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baise

Là, elle veut du crack ; moi, je veux me faire sucer. Y a rien d’autre qui compte. Je n’ai jamais vu cette femme avant aujourd’hui, mais elle s’accroupit devant moi et je sors ma queue et je la lui fourre dans la bouche et son fils de deux ans est debout derrière elle et il lui tire les cheveux en répétant "Maman" sans arrêt, et son appartement est dégueulasse, et je n’arrive pas à bander, mais pas à cause du môme ni de la crasse, et quand je retire ma bite de sa bouche, je lui colle la pipe de crack entre ses lèvres, elle me regarde et sourit en saisissant la pipe à pleines mains, et ses mains sont la plus belle chose qu’il y ait dans cette pièce, ses ongles sont sales, mais longs et élégants en dépit de tout – ses ongles doivent être naturellement forts pour tenir cette longueur – alors je repousse sa tête en arrière et place ses mains sur ma bite et elle la caresse et je me mets à bander et son fils lui tire les cheveux, mais elle n’a pas l’air de s’en rendre compte, alors je ferme les yeux pour ne pas voir tous les trucs cassés et ses ongles longs irréguliers accrochent ma peau de temps en temps, et je grimace de douleur, mais j’aime ça, du coup je bande encore plus et puis je jouis dans sa main.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, pages 45-46

[ junky ] [ déclencheur d'érection ] [ fétichisme ] [ branlette ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

Balzac ne refléchit pas longtemps. Chaque fois qu'on lui parle d'une affaire, c'est son imagination débridée et non sa raison calculatrice qui mène l'argumentation, et spéculer fut pour lui, sa vie durant, une jouissance, tout comme écrire et créer. Jamais Balzac n'a dédaigné, par vanité littéraire, de faire du commerce. Il était disposé à trafiquer de tout : livres et tableaux, actions de chemin de fer, terrains, bois et métaux. Son unique ambition était de dépenser ses forces et de percer, peu importe dans quel domaine et par quels moyens. Le jeune Balzac n'a qu'une volonté, la volonté d'arriver, la volonté de puissance... Et avec la même rapidité qu'il perçoit, dans la première vision artistique, toutes les intrigues et leurs dénouements, son avidité hypertrophiée découvre, dans chaque spéculation, des bénéfices par millions... Le 6 avril 1828... Balzac fait banqueroute, et trois fois banqueroute, comme éditeur, comme imprimeur et comme propriétaire d'une fonderie de caractères... Il doit à 29 ans presque cent mille francs à sa famille et à son amie... Ces cent mille francs de dettes, fruits des trois années de son activité commerciale, seront le rocher de Sisyphe qu'il remontera toute sa vie en déchirant presque ses muscles et qui toujours le précipitera à nouveau dans les abîmes. Cette première et unique faute de sa jeunesse le condamne à rester éternellement endetté; jamais ne se réalisera le rêve de son adolescence, pouvoir travailler librement, être indépendant.


Auteur: Zweig Stefan

Info: Balzac : Le roman de sa vie, pp.91 à 108

[ engrenage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intériorisation

L'enfant compose avec la peur comme il compose avec la nuit, avec les ombres, avec l'insuffisance des parents, comme il compose avec tout. La peur est une donnée matérielle du monde, parmi des dizaines d'autres. Il faut savoir que la nuit noire accélère les battements du coeur rouge. Etre seul dans un chagrin ou dans le vert d'une forêt, c'est effrayant. Il faut le savoir mais cela ne concerne pas l'esprit, le dedans, cela donne une information susr le monde - comme de savoir que le vent du nord est glacé, que la neige reste toujours en altitude sur les montagnes. Alors tu l'apprends et puis tu l'oublies, comme dans l'enfance on oublie aussitôt ce qu'on sait pour aller jouer un peu plus loin, pour continuer de perdre son temps, de jouir du grand bonheur de perdre son temps. C'est une chose que les parents ont du mal à comprendre, cette jouissance-là. Ne reste pas désoeuvré, fais quelque chose, prends un livre. Même le jeu ils voudraient que ce soit éducatif - pas que pour jouer, pas que pour rien. C'est que les parents sont des adultes et que les adultes sont des gens qui ont peur, qui se soumettent à leur peur, qui la connaissent d'une connaissance servile, sombre. La peur n'est plus comme hier dans le monde, à certains endroits du monde, dans les dorures d'une légende ou dans les recoins d'une rue. Elle est maintenant dans l'esprit des adultes.

Auteur: Bobin Christian

Info: in "L'inespérée", éd. Gallimard, p.80-81

[ gratuité ] [ âge ] [ générations ] [ apprentissage ] [ inquiétude ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

aliénation

L’une des marques du discours des postmodernes qui "veulent notre bien" (Macron, Biden...) est l’infantilisation de leur auditoire virtuel...

Dans son livre intitulé Comment le capitalisme nous infantilise (Paris, Fayard, 2007) l’ancien conseiller de Bill Clinton, Benjamin Barber, décrivant le passage du capitalisme productiviste au capitalisme consumériste, reprend l’illustration de ‪Max Weber‬ sur "la cage d’acier de la modernité" pour dire qu’à celle-ci s’est substitué un "piège à singe" qu’il décrit ainsi: "Une petite boîte contenant une grosse noix est fixée à un poteau solidement planté. On ne peut attraper la noix que par un unique petit trou dans la boîte, conçu pour laisser la passer la patte tendue de l’animal. Il est assez facile pour le singe d’entrer sa patte dans la boîte, mais, une fois la noix saisie, il ne peut plus la retirer. Il est bien sûr évident pour tout le monde (sauf pour le singe) qu’il lui suffit pour se libérer de lâcher son trophée. Néanmoins d’habiles chasseurs ont découvert qu’ils pouvaient ainsi conserver leur proie pendant des heures, voire des jours entiers, car le singe ne lâchera pas la noix. Il préférera mourir (et meurt souvent)."

Ne tient-on pas là une illustration des plus saisissantes de l’attachement immodéré à une jouissance ruineuse, et cependant inaccessible en tant que concept pour celui qui, vivant dans un langage appauvri est privé de parole, comme en témoigne chaque jour l’emprise du Discours Capitaliste (acception lacanienne) sur le sujet postmoderne?

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 30.01.2021

[ prison des représentations ] [ impasse ] [ carcan du discours dominant ] [ politiquement correct ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théorie des discours

Dans les discours, la place de la vérité qui anime le discours, en étant son origine, est exclue du circuit d’échange intersubjectif, elle ne peut être que mi-dite. La production ne fait jamais retour sur la vérité subjective ou, pour le dire en d’autres termes, la jouissance ne peut jamais être complète. L’insatisfaction subjective est de structure. Dans ce dispositif, deux solutions s’ouvrent au sujet pour tenter de résoudre cette impasse de satisfaction. Il peut se plaindre à l’Autre de ce "monde si mal fait" qui empêche la jouissance, c’est ce que l’on retrouve dans toutes les sociétés régies par une incarnation totale de l’Autre, les sociétés déistes ou royales qui ont constitué l’âge ancien et l’âge classique. Il peut aussi tenter de remédier à l’impasse par la construction d’un savoir qui serait censé apporter la solution, c’est ce que propose la croyance en la science et en son progrès, c’est le moteur de l’âge moderne.

Les discours construisent l’inadéquation du sujet à son objet de jouissance, l’objet (a), l’unique trouvaille de Lacan ainsi qu’il l’affirmait. Ce qui meut alors le sujet, c’est la dimension du fantasme [...]. La castration ne veut pas dire autre chose. Il n’y a pas de souverain-bien qui comblerait le sujet. [...]

Il en va tout autrement dans les parlottes. Dans ce cadre l’objet conjoint au sujet et il y a croyance en une complétude possible par l’objet. La coupure inscrite au cœur du fantasme disparaît.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 166-167

[ différences ] [ psychanalyse ] [ post-modernité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour-propre

Les moeurs et leurs victimes. - L'origine des moeurs doit être ramenée à deux idées : "la communauté a plus de valeur que l'individu", et "il faut préférer l'avantage durable à l'avantage passager" ; d'où il faut conclure que l'on doit placer, d'une façon absolue, l'avantage durable de la communauté avant l'avantage de l'individu, surtout avant son bien-être momentané, mais aussi avant son avantage durable et même avant sa survie. Que l'individu souffre d'une institution qui profite à l'ensemble de la communauté, soit que cette institution le force à s'étioler ou même qu'il en meure, peu importe, - les moeurs doivent être préservées, il faut faire le sacrifice. Mais un pareil sentiment ne prend naissance que chez ceux qui ne sont pas victimes, - car la victime fait valoir, dans son propre cas, que l'individu peut être d'une valeur supérieure au nombre, et, de même, que la jouissance du présent, du moment paradisiaque pourrait être estimée supérieure à la médiocre perpétuation d'états sans douleur et de conditions de bien-être. La philosophie de la victime se fait cependant toujours entendre trop tard, on s'en tient donc aux moeurs et à la moralité : la moralité n'étant que le sentiment que l'on a de l'ensemble des moeurs, sous l'égide desquelles on vit et l'on a été élevé - élevé, non en tant qu'individu, mais comme membre d'un tout, comme chiffre d'une majorité. - C'est ainsi qu'il arrive sans cesse que l'individu se majore lui-même au moyen de sa moralité.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain 1879/Oeuvres I/Robert Laffont/Bouquins 1990 <89 p.730>

 

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être humain

Chez l'homme, la vie se passe dans la tête ; plus encore elle est un problème de la tête. Il faut non seulement s'adapter à l'existence dans le monde, ayant à ce niveau des besoins et des taches animales, mais il faut surtout régler constamment l'équilibre interne : un univers de sensations, d'émotions, d'idées, d'inquiétudes, de peurs ou de terreurs qui ne cessent de tournoyer. [...]
Pour y échapper, l'homme se rattache à son corps : il investit ses envies qui s'appellent alors libidinales, et il développe par ce biais une dépendance à la jouissance. Non qu'il jouisse seulement avec son corps, mais il y a une jouissance surajoutée qui est de ne plus sentir sa tête. [ ...]
Mais ça ne change rien au fait que l'homme souffre constamment de la tête. Elle s'impose à lui par une sorte de pression constante d'y rétablir un ordre, une tranquillité, un équilibre. [ ...]
En somme, l'équilibre dans cette tête n'existe pas, pas plus que n'existe ce qu'il lui faudrait pour la réaliser. Au présent, au moment actuel il n'y pas d'apaisement sans que la tête ne verse tout de suite dans le passé ou le futur et se crée de nouveaux soucis ou de nouvelles espérances, en tout cas des inquiétudes sournoises qui aboutissent sauf abrutissement provoqué, au fait que l'homme ne connaît pas le repos.
A quoi il faut ajouter que c'est de l'homme aussi, des autres hommes, que vient le souci qui empêche le repos.

Auteur: Delassus Jean-Marie

Info: Les logiciels de l'âme, éditions encre marine, 2005, p.21-22

[ rapports humains ] [ introspection ]

 

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nombres

Ô mathématiques sévères, je ne vous ai pas oubliées, depuis que vos savantes leçons, plus douces que le miel, filtrèrent dans mon coeur, comme une onde rafraîchissante. J'aspirais instinctivement, dès le berceau, à boire à votre source, plus ancienne que le soleil, et je continue encore de fouler le parvis sacré de votre temple solennel, moi, le plus fidèle de vos initiés. Il y avait du vague dans mon esprit, un je ne sais quoi épais comme de la fumée ; mais, je sus franchir religieusement les degrés qui mènent à votre autel, et vous avez chassé ce voile obscur, comme le vent chasse le damier. Vous avez mis, à la place, une froideur excessive, une prudence consommée et une logique implacable. À l'aide de votre lait fortifiant, mon intelligence s'est rapidement développée, et a pris des proportions immenses, au milieu de cette clarté ravissante dont vous faites présent, avec prodigalité, à ceux qui vous aiment d'un sincère amour. Arithmétique ! Algèbre ! Géométrie ! Trinité grandiose ! Triangle lumineux ! Celui qui ne vous a pas connues est un insensé ! Il mériterait l'épreuve des plus grands supplices ; car, il y a du mépris aveugle dans son insouciance ignorante ; mais, celui qui vous connaît et vous apprécie ne veut plus rien des biens de la terre ; se contente de vos jouissances magiques ; et, porté sur vos ailes sombres, ne désire plus que de s'élever, d'un vol léger, en construisant une hélice ascendante, vers la voûte sphérique des cieux.

Auteur: Lautréamont Isidore Ducasse

Info: Les chants de Maldoror, 1869, GF 528, Flammarion 1990 II 10 p.162

[ éloge ] [ poésie ]

 

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couple

Si, comme Brecht, vous avez une préférence pour les orgasmes non-simultanés, c'est que vous avez atteint le point ultime d'intimité sexuelle avec votre partenaire ; en l'observant atteindre le climax de sa propre jouissance, et en vous exposant intégralement à son regard dans votre activité masturbatoire, vous avez accepté de maintenir ouvert l'espace fantasmatique qui soutient le désir de l'Autre.

"Et l'étreinte, l'étreinte confuse d'où la jouissance prend sa cause, sa cause dernière, qui est formelle, n'est-elle pas de l'ordre de la grammaire qui la commande?" (Lacan, Encore)

La sexualité est le domaine où nous nous approchons au plus près de l'intimité d'un autre être humain.

Dans la mesure où nous nous exposons totalement à lui ou à elle, Lacan considère le plaisir sexuel comme réel: c'est à dire de l'ordre d'une expérience traumatique (en raison de son intensité à vous couper le souffle), et cependant cette expérience reste teintée d'impossible, dans la mesure où nous sommes à jamais incapables de lui donner une signification, quelque chose résiste à son intégration totale dans le registre symbolique du sens.

Grâce à une remarquable économie d'écriture - et au jeu sublime des actrices ! - il y a dans le film Persona d'Ingmar Bergman un passage (Alma's confessions) qui, sans la moindre image de sexe, dit quelque chose de si vrai sur le sexe, son pouvoir de fascination, son caractère profondément dérangeant, que cela en fait probablement la scène la plus érotique de l'histoire du cinéma, toute en grammaire et en syntaxe.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Sur Facebook, 12 mai 2019

[ proximité ] [ confiance ] [ érotisme ] [ fantasme ] [ fusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

historique

Selon Girard, c’est le judéo-christianisme qui nous a appris à repérer le mécanisme sacrificiel par lequel les sociétés conjurent la violence mimétique en la polarisant sur une victime émissaire. La Bible hébraïque et les Evangiles révèlent ce qui doit demeurer caché pour que le procédé jouisse de sa pleine efficacité : la victime qu’on élimine est innocente de la gangrène sociale dont on la rend responsable. […]
En retirant aux sociétés humaines l’usage libre et innocent d’un moyen aussi efficace pour se purger de la violence mimétique qui menace périodiquement de les emporter, le judéo-christianisme a davantage fragilisé ces sociétés qu’il ne les a renforcées. […]
Contre le déchaînement de la violence mimétique, les sociétés modernes, interdites de rites sacrificiels – ou plutôt, très contraintes sur ce chapitre – ont dû recourir à d’autres instruments de régulation sociale. Entre autres, la production de masse, chargée de calme momentanément – très momentanément – l’envie ; l’apparition d’une instruction obligatoire prolongée, dont une des fonctions est d’inculquer à tous les enfants les principes de la vie commune ; la place croissante prise par le droit, saisi de tous les conflits et appelé à les trancher avant qu’ils puissent s’étendre ou prendre de dangereuses proportions ; le développement de la police, veillant au respect des lois et arrêtant les contrevenants, ainsi que la multiplication des prisons maintenant ces derniers à l’écart. Sans parler d’une multitude d’autres instances régulatrices comme les hôpitaux psychiatriques, l’industrie pharmaceutique pourvoyeuse de neuroleptiques, l’industrie des loisirs charge d’épuiser les surplus d’énergie en dérivatifs inoffensifs.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Une folle solitude", pages 34 à 36

[ contention ] [ vie en société ]

 

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