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récompenses terrestres

On se trompe lorsque l’on croit notre prière nulle quand une certaine douceur ne l’accompagne pas. Au contraire, la prière aride et pénible va plus loin. Ne confondez pas l’ardeur de l’imagination, la sensitivité psychique avec cette offrande totale de votre moi, qui constitue seule la prière. […]

Ainsi, quand l’ardeur sacrée de la prière vous ravit à ce monde, souvenez-vous que les éblouissements, les transports et les tonnerres, ce n’est pas le Ciel. Le Ciel, c’est un frémissement, une haleine, une touche imperceptible au fond de votre cœur.

Auteur: Sédir Paul Yvon Le Loup

Info: La prière, Amitiés spirituelles, Paris, 1987, page 35

[ austérité ] [ discrétion ] [ inconfort ]

 
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confiance

Ne faites pas comme les sages. Sur la grève de l’Océan infini ils tâtent prudemment du pied. Jetez-vous à la mer ; ce sera le cri d’aide le plus perçant. Les faibles selon l’Esprit se raidissent pour évoquer leur force. Vous autres, vous êtes assez forts pour sonder votre faiblesse. Alternez l’action avec la prière. Quand vous agoniserez à force d’avoir agi, jetez-vous dans une autre agonie : celle de la prière.

Auteur: Sédir Paul Yvon Le Loup

Info: La prière, Amitiés spirituelles, Paris, 1987, page 33

[ folie ] [ paradoxe ] [ Dieu ]

 

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spiritualité

Le travail, quel qu’il soit, est donc le préparateur de la prière ; il est même, avec le bon exemple, la seule prière réelle et fructueuse pour l’immense majorité des hommes.

Auteur: Sédir Paul Yvon Le Loup

Info: La prière, Amitiés spirituelles, Paris, 1987, page 24

[ concentration ] [ bienfait ]

 
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journaliste

[...] le plus récent imbécile [...].

Auteur: Lacan Jacques

Info: 21 décembre 1960, à propos de Jean-François Revel

[ vacherie ]

 

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philosophe

C’est de SOCRATE que procède cette idée nouvelle, essentielle : il faut d’abord garantir le savoir, et la voie de leur montrer à tous qu’ils ne savent rien, est par elle-même une voie révélatrice, révélatrice d’une vertu, qui dans ses succès privilégiés, ne réussit pas toujours. Et ce que SOCRATE appelle, lui, ἐπιστήμη [épistèmè], la science, ce qu’il découvre en somme, ce qu’il dégage, ce qu’il détache, c’est que le discours engendre la dimension de la vérité. Le discours qui s’assure d’une "certitude interne à son action même", assure là où il le peut, la vérité comme telle. Il n’est rien d’autre que cette pratique du discours.

Quand SOCRATE dit que c’est la vérité, et non pas lui-même, qui réfute son interlocuteur, il montre quelque chose dont le plus solide est sa référence à une combinatoire primitive qui est toujours la même à la base de notre discours. D’où il résulte, par exemple, que le père n’est pas la mère et que c’est au même titre, et à ce seul titre, qu’on peut déclarer que le mortel doit être distingué de l’immortel. SOCRATE renvoie en somme au domaine du pur discours toute l’ambition du discours.

Il n’est pas - comme on le croit, comme on le dit - plus spécialement celui qui ramène l’homme à l’homme, ni même à l’homme toutes choses, c’est PROTAGORAS qui a donné ce mot d’ordre : "l’homme mesure de toute chose", SOCRATE ramène la vérité au discours. Il est en somme, si l’on peut dire, le "supersophiste", et c’est en quoi gît son mystère, car s’il n’était que le supersophiste, il n’aurait rien engendré de plus que les sophistes, à savoir ce qu’il en reste, c’est-à-dire une réputation douteuse. C’est justement quelque chose d’autre qu’un sujet temporel qui avait inspiré son action. 

Et là nous en venons à l’ἀτοπία [atopia], à ce côté insituable de SOCRATE qui est justement la question qui nous intéresse quand nous y flairons quelque chose qui peut nous éclairer sur l’ἀτοπία [atopia] qui est exigible de nous [analystes].

Auteur: Lacan Jacques

Info: 21 décembre 1960

[ démarche ] [ filiation ] [ influence ] [ structure ]

 

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philosophie antique

Je crois que pour comprendre ce texte de PLATON, pour le juger, on ne peut pas ne pas évoquer dans quel "contexte du discours" il est, au sens du discours universel concret.

Et là encore, que je me fasse bien entendre : il ne s’agit pas à proprement parler de le replacer dans l’histoire ! Vous savez bien que ce n’est point là notre méthode de commentaire, et que c’est toujours pour ce qu’il nous fait entendre à nous, qu’un discours - même prononcé à une époque très lointaine où les choses que nous avons à entendre n’étaient point en vue - nous l’interrogeons.

Mais il n’est pas possible, concernant le Banquet, de ne pas nous référer à quelque chose qui est le rapport du discours et de l’histoire, à savoir : non pas comment le discours se situe dans l’histoire, mais comment l’histoire elle-même surgit d’un certain mode d’entrée du discours dans le réel. Et aussi bien il faut que je vous rappelle ici, au moment du Banquet où nous sommes, au IIème siècle de la naissance du discours concret sur l’univers, je veux dire qu’il faut que nous n’oubliions pas cette efflorescence philosophique du VIème siècle, si étrange, si singulière d’ailleurs pour les échos ou les autres modes d’une sorte de chœur terrestre qui se font entendre à la même époque en d’autres civilisations, sans relation apparente. Mais laissons cela de côté.

[…] Ce que je veux vous faire sentir, c’est que c’est la première fois que dans cette tradition occidentale […], ce discours s’y forme comme visant expressément l’univers, pour la première fois comme visant à rendre l’univers discursif. C’est-à-dire qu’au départ de ce premier pas de la science comme étant la sagesse, l’univers apparaît comme univers de discours.

Et en un sens, il n’y aura jamais d’univers que de discours. Tout ce que nous trouvons à cette époque, jusqu’à la définition des éléments [terre, eau, air, feu] qu’ils soient quatre ou plus, a quelque chose qui porte la marque, la frappe, l’estampille, de cette requête, de ce postulat, que l’univers doit se livrer à l’ordre du signifiant. Sans doute, bien sûr, il ne s’agit point de trouver dans l’univers des éléments de discours mais des éléments s’agençant à la manière du discours. Et tous les pas qui s’articulent à cette époque entre les tenants, les inventeurs de ce vaste mouvement interrogatoire, montrent bien que si, sur l’un de ces univers qui se forgent, on ne peut discourir de façon cohérente aux lois du discours, l’objection est radicale.

[…] Donc à l’arrière-plan de ce Banquet, de ce discours de PLATON, et dans le reste de son œuvre nous avons cette tentative, grandiose dans son innocence, cet espoir qui habite les premiers philosophes dits "physiciens" de trouver, sous la garantie du discours - qui est en somme toute leur instrumentation d’expérience - la prise dernière sur le réel.

[…] Et c’est ainsi que je dois vous rappeler que ce réel, cette prise sur le réel n’a pas à être conçue à cette époque comme le corrélatif d’un sujet, fût-il universel, mais comme le terme que je vais emprunter à la Lettre VII de PLATON [324a-352a] où dans une courte digression, il est dit ce qui est cherché par toute l’opération de la dialectique : c’est tout simplement la même chose dont j’ai dû faire état l’année dernière dans notre propos sur L’Éthique et que j’ai appelé la Chose […].

Auteur: Lacan Jacques

Info: 21 décembre 1960

[ clé de lecture ] [ historique ] [ approche ] [ structure ] [ épistèmè ]

 

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vision divine

Il faut dire que, parmi ceux qui verront l’essence de Dieu, l’un la verra plus parfaitement que l’autre. Cela, certes, ne viendra pas d’une similitude, ainsi qu’on l’a montré. Cela proviendra de ce que l’intellect de l’un aura une plus grande efficacité, un plus grand pouvoir de voir Dieu. Cependant, la faculté de voir Dieu appartient à l’intellect créé non par nature, mais par la lumière de gloire, qui établit l’intellect dans une certaine déiformité, ainsi qu’on l’a exposé. Dès lors, un intellect participant davantage de cette lumière de gloire verra Dieu plus parfaitement. Or celui-là participera davantage de la lumière de gloire qui a le plus de charité ; car, plus grande est la charité, plus grand est le désir. Et le désir rend d’une certaine manière l’être qui désire apte et préparé à recevoir l’objet désiré. Par suite, celui qui aura plus de charité verra Dieu plus parfaitement, et il sera plus heureux.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.6

[ théologie chrétienne ] [ différences terrestres ] [ vertu ] [ grâce ]

 

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double langage

Le récit de voyages ne risque pas seulement d'être démenti par les faits ; il s'expose aussi et surtout à une remise en question de sa capacité de dire le monde, à en restituer la complexité etc.. Ce qui fait apparaître une seconde ligne de partage, non plus entre des voyageurs qui s'accusent mutuellement de mentir, mais entre le voyageur et le philosophe, le propre de ce dernier étant de savoir d'abord voir, puis dire et transmettre cette étrangeté dont le voyageur vulgaire ne sait donner qu'une image appauvrie. C’est le célèbre argument de Rousseau ralliant les relations de voyage de son temps et regrettant que la philosophie de voyage point.

Bougainville ironise dans une préface non moins célèbre :

" Je suis voyageur et marin ; c'est-à-dire, un menteur, et un imbécile aux yeux de cette classe d'écrivains paresseux et superbes qui, dans les ombres de leur cabinet, philosophent à perte de vue sur le monde et ses habitants, et soumettent impérieusement la nature à leurs imaginations. Procédé bien singulier, bien inconcevables de la part des gens qui, n'ayant rien observé par eux-mêmes, n’écrivent, ne dogmatisent que d'après des observations empruntées de ces mêmes voyageurs auxquels ils refusent la faculté de voir et de penser ".

Auteur: Debaene Vincent

Info: L'adieu au voyage : L'ethnologie française entre science et littérature

[ écriture ] [ rationalisme ] [ fiction ]

 

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théologie chrétienne

Tout ce qui est élevé à quelque chose qui dépasse sa nature, il faut qu’il y soit préparé par une disposition qui vienne de plus haut que sa nature ; ainsi l’air, s’il doit recevoir la forme du feu, il faut qu’il y soit préparé par une disposition qui corresponde à cette nouvelle forme. Or, quand un intellect créé voit Dieu par essence, l’essence même de Dieu devient la forme intelligible de l’intellect. Il faut donc que quelque disposition surnaturelle lui soit surajoutée, pour qu’il s’élève à une telle sublimité. Puisque la vertu naturelle de l’intellect créé ne suffit pas à voir l’essence divine, ainsi qu’on l’a montré, il faut donc que par un effet de la grâce divine cette vertu en lui soit surdéveloppée. Et cet accroissement de force intellectuelle, nous l’appelons une illumination de l’intellect, comme nous appelons l’intelligible lui-même une lumière, un éclat. Telle est la lumière dont l’Apocalypse (21, 23) dit : "La clarté de Dieu illuminera" la société des bienheureux qui verront Dieu. Par la vertu de cette lumière, les bienheureux deviennent déiformes, c’est-à-dire semblables à Dieu, selon la 1° épître de S. Jean (3, 2). "Au temps de cette manifestation, nous lui seront semblables, et nous le verrons tel qu’il est."

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.12, a.5

[ vision ] [ naturel-surnaturel ]

 

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autoportrait

Si on examine la position de la sociologie entre les sciences naturelles et la littérature on y verra la difficile émergence de la sociologie comme discipline autonome, et les tensions et les luttes qu'elle a dû mener pour s'affirmer face à la littérature dans la compréhension du monde social.

Les intellectuels devraient jouer un rôle politique actif tout en renonçant aux certitudes idéologiques. Son travail explore l'histoire des intellectuels européens et leur influence sur la culture et la politique.

Dès ma thèse de doctorat " Mélancolie et Société ", je me suis penché sur le concept de mélancolie et son impact sur la société. Cette réflexion est sous jacente à une grande partie de son œuvre.

Je suis un fervent défenseur de l'idée d'une " Europe de la pensée " après avoir beaucoup réfléchi sur l'identité culturelle européenne et sur les relations entre culture et politique dans l'histoire allemande et européenne.

Dans mes travaux plus récents, j'ai commencé a développer une critique de l'utopie, je veux mettre en garde contre les dangers des visions trop idéalistes de la société.


Mon approche est profondément interdisciplinaire, mêlant sociologie, histoire des idées, philosophie et littérature. Je m'intéresse particulièrement aux interactions entre ces différents domaines de la connaissance. Je développe une réflexion approfondie sur la place de la sociologie et des intellectuels dans la culture européenne, une analyse critique des relations entre science, littérature et société, et une exploration des concepts de mélancolie et d'utopie dans l'histoire des idées.

Auteur: Lepenies Wolf

Info: "Les Trois Cultures"

[ optimisme ] [ pessimisme ]

 

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