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littérature

L'efficacité du langage tient à un savant mélange de justesse, et à sa puissance de synthèse. Il peut mieux "tout couvrir et expliquer" que les maths - que je connais très mal et qui me repoussent par une froide et rigide abstraction qui me les fait voir comme mortes et désincarnées. Bien moins chaleureuses en tout cas qu'un simple marteau. 

Un idiome humain donné, consensuel par essence, n'est limité que par la précision et l'ouverture de chacun de ses termes-segments et la culture-réceptivité de ses lecteurs-capteurs. 

Précision au sens où les éléments du contexte et la pensée du formulateur peuvent autant ouvrir : le mot arbre impliquant quasiment la vie dans son entier puisqu'il évoque la naissance de l'univers jusqu'aux émergences terrestres de longues chaines carbonnées. 

Ou focaliser-centrer sur un mot-élément comme dans cette phrase de Becky Chambers : "La route elle-même était une relique d’asphalte noir - une route à pétrole, faite pour des moteurs à pétrole, des pneus en pétrole, des tissus en pétrole, des carrosseries en pétrole." 

J'ai l'impression qu'un poète véritable est celui à même de manipuler ces pôles avec de belles qualités d'artisan du verbe, doublés d'une sincérité suffisamment acceptée, "terre à terre", bien ancrée dans son époque-formacja linguistique. Au point d'influencer les langages postérieurs.

Shakespeare ou Bukowski me viennent ici à l'esprit.

Auteur: Mg

Info: 7 septembre 2023

[ centrage - décentrage ] [ poésie ] [ tétravalence ] [ objecti ]

 

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question

Jeune adulte une interrogation revenait souvent : Nous vivons dans un monde dual, femmes-hommes, blanc-noir, haut-bas, etc. Existe-t'il dès lors un monde, une planète, un univers... où ça marche sur une base différente, genre : il faut être trois pour se reproduire ?
Truisme : "deux" représentant la manière la plus simple d'être plusieurs, moins mauvaise façon d'être seul sans l'être.
Séparation duale opérée bien avant que ne se pointe le singe dépoilé et ses petites papattes à cinq doigts qui nous ont amené jusqu'ici. (Grâce aussi aux champignons hallucinogènes selon certains comme Mckenna.)
Sans oublier que nous sommes tous interconnectés avec tout, si on pense évolution : chacun constitués des mêmes particules, frères des mammifères, cousins des insectes, petits cousins des végétaux, arrière arrières petits-fils du soleil, etc.
On croit donc savoir que le la reproduction sexuée fut l'astuce que la nature développa pour améliorer le mélange des gènes, permettant ainsi une meilleure souplesse adaptative aux espèces. Ensuite la vie exploratoire améliora son tâtonnement pour porter un peu plus loin sa quête du réel via nous les hommes. La preuve nous sommes en posture de nous s'installer sur mars. Mais c'est peut être aller trop loin déjà.

Donc, lors du développement et des innombrables émergences aléatoires de son incommensurable potentiel de complexité, la vie semble faire des pauses, retournant vers le simple. Ici "à plusieurs". DEUX.
Pourquoi pas TROIS ? Ou CINQ ? Il existe certainement des écrivains de science-fiction qui on théorisé de telles espèces.

Auteur: Mg

Info: sept 2018

[ évolution ]

 

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civilisation

Jung reconnaît l'origine sexuelle des productions psychiques supérieures, mais il nie que ces productions puissent en tant que telles avoir encore quelque chose de sexuel. Pour expliciter cette position, il utilise entre autres cette comparaison : "Bien qu’il ne puisse y avoir aucun doute quant à l’origine sexuelle de la musique, ce serait une généralisation sans valeur et de mauvais goût que d’aller inclure la musique dans la rubrique de la sexualité. Une terminologie de ce genre conduirait à traiter de la cathédrale de Cologne dans le cadre de la minéralogie sous prétexte qu’elle est en pierre." Cette comparaison va, selon moi, à l’opposé de ce que Jung veut démontrer. La cathédrale de Cologne n’a pas cessé au moment de sa construction d’être effectivement en pierre pour ne plus exister que sous forme d’idée artistique. En effet, même le plus splendide édifice du monde est en substance un tas de minéraux qu’on examinera en minéralogie et dont seul un point de vue anthropocentriste étroit pourrait contester la réalité. Et les fonctions psychiques les plus élevées ne changent rien au fait que l’homme est un animal dont les réalisations supérieures sont incompréhensibles en elles-mêmes et ne peuvent se concevoir que comme les fonctions d’authentiques instincts animaux. Le développement du psychisme ne ressemble pas à l’éclosion d’une bulle dont la pellicule signifierait le présent et dont l’intérieur ne contiendrait qu’une espace vide au lieu du passé, il est plutôt comparable à la croissance d’un arbre où les couches successives de tout le passé continuent de vivre sous l’écorce.

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Critique de "Métamorphoses et symboles de la libido" de Jung

[ sublimation ] [ dénégation ] [ émergence continuelle ] [ tiercités hyper-structures ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

linguistique

Les énigmes étymologiques sont innombrables. En anglais par exemple : comment sommes-nous passés de "man" à "woman ? Ou de "gate" signifiant "porte" à "gate", qui veut dire "scandale" ? La réponse est que pour tout signifiant nous ne partons PAS de quelque part. Aucun terme n'a d'autre sens que celui que nous lui donnons. Si nous convenons que "tourner" signifie "manger du fromage au petit déjeuner", ou que "précarité" veut dire "chat orange", c'est vraiment ce que ces mots signifient, sans autre raison que "c'est parce que nous le disons ainsi". C'est un consensus temporaire. Pour revenir au mot émergence, souvent perçu vu comme un processus lent (l'émergence des mammifères, ou celle d'un escargot qui sorte de sa coquille)... Voilà ti pas qu'on le retrouve sous forme d'"emergency", grande urgence, en anglais. Rien de ce genre en français - mais on s'en fiche. Ici l'idée d'urgence, de vitesse, qui différencie les deux interprétations ci-dessus, se retrouve dans les conjugaisons latines : "emergency" est issu du participe présent d'"emergo", "emergens", qui en latin, signifie action contemporaine ou en cours. Ainsi, "urgence" est l'idée liée à ce qu'il est en train de se produire. C'est donc l'inflexion grammaticale, et non pas le sens de base de "se produire", qui apporte le sentiment d'urgence. Alors qu'"emerge" (en anglais toujours) est un emprunt plus direct, qui conserve plus ou moins intacte la sémantique de base du verbe latin, ce qui en fait un terme plus neutre qui se réfère à "se produire", physiquement ou métaphoriquement. Sans notion de rapidité.

Auteur: Mg

Info: 18 fév. 2010

[ translangues ] [ relativité ] [ contextualisation nécessaire ]

 
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structuration psychologique

Hystérie

L’hystérie présuppose nécessairement une expérience vécue primaire de déplaisir, donc de nature passive. La passivité sexuelle naturelle de la femme explique la préférence de celle-ci pour l’hystérie. [...] En outre, une condition de l’hystérie est que l’expérience vécue primaire de déplaisir ne se situe pas à une époque trop précoce [...] autrement il y aura seulement formation de représentations de contrainte. [...]

L’hystérie commence par le terrassement du moi, ce à quoi conduit à la fin la paranoïa. L’élévation de la tension dans l’expérience vécue primaire de déplaisir est si grande que le moi ne résiste pas à cette expérience, il ne forme aucun symptôme psychique, mais il est forcé de permettre une manifestation d’éconduction, le plus souvent une expression surforte de l’excitation. [...]

Le refoulement et la formation de symptômes de défense ne se produisent qu’après coup en relation avec le souvenir, et dès lors, dans l’hystérie, défense et terrassement, c’est-à-dire formation de symptôme et brusque émergence d’accès, peuvent se mélanger à volonté.

Le refoulement a lieu, non par la formation d’une contre-représentation surforte, mais par le renforcement d’une représentation-frontière qui dès lors représente le souvenir refoulé dans le cours de pensée. [...] Là où l’événement traumatique a trouvé son issue dans une manifestation motrice, c’est celle-ci justement qui devient la représentation-frontière et le premier symbole du refoulé. C’est pourquoi on n’a pas besoin de supposer qu’une représentation est réprimée à chaque répétition de ’'accès primaire ; c’est bien d’abord d’une lacune dans le psychique qu’il s’agit.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Manuscrit K dans la lettre à Wilhelm Fliess du 1er janvier 1896, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ classification ] [ psychanalyse ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

extrême

Est ce qu’il n’y a pas une autre dimension dans un espace temps mental collectif que la possibilité d’un ressurgissement des valeurs ? Si les valeurs se sont dissoutes, si elles ont été sacrifiées, est-ce que ce mouvement-là n’avait pas quelque chose en lui d’inéluctable ? Où va-t-on ressusciter un système de valeurs qui était celui de la réalité, d’un principe de réalité, d’un principe de représentation...
Moi je verrais les choses aller au terme de ce mouvement, et ce serait nietzschéen de pousser ce qui est en voie de s’effondrer, d’aller voir au-delà de la fin, de la valeur puisque le système nous y a mis. On a bien fait nous la critique quand même, en tant qu’intellectuels et philosophes, la critique de toute ces valeurs-là du bien et du mal, du vrai et du faux... On l’a menée radicalement.
Le système a opérationalisé cette radicalité, il a mis fin à toutes ces valeurs qu’on analysait critiquement. Mais la pensée critique aujourd’hui, elle voit sa propre fin également. Est-ce qu’il n’y a pas une autre alternative qu’une pensée critique nostalgique ?
Je vois plus les choses s’organiser ou se désorganiser dans une adversité radicale : ce système qui est passé de la domination classique à l’hégémonie suscite immédiatement dans le même mouvement quelque chose qui n’est plus négociable, qui n’est plus dialectisable. On peut l’appeler terrorisme, mais pas forcément, ou alors le terrorisme n’étant qu’une métaphore de cette énergie réfractaire, totalement réfractaire à cette évolution-là. Et qui prend des formes, effrayantes je veux bien le reconnaître, des formes violentes, mais pas seulement des formes violentes, quelque chose qui n’est pas négociable, qui ne fait pas partie, qui n’entre pas dans la zone de l’échange généralisé auquel veut nous conduire ce système.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Entretien "Penser le présent" dans Répliques (2005)

[ imprévu ] [ émergence ] [ catastrophe ] [ réalité intégrale ]

 

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contact xénolinguistique

Si traduire est la façon la plus profonde de lire, se faire idée des potentialités d'une transposition exolinguistique - sans en avoir aucun exemple - nous met face à nous-mêmes, infimes émergences (vivantes?), membres d'une civilisation-espèce qui a su, après x milliards d'années d'évolution, générer des langages écrits, symboles-codages consensuels, transmissibles et transposables entre humains de générations différentes. Développement d'un univers-monde anthropique qui, à l'usage et à la réflexion, peut aussi ressembler à une fermeture. Mais oublions cette dernière phrase. 

Quels pourraient être les points d'accroches pour aborder une communication pas trop déséquilibrée, avec quelque inconnue entité civilisationnelle, au vu de nos difficultés en la matière pour ce qui est de nos propres performances quant au développement de codes-symboles interfaces susceptibles de nous permettre un réel échange avec nos coéquipiers terrestres, les animaux ? 

Ainsi - un cran plus loin au moins - pour ce qui concernerait une communication avec une vie extraterrestre, on a de la peine à imaginer la chose sans que les deux parties en contact soient chacunes très au courant de leurs mondes sources respectifs (priméités planétaires) - ceci en passant par quelque processus capable de faire passer l'information dans les deux sens - toutes choses faites en respectant un minimum d'égalité, de pondération au moins -, nécessaire semble-t'il pour un tel dialogue. 

Mais est-ce imaginable ? 

Ce point, celui du décalage évident entre deux civilisations-planètes-espèces, donne un aperçu de la coincidence extrême qui sera nécessaire avant d'imaginer raisonnablement les modalités d'un contact "équilibré" entre une civilisation primitive telle que la notre, et une autre. 

Posé ainsi le possible ressemble - pour un humain de 2022 déjà bien en difficulté pour communiquer avec ses semblables - à de l'impossible.

Et il n'est nullement question ici de technologie.


Auteur: Mg

Info: 1 octobre 2022

[ astrolinguistique ] [ exolinguistique ]

 
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citation s'appliquant à ce logiciel

Psychanalyse : émergence des tâtonnements psychologiques de la bourgeoisie oisive européenne du vingtième siècle.

Discipline essentiellement dialectique : son développement pourra être aidé par l'apparition de sociétés où, le travail diminuant - de concert avec les pulsions mercantiles avides - le temps libre devra être mieux occupé.

L'analyse personnelle, réflexive, la prise de recul sur soi et ses rapports avec les autres, aidée par un outil linguistique comme celui-ci (qui pourra bientôt être mis en réseau avec grande souplesse - ou pas), répond à sa manière à une problématique qui est en fait une ouverture.

On ne pense pas sans mots et chacun de ceux-ci, " quasi-esprit ", ne cesse d'évoluer en fonction des époques et des localisations. Ces termes " pensées symboles ", leurs radicaux, sens et étymologies (qu'Internet permet sans cesse de désambiguer), constituent donc les briques, voire les atomes, de la réflexion communautaire de FLP.

C'est ainsi que FLP propose une occupation sans consommation de biens tangibles, hormis la (faible) énergie électrique utilisée par ordinateurs et réseaux pour ce faire ; une activité raisonnable au sens où les êtres humains doivent se faire moins encombrants sur leur planète - surtout en termes énergétiques - s'ils ne veulent pas insulter leur avenir.

Tentative collective de développement du versant "esprit" de cette émergence, floue, que nous sommes - singes dépoilés - qui, à grand coups de culture écrite et de technologies, semblont aller vers l'abstraction. 

Tout en encourageant la lecture, le voyage intérieur et les spéculations sans limites que permet l'application des " Fils de La Pensée ", ouvre donc un espace non seulement plus sage et sensé que la course aux biens matériels, mais aussi beaucoup plus vaste et créatif. Encore plus si on songe aux possibilités d'une réflexion collective qui offre de fait un "infini agrandi" puisque moins contraint pas les constantes physiques que nous imposent la conditions humaines et ses restrictions cognitives.

Auteur: Mg

Info: 2017 - 2022

[ politique ] [ écologie ] [ prospective ] [ pré-mémétique ] [ auto-promotion ]

 

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curiosité

Il est patent que toute vie - comme celle qui s'exprime par ces lignes ou celle qui les lira - ne peut se situer ailleurs qu'"au front exact" du grand processus auquel elle appartient et qui l'a faite émerger. Maintenant, crête du passé.
A partir de là, cette petite existence monade (moi, toi), s'essaye à comprendre, à sentir les choses. A les prévoir ensuite.
Pour ce qui est de l'immédiat ce peut être faisable - avec marge d'erreurs : unetelle, jolie, qui a bien fait ce qu'on lui demande à l'école et couronne ses études d'un doctorat à 26 ans, a de meilleures perspectives de vie qu'untel, 25 ans, paresseux et sans emploi, qui s'adonne compulsivement à l'héroïne depuis 3 ans.
Les prospectives au-delà, conditionnées et contingentées par d'infinis paramètres, sont de suite beaucoup plus aventurées.
On pourra néanmoins, pour ce qui est des vies et des sociétés humaines, déceler de nombreuses règles ponctuelles et autres analogies cycliques, très souvent formulées par dictons et proverbes.
En revanche, pour ce qui est d'une compréhension plus globale, d'un meilleur recul sur le phénomène de la vie, par exemple le développement de l'incroyable homéostasie de Gaïa, nous voilà pauvres aveugles tâtonnant péniblement dans l'obscurité, explorateurs spéléo qui auraient épuisé les piles de leurs lampes frontales. Pensez : nous ne savons pas même s'il existe d'autres formes de vie ailleurs, (ce qui semble plus que probable), et si oui, si elles ont quelque parenté avec la notre. Infimes bébés cosmiques que nous sommes...
L'univers n'est donc que la cellule miroir du moi de la conscience d'une race, plus ou moins détaillé en fonction de son niveau de développement collectif, ci-devant une intelligence communautaire avec supports de connaissances externes ce qui, à notre connaissance, n'existe pas chez les autres bestioles terrestres. Bref le miroir une civilisation de type I sur l'échelle de Kardachev. Nous.
Pour une civilisation de type II les univers sont infinis et se transvasent les uns dans les autres via des trous noirs de masses inégales. Tous diversement intriqués à l'instar des êtres multiples qui les peuplent et en sont les reflets.
Une représentation de ces enchevêtrements est impossible pour une émergence de niveau I comme la nôtre.
On ne sait ce qu'il y a au-delà.
Reste cette féroce envie de savoir.

Auteur: Mg

Info: 29 avril 2019

[ science-fiction ]

 

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trouble psychologique

A quoi bon se réveiller si personne ne vous attend ? Est-il besoin de donner davantage de commentaires? Notre occident vidé de ses croyances, entouré de ses charniers et des cendres de son passé, essaye d’occulter son désastre en plongeant tête baissée vers le vide et l’oubli. Ecrans, consommation, vide et médiocrité intellectuelle, spirituelle et morale : je m’arrête dans cette grise litanie. Paraphrasant Philippe Muray, je dirais qu’il suffit de mettre le monde entre guillemets pour qu’il nous apparaisse tel qu’en lui-même : porteur de bien peu de promesses et d’attente. L’autisme occidental est ainsi le signe d’une profonde déception ontologique doublée d’un brouillage symbolique dû à la perversion de marqueurs symboliques vitaux devenus illisibles notamment après leurs détournement par les régimes autocratiques et dictatoriaux responsables de meurtres de masse qui ont émaillé l’histoire du XXème siècle, toujours associés à un culte de la personnalité de figures paternelles dévoyées. Il en va de même de pays ayant dû faire face à des situations de guerre et de massacres prolongées, comme par exemple le Liban : je suis ainsi prêt à faire le postulat d’une corrélation entre le taux d’autisme relevé dans un pays et son histoire géopolitique et stratégique plus ou moins récente. On m’objectera que l’humanité est en guerre depuis les tout premiers moments de son émergence, sans que cela se soit jamais traduit par une explosion du taux de prévalence de l’autisme comparable à celle que nous observons actuellement. Certes, mais la grande nouveauté consiste présentement dans l’affaiblissement voire l’absence radicale au sein des sociétés contemporaines des marqueurs symboliques fondamentaux qui autrefois constituaient l’horizon structurant de toute société humaine, et qui offraient un cadre signifiant protecteur. En un raccourci efficace et frappant, on pourrait dégager un lien dynamique entre l’affirmation nietzschéenne "Gott ist tod", ou plus exactement le contexte sociétal et civilisationnel qui a rendu possible sa formulation, et de nombreux désordres symboliques contemporains observés, parmi lesquels l’autisme prend sa place.

Tout ceci n’est cependant dû qu’à une grave erreur de perspective, que les autistes précisément viennent nous forcer à reconsidérer, en nous invitant à tourner la page de l’efficacité destructive et binaire portée par la modernité depuis trois cent quatre-vingts ans exactement - soit depuis la publication du Discours de la Méthode - et les diverses monstruosités qu’elle a fini par engendrer, pour recentrer notre humanité dans ce qui la fonde substantiellement : une intersubjectivité refondée.

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme, page 44

[ signifiant maître dénié ] [ perversion ] [ sécularisation ] [ conséquences néfastes ]

 

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