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humour

Le test de Bechdel (ou Bechdel-Wallace), qui apparaît dans la bande dessinée d'Alison Bechdel L’Essentiel des gouines à suivre, publiée dans les années 1980, a permis de mettre en avant l’absence ou la faible présence des femmes au pays des fictions.

Redoutablement facile à utiliser, il ne contient que trois critères :

1) II doit y avoir deux femmes nommées dans l’œuvre.

2) Ces femmes parlent ensemble.

3) Elles parlent d'autre chose que d'un homme.

Ce test a donné lieu à de nombreuses variations ces dernières années, dont une que j'aime beaucoup proposée par la scénariste américaine Kelly Sue De Connick : le test de la lampe.

Plus lapidaire encore que le test de Bechdel, la version de De Connick ne contient qu une question : "Peut-on remplacer le personnage féminin par une lampe sans que l'histoire soit modifiée ?"

La formule me fait beaucoup rire; le fait que la réponse soit "oui" dans un certain nombre de productions contemporaines, beaucoup moins.


Auteur: Zeniter Alice

Info: Toute une moitié du monde

[ littérature ] [ sociologie du genre ] [ dominance patriarcale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

capitalisme

Les trente dernières années ont vu la construction d'un vaste appareil bureaucratique destiné à la création, et à la maintenance, du désespoir. Une machine géante conçue en premier afin de détruire n'importe quel espoir d'avenir alternatif possible. À sa racine il y a l'obsession véritable de la part des dirigeants du monde - en réponse aux bouleversements des années 1960 et 1970 - afin de s'assurer que l'on ne puisse plus jamais voir grandir et fleurir de mouvements sociaux qui proposeraient des alternatives et que ceux qui défient les dispositions des pouvoir existants ne puissent jamais, en aucune circonstance, être perçus comme des vainqueur potentiels. Tout ceci exige ainsi la création d'un appareil énorme : armées, prisons, police, et toutes formes d'autres solutions diverses proposées par les sociétés de sécurité privée. Et bien sûr les outils de propagande de toutes les sortes imaginables, qui pour la plupart n'attaquent pas les alternatives directement, mais plutôt créent un climat pénétrant de crainte, de conformisme chauvin et de simple résignation, qui font que chaque pensée sujette à vouloir changer le monde ressemble à une fantaisie vide de sens.

Auteur: Graeber David

Info: Dette, les 5000 premières années

[ oppression ] [ abrutissement ] [ pouvoir ]

 

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oulipien

3. Dans le film documentaire "La vie / RFA", de Harun Farocki, tous les événements d'une vie, de la naissance à la mort, sont représentés dans le cadre de séances préparatoires, de formations proposées par des institutions, des agences, des organismes...
4. "For us, there is only the trying" (T.S. Eliot)
5. Au fil du temps, de longs travellings, jusqu'à la frontière.
6. Partout et nulle part - insaisissable ? - elle se définit parfaitement, au contraire.
7. S'éprouve, parfois fugitivement, le temps d'un souffle, l'espace d'un éclair.
8. Un beau jour de printemps 2013, nous traversions la passerelle Simone de Beauvoir, entre Bercy et la Bnf, et je me demandais si le moment était venu de l'embrasser (avec sans doute, au fond de moi, le souvenir, encore, d'Eliot : "caresses / which are unreproved, if undesired.")
9. "Je n'y peux rien, c'est elle qui m'a choisi." (Adamo)
10. Des citations, comme apprentissage, indices, amorces - avertissements, aussi...
11. Des mots, des mots, des mots, comme à la radio, pour éviter de vivre.
12. Des mots, en attendant de vivre.
13. Des mots, pour arriver à vivre.

Auteur: Benslama Karim

Info: In "99 notes préparatoires à la vie", texte inédit, écrit selon la contrainte des "99 notes préparatoires" de Frédéric Forte (on peut en apprendre plus sur le site de l'Oulipo...) - voilà pourquoi j'ai pensé faire cette proposition, pour ma 99e - rien de bien extraordinaire...

[ agrégat ] [ existence ] [ lecture ] [ refuge ] [ autoportrait ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

tourisme branché

Avril 1973. De retour d'un long voyage vers les Indes, Philippe Gloaguen, 22 ans, publie le tout premier 'Guide du Routard' au sein d'une maison d'édition confidentielle. Adresses de garages pour faire réparer sa 2CV, techniques de Sioux pour dormir dans du papier journal à l'abri des scorpions, vocabulaire de base pour demander à manger en Afghanistan ou au Népal et adresse de Loïc, un expat' qui fait des crêpes au sucre au fin fond du Sri Lanka : le petit bouquin donne des conseils de survie aux babas cool désargentés qui tentent le trip mythique vers Goa ou Katmandou.

Quarante-six ans plus tard, le 'Routard' est devenu une industrie. Hachette en vend 2.5 millions chaque année, soit un exemplaire toutes les douze secondes. Pas moins de 135 éditions sont proposées, qui répertorient près de 110 000 adresses. Et la moindre gargote conseillée au fin fond de l'Indonésie ou du Costa Rica se retrouve bondée de touristes français, tout penauds de se retrouver entre eux, 'Le Guide du routard' à la main… L'esprit d'aventure des origines se réduit au choix de la meilleure connexion WiFidans des auberges 'bed & breakfast' climatisées et standardisées, même au bout du monde.

Auteur: Le Canard enchaîné

Info: A la recherche de l'aventure perdue', in 'Les Dossiers du Canard' n° 152, juillet 2019, '1,4 milliard de touristes

[ périples ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

compulsion

Mais au-delà de l’objet, c’est bien le comportement de la personne tombée dans l’addiction qui interroge : nous observons la même conduite chez des sujets dont le produit ou l’activité qui constituent le centre d’intérêt est différent. Le modèle des addictions proposé par le psychiatre Aviel Goodman en 1990 modifie la perception de cette pathologie centrée sur l’objet en la définissant comme un processus comportemental servant à la fois à produire du plaisir et à soulager un malaise intérieur. Parmi la dizaine de critères de diagnostic proposée par Goodman, nous trouvons la difficulté à résister au comportement en question, le plaisir ressenti en l’effectuant mais aussi la difficulté à se contrôler, donnant lieu à une intensification de la fréquence et de la durée du comportement, et ceci même s’il met en danger la vie sociale ou professionnelle ou entraîne d’autres difficultés. Dans l’addiction, le sujet ne peut pas contrôler sa consommation ou la réduire. Dans cette conception de l’addiction, aucune différence n’est établie entre addiction avec substance ou sans substance, appelée plus simplement addiction comportementale. Ce détail fondamental nous conduit à la réflexion suivante : les objets de l’addiction sont-ils la source du problème si le comportement reste similaire, quel que soit l’objet ?

Auteur: Massemin Charlotte

Info: http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laddiction-a-la-musique-serieusement/

[ singularité ] [ troubles comportementaux ] [ dépendance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

surf

<Aleks> T'as fait quoi de ta journée ?
<Pony> Rien de spé.
<Aleks> Tu fous jamais rien, toi ! :o
<Pony> Je me suis levée, j'ai allumé l'ordi, je suis allée sur facebook, j'ai vu un test "quel péché êtes vous ?", ça m'a donné envie de regarder le film Se7en, dans lequel ils parlent également des "sept vertues", je suis allée sur Google me renseigner sur quelles étaient ces sept vertues. Je suis allée voir comment ils présentaient le film Se7en dans la bande-annonce. Dans les bandes annonces proposées il y avait celle de Saw, j'ai regardé Saw, je me suis renseignée sur l'intrigue générale de Saw, ça m'a amené à regarder le "top 10 des psychopathes de films" alors je suis allée prendre une douche où j'ai commencé à psychoter sur le fait que si il y avait une personne de l'autre côté de la douche, je ne pourrais pas m'échapper, mais que, d'un autre côté, l'image cinématographique pourrait ne pas être trop mal, alors je suis allée voir l'esthétique des films d'horreur sur internet et là j'ai fait une pause alors me voilà.
<Aleks> ... Ah quand même.
<Pony> Et ce PUTAIN de test osait dire que mon péché est la paresse !!!

Auteur: Internet

Info:

[ dialogue-web ]

 

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malbouffe

Et les saucisses… On ne prêtait jamais attention aux produits qui entraient dans leur composition. Pourtant, pour les fabriquer, on utilisait toutes celles que l’Europe avait refusées et réexpédiées en Amérique : la chair blanchâtre et moisie était traitée avec du borax et de la glycérine, puis jetée dans les trémies et proposées sur le marché national. On y ajoutait également les rognures qui avaient traîné par terre dans la sciure et la saleté, qui avaient été piétinées par les ouvriers, souillées par leurs crachats infectés de milliards de bacilles de Koch. Sans parler des monceaux de viande, stockés en d’énormes tas dans des entrepôts dont les toits fuyaient et qui grouillaient de rats. […] Les patrons luttaient contre ce fléau avec du pain empoisonné. Tout partait dans les trémies : rats morts, pain et viande. […] Quand les ouvriers chargeaient à pleine pelle la viande dans les wagonnets, ils ne prenaient pas la peine d’éliminer les cadavres des rongeurs, même s’ils les voyaient. Pourquoi l’auraient-ils fait quand, dans la fabrication des saucisses, entraient certains ingrédients en comparaison desquels un rat empoisonné était un morceau de choix ? Ainsi, comme les hommes n’avaient aucun endroit où se laver les mains avant le déjeuner, ils avaient pris l’habitude de le faire dans l’eau destinée à la saucisse.

Auteur: Sinclair Upton Beall Jr.

Info: La jungle

[ charcuterie ] [ répugnante ] [ repoussante ]

 

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gastronomie

Ce deuxième fils d'un marchand de tissus en gros de Kyoto, qui avait étudié la cuisine Kaiseki auprès d'un grand maître, avait conçu pour ce soir-là le menu suivant. L'ensemble des hors-d'œuvre, appelés Hassun dans la cuisine Kaiseki, était composé de champignons dits "Rosée de pins", accompagnés d'aiguilles de pin, de bulbes de lys grillés à la sauce de jeunes pousses, de kakis dits "de Hachiya", qu'il avait fait venir de chez un ami de Gifu, de soja fermenté du temple de Daitoku, de crabes grillés à la Saraça. Il y avait ensuite une soupe de miso rouge teintée de moutarde avec des boulettes de viande de petits oiseaux hachée. De fines tranches transparentes de platycéphale étaient servies sur une grande assiette rouge élégante de l'époque des Song, décorée de dessins de pivoines. Le poisson grillé était un ayu d automne en sauce. Une salade de champignons hatsutaké était assaisonnée avec une sauce bleue et une salade de coques avec une sauce blanche. Du tôfu à la dorade était accompagné de fougères marinées. Enfin des garances bouillies étaient proposées dans un pot. Comme dessert, il proposait un "Petit Poucet" de chez Morihachi, gâteau en forme de petite poupée blanc et rose, enveloppée dans du papier de soie. Mais aucun de ces mets précieux ne flattait le jeune palais de Yûichi. Il voulait manger une omelette.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Dans "Les amours interdites"

[ repas ] [ description ] [ raffiné ]

 
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cité imaginaire

À quatre-vingts milles sous le vent dominant, l'homme atteint la ville d'Euphemia, où les marchands de sept nations se rencontrent à chaque solstice et équinoxe. Le bateau qui y accoste avec une cargaison de gingembre et de bambou reprendra la mer sa cale pleine de pistaches et de graines de pavot, et la caravane qui vient de décharger des sacs de noix de muscade et de zibeline empile déjà ses ballots dans des rouleaux de mousseline dorée pour le voyage de retour. Mais ce qui vous pousse à remonter des fleuves et à traverser des déserts pour arriver jusqu'ici, ce n'est pas seulement l'échange de marchandises qu'on trouve toujours pareilles dans tous les bazars à l'intérieur et à l'extérieur de l'empire du Grand Kan, éparpillées à vos pieds sur les mêmes nattes jaunes, à l'ombre des mêmes tentes à mouches, proposées avec les mêmes réductions de prix mensongères. Non seulement on vient à Euphemia pour acheter et vendre, mais aussi parce que la nuit, près des feux qui entourent le marché, assis sur des sacs ou des tonneaux, ou allongés sur des piles de tapis, à chaque mot que l'on prononce - comme "loup", "sœur", "trésor caché", "bataille", "gale", "amoureux" - chacun raconte son histoire de loups, de sœurs, de trésors, de gale, d'amoureux, de batailles. Et tu sais qu'au cours du long voyage qui t'attend, lorsque pour rester éveillé au bercement du chameau ou de la jonque tu commenceras à repenser à tous tes souvenirs un par un, ton loup sera devenu un autre loup, ta sœur une autre sœur, tes batailles d'autres batailles, au retour d'Euphémie, la ville où les souvenirs s'échangent à chaque solstice et à chaque équinoxe.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ commercante ]

 

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ressources humaines

L'économie du marché du travail intervient ici de manière particulièrement destructrice. Un patron pourrait choisir soit de recycler un homme de cinquante ans pour qu'il se mettent à jour, soit de recruter un brillant jeune de vingt-cinq ans déjà prêt à foncer. Il est beaucoup moins cher de recruter le brillant jeune homme : moins cher parce que l'employé plus âgé aura une base salariale plus élevée et parce que les programmes de recyclage du personnel sont eux-mêmes des opérations coûteuses.

Ce processus de remplacement comporte un aspect social. Les employés plus âgés sont généralement plus autonomes et critiques à l'égard de leurs patrons que les plus jeunes. Dans les programmes de recyclage, les employés plus âgés se conduisent comme d'autres étudiants mûrs, jugeant la valeur de la compétence proposée et la façon dont elle est enseignée à la lumière de ce qu'ils ont eux-mêmes vécu. Le travailleur expérimenté complique le sens de ce qu'il apprend en jugeant sa valeur en fonction de son passé. Le jeune Turc, en revanche, est un stéréotype que viennent démentir maintes études de jeunes travailleurs eux-mêmes : manquant d'expérience et de statut dans une entreprise, ils ont tendance à se conduire prudemment, et s'ils n'aiment pas les conditions qui leur sont faites sur leur lieu de travail, ils sont enclins à partir plutôt qu'à résister. Cette porte leur reste ouverte parce que, étant jeunes, leur bagage familial et social est moins encombrant. Dans les entreprises, l'âge fait donc une différence importante entre ce que l'économiste Albert Hirschman appelle la "défection" (exit) et la "prise de parole" (voice). Quand ils sont mécontents, les jeunes travailleurs, plus souples, privilégient la défection ; plus critiques, les plus âgés expriment leurs insatisfactions.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme, p 83

[ travailleurs seniors ] [ employés juniors ]

 
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