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maladie

Il y a sans doute des milliers de citations sur le temps qui passe et qu'on ne rattrape plus : les poètes ont écrit des odes éternelles, les philosophes ont édicté des préceptes définitifs, les chanteurs ont enrobés tout cela de mélodies parfois inoubliables ; mais il n'y a rien à dire sur le temps, car le temps n'existe pas. Le temps c'est un élément de calcul inventé par quelques physiciens ; pour nous, tous les autres, il n'y a pas de temps, juste la mort qui approche. Alors, avant la mort, il faut amasser les souvenirs comme des trésors que personne ne pourra nous prendre. .. Mais à maman, ses souvenirs, on les lui prend quand même. Ma mère est spoliée par Alzheimer. Le bâtard.

Auteur: Massarotto Cyril

Info: Le premier oublié

[ mémoire ] [ oubli ]

 

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légèreté

Et puis l'Ennui nous vint qui fana sous nos doigts
Notre Amour, cette fleur absurde et printanière
Eclose, souviens-toi, boulevard Poissonnière,
Quand les nids commençaient à chanter sous les toits.

On s'est bien aimé deux - à n'en plus finir - mois.
Moi d'après ma façon, toi selon ta manière.
Deux mois ! Ce n'est pas rien pour ma moelle épinière,
D'autant que l'on comptait trente et un jours, je crois.

L'amour a son mystère et le coeur ses abîmes.
Je ne me souviens plus sur quel mot nous rompîmes,
Mais je suis bien certain que ce fut galamment,

Sans phrases de dépit, sans nous faire de scènes :
Tandis que tu partais au bras d'un autre amant,
Pour Auteuil, je prenais l'omnibus de Vincennes.

Auteur: Ponchon Raoul

Info: "Sonnet de l'amour sans phrase", in "La Muse gaillarde", éd. Fasquelle, p. 132

[ homme-femme ] [ poème ] [ couple éphémère ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

décor nocturne

Au clair de la lune, près de la mer, dans les endroits isolés de la campagne, l'on voit, plongé dans d'amères réflexions, toutes les choses revêtir des formes jaunes, indécises, fantastiques. L'ombre des arbres, tantôt vite, tantôt lentement, court, vient, revient, par diverses formes, en s'aplatissant, en se collant contre la terre. Dans le temps, lorsque j'étais emporté sur les ailes de la jeunesse, cela me faisait rêver, me paraissait étrange; maintenant, j'y suis habitué. Le vent gémit à travers les feuilles ses notes langoureuses, et le hibou chante sa grave complainte, qui fait dresser les cheveux à ceux qui l'entendent. Alors, les chiens, rendus furieux, brisent leurs chaînes, s'échappent des fermes lointaines; ils courent dans la campagne, çà et là, en proie à la folie.

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Les Chants de Maldoror

[ sonorités ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

L'art est au centre de toutes nos vies, pas seulement pour les plus aisés et éduqués... Je le sais de ma propre histoire, et de cette évidence donnée par chaque enfant jamais né - ils veulent tous entendre et raconter des histoires, chanter, faire de la musique, créer de petits drames, peindre des tableaux, faire des sculptures. Tout ça est à l'intérieur et nous le reproduisons à l'extérieur. Et puis, quand nous l'avons sorti, nous disons que l'art est élitiste, et en même temps soit nous fétichisons l'art - ses prix élevés, son jargon, son inaccessibilité - soit nous l'ignorons. La vérité est, artiste ou pas, que nous sommes tous nés dans un continuum créatif, qui est le patrimoine et le droit d'aînesse de tous nos vies.

Auteur: Winterson Jeanette

Info:

[ quête ] [ curiosité ] [ source ]

 

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errance routière

J'aime la route. Ma mémoire au volant. Les plaines de France. J'aime la route. Je la connais. Quand j'étais môme, je me faisais un petit trois cents bornes à vide. Aucun but. Le plaisir intense d'une aventure inventée à chaque nouveau décor. 

J'aimais conduire. Vite. En rupture avec la raison. Nuit et jour. Au petit matin. À l'heure du blues crépusculaire. Avec des bouts de lumière qui te pètent dans l'oeil, avec Marvin Gaye qui chante à la radio. Des courbes qui s'engouffrent dans le noir des longs tunnels. Faut pas lâcher le pied. Faut lui garder son centre de gravité à ta bagnole et remettre le pied à fond pour sortir de la courbe radieux. Encore sauvé ! Putain de pied de nez !

Auteur: Bohringer Richard

Info: Traîne pas trop sous la pluie

[ automobile ] [ liberté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

J'exerce la profession, ou l'activité, d'auteur de romans à quatre sous. Je m'explique : vous connaissez sans doute le genre de petits bouquins dont je veux parler : "un cocktail explosif de sensualité et d'aventures, de violence et d'exotisme". Pour parler clair, il s'agit de bouquins de cul. Notez bien que je n'éprouve nulle honte à écrire ce genre de littérature. En fait, cette activité assure mon gagne-pain et me permet de vivre assez largement tout en organisant ma vie comme je l'entends. C'est toujours mieux que de pointer matin et soir dans un bureau. Je travaille à domicile, le matin, l'après-midi, le soir ou la nuit, en semaine ou le week-end, l'hiver ou l'été, comme cela me chante. Bien des gens aimeraient connaître la même liberté.

Auteur: Paris Alain

Info: Achéron

 

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mégapole

Buenos Aires est ainsi pensa alors Grete, et elle nous l'a répété plus tard: un faisceau de villes réunies en une seule ville, de petites villes anorexiques à l'intérieur de cette unique majesté obèse qui s'autorise des avenues madrilènes et des cafés catalans, à côté de volières napolitaines, de temples doriques et d'hôtels particuliers Rive Droite et derrière tout ça - avait insisté le taxi- il y a malgré tout le marché au bétail, le mugissement des troupeaux avant le sacrifice et l'odeur de la bouse, c'est-à-dire les relents de la plaine, et aussi une mélancolie qui ne vient pas d'ailleurs mais d'ici, de la sensation de fin du monde qu'on a quand on regarde les cartes et qu'on constate combien Buenos Aires est seule, à l'écart de tout.

Auteur: Eloy Martinez Tomas

Info: Le chanteur de tango

[ melting pot ]

 
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naissance

Cette île, Ambahy, est de tous les regrets. À mes lèvres, j'ai porté le sel de ses plages et j'ai revu de mes yeux médusés la mère que l'on nous raconte née des lumières se donner à l'océan. Elle a ouvert son ventre et l'ombre en elle s'est engouffrée. Chante comme en une veillée de légendes : "L'ombre a enflé le ventre de la mère et nous a créés noirs et miséreux." Chante encore : " Dans le noir, nous retournerons. Dans le noir, nous retomberons. Dans le noir du ventre. Dans le noir de la tombe. " La mère s'est effacée comme une onde sur les dunes et je me demande encore si je n'ai pas rêvé. Silence. Le vent entrouvert vomit des silences. Cette île est de tous les regrets.

Auteur: Raharimanana Jean-Luc

Info: Nour, 1947

[ Madagascar ] [ obscurité ] [ océanique ]

 

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hommes-par-femme

Je rêve d'un homme qui aime les vieux groupes de rock que plus personne n'écoute. Qui me laissera dormir avec mon tee-shirt troué que j'adore et mes collants en laine. Qui se réveillera à quatre heures du matin pour arroser l'olivier parce qu'il saura que j'oublie toujours de le faire. Qui autorisera les animaux à boire des cafés. Qui m'achètera des frites. Qui ne s'ennuiera jamais. Qui aura lu Miller, Salinger et Desnos. Et aussi Kateb, Mammeri et Mahfouz. Qui, à l'aube, prendra un train avec moi sans en connaitre la destination. Qui se fichera que les yaourts soient périmés depuis la veille. Qui saura se mettre en colère et rire en même temps. Qui chantera faux. Qui aimera la mer et la campagne et peut-être même la montagne, aussi.

Auteur: Kaouther Adimi

Info: Des pierres dans ma poche

[ fantasme ] [ phantasme ]

 

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précurseur écologiste

Comme pour les jeunes de sa génération, ignorants du passé, le "problème écologique" avait été une véritable découverte, ce qu’on ne peut dire des vieux convertis sur le tard. Pour crier dans un journal de gauche [Charlie Hebdo] les méfaits du développement et ses gaspillages, à rebours de la mythologie du progrès matériel, il fallait avoir le courage et la liberté de s’opposer à son propre milieu. [Pierre] Fournier le disait dans le langage des jeunes, mais sans complaisance. Il n’annonçait pas les lendemains qui chantent, mais la fin des temps, pressentant peut-être que le sien était compté. La mort de Fournier est une lourde perte pour le mouvement écologique, car on ne voit guère aujourd’hui qui peut lui maintenir, avec son intransigeance, un sérieux qui n’est pas forcément celui des chiffres.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Le feu vert, 1980

[ radicalisme ] [ hommage post-mortem ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson