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évolution humaine
On considère ainsi l'invention de l'agriculture et de l'élevage comme l'un des deux évènements majeurs de l'histoire humaine, avec la révolution industrielle du XIXème siècle. Et l'on a classiquement opposé, comme le faisait par exemple l'archéologue Gordon Childe dans les années 1930, les sociétés des chasseurs-cueilleurs du paléolithique, considérés comme des "prédateurs", aux sociétés de "producteurs" des agriculteurs néolithiques. Mais qu'en est-il sur la longue durée, si l'on considère que l'agriculture a certes apporté aux hommes une plus grande sécurité alimentaire mais provoqué aussi une explosion démographique qui n'est plus maîtrisée ? C'est ce que posait dès 1964, dans "Le geste et la parole", le préhistorien André Leroi-Gourhan, de manière encore prophétique à l'époque, à propos de l'Homme néolithique : "Son économie reste celle d'un Mammifère hautement prédateur même après le passage à l'agriculture et à l'élevage. A partir de ce point, l'organisme collectif devient prépondérant de manière de plus en plus impérative et l'Homme devient l'instrument d'une ascension techno-économique à laquelle il prête ses idées et ses bras. De la sorte, la société humaine devient la principale consommatrice d'hommes, sous toutes les formes, par la violence ou le travail. L'Homme y gagne d'assurer progressivement une prise de possession du monde naturel qui doit, si l'on projette dans le futur les termes techno-économiques de l'actuel, se terminer par une victoire totale, la dernière poche de pétrole vidée pour cuire la dernière poignée d'herbe mangée avec le dernier rat." Dix ans plus tard, avec le premier choc pétrolier de 1973, la prophétie devient peu à peu banalité : les sociétés de "production" ne sont en fait que des sociétés de "prédation" à plus grande échelle, aux prises avec la surconsommation de richesses et et d'énergies non renouvelables. De fait, l'archéologie peut retrouver des indices d'aspects pas toujours positifs de l'impact humain sur l'environnement.
Auteur:
Demoule Jean-Paul
Années: 1947 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: professeur de protohistoire européenne
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'archéologie : Entre science et passion, Chapitre 3, L'aventure humaine au crible de l'archéologie
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historique
]
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peak oil
]
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paliers
]
vacherie
Il faut se rappeler que la plupart des critiques sont des hommes qui n'ont pas eu beaucoup de chance et qui, au moment où ils allaient désespérer, ont trouvé une petite place tranquille de gardien de cimetière. Dieu sait si les cimetières sont paisibles?: il n'en est pas de plus riant qu'une bibliothèque. Les morts sont là?: ils n'ont fait qu'écrire, ils sont lavés depuis longtemps du péché de vivre et d'ailleurs on ne connaît leur vie que par de petits cercueils qu'on range sur des planches, le long des murs, comme les urnes d'un columbarium. Le critique vit mal, sa femme ne l'apprécie pas comme il faudrait, ses fils sont ingrats, les fins de mois difficiles. Mais il lui est toujours possible d'entrer dans sa bibliothèque, de prendre un livre sur un rayon et de l'ouvrir. Il s'en échappe une légère odeur de cave et une opération étrange commence, qu'il a décidé de nommer la lecture. [...] C'est tout un monde désincarné qui l'entoure où les affections humaines, parce qu'elles ne touchent plus, sont passées au rang d'affections exemplaires, et pour tout dire, de valeurs. Aussi se persuade-t-il d'être entré en commerce avec un monde intelligible qui est comme la vérité de ses souffrances quotidiennes et leur raison d'être. [...] Et, pendant le temps qu'il lit, sa vie de tous les jours devient une apparence. [...] C'est une fête pour lui quand les auteurs contemporains lui font la grâce de mourir?: leurs livres, trop crus, trop vivants, trop pressants passent de l'autre bord, ils touchent de moins en moins et deviennent de plus en plus beaux?; [...] Quant aux écrivains qui s'obstinent à vivre, on leur demande seulement de ne pas trop remuer et de s'appliquer à ressembler dès maintenant aux morts qu'ils seront.
Auteur:
Sartre Jean-Paul
Années: 1905 - 1980
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Qu'est-ce que la littérature ?
[
analyste
]
métaphysique du symbole
Elle pourrait être placée sous le signe du réalisme symbolique, terme par lequel je désignerai ce qui fait le fond de ma conviction philosophique : il y a, dans l’intelligence, un sens inné de l’être ou du réel en tant que tel – et donc aussi de ce qui n’est pas ; mais l’homme ne fait jamais que l’expérience de telle ou telle réalité. Sans cette expérience, le sens du réel ne s’éveillerait pas en moi à la conscience de soi et l’intelligence ignorerait sa propre nature ontologique. Et cependant, aucune expérience n’assouvit pleinement le désir de l’être, constitutif de la visée intellective. […] Par là est reconnu et justifié ce qu’il y a d’incontestable dans l’analyse heideggérienne : l’Etre véritablement être ne saurait être identifié à l’être singulier, à l’étant. Mais loin d’être le lieu de son oubli, l’étant est l’occasion de sa révélation. Et cette révélation est double. D’une part elle éveille l’intelligence à son essence ontotropique, ce qui signifie que l’intelligence, dans l’expérience ontique (ou expérience des étants) découvre la nature transcendante de sa propre visée ontologique, autrement dit se découvre comme sens et désir de l’Etre en tant que tel, et non seulement comme saisie de tel ou tel étant : elle aperçoit en elle, dans sa vie propre, une intention qui dépasse l’ordre naturel des étants, auquel elle n’est donc pas exclusivement ordonnée. D’autre part, l’expérience ontique est moins la saisie de l’étant lui-même, que la découverte de son insaisissabilité. Tout être objectivement réel est une objection. Ce qui est, c’est ce qui me résiste. Je fais donc l’expérience de l’être de l’étant sur le mode de ce qui, en lui, m’échappe : ce qui est en soi, c’est ce qui, de l’étant, n’est-pas-pour-moi. C’est l’expérience-limite d’un au-delà de ma visée intellective, la paradoxale rencontre avec ce qui arrête mon regard et l’exténue.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 271-272
[
naturel-surnaturel
]
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immanent-transcendant
]
pensée d'homme
C'est à treize ans, et sans doute avec un certain retard sur mes congénères, que je découvris tout seul et grâce à Victor Hugo, le principe et le mécanisme de l'éjaculation. C'était un dimanche, et j'avais été consigné dans ma chambre pour lire plusieurs chapitres des Misérables afin d'en faire un résumé. Comme tous les garçons de mon âge, j'étais en permanence travaillé par un profond courant, une tension violente qui rôdait sans cesse dans mon bas-ventre. Pour calmer, ou tenter de maîtriser cette excitation chronique, j'avais pour habitude d'empoigner mon appendice qu'à la manière d'un voyageur impatient je triturais sans but. C'était à la fois agréable et terriblement frustrant. Et Hugo vint. Avec cette lecture sans fin. Ce dimanche divin. Cette fois-là, au bout de l'érection - mécanique simpliste dont je percevais parfaitement les lois -, se produisit ce phénomène brutal, archangélique et mystérieux : l'éjaculation. Avec sa fulgurante émission de liqueur et cette terrifiante et radieuse sensation de douce électrocution. Tel un pèlerin transfiguré, j'eus alors la révélation que je ne vivrais plus désormais que pour connaître encore et encore ce frisson, que c'est après lui que le monde courait, qu'il faisait tourner la Terre, qu'il engendrait des famines, suscitait des guerres, qu'il était le vrai moteur de la survie de l'espèce, que les séismes délicieux de ces glandes pendulaires pouvaient à eux seuls justifier notre existence et nous encourager à reculer sans cesse l'heure de notre mort. Donc à partir de Hugo, tel un vrai misérable au regard des lois catholiques, je me branlais comme un forcené, un évadé de cette petite France mortuaire. Je me branlais en regardant des speakerines de télévision, des catalogues de vente par correspondance, des magazines d'actualité, des publicités avec des filles assises sur des pneus, bref n'importe quelle image pourvu qu'elle me révélât une part de chair féminine.
Auteur:
Dubois Jean-Paul
Années: 1950 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, journaliste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Une vie française
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masturbation
]
[
puberté
]
division bipartisane
La distinction moderne entre la "Droite" et la "Gauche "(qui est une transposition française de l’opposition, née en Angleterre, des Tories et des Whigs) correspond tout au long du XIXe siècle au conflit entre les défenseurs de l’ "Ancien Régime" - c’est-à-dire d’une société agraire et théologico-militaire – et les partisans du "Progrès" pour qui la révolution industrielle et scientifique (forme pratique du triomphe de la Raison) conduira, par sa seule logique, à réconcilier l’humanité avec elle-même. Le socialisme originel, au contraire, est, dans son principe, parfaitement indépendant de ce clivage. Il constitue avant tout la traduction en idées philosophiques des premières protestations populaires (luddites et chartistes anglais, canuts de Lyon, tisserands de Silésie, etc.) contre les effets humains et écologiques désastreux de l’industrialisation libérale. On ne trouvera par conséquent pas, chez Fourier ou chez Marx, de vibrants appels à unir un mystérieux "peuple de gauche" contre l’ensemble des forces supposées "hostiles au changement". Et durant tout le XIXe siècle, les socialistes les plus radicaux s’ont d’abord attentifs à ne pas compromettre la précieuse autonomie politique des travailleurs lors des différentes alliances éphémères qu’ils sont obligés de nouer, tantôt contre les puissances de l’Ancien Régime, tantôt contre les industriels libéraux. Ce n’est qu’après l’affaire Dreyfus – et non sans débats passionnés – que s’opérera véritablement pour le meilleur et pour le pire, l’inscription massive du mouvement socialiste dans le camp de la Gauche défini comme celui des "forces de Progrès". Pour valider cette opération historique, à la fois féconde et ambiguë, il sera d’ailleurs nécessaire (Durkheim jouant ici un rôle important) d’accentuer autrement la généalogie du projet socialiste. On choisira d’u voir désormais moins le produit de la créativité ouvrière qu’un développement "scientifique" de la philosophie des Lumières, rendu possible par l’œuvre du comte de Saint-Simon, et importé ensuite "de l’extérieur" dans la classe ouvrière.
Auteur:
Michéa Jean-Claude
Années: 1950 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et professeur de philosophie
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Préface à "La culture du narcissisme" de Christopher Lasch, éditions Flammarion, Paris, 2018
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historique
]
[
réappropriation bourgeoise
]
[
gauche-droite
]
philosophe-sur-philosophe
(…) Il nous faut avant tout comprendre ceci : pour Platon, l’exercice de la pensée philosophique est en même temps un exercice spirituel de formation de soi. Le processus de la pensée est par lui-même formateur de l’âme. Platon a beaucoup travaillé avec les pythagoriciens, pour lesquels les exercices mathématiques faisaient partie des méthodes tendant à la purification de l’âme. La conduite de la preuve mathématique était à leurs yeux une action purificatrice. Nous nous sommes trop éloignés aujourd’hui de cet usage du rationnel. Nombreux sont ceux qui se plaignent des programmes scolaires actuels : ils les trouvent intellectuellement trop chargés et ils leur reprochent de négliger la conscience morale, le sens de l’esprit et de la véritable liberté. Mais cela n’est vrai que pour les mauvais maitres. Il faut ici revenir à Platon : s’efforcer de penser juste, être prêt à abandonner une opinion antérieure parce qu’on a découvert qu’elle est fausse, ou incomplète, ou vraie seulement en partie, c’est se soumettre d’emblée à la vérité et se rendre disponible à la pensée d’autrui. Un tel exercice purifie l’âme, parce qu’elle apprend ainsi à préférer en tout temps le vrai à une certitude prétendue, et qu’elle est prête à essayer un point de vue nouveau. Dans ce sens, toute expérience de laboratoire peut être profondément éducatrice de l’âme. Une expérience qui soumet une théorie à l’épreuve des faits peut parfois — souvent — répondre : non. Alors, le chercheur se soumet. Bien plus : il recherche précisément l’expérience la plus défavorable à la théorie, afin que l’épreuve soit la plus sévère possible. Car le vrai, qu’il cherche, est plus important pour lui que le succès éventuel de sa théorie.
Préférer le vrai à son propre point de vue : toute la philosophie de Platon est plus qu’une doctrine : elle est un exercice à cette fin.
Auteur:
Hersch Jeanne
Années: 1910 - 2000
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
L’étonnement philosophique, pp. 36-37 - Une histoire de la philosophie, Folio essais, n° 216, © 1981, 1993 - PLATON
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Grèce antique
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quête
]
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exactitude
]
[
discipline
]
concept psychanalytique
Dans Malaise dans la civilisation, la dualité s’achève en un cycle de la seule pulsion de mort. Éros n’est plus qu’un immense détour de la culture vers la mort, qui subordonne tout à ses propres fins. Mais cette dernière version ne revient pourtant pas en deçà de la dualité, vers une dialectique inverse. Car il n’y a dialectique que du devenir constructif, de l’Éros, dont le but est "d’instituer des unités toujours plus grandes, de lier et d’ordonner les énergies". A ceci la pulsion de mort s’oppose sous deux caractéristiques principales :
- Elle est ce qui dissout les assemblages, délie les énergies, défait le discours organique d’Éros pour ramener les choses à l’inorganique [...].
- Cette puissance de désagrégation, de désarticulation, de défection implique une contre-finalité radicale sous forme d’involution vers l’état antérieur et inorganique. [...] C’est donc toujours comme cycle répétitif que la mort vient démanteler les finalités constructives, linéaires ou dialectiques, de l’Éros. [...]
Il y a donc bien dans la proposition de la pulsion de mort – que ce soit dans sa forme duelle ou dans la contre-finalité incessante et destructrice de la répétition – quelque chose d’irréductible à tous les dispositifs intellectuels de la pensée occidentale. La pensée de Freud joue au fond elle-même comme pulsion de mort dans l’univers théorique occidental. Mais alors, bien sûr, il est absurde de lui rendre un statut constructif de "vérité" : la "réalité" de l’instinct de mort est indéfendable – pour rester fidèle à l’intuition de la pulsion de mort, il faut la maintenir dans l’hypothèse déconstructive, c’est-à-dire l’assumer dans les seules limites de la déconstruction qu’elle opère sur toute pensée antérieure, mais aussi, aussitôt, la déconstruire elle-même comme concept. [...]
Ce contre quoi il faut défendre la pulsion de mort, c’est contre toutes les tentatives pour la redialectiser dans un nouvel édifice constructif.
Auteur:
Baudrillard Jean
Années: 1929 - 2007
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: sociologue et philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 245-246
[
critique
]
[
paradoxal
]
naturel-surnaturel
On pourrait d’ailleurs admettre que l’acte intellectuel est d’autant plus pur que l’outillage mental qu’il doit utiliser et mettre en jeu est plus simple et plus réduit. Toutefois, il faut bien constater qu’il n’y a pas, humainement, d’intelligence sans un minimum d’outillage mental, ni d’outillage mental dont l’apprentissage n’implique un minimum d’intelligence. Cet outillage mental est lui-même de l’intelligence "coagulée". C’est un produit de la tradition, il est enseigné par la culture d’une civilisation donnée, et il constitue à certains égards comme un intellect agent, sous l’action duquel l’intelligence d’un être humain est éveillée. En réponse à cet éveil, la lumière informelle de l’intellect patient se polarise sur l’objet culturel qui l’a éveillée, l’investit, s’en empare, et le transforme en concept. Le moyen grâce auquel l’intellect est éveillé à la connaissance et informé, devient en retour le moyen grâce auquel l’intellect pense et connaît. […] Si bien […] que l’intelligence, pour informelle qu’elle soit en elle-même, ne laisse pas cependant d’être formelle dans son activité pensante. Et puisque cet outillage mental lui est fourni par une culture déterminée, il porte nécessairement la marque de cette culture. Le système conceptuel d’une intelligence donnée reflète le système culturel qui lui a donné naissance. Et c’est pourquoi il n’existe pas de discours métaphysique universel, ni de possibilité d’une traduction universelle de ces discours. L’universel est rigoureusement inexprimable et supra-conceptuel.
Il reste cependant que dans son acte propre – non pas dans son activité – l’intelligence est vraiment informelle. Et donc, lorsque cette intelligence travaille et se livre à des activités ordinaires […] elle attache et polarise sur son outillage mental une lumière capable d’éclairer tout autre chose. […] C’est précisément en fonction de cette situation de notre intelligence, prisonnière de ses catégories naturelles, que se définit le mode d’action du processus de conversion par lequel elle est surnaturalisée et consacrée dans la foi.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 100-101
[
abstraire
]
christianisme
L’Infini de Possibilités qu’est Dieu lui-même en tant qu’il se connaît comme archétype de toute chose possible, peut se définir, pensons-nous, comme la Conception que Dieu prend de lui-même ; Dieu se conçoit lui-même, et le fruit de cette Conception, c’est l’infinité des possibles. Et précisément parce que ces possibles sont absolument infinis, on peut dire que la Conception divine est immaculée, puisqu’elle exclut toute détermination, toute limitation, qui constituerait comme une tache, "une marque" (comme celle du cordon ombilical) impliquant l’origine d’une chose, sa dépendance et sa fermeture sur soi. […]
Telle est la signification métaphysique la plus générale de l’Immaculée Conception entendue comme Possibilité infinie.
Cette doctrine s’accorde-t-elle avec le caractère marial du dogme de l’Immaculée Conception ? Trois considérations nous paraissent incliner en ce sens. Et tout d’abord, que signifie ce privilège pour Marie, sinon qu’elle est une créature préservée, dès sa conception, du péché originel ? Et c’est là précisément la première interprétation du dogme. Or, qu’est-ce qu’une créature préservée du péché originel, sinon la créature dans toute sa pureté, c’est-à-dire parfaitement conforme à son archétype, in divinis ? Ainsi la conception immaculée de Marie réfère-t-elle à la conception immaculée que Dieu a de Marie. Mais, d’autre part, Marie nous a dit elle-même à Lourdes, non pas : ma conception est immaculée mais "Je suis l’Immaculée Conception" - littéralement Que soy era Immaculada Conception – parole irrécusable qui constitue à nos yeux l’événement théologique majeur des temps modernes. Et donc Marie n’est pas une conception immaculée possible parmi d’autres, mais la Conception Immaculée elle-même. Il faut donc admettre […], puisque Marie est une créature, qu’elle est une créature à part ; toutes les créatures ont en Dieu un être incréé, mais l’archétype incréé de Marie, c’est l’Essence divine en tant même qu’elle conçoit tous les archétypes. Marie est donc la figure humaine de la Possibilité in divinis à laquelle, et selon ses propres paroles, elle participe mystérieusement.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 295
[
explication
]
[
théologie
]
big pharma
Le lecteur fidèle se souviendra de la figure de Peter Gotzsche, auteur du livre "Remèdes mortels et crime organisé. Comment l'industrie pharmaceutique a corrompu les services de santé", couronné du prix des "fondations de la médecine" en 2014 par l’association des médecins britanniques. Gotzsche y avançait que le modèle d’affaires (business model) des pharmas était progressivement devenu celui du crime organisé (pour les lecteurs interloqués, je renvoie à un de mes précédents articles qui en donne une description relativement détaillée).
Gotzsche se trouve aussi être un des meilleurs épidémiologues et méthodologues de la recherche. Cofondateur de la prestigieuse revue Cochrane des pays nordiques, Gotzsche démontra par exemple que les stratégies de dépistage systématique du cancer du sein faisaient plus de mal que de bien du fait du nombre élevé de faux positifs. Il fut rudement attaqué, vigoureusement défendu et à ce jour personne n’a réussi à mettre en échec son travail.
Peter Gotzsche s’est pourtant fait virer comme un malpropre en septembre 2018 de la Nordic Cocrane review. En cause ? Ses remises en question (évidemment imparables) des données liées au vaccin contre le papillomavirus, fausses pour la plupart telles que publiées dans les revues médicales. Outrées par tant de mauvais esprit, les autorités de la Nordic Cochrane excommunièrent le savant homme, d’une manière si révoltante que quatre autres membres du conseil d’administration démissionnèrent sur le champ. La conclusion de Gotzsche ne surprendra aucun connaisseur de la corruption régnant dans le domaine : "La dépendance de la revue Cochrane face aux essais contrôlés randomisés publiés fait de celle-ci un serviteur de l'industrie, qui promeut passivement ce que l'industrie veut que la revue Cochrane promeuve : des messages qui sont très souvent faux".
Si la question vous intéresse, lisez Gotzsche, et vous verrez à quel point la recherche qu’on nous sert habituellement relève, selon l’un de ses meilleurs connaisseurs, de la prestidigitation bien plus que de la science !
Auteur:
Michel Jean-Dominique
Années: 196? -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: anthropologue
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
Hydroxychloroquine : le bal des ignares… Peter Gotzsche. Sur son blog, le 3 avril 2020
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propagande
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manipulation
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compromission
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santé
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consumérisme
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