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langage

Malgré les divergences, ce qui sous-tend l'identité arabe c'est la langue: mon identité est liée avant tout à la langue arabe. Et j'entretiens avec elle une véritable relation d'amour. Nul jour ne se passe sans que je ressente à quel point je ne la maîtrise pas. La langue arabe est une langue très sensorielle, d'une richesse exceptionnelle; son génie réside dans son lexique. Pour "cheval blanc" il existera un mot, pour "cheval bai" un autre; pour désigner les âges de l'homme également. L'arabe est d'une précision inouïe. Peut-être parce que le désert est par essence le lieu de la méditation et que les Arabes des origines avaient tout le temps de méditer sur les nuances du monde. Si la langue a apparu plus pauvre en ce qui concerne la formation de concepts, elle a su emprunter à d'autres langues, dont le grec. Les écrivains et philosophes du Moyen Âge ont pu enrichir cette langue très sensitive d'un vocabulaire abstrait. Averroès, au XIIe siècle, fut, ne l'oublions pas, le grand commentateur d'Aristote.

Auteur: Darwich Mahmoud

Info: entretien à Libération, 10-11 mai 2003

[ spécificité ]

 

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rigoler

Le rire est directement contraire à cette forcenée attention à soi, qui est le fond du sérieux. Le rire secoue tout le corps comme un vêtement, laissant chaque partie s'ébattre à sa guise. Par essence le rire est un abandon de gouvernement, et le premier remède contre cet absurde gouvernement qui noue et paralyse. Le rire rétablit les échanges en déliant ; il aère, nettoie et repose. Quoi de mieux ? Mais le rire a ceci de mauvais qu'il attaque le sérieux en son centre et menace de le détrôner. Et c'est un scandale, pour celui qui s'est fait de belles raisons d'être triste, que toutes ces raisons se perdent soudain par cette négation de toute attitude qu'est le rire. "Ne prétendez point" se ramène à ceci : "ne tendez point". Mais on veut prétendre. Ainsi le rire est comme une violence, et une tentative de vous faire sauter comme un nourrisson. Il faut toutes les précautions de l'art comique pour que le rire soit vainqueur. Mais aussi ce triomphe est beau.

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, Gallimard 1960p.173>

[ décoincer ] [ désinhiber ]

 

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septénaire

La double causalité en 7 points clefs

1 Notre destin est déjà réalisé sous la forme d'une ligne temporelle.

2 Notre ligne temporelle n'est pas figée: elle peut être remplacée par une autre ligne qui lui est parallèle dans le présent (au sein du multivers),

3 TOUT CE QUI N'EST PAS DETERMINE PAR LE PASSÉ EST DETERMINE PAR LE FUTUR,

4 La fonction du temps présent n'est pas de créer la réalité (déjà créée) mais de choisir notre futur commun par l'effet cumulé de toutes nos consciences,

5 Ce choix est difficile car notre libre-arbitre est généralement illusoire: la liberté authentique nécessite un déconditionnement mental et un éveil spirituel,

6 Tout changement de ligne temporelle se fait par glissement ou déplacement le long des dimensions supplémentaires intérieures de l'univers,

7 L'amour (au sens du don de soi) est l'essence de ce déplacement dans l'espace intérieur (7D?), comme la gravitation dans l'espace extérieur (3D): nous attirons et sommes attirés par ce que nous aimons.

Auteur: Guillemant Philippe

Info:

[ corps-esprit ] [ spéculation ] [ extraterrestres ] [ unicité ] [ simultanéité ] [ psy ] [ quantique ] [ prédestination ]

 
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art pictural

Swaine allait d'une toile à l'autre, sans mot dire, s'arrêtant un peu plus devant certaines, approuvant parfois de la tête. Quand il arriva devant Le seuil du Jardin, sa malingre silhouette se figea sur place. Il demeura plusieurs minutes absolument immobile - et Masson attendait, anxieux, comme si l'opinion de cet inconnu avait autant pesé dans la balance que celle d'un maître. Swaine revint à la table, toujours silencieux, et vida d'un trait son restant de cognac. Sa voix rauque et voilée, lorsqu'il se décida à parler, révélait son émotion.
- Vous... vous savez ce que vous avez fait ? dit-il enfin. Vous avez atteint le coeur même, l'essence. C'est un rêve, n'est-ce pas ?
- Un rêve, oui, dit Masson. Une copie.
Le regard de Swaine prit une fixité surprenante.
- Je vous envie, dit-il comme se parlant à lui-même, vous y êtes parvenu seul... plus tard, je vous expliquerai, les mots me manquent, ce soir.
Leur amitié data de ce jour, une amitié singulière et qui n'excluait, chez Masson, ni la perplexité, ni une sorte de réticence.

Auteur: Hardellet André

Info: Le Seuil du jardin, Imaginaire Gallimard, p. 44

[ anecdote ] [ admiration ]

 

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bergsonisme

La Pensée serait à l'origine, bien que la pensée humaine ne se manifeste qu'au terme du mouvement. Car celui-ci tout entier serait la manifestation d'un élan créateur, d'essence spirituelle, qui dans l'homme atteindrait à la lucidité. [...]
Solution à la fois facile et vague. [...]
Certes, lorsque l'on dispose d'un élan spirituel, capable de créer, d'innover subitement, peu importe l'hétérogénéité des êtres rapprochés dans une série évolutive. La continuité est alors aussi facile à affirmer que difficile à démontrer et impossible à réfuter. Pour la science positive, la continuité véritable impliquerait la réduction du supérieur à l'inférieur, ou du moins l'explication de celui-là par celui-ci. Or le mécanisme de l'évolution des espèces nous reste mystérieux, nous ne comprenons pas davantage le surgissement de la vie à partir du non-vivant. Pas davantage la naissance de l'homme ou de l'intelligence. Dans ces conditions, même si l'on admet le fait de la succession, la vision historique n'impose ni n'implique aucune conséquence philosophique. Chacun a le droit d'interpréter le passé dont nous recueillons les traces et fixons les moments.

Auteur: Aron Raymond

Info: Dans " Introduction à la philosophie de l'histoire. Essai sur les limites de l'objectivité historique", Gallimard, 1986 (1938 pour la première édition), 521 pages, p.41

[ critique ] [ idéalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

problème des universaux

[...] un des éléments déterminants de la philosophie d'Occam, assurément le plus incisif, consiste en une humanisation radicale du langage. Les mots, comme le soulignait E. Bréhier, sont désormais conventionnels, ils sont le fruit d'une institution. Ainsi, le langage n'est plus le reflet privilégié de l'être ; les idées, les concepts, l'universel n'ont de réalité que dans l'âme. Selon Occam, "les mots sont créés par imposition", c'est-à-dire par une donation de sens qui réunit de façon arbitraire un son à un concept. Cette innovation vise une dissolution du rapport naturel entre le nom et la chose qu'il désigne. Un abîme est donc creusé entre la réalité objective et le langage, de telle sorte que celui-ci n'a plus de prise directe sur le monde. Autrement dit, les mots ne contiennent plus, ils ne révèlent plus l'essence des êtres. Les noms des choses, comme le pensait encore Cratyle, ne dérivent plus de leur nature. Ainsi, le mystère qui associait depuis les origines l'acte divin de Création à l'acte de nomination se trouve-t-il occulté dans la nouvelle conception nominaliste du verbe.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", pages 94-95

[ résumé ] [ autonomisation ] [ sécularisation ] [ éloignements sémantiques ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

réel-symbolique-imaginaire

[...] la privation, dans sa nature de manque, est essentiellement un manque réel. C’est un trou. 

[...] La frustration est par essence le domaine de la revendication. Elle concerne quelque chose qui est désiré et qui n’est pas tenu, mais qui est désiré sans nulle référence à aucune possibilité de satisfaction ni d’acquisition. La frustration est par elle-même le domaine des exigences effrénées et sans loi. Le centre de la notion de frustration en tant qu’elle est une des catégories du manque, est un dam imaginaire. 

[...] La castration a été introduite par Freud d’une façon absolument coordonnée à la notion de la loi primordiale, de ce qu’il y a de loi fondamentale dans l’interdiction de l’inceste et dans la structure de l’Œdipe. [...] La castration ne peut que se classer dans la catégorie de la dette symbolique.

Dette symbolique, dam imaginaire, et trou, ou absence, réel, voilà ce qui nous permet de situer ces trois éléments que nous appellerons les trois termes de référence du manque de l’objet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 47-48

[ définis ] [ nœud borroméen ] [ psychanalyse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

fraternité

Les Penan [peuple de chasseurs-cueilleurs à Bornéo] considèrent que la richesse, c'est la force des relations sociales entre individus, dans la mesure où tous seraient pénalisés si ces liens venaient à s'affaiblir ou à se distendre. Qu'un conflit conduise à un schisme et à une séparation prolongée des familles, et les deux groupes, manquant de chasseurs, risqueraient de connaître la famine. C'est pourquoi la critique directe d'autrui est mal considérée chez eux, comme dans de nombreuses sociétés de chasseurs-cueilleurs. Priorité est toujours donnée à la solidarité dans le groupe.
[...] Et lorsque, quelque temps après ma visite, des Penan sont venus au Canada pour faire campagne en faveur de la protection de leurs forêts, rien ne les a plus impressionnés que la présence de sans-abri. Ils ne parvenaient pas à comprendre comment une chose pareille pouvait exister dans une ville aussi riche que Vancouver. [...] pour les Penan, un seul pauvre est la honte de tous. Dans leur culture, il n'est pire transgression que le sihun, un concept qui correspond par essence à l'idée d'échec dans le partage.

Auteur: Davis Wade

Info: Pour ne pas disparaître : Pourquoi nous avons besoin de la sagesse ancestrale

[ entraide ] [ esprit de corps ] [ intraduisible ]

 

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homme-par-femme

Elle le sentait libre, cet homme, ce métis, avec ses mots pleins de lui-même. Il était libre en dedans grâce à ces sons qui emplissaient sa bouche et qu’il déclamait avec ferveur, extraits de son carnet comme des signes secrets et impénétrables. Lui-même, malgré sa présence chaude, demeurait une énigme, enveloppé dans un mystère insondable. Parfois dans le lit, nu, il regardait les papiers en parlant à voix basse. Elle avait l’intuition que si elle avait su déchiffrer les transcriptions, la lumière se lèverait sur lui; elle prendrait ses mots couchés sur le papier, les glisserait entre ses dents d’abord, dans sa bouche ensuite, les tournerait sur sa langue, les avalerait avec sa salive. Ils la nourriraient de son essence à lui, la conforteraient de leur douceur, la remueraient de leur tendresse ; ils remonteraient de son sein et elle les lui redonnerait en baisers sauvages et fougueux. Parfois il sortait de son sac une petite bouteille d’eau noire et un bâton auquel il ajoutait une pointe. De l’encre de Chine. Puis il traçait des lignes à main levée, sans hésiter. Elle voulait savoir.

Auteur: Pésémapéo Bordeleau Virginia

Info: L'amant du lac

[ fantasmé ] [ attirant ] [ romanesque ]

 

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soufisme

Selon l’islamologue universitaire Abd’Allâh Penot, le Barzakh est "littéralement "ce qui se tient entre", "ce qui sépare" ou "ce qui combine et unit" ; par extension, ce terme désigne le lieu de confluence des deux mondes. […] cette notion a une racine coranique (Coran, S.18, V.60) : le confluent des deux mers (majma’al-bahrayn) y est le symbole du monde intermédiaire dans lequel se réunissent les réalités supérieures et inférieures". Le Barzakh désigne précisément cette "jonction des deux mers" où interfèrent la réalité absolue et le néant absolu et c’est la raison pour laquelle il s’assimile en puissance au domaine subtil de la "Toute-possibilité" incluant les essences principielles et archétypales des êtres manifestés, tout en constituant les états contingents de l’Essence divine. Ce domaine où interfèrent les réalités est également nommé Mundus Imaginalis par Henry Corbin : le "pays du non-où" royaume des corps subtils que désigne la notion de "Huitième climat", c’est le lieu où les influences spirituelles prennent corps et où les corps se spiritualisent, lieu insaisissable enfin situé hors des frontières géographiques connues, au-delà même de l’espace et du temps.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ monde imaginal ] [ hors septénaire ] [ astral ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson