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choc artistique

Au début de l’année 1938, il [Rozsda] assiste à un concert de Bartok. Le compositeur, accompagné de sa femme, interprète l’une de ses propres œuvres : Sonate pour deux piano et percussions. À la manière d’une solution chimique, la découverte de la musique de Bartok cristallise toutes les questions qui l’agitent alors, les rendant à la fois plus précises et incisives. Il raconte : - Je m’étais assis à un endroit d’où je pouvais voir les mains de Bartok. J’étais ébloui. Je n’avais jamais pensé à ce que la musique aurait pu être au-delà de Bach, de Mozart, au-delà de Moussorgski. J’étais absolument ivre de cette musique. […] J’ai compris à ce moment-là que je n’étais pas le contemporain de moi-même. J’ai compris que j’étais en dessous de cela. Je croyais que j’étais un bon peintre, mais en fait ma peinture pouvait exister sans moi. J’ai pensé : "Si je meurs, rien ne manque. C’est une petite couleur qui s’en va".


Auteur: Rosenberg David

Info: Rozsda : L'oeil en fête

[ humilité ]

 

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soumission consentie

Le swibble veille à ce que, comme le dit le surveillant de la prison dans Cool Hand Luke, vous ayez "l'esprit tranquille". La paix de l'esprit, voilà ce que vous obtenez.

"En tant que nouveau propriétaire de swibble, on en découvre vite les avantages. Vous éprouvez un sentiment de sécurité et la satisfaction de savoir que votre idéologie est exactement conforme à celle de toutes les autres dans le monde..."

MacDowell parvint à se ressaisir le premier. "Oui", dit-il avec ironie. "Ça ressemble à ce que nous voudrions, ma femme et moi."

"Oh, il est préférable d'en avoir un à soi", insista le réparateur. "Pensez... si vous avez votre propre baratin, il s'ajustera automatiquement. Il vous gardera sur la bonne voie sans effort ni problème. Vous saurez toujours que vous ne vous trompez pas - rappelez-vous le slogan du swibble : Pourquoi être à moitié loyal ? Avec votre propre swibble, vos perspectives seront corrigées graduellement, et indolores... "

Auteur: Dick Philip K.

Info: Service Call, in Science Fiction Stories, 1955

[ pensée unique ] [ politiquement correct ]

 
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écriture

Bien qu'un peu misanthrope, je ne suis pas encore assez indifférent à l'opinion et à la sympathie de mes lecteurs pour ne pas m'inquiéter du jugement qu'ils porteront sur ce livre. Je crains qu'après l'avoir fermé, ils ne se disent: "A quoi cet être bizarre a-t-il servi ? Que nous a-t-il appris ?
C'est comme un somnanbule qui a passé partout, sur les neiges et sur les sables, sur les fleuves des deux mondes et sur les mers les plus lointaines...
Il a foulé aux pieds presque toutes les plantes connues ou inconnues, sans en cueillir une seule, sans même nous les nommer. Quant aux rochers il en a fait sa table, son oreiller et sa maison et voilà tout.
La science ne lui doit rien, car il n'a rien analysé ni découvert. Son caractère et ses idées ont pris la consistance et la mobilité des nuages, avec lesquels sa vie s'est écoulée comme une espèce de rêve: or les rêveurs sont inutiles, pour ne pas dire nuisibles"
Voilà sans doute ce qu'on dira de moi.

Auteur: Russell Henry

Info: Souvenirs d'un montagnard

[ égoïsme ]

 

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déclaration d'amour

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien q'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a toutes ces morts que j'ai franchies sur la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.

Auteur: Eluard Paul

Info: Derniers poèmes d'amour, 1963, Je t'aime

[ poème ]

 

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mimétisme

À mes moments perdus, j'apprends à marcher à une statue. Étant donné son immobilité exagérément prolongée, ce n'est pas facile. Ni pour elle. Ni pour moi. Grande distance nous sépare, je m'en rends compte. Je ne suis pas assez sot pour ne pas m'en rendre compte.

Mais on ne peut avoir toutes les bonnes cartes dans son jeu. Or donc, en avant.

Ce qui importe, c'est que son premier pas soit bon. Tout pour elle est dans ce premier pas. Je le sais. Je ne le sais que trop. De là, mon angoisse. Je m'exerce en conséquence. Je m'exerce comme jamais je ne fis.

Me plaçant près d'elle de façon strictement parallèle, le pied comme elle levé et raide comme un piquet enfoncé en terre.

Hélas, ce n'est jamais exactement pareil. Ou le pied, ou la cambrure ou le port, ou le style, il y a toujours quelque chose de manqué et le départ tant attendu ne peut avoir lieu.

C'est pourquoi j'en suis venu presque à ne plus pouvoir marcher moi-même, envahi d'une rigidité, pourtant toute d'élan, et mon corps fasciné me fait peur et ne me conduit plus nulle part. 


Auteur: Michaux Henri

Info: La Vie dans les plis, La statue et moi, pp.60-61

 

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Ajouté à la BD par miguel

dévouement

Ce qu'une maman peut faire pour son enfant aveugle peut s'exprimer simplement : lui donner naissance une deuxième fois. C'est ce que la mienne fit pour moi,...
(...) Elle apprit le braille avec moi. Elle suivit mes études jour par jour pendant plusieurs années. Elle accomplit en somme toutes les tâches qu'un précepteur privé, spécialisé, eût sans doute accomplies. Mais à la compétence, elle ajouta l'amour, et l'on sait bien que cet amour-là dissout les obstacles mieux que ne le feraient toutes les sciences.
(...) On me pardonnera, j'en suis sûr, de penser que ma mère fut exceptionnelle. Mais je ne crois pas affaiblir le témoignage que je lui rends, si je dis qu'il est des milliers d'autres femmes qui seraient capables, vis-à-vis de leur enfant aveugle, du même don et de la même intelligence. Il suffirait, pour qu'il en fût ainsi, qu'elles sachent que l'adaptation est possible, et mieux que l'adaptation : l'alignement de la vie de leur enfant sur la vie des autres. Il suffirait qu'elles aient plus souvent entendu parler des richesses de la cécité, qu'elles aient confiance. Et c'est pourquoi je raconte si volontiers mon histoire accidentellement heureuse. Il n'est rien que je désire tant que de ne pas être une exception.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Et la lumière fut, p 46-47

[ mère-fils ] [ gratitude ] [ handicap ]

 

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drague

kentin dit: bon ta réfléchi mnt?... tu fai tjrs la tète?
kentin dit: répon sinon jte blok et kom sa cé fini
Cécile dit: Je suis partagée entre plusieurs choix qui s'offrent à moi. Soit je répond, et tu crois que j'ai l'intention de t'adresser de nouveau la parole alors que ce serait juste pour te dire que c'est le contraire. Soit, je ne répond pas, et là, crédule que tu es, tu crois que:
1- Je ne suis pas devant mon pc --> Grossière erreur, je suis une geek, je ne quitte le pc que pour aller pisser et éventuellement pour dormir.
2- Je fais effectivement la tête, comme tu le dis si bien, de manière très mature. --> Or, tu vas de ce fait me flooder et te répandre en excuses minables et vaines.
3- Que je suis trop timide pour te répondre et que j'ai envie de te revoir un jour. --> FAUX! Si je pouvais donner des noms aux mobs, ils s'appelleraient tous Quentin, pour avoir le plaisir de te tuer des centaines et des centaines de fois.
Cécile dit: Au vu de toutes ces options et de ce qu'elles engendrent, et sachant pertinemment que tu n'as compris aucune de ces phrases, on va faire clair: Je ne t'aime pas et tu n'es qu'un pauvre con.
Cécile dit: Bonne journée. :)

Auteur: Internet

Info:

[ râteau ] [ dialogue-web ]

 

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isolement

J’étais alors seul la plupart du temps, la vie conjugale et la vie dans les bois n’ayant pas fait bon ménage. Outre ma propre personne, je disposais de quatre chiens, de deux traîneaux, d’un harnais et de raquettes, de quelques livres et j’avais ma passion pour cette région. J’étais bien décidé à apprendre tout ce que je pouvais afin de me préparer à une longue vie dans les bois.
Pendant un temps, je posai mes pièges le long de la Tanana et sur les anciens chemins jouxtant Richardson et Tenderfoot, pas trop loin de chez moi. Sur le moment, j’en fus pour mes peines, malgré toutes ces expéditions et toutes ces recherches, tous ces regards perplexes scrutant la neige. Malgré tout, j’en tirai une leçon. J’appris à lire une piste animale, l’empreinte laissée sur la neige par la patte, l’aile ou la queue. D’une certaine façon, étrange et intuitive, c’était comme si je m’initiais à une langue étrangère où le moindre détail, le moindre accent avait une signification particulière. Cette langue m’amenait pas à pas dans un monde que j’avais, me semblait-il, connu naguère avant de l’oublier – un monde rempli d’ombres, hanté par les visions encore à moitié présentes du passé. J’y trouvais mes marques, plus ou moins certain – même si j’étais seul, loin de tout ce qui avait entouré mon enfance – que j’étais là où je devais être, à faire ce que je devais faire.

Auteur: Haines John Meade

Info: Vingt-cinq ans de solitude : Mémoires du Grand Nord

[ chasse ] [ nature ]

 

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purification

Sois heureux d'être encore petit, tu observes toutes choses vivantes avec un coeur nouveau ; apprends maintenant comment elles se transforment : c'est cela que tu dois faire. Sais -tu pourquoi ton père humidifie le lin étendu dans la fosse ?
- Il ne me l'a pas dit .Sans doute est-ce pour le nettoyer ?
- Ne sais-tu pas que pour le rendre pur il faut que pourrisse tout ce qui peut pourrir ? Que pour faire un fil durable on doit d'abord détruire ce qui pourrait ensuite se corrompre .Certes, il faut sauver les fibres au bon moment ; ensuite on charge le soleil de brûler ce qui est impur .
- Alors , il devient blanc ?
- Pas encore ; on le broie, on l'étire en longs fils, on mouille encore ces fils pour les pourrir légèrement. Ainsi tout ce qu'ils ont de corruptible est épuisé ; c'est le lin purifié dont on fait les beaux tissus blancs.
- Comment peut-il devenir aussi joli après avoir été gâté ?
- Rien n'a été gâté de ce qui est pur en lui ; rien ne peut être rénové sans avoir subi l'épreuve de la destruction du corruptible.
- C'est une chose difficile à comprendre pour moi.
- ô Pois Chiche, ce l'est plus encore pour un homme au savoir arrogant. Le lin aura plusieurs fois fleuri avant que mes paroles aient mûri dans ton coeur ; mais à chaque saison son mystère et sa leçon !

Auteur: Lubicz Isha Schwaller de Jeanne Germain

Info: Her-Bak "Pois Chiche". Visage vivant de l'ancienne Egypte

[ textile ] [ parabole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

Toute la philosophie de Plotin est organisée autour de l’idée d’un voyage orienté par la recherche de la chambre centrale du labyrinthe. L’âme, qui a perdu ses ailes, est descendue dans un corps où elle a été emprisonnée, elle est ainsi enfermée dans un tombeau et dans une caverne. Là, elle connaît que l’ "exil", le "voyage errant", la faute qui la sépare de Dieu. Esclave du temps, l’âme s’égare dans la pluralité, se disperse dans toutes les directions, se perd dans le successif, le changement et l’agitation. Un tel voyage la précipite dans le divers et dans le mal.

Il faut donc qu’elle accomplisse le voyage inverse afin de se délivrer de tous les liens qui l’enchaînent au corps. Pour cela, elle doit remonter jusqu’au principe intérieur à elle-même et suivre la voie montant de la contemplation jusqu’à la cause du Bien d’où tout est issu. Aussi Plotin oppose-t-il nettement un ici dont il faut s’évader à un là-bas où l’être fera coïncider son propre centre avec le centre universel et où il "verra". [...]

Plotin part donc de la conscience de soi, éveille dans l’âme oublieuse le sentiment de son origine et fait du retour à soi le début d’une remontée au principe même du moi. Ce voyage initiatique est une ascension débouchant sur une Gnose. C’est pourquoi, au délire d’expansion est opposé un mouvement de recueillement, de régression et de concentration : il faut refluer vers la source et revenir au foyer.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 88-89

[ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson