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inconscience

L’amour. L’amour. L’âââmoûûûr . Ils n’ont que ça en tête, en langue, aux yeux, au fion. L’amour est à la fois la question et la solution. L’alpha et l’oméga. La réponse universelle. La guérison de tous les maux…Comme si l’amour ne portait pas sa part d’ombre, son ambivalence, sa haine cachée, sa destructivité dévorante…Comme s’il était autre qu’un affect. Comme si tout affect, de par son essentielle labilité, n’était pas essentiellement suspect. Comme si, enfin, comme si surtout, la pensée n’existait pas. Il est vrai que la pensée est distance, et le concept froid…

Auteur: Declerck Patrick

Info: Dans " Le sang nouveau est arrivé"

[ passion destructrice ] [ illusion ] [ observateur extérieur ]

 
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éros

Un jour qu'une fille jeune dansait sur la table branlante d'un mauvais lieu d'Andalousie, ses seins frémissaient moins que les cœurs des matelots ivres qui, pour quelques pesetas, l'allaient posséder. Or, je le vis, ces hommes grossiers, en cet instant, communiaient avec cette femme et avec la vie universelle d'une façon plus étroite que ne firent jamais les hommes à systèmes, et de celle que dévoraient leurs yeux enflammés, ils se faisaient une image incomparablement plus vivante qu'aucun des chefs-d’œuvre d'observation suspendus par [Maurice-Quentin de] La Tour dans les froides salles de Saint-Quentin.

Auteur: Barrès Maurice

Info: Dans "Du sang, de la volupté et de la mort", pages 268-269

[ libido ] [ puissance de vie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nourriture

Roulaient sur la table des saucissons énormes dont la peau à la lumière des bougies miroitait de reflets café au lait ou grenat ; de larges pièces de lard semblables à des tranches d'écorce noire saupoudrées de neige ; des jambonneaux recouvertes de chapelure pareils à des petits messieurs si dodus si gourmands qu'ils s'étaient métamorphosés en nourriture ; coupés en deux, ils exhibaient leur intérieur charnu et rose, leurs veines de gelée couleur de miel, semblant attendre une dernière volupté de la dévoration ; de longues saucisses noirâtres, tourmentées et bosselées comme des racines de pin.

Auteur: Verger Frédéric

Info: Les rêveuses, p. 146

[ charcuterie ]

 

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censure

Ce grand feu rassemblait, grondait et hypnotisait, poursuivait Livio, le feu gagnait, cette fois sans pitié, réduisait toutes les pages, mangeait tous les mots, le feu avalait la pensée, exactement comme l'avaient espéré les nazis, le feu dévorait la science, la connaissance, la littérature, le théâtre, l'idée même de la vie et de sa complexité, et en premières lignes, les œuvres de Freud, de Marx, d'Einstein, de Heine, de Remarque, de Brecht, de Döblin, de Zweig, de Tucholsky, balancées dans les flammes, parce que jugées trop juives, trop communistes, trop pacifistes, trop libérales, trop pulsionnelles, trop décadentes, trop traîtres, trop libres, trop vraies, trop affectées.

Auteur: Giraud Brigitte

Info: Jour de courage

[ autodafé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

état dévorant

La menace qui pèse sur le monde est celle d'une organisation totalitaire et concentrationnaire universelle qui ferait, tôt ou tard, sous un nom ou sous un autre, qu'importe ! de l'homme libre une espèce de monstre réputé dangereux pour la collectivité tout entière, et dont l'existence dans la société future serait aussi insolite que la présence actuelle d'un mammouth sur les bords du Lac Léman. Ne croyez pas qu'en parlant ainsi je fasse seulement allusion au communisme. Le communisme disparaîtrait demain, comme a disparu l'hitlérisme, que le monde moderne n'en poursuivrait pas moins son évolution vers ce régime de dirigisme universel auquel semblent aspirer les démocraties elles-mêmes.

Auteur: Bernanos Georges

Info: ''La Liberté pour quoi faire ?'', 1947

[ absolu immanent ] [ soumission politique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-entre-elles

Ensemble, nous avons vécu nos vies en portant nos chagrins dans nos bras, en nous aidant les unes les autres à trimbaler des valises, des cercueils et des patates, pleurant à gros sanglots dans le giron les unes des autres, sur toutes les passions dévorantes, toutes les tromperies, les avortements, les trahisons, les perquisitions, la honte d'être envieuses, nous nous sommes apprises mutuellement à pardonner, mais d'abord nous avons volé des maris, nous avons forniqué, menti et commis de telles horreurs qu'ensuite nous tombions à genoux en pleurs et en prière, et nous attendions des autres le pardon et la pitié, les caresses et l'affection que se prodiguent les sœurs.

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: Le corps de l'âme, nouvelles

[ pécheresses ] [ sororité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

odeurs

Grenouille était fasciné par cette opération. Si jamais quelque chose dans sa vie avait provoqué de l’enthousiasme –certes pas un enthousiasme visible de l’extérieur : un enthousiasme caché, brûlant, comme à flamme froide-, c’était bien ce procédé permettant, avec du feu, de l’eau, de la vapeur et un appareil astucieux, d’arracher aux choses leur âme odorante. Cette âme odorante, l’huile éthérique, était bien ce qu’elles avaient de mieux, c’était tout ce qui l’intéressait en elles. Tout le stupide reliquat, les fleurs, les feuilles, les écorces, les fruits, la couleur, la beauté, la vie et tout le superflu qu’elles comportaient encore, il ne s’en souciait pas. Ce n’était qu’enveloppes et scories. Il fallait s’en débarrasser.

Auteur: Süskind Patrick

Info: Le parfum

[ passion dévorante ]

 

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femmes-par-homme

Le monde croit volontiers qu’une jeune fille qui joue la comédie, ou qui est "un type", ou qui prépare son baccalauréat, ou qui flirte, ou qui, sans plus, est mal élevée, est une jeune fille intelligente ; et Dieu sait ce qu’il en est en réalité ! Ayant trop donné aux unes, le monde en refuse trop aux autres ; il condamne avec légèreté les jeunes filles sans brillant. Et pourtant, de la sottise avec brillant ou de la sottise sans brillant, comment ne préférer pas la seconde ? Au moins n’est-elle pas une provocation, et ne collabore-t-elle pas à cette grande confusion des valeurs qui est de nos jours une plaie sociale dévorante et négligée.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, page 33

[ médiocrité généralisée ]

 

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bisous

Il ne faut pas non plus se jeter sur l’enfant pour l’embrasser. Les parents ne le savent pas, mais avant trois ans, l’enfant ne ressent pas ces embrassades comme quelque chose de bon, en ce sens qu’il ne sait pas jusqu’où on va aller. (D’autant plus qu’il aime très fort, et qu’aimer lorsqu’on est petit se manifeste par mettre ce qu’on aime en bouche. La dévoration, signe d’amour, est bien près du cannibalisme auquel un tabou fait place avec le sevrage.) Les parents croient qu’en l’embrassant, ils prouvent leur amour et que l’enfant, en les embrassant, leur prouve le sien. Ce n’est pas vrai ou plutôt, c’est un rituel qu’on lui impose, qu’il subit, qui ne prouve rien.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Lorsque l'enfant paraît", tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 34-35

[ baisers ] [ agression sensuelle ] [ signification ]

 

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femmes-par-femme

Son regard à elle allait au-delà de moi, vers notre village, vers les hommes du nord qui chargent leurs bateaux d'esclaves en pleurs, vers tous les villages d'Allemagne, d'Angleterre et de France, où les pauvres gens transpirent de l'aube au soir pour que les grands seigneurs puissent se battre entre eux, assiégés dans leurs châteaux et entourés de leurs manants affamés en train de manger des souris et des rats, parfois même se dévorant les uns les autres, les mères qui pleurent pour leurs petits, et, au-delà de ceci, vers le monde entier même, avec toutes ses batailles qui semblaient si grandes, avec la misère et la cupidité et la peur, la jalousie et la haine des gens les uns pour les autres.

Auteur: Russ Joanna

Info: Souls 1982

[ accablement ] [ abattement ] [ tristesse ]

 

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