense que tout cela se passera de la façon la plus ordinaire. Tout bonnement, tous les États, malgré l’équilibre des budgets et "l’absence de déficit", seront un beau matin définitivement enferrés et tous jusqu’au dernier se refuseront à payer, pour se rénover ensuite, tous jusqu’au dernier, dans une banqueroute universelle. Cependant tous les éléments conservateurs du monde entier s’y opposeront, car ce sont eux qui seront actionnaires et créanciers et ils ne voudront pas admettre la faillite. Alors il se produira naturellement une espèce d’oxydation générale ; ensuite tous ceux qui n’ont jamais eu d’actions et qui n’ont jamais rien eu en général, c’est-à-dire tous les mendiants, refuseront naturellement de participer à l’oxydation... Ce sera la bataille, et après septante-sept défaites, les mendiants anéantiront les actionnaires, leur enlèveront leurs actions et s’installeront à leur place, comme actionnaires aussi, s’entend. Peut-être qu’ils diront quelque chose de nouveau, peut-être aussi que non. Le plus probable est qu’ils feront aussi faillite.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'Adolescent", éditions Gallimard, 1998, traduit par par Pierre Pascal, pages 228-229

[ hypothèses ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fondu-enchaîné

Ici, la forêt s'étendait plus loin ; mais plus on avançait, plus les arbres étaient rudimentaires, pour finir par ne plus ressembler du tout à des arbres. Bientôt ils devinrent approximatifs, à peine une vague idée de ce que doit être un arbre : un tronc gris-brun en bas, et, en haut, un barbouillage verdâtre tenant lieu de feuilles. Peut-être que l'autre mère ne s'intéressait-elle pas beaucoup aux arbres ; ou alors, elle ne s'était pas donné la peine de façonner correctement cette partie de la propriété parce que personne ne s'était jamais aventuré aussi loin. Coraline continua à marcher. Alors la brume apparut. Ce n'était pas une brume humide, comme la brume ou le brouillard normaux. Et elle n'était ni tiède ni froide. En fait, Coraline avait la sensation d'avancer dans le néant. "Je suis une exploratrice, songea-t-elle. Et il faut que je m'en aille d'ici par tous les moyens. Alors je continue à avancer." Autour d'elle il n'y avait plus qu'un vaste rien du tout, comme une feuille de papier vierge ou une très, très grande pièce vide toute blanche. Ni température, ni odeur, ni texture, ni goût - rien.

Auteur: Gaiman Neil

Info: Coraline

[ rêve ] [ onirisme ] [ littérature ]

 

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savoir

Extrait d'un discours du "savant" Jean Perrin, de l'Académie des Sciences, et quelque chose dans le gouvernement actuel : - Je ne pensais d'abord qu'à la recherche pure. C'est d'elle en effet, qu'est venu, outre tout l'élargissement de notre intelligence, le formidable accroissement de puissance, qui est le grand fait de l'histoire contemporaine.
C'est par elle seule que nous pouvons espérer quelque chose de vraiment beau, qui libérera tous les hommes de toute servitude, et leur donnera ainsi les nobles loisirs sans lesquels il n'est pas de haute culture. Et cette même recherche finira par nous épargner la déchéance et la maladie, transformant en une aventure éclatante la destinée médiocre qui nous semblait promise. Encore un sot complet, - il en a d'ailleurs le visage, avec son air d'hurluberlu, - qui s'imagine que la science changera les hommes, les fera tous sensés, intelligents, généreux, les fera tous du même composé chimique et de la même structure organique, supprimera chez tous les passions, les rivalités, les haines, fera de tous des êtres de "haute culture", tous accessibles aux "nobles loisirs". Dire que toute notre époque, depuis la Révolution, repose sur ces âneries !

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire/Mercure de France 1986 <23 décembre 1936 II p.1752>

[ progrès ] [ dénigré ] [ railleur ]

 

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hommes-par-femme

En général les hommes adultes qui sont incapables d'établir des liens affectifs avec les femmes avec lesquelles ils choisissent d'être intimes sont figés dans le temps, incapables de se permettre d'aimer de peur que l'être aimé ne les abandonne. Si la première femme qu'ils aimaient passionnément, la mère, n'était pas fidèle à son lien d'amour, alors comment peuvent-ils croire que leur partenaire sera fidèle à l'amour. Souvent, dans leurs relations adultes, ces hommes agissent encore et encore afin de tester l'amour de leur partenaire. Alors que l'adolescent rejeté imagine qu'il ne peut plus recevoir l'amour de sa mère parce qu'il n'en est pas digne, en tant qu'adulte, il peut agir de manière indigne et pourtant exiger de la femme qui est dans sa vie qu'elle lui offre un amour inconditionnel. Ce test ne guérit pas la blessure du passé, il ne fait que la ressusciter, car la femme finira par se lasser d'être testée et mettra fin à la relation, ce qui ravivera l'abandon. Pour beaucoup d'hommes ce drame confirme qu'ils ne peuvent mettre leur confiance dans l'amour. Ils décident qu'il est mieux de mettre leur foi dans le pouvoir, dans la domination.

Auteur: Bell Hooks

Info:

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Ajouté à la BD par miguel