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décors

Les studios de Beaulieu avaient grandi dans les ruines d'un casino désaffecté. Au bord de la mer et derrière la voie ferrée et ses agaves, les hangars grignotaient peu à peu les terrains horticoles, et une cité champignon, en contreplaqué et tôle ondulée, surgissait entre les lignes bleues et pures d'un paysage grec, parmi les troncs, au tourment centenaire, d'oliviers delphiques. C'est là que Kron, la chanson de Roland en main, tournait les dernières scènes de France-la-doulce, les nécessités techniques l'ayant obligé à commencer le film par la fin. Dans le hangar n°4 étaient disposés les appartements de la belle Aude; dans le hangar n°8, le palais de Charlemagne ; à grands coups de marteau, des ouvriers s'apprêtaient à monter en plein air la piscine de l'émir de Babylone ; ce rêve fragile de Schéhérazade était fait de claires de bambous, sur lesquelles des Italiens vaporisaient au pistolet du plâtre liquide. Tout à côté, on pouvait apercevoir un porche d'hôtel Louis XV, du Marais, trois colonnes du Parthénon, une mosquée Sénégalaise, un palais palladien et un petit café de la place du Tertre, privé de toits, comme une ville bombardée. Ces édifices, restes d'anciennes productions, grillaient au soleil et se détérioraient sous les claques du mistral. Par-dessus les perspectives en trompe-l'œil, les réflecteurs, comme six gros yeux vitreux, s'essayaient à faire concurrence au soleil.

Auteur: Morand Paul

Info: France la doulce (1934, 224 p., Gallimard/pléiade)

[ cinéma ] [ architecture ]

 
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intuition

Le langage n'est pas un produit culturel qui s'apprend comme on apprend comment dire l'heure ou comment fonctionne le gouvernement de son pays. Au contraire, c'est une partie distincte de la structure biologique de notre cerveau. Le langage est un savoir-faire complexe et spécifique qui se développe spontanément chez l'enfant, sans effort conscient et sans apprentissage formel, qui s'articule sans qu'il en connaisse la logique sous-jacente, qui est qualitativement la même chez tous les individus et qui est distinct d'aptitudes plus générales pour traiter les informations ou se comporter avec intelligence. C'est ainsi que certains spécialistes de sciences cognitives ont décrit le langage comme une faculté psychologique, un organe mental, un système de neurones et un module de traitement de données, mais je préfère le terme, - archaïque je l'admets -, d'instinct. Il rend l'idée que les gens savent parler plus ou moins dans le sens où les araignées savent tisser leur toile. Le tissage de la toile d'araignée n'a pas été inventé par quelque araignée géniale et restée inconnue. Il ne dépend pas d'un enseignement approprié ni d'un talent en architecture ou d'un savoir-faire en matière de construction. Bien plutôt, les araignées construisent des toiles parce qu'elles ont des cerveaux d'araignées qui les poussent å tisser et leur donnent la compétence pour y réussir. Bien qu'il existe des différences entre les toiles d'araignées et les mots, vous devriez considérer le langage de cette manière.

Auteur: Pinker Steven

Info: L'instinct du langage, p. 16

[ idiome ]

 

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cosmogonie

Pour comprendre aussi complètement que possible ce dont il s’agit, il convient de se reporter avant tout à la tradition vêdique, qui est plus particulièrement explicite à cet égard : suivant celle-ci, en effet, "ce qui est épars", ce sont les membres du Purusha primordial qui fut divisé au premier sacrifice accompli par les Dêvas au commencement, et dont naquirent, par cette division même, tous les êtres manifestés. Il est évident que c’est là une description symbolique du passage de l’unité à la multiplicité, sans lequel il ne saurait effectivement y avoir aucune manifestation ; et l’on peut déjà se rendre compte par là que le "rassemblement de ce qui est épars", ou la reconstitution du Purusha tel qu’il était "avant le commencement", s’il est permis de s’exprimer ainsi, c’est-à-dire dans l’état non manifesté, n’est pas autre chose que le retour à l’unité principielle. Ce Purusha est identique à Prajâpati, le "Seigneur des êtres produits", ceux-ci étant tous issus de lui-même et étant par conséquent regardés en un certain sens comme sa "progéniture" ; il est aussi Vishwakarma, c’est-à-dire le "Grand Architecte de l’Univers", et, en tant que Vishwakarma, c’est lui-même qui accomplit le sacrifice en même temps qu’il en est la victime ; et, si l’on dit qu’il est sacrifié par les Dêvas, cela ne fait aucune différence en réalité, car les Dêvas ne sont en somme rien d’autre que les "puissances" qu’il porte en lui-même.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Symboles de la science sacrée", pages 283-284

[ processus initiatique ] [ védisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

Lorsque nous entrons aujourd'hui dans la chapelle Sixtine, nous sommes subjugués par la splendeur d'une peinture entièrement nouvelle qui ne s'attarde pas sur le charme des paysages, sur les harmonieuses architectures classiques ni sur la rigoureuse précision de la perspective. Ce que nous voyons en revanche, c'est une sauvage prolifération d'êtres humains aux dimensions les plus disparates. Ses quatre prédécesseurs s'étaient scrupuleusement mis d'accord pour peindre tous des personnages de la même dimension comme s'ils étaient l'oeuvre d'un seul peintre. Michel-Ange couvre à lui seul la voûte de la chapelle de plus de trois cents figures distinctes dans un triomphe délirant de disproportions, comme si des légions d'artistes différents avaient travaillé plafond. Hommes, nabots, géants, lilliputiens, titans, farfadets; les personnages les plus déconcertants sont des hommes très musclés et nus, tous aussi merveilleux les uns que les autres, et il y en a une vingtaine, Que représentent-ils ? ne sont évidemment pas des saints ni des apôtres, ni des Prophètes, ni des philosophes de l'Antiquité, Peut-être représentent-ils simplement ce dont ils ont l'apparence, le sujet préféré de Michel-Ange, son unique obsession esthétique. Ils débordent d'énergie en se tordant dans tous les sens et en bandant leurs muscles : chacun est dans une position différente, mais tous, sans exception, sont assis. C'est la position de la force maximale et de la beauté optimale, comme l'artiste l'a appris en observant le Groupe du Laocoon et le Torse du Belvédère.


Auteur: Mercadini Roberto

Info: Le génie et les ténèbres : Léonard de Vinci et Michel-Ange

 
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Ajouté à la BD par miguel

construction

Je n’ai pas commencé [ce travail] comme philosophe, et je ne désire pas particulièrement écrire à propos de philosophie ou sur la nature des choses. Ce n’est pas mon métier. Une seule question m’intéresse par dessus tout - comment créer de beaux bâtiments. Je ne m’intéresse seulement qu’à la beauté réelle. Je n’ai jamais eu l’envie de concevoir du bâti lisse que les architectes de mon temps ont généralement conçu. Nombre d’entre eux ont abandonné le travail du beau, et par ricochet abandonné ce travail en tant qu’idéal atteignable. Cela est peut être compréhensible. Construire à un degré de beauté qui pouvait être commun aux XIIème ou XVème siècle en Europe et dans des centaines d’autres cultures à presque toutes les ères de l’histoire humaine à l’exception de la notre nous est très ardu. Cela était spécifiquement dur pour nous en cette fin de XXème siècle et continuera de l’être alors que nous entrons dans le vingt-et-unième. Pour différentes raison - pas entièrement claires pour moi il y a trente cinq ans - cette difficulté est telle que les architectes ont presque abandonné. Cela je ne l’ai jamais accepté. Je n’ai jamais accepté le pis-aller, ou l’idée idiote de la "bonne architecture" avec laquelle certains architectes du XXème baratinent le public. Je voulais être capable de réaliser le vrai et pour cela je devais comprendre quel était ce vrai. La raison n’était pas curiosité intellectuelle, mais une raison pratique, je voulais pouvoir le faire moi même.

Auteur: Christopher Alexander

Info:

[ ordre ] [ expérimentation pratique ]

 
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Ajouté à la BD par Patate

colonialisme

Trois, et même quatre si l'on compte les Haush, très tôt disparus, quatre peuples minuscules – en tout une vingtaine de milliers d'individus – se partageaient la Terre de Feu avant l'arrivée des Blancs : les Alakalufs (ou Kaweskars), les Yaghans (ou Yamanas), les Onas (ou Selk'nams) et leurs proches cousins les Haush. Les deux premiers vivaient sur l'eau, nomadisant avec leurs canots à travers l'immense labyrinthe maritime, les Alakalufs au détroit de Magellan, dans les mers de Skyring et d'Otway et dans tout cet univers inconnu de fjords, de passes et de chenaux qui longe le Chili austral entre le glacier infranchissable du Hielo Patagonico et l'océan Pacifique, les Yaghans au canal de Beagle et dans les archipels du cap Horn. La terre ferme leur inspirait une telle terreur que jamais ils ne s'aventuraient au-delà des grèves étroites où ils campaient. En revanche, les Onas et les Haush risquaient rarement un orteil dans l'eau. C'étaient des terriens, des marcheurs, des chasseurs. Les Onas sillonnaient la grande île de leurs pas infatigables et les Haush se contentaient de la pointe extrême de la Terre de Feu, toujours inaccessible aujourd'hui, qui par le cap San Diego et le détroit de Le Maire fait face à l'île des
États où Jules Verne planta son phare imaginaire. Deux modes de vie radicalement différents et quatre peuples qui parlaient chacun leur langue, alors que Darwin, en 1834, les considérant avec mépris, jugeait qu'ils n'avaient pour tout langage que des cris inarticulés…

Auteur: Raspail Jean

Info: Adios Tierra del Fuego

[ aveugle ] [ sourd ]

 

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architecture

Le secret de la longévité du béton romain percé par des scientifiques.

Il est connu que les constructions érigées par les Romains il y a 2000 ans et plus résistent extrêmement bien aux outrages du temps. Une équipe de scientifiques avec participation suisse est parvenue à percer le secret de la longévité du béton romain.

Les chercheurs se sont penchés sur des échantillons d'un mur en béton de l'époque romaine vieux de 2000 ans provenant du site archéologique de Priverno, près de Rome. Les analyses effectuées notamment aux rayons X ont montré que le béton avait été mélangé à chaud avec adjonction de chaux vive.

Le résultat est la présence de gros agrégats de chaux qui, en présence d'eau, fonctionnent comme source de calcium et remplissent les espaces vides. Le calcium réagit aussi avec un autre additif utilisé par les Romains, la pouzzolane, une roche volcanique, créant des structures cristallines qui deviennent de plus en plus dures avec le temps.

Autoguérison

Le béton s'en trouve ainsi renforcé. Les agrégats de chaux réagissant avec l'eau qui s'infiltre par d'éventuelles fissures lui confèrent une capacité d'autoguérison, et ce sur des millénaires, selon les auteurs, qui affirment avoir mis au point leur propre recette de béton durable sur la base de ces recherches.

Des chercheurs de l'institut de mécanique des matériaux IMM SA à Grancia (TI) ont également contribué à cette étude publiée dans la revue Science Advances.

Auteur: Internet

Info: https://www.rts.ch/info/sciences-tech, 7 janv. 2022

[ ciment ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

astronomie

Un nouveau mini superamas de galaxies
"Ne croyez pas ce que votre coeur et votre raison voient mais ce que vos yeux voient," plaidait l'astrophysicien et prix Nobel de physique, Adam Riess, à propos de ses recherches. Mieux voir le cosmos pour mieux comprendre l'architecture des superamas de galaxies, est précisément le défi relevé par le Sedi/Lilas grâce à la mise au point du logiciel SDvision. Grâce à ses performances de visualisation 3D, le logiciel a contribué à l'identification d'une mini structure dont le bassin d'attraction est équilibré par Laniakea, Perseus-Pisces, et Coma, trois grands superamas. Rencontre avec Arrowhead, nouvelle admise dans la cartographie du cosmos.
Les galaxies ne sont pas distribuées de manière uniforme dans l'Univers, elles se concentrent en un vaste réseau cosmique en évolution, le Cosmic Web, constitué de noeuds connectés par des filaments, séparant des vides. Cette architecture est soumise à deux phénomènes opposés: l'expansion de l'Univers qui fait s'éloigner les galaxies les unes des autres à une vitesse proportionnelle à leur distance, et la gravitation qui au contraire tend à lier la matière pour former le Cosmic Web. Chaque noeud du réseau est associé à un bassin d'attraction gravitationnelle - une zone d'influence au sein de laquelle la matière (galaxies et matière noire) converge sur un attracteur. Ce concept de bassin d'attraction a été utilisé pour y associer la notion de superamas de galaxies, et employé pour identifier les frontières de notre superamas de galaxies, Laniakea, auquel appartient notre galaxie, la Voie Lactée.

Auteur: Internet

Info: The Astrophysical Journal, 10. 10. 2015

[ vision ] [ réflexion ]

 

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écrivain-sur-écrivains

Chère Marie mille mercis pour Miller. Il va vous être renvoyé - Très instructif. On prend soin de nous avertir en préface que ce n’est ni du Céline ni du Joyce - Peut-être... Mais c’est en tout cas du Zarathoustra, du Jean-Jacques, du "Petit chose", du Vallès, du Rimbaud, du Faulkner, du Passos, du Charles Louis Philippe, vraiment je ne connais rien de plus ressassé, archi pontifié, de moins original. C’est le débraillé conventionnel du Maupassant américain, l’épaté de Kansas City, pourri de littérature. J’oubliais Dostoiewsky ! Il y a vingt génies de ce genre en permanence à la Coupole (...) Un pays qui produit des bombes atomiques doit avoir des auteurs cataclomiques ! On en catapulte aux gogos - même catafouillis chez ce Steinbeck ressasseur de Don Quichotte, de Maupassant, en bafouilleux, morne, à la sauce russe, titubant, vaseux - Je vois de très beaux jours pour Cherbulliez, Feuillet, Goncourt plagiés quand ils auront été rendus confus, bégayeurs et motorisés par les hybrides à génie des officines de traduction - Quels rugissements d’extase quand on nous ramènera les "Contes de mon Moulin" morosifiés, érotisés, cacafouillis traduits par un génie d’Arkansas ! Le sous-préfet braguette ouverte ronflant sous un essaim d’abeilles qui lui décuplent la verge ? La chèvre de Monsieur Seguin baisée toute la nuit par le Loup périssant d’amour à l’aurore ? - Voilà des factures nouvelles ! A en bramer d’admiration ! Notre vieux cheval naturaliste peinturluré américain, harnaché zazou peut encore faire de drôles de recettes !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre de Louis-Ferdinand Céline à sa secrétaire Marie Canavaggia en décembre 1946 dans Lettres à Marie Canavaggia: (1936-1960, Gallimard, 2007, 768 p.)

[ états-unis ] [ férocité critique ] [ élan pamphlétaire ] [ avis littéraire ]

 
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femme-par-femme

Je ne peux m'empêcher de penser que, peut-être, Anne Frank aurait souri de lire qu'un négationniste affirma, comme preuve ultime de falsification, qu'aucune jeune fille de quinze ans n'aurait été capable de penser et encore moins d'écrire ce qu'il avait lu dans le Journal : c'était bien trop intelligent et irrévérencieux, pour une gamine.

L’irrévérence des jeunes filles devrait être l'objet de toutes nos attentions, elle devrait être archivée et transmise. Il faudrait les chérir, ces trop courtes années durant lesquelles les jeunes filles ignorent la prudence, le respect et le remords. Elles mentent avec métier et sans état d'âme, mangent avec les doigts, grimpent sur des toits et, bras dessus bras dessous, elles prennent toute la place sur les trottoirs. Leur seule peur est de nous ressembler. De devenir ces êtres à bout de souffle qui se plaignent qu'elles "ne manquent pas d'air".

Les parents aiment à raconter les mots d'enfants de leurs tout-petits ; ils s'émeuvent de leur fantaisie, de leur drôlerie. L'adolescence à venir, elle, est redoutée à la façon d'une maladie, d'une comète menaçant le paysage, dévastatrice. Comme nous la craignons, l'extralucidité adolescente, ce regard de "voyant" qui met à nu nos compromis.

Relire son journal intime, c'est se confronter à l'adolescente qu'on a été. Lui ferait-on honte, ou de la peine ? A-t-on baissé les bras ? Est-on devenue sage, trop sage, par manque de courage ? Il faudrait relire régulièrement son journal pour rester à la hauteur de son adolescence. 


Auteur: Lafon Lola

Info: Quand tu écouteras cette chanson, pp.188-190

[ génie de la puberté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel