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songe

Hier matin aussi je suis descendu ici par un beau vent de premier automne - mais un petit garçon est venu s'asseoir près de moi et je n'ai rien écrit. R. et son maître chargeaient dans la grange des chars de froment. Reparti vers une averse brève. L'après-midi sommeil et le rêve absurde de la cathédrale de Lausanne. Je choisissais le terrain où la faire bâtir; il fallait arracher une plante de "pissenlicus" en faire quatre morceaux, les réunir, les replacer dans leur trou de terre. Si la plante repoussait par miracle, l'endroit était propice ! J'étais à la fois l'acteur de cette scène et son lecteur dans une vieille chronique où le mot de pissenlicus m'émerveillait. Puis je voyais comme sur une estampe lumineuse les dons reçus pour l'érection de la cathédrale : beaucoup de montres ! Enfin autre scène, j'écoutais de dehors la cérémonie d'"inauguration" : on chantait du Honegger... Assis sur les fils du tram, je voyais passer Edmond J. avec tout ce qu'il fallait pour faire un gâteau du Jeûne.

Auteur: Roud Gustave

Info: journal 18 sept 1935

[ témoignage ]

 

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hindouisme

Le matin je baigne mon intelligence dans la philosophie extraordinaire de la Bhagavad Gita - plusieurs années des dieux s'étant écoulées depuis sa composition, et comparés à elle, ce monde moderne et sa littérature paraissent bien dérisoires et triviaux -, je doute que ces choses-là ne se réfèrent pas à un autre état de l'existence que le nôtre, tant cette religion sublime est éloignée de nos conceptions. Je pose le livre pour aller chercher de l'eau à mon puits, et voilà que j'y croise le serviteur du prêtre brahmane de Brahma, Vishnou et Indra, toujours assis dans son temple au bord du Gange en train de lire les Védas - le descendant de l'adepte religieux qui vivait parmi les racines des arbres avec son quignon de pain et sa cruche d'eau.
J'y croise son serviteur venu puiser de l'eau pour son maître, et nos seaux s'entrechoquent dans le même puits.
L'eau pure de Walden se mêle à l'eau sacrée du Gange. Des vents propices la transportent jusqu'aux deux cent dix-sept îles fabuleuses de l'Atlantide et au îles des Hespérides. (...)

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou la vie dans les bois

 
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Ajouté à la BD par miguel

lire

En effet, Umberto Eco postule qu’il existe deux types de textes : des textes "ouverts" et des textes "fermés". Les textes dits fermés ne laissent pas vraiment place à une interaction entre le texte et le lecteur, car il y a peu de place pour les interprétations dans ce genre de textes. Le lecteur est plutôt amené à "suivre" le texte et ainsi accepter les idées que ce dernier lui suggère. Tout au contraire, les textes "ouverts" sont des textes qui laissent, peu ou prou, le lecteur libre de faire des interprétations. Ce dernier est donc amené à formuler des hypothèses et à faire des interprétations tout en étant inconsciemment guidé par le texte. De fait, même si ce dernier garde un sens implicite que le lecteur doit trouver, le texte est toujours guidé et contrôlé par l’auteur à travers les indications lexico syntaxico sémantiques qui constituent l’artéfact. Ces interprétations sont possibles car les textes "ouverts" prévoient et guident le lecteur dans ses multiples interprétations. Nous constatons donc que les textes "ouverts" sont propices aux mouvements coopératifs entre le lecteur et le texte. 

Auteur: Internet

Info: de Fuzeiro Carla et Dubre Deborah, A propos de la théorie du Lecteur Modèle d’Umberto Eco. In leur mémoire de fin de cycle : Un loup c'est méchant, parce que c'est pas gentil ! Lire et comprendre un album de jeunesse : l'encyclopédie personnelle à l'épreuve de l'empirie (2P/3P et 6P)

[ lecteur orienté ] [ dualité sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

angoisse

Elle but les dernières quelques gorgées d'eau bouillie, et se mit soudain à voir toutes ses peurs entrer, une par une, dans la maison. Solitude fut la première à se présenter - seule, bien sûre. Francisca la reconnu immédiatement, car elle parcourut avec une feinte timidité toute la maison en quête du bon endroit où se loger. Elle s'installa en fin de compte dans la poche intérieure de l'un des nouveaux manteaux de fourrure de Francisca et ne bougea plus. Culpabilité arriva peu après, pointant vers elle de logs doigts réprobateurs. Elle se glissa dans un chemisier en soie rouge et, enfonçant ses doigts à travers les longues manches, continua de harceler Francisca. Puis, main dans la main, Rejet et Abandon firent leur entrée. Ils se déplacèrent librement dans la pièce, sans faire attention à Francisca. Sous peu, ils choisirent une paire de chaussure fantaisie à talons aiguilles et disparurent chacun dans une chaussure différente. Francisca se rendit compte que ses peurs étaient venues en même temps que sa fortune. Elles avaient seulement attendu l'occasion propice, un moment de faiblesse et de désespoir complet, pour se révéler.

Auteur: Cañon James

Info: Dans la ville des veuves intrépides

[ solitude ] [ littérature ]

 

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points de vue

Pour Madame Univers l'espèce humaine n'existait pas. Parce qu'il aurait fallu que Médème Kosmos soit moins distraite, pour avoir la moindre chance de percevoir l'imperceptible et fugace trace/reflet laissé par Gaïa au sein d'un banal système stellaire en ceinture de la terne Galaxie BO-FIU29-83FSD878/5234//u, ainsi répertoriée dans les assommantes classifications de sa méta intendance. De plus selon les spécialistes, on trouvait très peu d'observations de ce genre consignées dans les annales des Dames Kosmos. Et Dieu, de ces mémères... de ces archives... Il y en avait.

De la perspective du Cervin l'humanité confinait au prurit : en général invisible, capable de vous agacer, démanger, se faire oublier... Pour revenir vous chatouiller au gré des cycles saisonniers. Des sortes de fourmis qui vous grimpent dessus, affirmait parfois l'énorme pic rocheux à cheval sur la frontière Italo-Suisse. Agréables même à l'occasion, comme si chacune avait un petit outil grattoir pour vous faire des guili-guilis, précisait-il.

Sous l'angle du virus asexué chaque homme se présente comme une multitude d'univers... Ouvertures, ouvertures, ouvertures... propices aux mutations, progressions, propagations... et autres développements de ses chapelets de soeurs-sphères à ventouses. Têtes-de-pont ; vite civilisation devenues. Et puis ces humains "univers agrégés-ouvertures" en croisent d'autres, de la même race donc. Parfois ressemblants... Ou pas. Souvent étranges, déroutants... Incompréhensibles.
Il faut s'adapter.

Auteur: Mg

Info: 28 avril 2020

[ rapports d'échelles ] [ science-fiction ] [ nano-monde ] [ fantaisie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Comme je m'en vais retrouver nos ancêtres et que c'est aujourd'hui que Dieu a décidé que je les rejoindrai, encore vivant et à vos côtés je déclare que je lui sais gré de la vigilance qu'il vous a témoignée non seulement en vous délivrant de vos maux, mais en vous comblant des plus grands bienfaits, et puis de ce que, dans mes efforts et dans toutes les préoccupations où me jetait le souci d'améliorer votre condition, il m'a prêté assistance, et s'est montré propice à vous tous. Que dis-je ? c'était plutôt lui qui vous prenait sous sa direction et vous donnait le succès ; je ne lui servais que de subalterne et de ministre des bienfaits dont il voulait favoriser notre nation. En retour, j'ai pensé qu'il convenait, en m'en allant, d'exalter la puissance de Dieu qui prendra encore soin de vous dans l'avenir, en lui témoignant moi-même cette reconnaissance, et en laissant dans votre souvenir la pensée qu'il vous appartient de le vénérer et de l'honorer et d'observer les lois, ce don le plus précieux de tout ce qu'il vous a accordé et de ce que, dans sa permanente bonté, il vous accordera encore ; car si c'est déjà un terrible ennemi qu'un législateur humain quand ses lois sont violées et demeurent sans effet, lorsqu'il s'agit de Dieu, prenez garde d'éprouver son indignation pour ses lois négligées, ces lois qu'il a créées et vous a données lui-même.

Auteur: Moïse

Info:

[ . ]

 

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constantes fondamentales

Les scientifiques se rendent peu à peu compte d'une vérité dérangeante : l'univers ressemble étrangement à un montage. Le problème concerne les lois de la nature elles-mêmes. Depuis 40 ans, les physiciens et les cosmologistes recueillent discrètement des exemples de "coïncidences" trop commodes et de caractéristiques spéciales dans les lois sous-jacentes de l'univers qui semblent nécessaires pour que la vie, et donc les êtres conscients, puissent exister. Si l'on modifiait l'une d'entre elles, les conséquences seraient fatales. Fred Hoyle, l'éminent cosmologiste, a dit un jour que c'était comme si "un super-intellect avait bricolé avec la physique".

Pour comprendre le problème, imaginez que vous jouez à Dieu avec le cosmos. Vous avez devant vous une machine de conception qui vous permet de bricoler avec les bases de la physique. Tournez ce bouton et vous rendrez tous les électrons un peu plus légers, tournez celui-là et vous rendrez la gravité un peu plus forte, et ainsi de suite. Il se trouve qu'il faut régler une trentaine de boutons pour décrire complètement le monde qui nous entoure. Le point crucial est que certains de ces boutons métaphoriques doivent être réglés très précisément, sinon l'univers serait stérile.

Exemple : les neutrons sont à peine plus lourds que les protons. Si c'était l'inverse, les atomes ne pourraient pas exister, car tous les protons de l'univers se seraient désintégrés en neutrons peu après le big bang. Pas de protons, donc pas de noyaux atomiques et pas d'atomes. Pas d'atomes, pas de chimie, pas de vie. Comme la bouillie du bébé ours dans l'histoire de Boucle d'or, l'univers apparait comme tout à fait propice à la vie.

Auteur: Davies Paul Charles William

Info:

[ réglage fin ] [ théisme ] [ sérendipité ] [ Éternel ] [ anthropique limitation ]

 

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hyperfestivité

La société de l'autonomie individuelle sécrète des solitaires dépressifs. Le processus est multiforme. L'individu, plus que jamais confronté à l'obligation de faire des choix en permanence, se sent pleinement responsable de ses échecs. Ce n'est évidemment pas un hasard si l'existentialisme s'est développé au moment de la révolution de l'autonomie : l'homme s'éprouve comme pure liberté, comme existant, élaborant son essence dans l'angoisse. L'individu a en outre le devoir de "s'accomplir". Dans une société où tout est affaire de séduction, il faut savoir se vendre, faire preuve de motivation, de dynamisme, donner une image positive de soi. Le culte du look et du corps, la hantise des signes de vieillissement et des traits disgracieux sont une obsession supplémentaire. Il faut à la fois être différent et reconnu de ses pairs. Et toutes ces obligations sont beaucoup plus pesantes que ne l'étaient les règles sociales d'autrefois, qui ne requéraient qu'obéissance et conformisme.

Aux contraintes de la société du narcissisme s'ajoutent les contraintes et frustrations de la société de consommation qui, pour écouler une production de masse, a besoin de consommateurs isolés. Tous pareils et tous différents. Créer des besoins massifs en profondeur et encourager la personnalisation superficielle ; faire croire à chacun qu'il est unique, tout en le réduisant à l'état de clone indifférencié. Pour cela, créer un climat hédoniste, encourageant la satisfaction immédiate des besoins et abolissant les interdits, ce qui suppose la disparition des valeurs transcendantales et de toute idée d'un sens de l'existence ; instaurer la liberté de choix, privilégier l'initiative individuelle, la nécessité pour chacun de s'affirmer, de se faire une place.

L'atmosphère euphorique est entretenue par les fêtes, célébrations, jeux, animations, émissions centrés sur le narcissisme. Tous ces éléments combinés créent un climat propice à une prise de conscience de la solitude individuelle.

Auteur: Minois Georges

Info: Histoire de la solitude et des solitaires, XXe siècle

[ vingtième siècle ] [ psycho-sociologie ] [ individualisme ] [ développement personnel ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

arrivée

Nul ne le vit débarquer dans la nuit unanime, nul ne vit le canot de bambou s’enfoncer dans la fange sacrée, mais, quelques jours plus tard, nul n’ignorait que l’homme taciturne venait du Sud et qu’il avait pour patrie un des villages infinis qui sont en amont, sur le flanc violent de la montagne, où la langue zende n’est pas contaminée par le grec et où la lèpre est rare. Ce qu’il y a de certain c’est que l’homme gris baisa la fange, monta sur la rive sans écarter (probablement sans sentir) les roseaux qui lui lacéraient la peau et se traîna, étourdi et ensanglanté, jusqu’à l’enceinte circulaire surmontée d’un tigre ou d’un cheval de pierre, autrefois couleur de feu et maintenant couleur de cendre. Cette enceinte est un temple dévoré par les incendies anciens et profané par la forêt paludéenne, dont le dieu ne reçoit pas les honneurs des hommes. L’étranger s’allongea contre le piédestal. Le soleil haut l’éveilla. Il constata sans étonnement que ses blessures s’étaient cicatrisées ; il ferma ses yeux pâles et s’endormit, non par faiblesse de la chair mais par décision de la volonté. Il savait que ce temple était le lieu requis pour son invincible dessein ; il savait que les arbres incessants n’avaient pas réussi à étrangler, en aval, les ruines d’un autre temple propice, aux dieux incendiés et morts également ; il savait que son devoir immédiat était de dormir. Vers minuit, il fut réveillé par le cri inconsolable d’un oiseau. Des traces de pieds nus, des figues et une cruche l’avertirent que les hommes de la région avaient épié respectueusement son sommeil et sollicitaient sa protection ou craignaient sa magie. Il sentit le froid de la peur et chercha dans la muraille dilapidée une niche sépulcrale et se couvrit de feuilles inconnues.



 

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Les ruines circulaires, in Fictions

[ incipit ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-hommes

Plusieurs femmes philosophes ont affirmé, depuis une quinzaine d'années, que les dichotomies sont le fait des hommes. Que, sans la "pensée patriarcale" - pensée spécialisée dans les séparations, les divisions, les découpages, les scissions et les fissions (sans doute à cause du caractère "incisif" du pénis?) -, il n'y aurait aucune distinction entre sujet et objet, homme et femme, jour et nuit, esprit et corps, convexe et concave, sec et mouillé. Que l'existence même de ces catégories oppositionnelles est un résultat du machisme. Le pas suivant consiste à revendiquer le côté prétendument "négatif" de cette liste de dichotomies en revalorisant le féminin, l'irrationnel, le ténébreux, le corporel et le liquide (cela a permis, entre autres, d'hallucinants aller-retour entre la théorie de la "négritude" et celle de la "féminitude").
Or cette façon de voir est indéfendable (...). Ce qui est néfaste - et peut-être "machiste" et "patriarcal", ce ne sont pas les dichotomies en tant que telles, mais la superposition mécanique des dichotomies. La plus néfaste de toutes est celle qui est revenue avec insistance dans toutes les histoires de couple que j'ai auscultées ici: homme-esprit/femme-corps. Elle n'a pas été inventée par le christianisme, cette équation (elle est déjà largement présente chez Platon, et plus encore chez Aristote), mais le christianisme lui a imprimé des formes spécifiques dont nous sommes encore tributaires. D'où le "complexe de Jésus-Christ", un des terrains propices à la production de grands hommes en Occident: absence du père, idolâtrie de la mère. Les "grandes femmes" apparaissent avec plus de difficulté, pour la bonne raison qu'elles doivent traverser la barre qui les sépare de l'esprit. (...) Il est sûrement urgent de faire voler en éclats les équations de ce genre, mais pas du tout les distinctions elles-mêmes. Même s'il n'y a pas de frontière absolument nette entre corps et esprit, même si chaque homme contient "du féminin" et chaque femme "du masculin", les distinctions continuent d'être utiles, voire indispensables: renoncer à faire la différence entre sujet et objet serait renoncer à parler.

Auteur: Huston Nancy

Info: Journal de la création

[ analysés ]

 

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