Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 53
Temps de recherche: 0.041s

littérature

Septembre a déjà commencé ; le septembre de la lumière, pas celui des agendas. Hier et cette nuit il a plu, ce matin le ciel était un autre ciel, l'air un autre air, vivre une autre affaire, - et tout cela un tranquille tour de force de la transparence. On n'en croyait pas ses fenêtres, au réveil. Toute la campagne s'était introduite en silence dans la bibliothèque et elle s'étendait là, entre les livres, visible comme il n'y a que septembre pour rendre visibles les choses, touchable, offerte, intime sans la moindre familiarité, énorme et recueillie. Toute la journée nous l'avons bue, sans sortir jusqu'au soir, quand j'ai marché jusqu'à la rivière, tout à fait dans la confidence aussi. À présent la nuit n'est pas encore assise et pourtant, entre chaque phrase, je fais cinq pas pour regarder de l'embrasure un quart de lune de chanson s'amuser de ce grand pays qui s'offre à l'ombre comme on cède à l'amour.

Auteur: Camus Renaud

Info: L'Isolation : Journal 2006 Mercredi 30 août 2006, neuf heures du soir, pp 349-350

[ été ]

 

Commentaires: 0

injustice

Au XVIIIe siècle, le philosophe Bernard Mandeville affirmait, dans sa "Fable des abeilles", qu’une société où les gens sont honnêtes finit par dépérir, car les citoyens y brident leurs appétits. C’est grâce au vice, à l’égoïsme effréné, à l’absence de scrupules que des entrepreneurs plus malins que les autres s’enrichissent et que, ruisselant sur l’ensemble de la société, leur prospérité finit par faire le bonheur de tous. "Les vices privés font la vertu publique", oui-da ! Guerre, armements, vol, prostitution, alcool, drogue, luxe, pollution : tout ça contribue au développement de la civilisation ?

C’est précisément cette logique que suivent les grands groupes de l’ère néolibérale, remarque Dany-Robert Dufour, dans "Le Monde diplomatique" (décembre). Abus de position dominante, dumping et ventes forcées, délits d’initié et spéculation, faux bilans, manipulations comptables, détournements de crédits publics et marchés truqués, etc. Quand Apple bride ses portables, quand Lafarge finance Daech, quand Uber espionne ses concurrents, quand des entreprises du CAC40 cachent des fortunes dans les paradis fiscaux. Au fond, c’est pour notre bien !

Auteur: Porquet Jean-Luc

Info: Le Canard enchaîné, Édition du mercredi 27 décembre 2017, p. 5.

[ inégalités ] [ ploutocrates ] [ fauteurs de guerre ] [ ironie ]

 

Commentaires: 0

écologie

A partir du 2 août, l'humanité vit à crédit
Il faudrait 1,7 planète pour produire toutes les ressources naturelles que nous consommons en une année
La date est fatidique, et toujours plus précoce. Depuis mercredi 2 août, l'humanité vit à crédit : elle a consommé, en seulement sept mois, toutes les ressources que la Terre peut produire au cours d'une année. Jusqu'à la fin 2017, pour continuer à boire, à manger, à nous chauffer ou à nous déplacer, nous allons donc surexploiter les écosystèmes et compromettre leur capacité de régénération........
Tous les humains ne sont toutefois pas responsables de cette situation dans les mêmes proportions. Avec le train de vie australien ou américain, il faudrait plus de cinq planètes pour vivre. Les Français, eux, en ont besoin de trois, les Chinois de 2,1, bien au-dessus de la frugalité indienne (0,6 planète). Rapporté aux ressources nationales, le Japon aurait besoin de sept fois son pays pour satisfaire sa consommation actuelle, l'Italie et le Royaume-Uni de quatre fois.Au total, l'empreinte écologique des pays développés est cinq fois supérieure à celle des pays pauvres.

Auteur: Internet

Info: Journal Le Monde, 3/08/2017

[ nord-sud ] [ surpopulation ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

compliance

J'appris rapidement que dans une grande compagnie on passe autant de temps à tenter de paraître occupé qu'à travailler vraiment. Les tâches qu'on m'assignait pour la semaine le lundi auraient pu être terminées le mercredi, mais bien qu'au cinéma et à la télévision le personnel expédie son travail en un temps record et en redemande, impressionnant ainsi ses supérieurs et grimpant l'échelle hiérarchique, on me fit rapidement comprendre que dans la vie réelle non seulement ce genre d'initiative n'était pas encouragé mais qu'on le désapprouvait. Les gens situés à mon échelon hiérarchique devaient songer à protéger leurs fesses. Au cours des années, ils avaient établi ce qui était pour eux un taux confortable de travail/non travail, et si je me mettais soudain à bosser dur, ça bouleverserait la courbe de productivité dans les statistiques de l'entreprise. Cela donnerait d'eux une mauvaise image. Cela donnerait une mauvaise image de mon supérieur. on attendait de moi que j'égale, ou que je dépasse très légèrement, la production de mon prédécesseur, point. J'étais censé me glisser dans une niche préexistante et me conformer à ses dimensions. Le Principe de Peter en action.

Auteur: Bentley Little

Info: L'ignoré

[ conformité en entreprise ] [ fonctionnariat corporate ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Lundi. Comme chaque lundi, je descends l’escalier pour partir travailler. Au rez-de-chaussée, Bernard, le concierge, m’attend comme d’habitude de pied ferme. Des choses immuables rythment notre vie et c’est rassurant. "Alors Bernard, comment ça va ce matin ? Et votre dos ? Toujours pareil… mais que dit votre médecin ? Ah, il vous a changé d’anti-inflammatoires. Bon je vais vous redonner les coordonnées de mon acupunctrice, Véronique, mais cette fois vous y allez, je vous jure qu’elle fait des miracles."

Mardi. Même rituel. Bernard guette mon passage, prêt à dégainer son "ça va ?", Comme s’il attendait vraiment des informations sur ma santé. Ce matin, il n’aura de moi qu’un "ça va, ça va…" supersonique : on dirait que j’ai un rendez-vous capital.

Mercredi. Je m’arrête au premier étage, en entendant Dupont, du troisième, ouvrir la porte. Il s’arrête tous les jours pour discuter avec Bernard. Faisant semblant de chercher je ne sais quoi dans mon sac, j’attends qu’il passe et je me glisse derrière lui pour sortir de l’immeuble sans parler à personne.

Jeudi. Je n’en reviens pas, ma fille Yasmin a eu 17 en politique internationale. Heureusement, Bernard est à son poste, il faut vraiment que je le dise à quelqu’un. Échanger avec lui quelques mots le matin, c’est bien agréable. Si les concierges n’existaient pas, il faudrait les inventer.

Auteur: Piazza Piervi

Info: Homo biologicus

[ nécessaires ] [ naturels ] [ essentiels ] [ routine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Depuis mercredi, je ne t’ai pas écrit. Je n’ai pas cessé d’avoir le cœur serré comme dans un étau. J’ai voulu faire ce qu’il fallait pour me débarrasser de cette idée fixe que j’avais. Rien n’y a fait. J’ai passé deux jours entiers couché, à lire vaguement et à fumer, pas rasé, et sans volonté – le seul signe que je t’ai donné de tout ça, c’est ma lettre de mercredi. Je pensais qu’aujourd’hui je recevrais ta réponse à cette lettre. Je me disais : "Elle répondra. Elle trouvera des mots qui dénoueront cette chose si affreusement serrée en moi."  Mais tu ne m’as pas écrit.

Je ne crois pas que je t’enverrai cette lettre. On n’a pas idée d’écrire avec le cœur que j’ai. Mais je ne peux m’empêcher de te dire que depuis plus d’une semaine, je suis dans une sorte de répugnant malheur à cause de toi et parce que tu n’es pas venue. Oh ! ma petite Maria, je crois vraiment que tu n’as pas compris. Tu n’as pas compris que je t’aimais profondément, avec toute ma force, toute mon intelligence et tout mon cœur. Tu ne m’as pas connu auparavant et c’est pourquoi sans doute tu ne pouvais pas comprendre. Tu m’as pourtant parlé un jour de mon cynisme et il y avait du vrai. Mais où est parti tout cela ?

Auteur: Camus Albert

Info: Correspondance (1944-1959) : à Maria Casarès, 17 juillet 1944. Camus a quitté la capitale, ne se sentant plus en sécurité du à ses activités au journal "Combat", il écrit cette lettre depuis Verdelot et signe ses lettres "Michel"

[ passion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

tennis business

Accusé de faire beaucoup trop de " fric ", Roger Federer est dans une sacrée tourmente

Quand l’information a été divulguée fin janvier par le magazine suisse Ktipp, elle n’a pas forcément fait le tour du monde. Il faut dire que l’on attaque pas le Maestro, considéré dans son pays comme le roi du tennis mais aussi du business. 

C’est tout cela qu’évoque très bien nos confrères du Parisien qui ont consacré un bel article concernant ce que l’on peut appeler l’affaire " On ", du nom de la marque de chaussures de sport dont Roger Federer est actionnaire.

En effet, il semblerait que les dirigeants de On, qui font fabriquer les chaussures de tennis de Federer au Vietnam, ne se gêneraient pas au niveau de la marge. Selon Ktipp, elles seraient achetées 18,89 euros chez le fournisseur pour être vendues près de 200 euros. 

Une marge considérable qui a ému quelques ONG et qui serait bien plus élevée que ce qui se pratique en général même chez les géants comme Nike ou Adidas qui sont connus pour avoir la main lourde.

Certains observateurs sont donc surpris par cette stratégie un peu trop lucrative menée par Roger Federer et ses associés. Les autres, ceux qui connaissent un peu mieux le Suisse, n’ont pas sauté de leur chaise. Business is business…

De son côté, la marque a décidé de ne pas commenter pour l’instant cette affaire.



 



 

Auteur: Internet

Info: https://www.welovetennis.fr/ - Jean Muller,  mercredi 14 février

[ profit exagéré ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

écriture

Mercredi. N'ayons pas peur des mots : Gilles, notre guide, est un génie. Gilles, Guadeloupéen d'une soixantaine d'années, ancien employé de Fram reconverti en taximan, merveilleux produit de l'indolence insulaire, manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris lexical. En quelques minutes, ce fut un tel festival d'inventivité verbale que sa petite carlingue se transforma bientôt en prairie d'astucieuses métaphores, de rhétorique blagueuse et autres mots précieux. A propos d'un restaurant, il lança à ma belle : " Ce soir, votre langue de chatte vivra sa petite vie toute seule... Laissez-la chanter. " A propos du pénible Club Med dont nous venions de réchapper : " Ici, le bonheur est une injonction : gare à celui dont le sourire flanche ! Il sera fusillé sur la piste de danse... " A propos de Paris : "Je suis trop vieux pour combattre le froid... Même l'été, j'y grelotte d'ennui. "
N'en pouvant plus d'admiration, j'osai lui demander pourquoi un tel talent n'avait commis aucun roman, pourquoi garder jalousement son trésor. Il éclata d'un rire superbe, avant de me répondre, sans la moindre coquetterie : " Mais pourquoi faire, mon bel ami ? Je me délecte bien assez du magot des anciens. Pourquoi ferais-je couler mon minable ruisseau dans un océan que je n'ai pas fini d'explorer ? Je sais qui vous êtes, vous savez, vous êtes le type de la télé. Vous, vous écrivez, vous jouez, vous déclamez, vous voulez nous montrer toutes vos acrobaties. Mais vous avez peur, je le vois dans vos yeux, vous ne cessez d'avoir PEUR. Moi, je lis au soleil, vous écrivez dans la grisaille. "
Enculé de Nègre.

Auteur: Bedos Nicolas

Info:

[ littérature ] [ mondanités ]

 

Commentaires: 0

extraterrestres

Qu'est ce qui explique le mieux le phénomène UFO ?
En juillet dernier, le site Unexplained Mysteries a procédé a un sondage demandant aux gens comment ils expliquent le phénomène UFO.
Le sondage s'est déroulé sur une période de 3 mois, il posait la question : "qu'est ce qui explique le mieux le phénomène UFO ?". Aujourd'hui la vue générale sur les UFOs semble être très différente du passé. Beaucoup plus de gens sont disposées à accepter des explications autres que l'idée extraterrestre. Ce phénomène débuta en 1947 quand le pilote Kenneth Arnold fut spectateur témoin d'un certain nombre d'objets en forme de disques, volant en formation au-dessus des Cascade Mountains. Interviewé plus tard au sujet de ce qu'il avait vu, Arnold déclara que les objets se déplaçaient "comme une soucoupe qu'on ferait ricocher sur l'eau". Les résultats du dernier sondage donnent que sur presque 2300 voix, 41% sont encore convaincus que les UFOS sont des visiteurs d'une autre planète, 19% croient qu'il s'agit de "projets noirs", cad de technologies secrètes des militaires. Cette explication a pris un poids considérable au cours des années, en particulier après la vague d'UFOs triangulaire des années 89 - 90 qui furent révélée plus tard comme ayant été provoquées par les essais du chasseur "furtif " américain. Une explication moins commune a reçu 8% des voix - l'idée que les UFOs sont en réalité des humains qui voyagent dans le temps bien qu'il n'y ait absolument aucune preuve pour soutenir cette hypothèse. Les plus sceptiques représentent 29% des voix, 14% pensent que les UFOs sont des phénomènes d'hystérie de masse, 9% que c'est autre chose et 6% refusent de croire que les UFOs existent.

Auteur: Unexplained Mysteries

Info: mercredi 10 Novembre 2004

[ spéculations ]

 

Commentaires: 0

chronos

Dans le tiroir inférieur de la commode, je retrouve une lettre arrivée ici, une première fois, voilà vingt-six ans. Une lettre affolée, qui respire encore quand elle arrive pour la seconde fois.

Une maison a cinq fenêtres : par quatre d’entre elles, le jour brille avec calme et félicité. La cinquième fait face à un ciel noir, à l’orage et à la tempête. Je suis à la cinquième fenêtre. La lettre.

Parfois il existe un abîme entre le mardi et le mercredi, mais vingt six ans peuvent défiler en un instant. Le temps n’est pas une distance en ligne droite, mais plutôt un labyrinthe, et quand on s’appuie au mur, au bon endroit, on peut entendre des pas précipités et des voix, on peut s’entendre passer, là, de l’autre côté.

Cette lettre n’a-t-elle jamais eu de réponse ? Je n’en sais plus rien, c’était il y a si longtemps déjà. Les innombrables seuils de l’océan ont poursuivis leur marche. Le cœur a continué à bondir, de seconde en seconde, comme un crapaud dans l’herbe humide d’une nuit d’août.

Les lettres sans réponses s’amassent là-haut, comme les cirrostratus qui annoncent la tourmente. Elles ternissent les rayons du soleil. Je répondrai un jour. Un jour, lorsque je serais mort et que j’arriverai enfin à me concentrer. Ou du moins assez loin d’ici pour arriver à me retrouver. Quand je viens d’atterrir dans la grande ville et quand je longe la 125e Rue, dans le vent qui balaie la rue des ordures en fête. Moi qui aime tant flâner et me perdre dans la foule, un T majuscule dans la masse du texte sans fin.

Auteur: Tranströmer Tomas

Info: "Répondre aux lettres", in Baltiques: Œuvres complètes 1954-2004, Poche 2004 , trad Jacques Outin

[ épistoles ] [ relativité ] [ correspondance ] [ procastination ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel