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dernières paroles

C'est impossible et pourtant on aimerait tellement aider les gens à se préparer, de parler du suicide à qui que ce soit. Il ou elle se retrouverait immédiatement avec une bien trop lourde et inutile responsabilité. En fait, les jours où le moment approche on est même obligé d'éviter toute annicroche ou indice, avec qui que ce soit, pour qu'il ou elle ne puisse jamais se dire "c'est ma faute" ou "j'aurai du deviner". Ce n'est pas votre faute et vous ne pouviez pas deviner parce que je m'en suis assuré. Je suis désolé mais pour moi c'est mieux. Prenez soin de ma femme, la meilleure du monde pour moi, et de mes enfants qui sont tous les deux, vraiment, ceux que j'aurai aimé avoir, et même mieux. Je vous aime. Je vous aime tous. Merci de m'avoir aimé, ça m'a fait vivre. Alex

Auteur: Alexandre de Lamberterie

Info: In : Avec toutes mes sympathies d'Olivia de Lamberterie, texte trouvé dans l'ordinateur de son mari par sa femme

[ note de suicide ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sexe

De temps en temps, des visites inattendues arrivaient dans ce trou perdu : des officiers de l'État-Major de Luanda, conservés dans le formol de l'air conditionné, des quinquagénaires sud-africaines qui embrassaient mes malades dans une fureur de rut de ménopause, deux actrices de Revue en train d'agiter à contretemps leurs grosses jambes sur une scène faite de tables, accompagnées par un accordéon exténué ; elles ont dîné au mess des officiers à côté du commandant luisant d'orgueil dont la timidité s'embrouillait dans des sourires d'adolescent pris en faute, pendant que le lieutenant, celui de la bonniche, tournait autour d'elles, flairant leurs décolletés dans une extase muette. L'aumônier, contrit, baissait ses paupières vierges sur sa soupe-bréviaire.
"Quarante ans à accumuler du sperme, calculait le capitaine âgé, en le toisant de loin. Si ce mec jouit, il nous noie tous dans l'eau bénite de ses couilles."

Auteur: Lobo Antunes Antonio

Info: Le cul de Judas

[ abstinence ] [ religion ] [ humour ]

 

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oreille bienveillante

Les choses les plus importantes sont les plus difficiles à formuler. Ce sont celles qui amènent une certaine honte, parce que les mots les diminuent - les mots rétrécissent des choses qui paraissaient illimitées dans notre tête et qui n'ont plus qu'une taille humaine une fois exprimés. Mais c'est plus que ça, n'est-ce pas ? Les choses les plus importantes se situent bien trop près de l'endroit où est enfoui notre cœur secret, comme les indices d'un trésor que vos ennemis voudraient vous dérober. Et il se peut que certaines révélations vous coûtent cher, que les gens vous regardent d'une drôle de façon, sans comprendre ce que vous avez dit, ou pourquoi c'était si important vu que vous avez presque pleuré en le disant. C'est le pire, je pense. Quand le secret reste enfermé à l'intérieur, non par faute d'un diseur, mais par faute d'une écoute compréhensive.

Auteur: King Stephen

Info:

[ thérapie ] [ langage ] [ limitation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

bureaucrates

De cet ahurissant monologue j'émergeai avec une certaine idée, non de l’antisémitisme, mais de l'Administration. Un fonctionnaire, qu'il fût haut ou bas, a-t-il une conscience ? Tout me ramenait à cette question insoluble. En tout cas, s'il avait eu des états d'âme, il le cachait bien.

Ces gens-là sont les pires parce qu'ils sont beaucoup plus répandus, plus invisibles, plus nocifs que les vrais monstres. Ils ont leur morale en devanture, le sens du devoir en bandoulière, et le service de l'État en parapluie. Si ça recommence un jour, il faudra d'abord se méfier d'eux, ceux qui rédigent des rapports et signent des circulaires. En un coup de tampon, ils peuvent envoyer des gens à la mort sans jamais s'interroger sur les effets de leur acte. Dans le crime administratif, la victime est sans visage. Son caractère collectif dilue le crime en faute. Quoi de plus anodin ?

Auteur: Assouline Pierre

Info: La Cliente

[ ronds-de-cuir ] [ déresponsabilisés ] [ déshumanisés ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

écologie

On sait que le simple ralentissement de la croissance plonge nos sociétés dans le désarroi en raison du chômage et de l'abandon des programmes sociaux, culturels et environnementaux qui assurent un minimum de qualité de vie. On peut imaginer quelle catastrophe représenterait un taux de croissance négatif ! De même qu'il 'y a rien de pire qu'une société travailliste sans travail, il n'y a rien de pire qu'une société de croissance sans croissance. C'est ce qui condamne la gauche institutionnelle, faute d'oser la décolonisation de l'imaginaire, au social-libéralisme. La décroissance n'est donc envisageable que dans une société de décroissance. Le projet de la décroissance est un projet politique, consistant dans la construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales autonomes et économes. Au niveau théorique, le mot d'"a-croissance" serait plus approprié, indiquant un abandon du culte irrationnel et quasi religieux de la croissance pour la croissance.

Auteur: Latouche Serge

Info: Le pari de la décroissance

[ sobriété ] [ anticonsumérisme ]

 

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humour

Le paradoxe du bouffon : C'est un fait, les rois détestent la vérité. Pourtant, il se passe quelque chose d'étonnant avec mes sots : les rois les entendent avec plaisir dire non seulement la vérité, mais encore ouvertement des critiques, au point que les mêmes paroles qui dans la bouche d'un sage, vaudraient la mort, causent un plaisir incroyable proférées par un bouffon. C'est qu'il y a dans la vérité un plaisir inné de plaire si l'on n'y ajoute rien d'offensant ; mais ce don, les dieux l'ont réservé aux fous. C'est à peu près pour les mêmes raisons que ce genre d'homme plaît tellement aux femmes, car elles sont naturellement portées aux plaisirs et aux frivolités. Aussi quoi qu'ils tentent avec elles, même si c'est quelquefois très sérieux, elles le prennent pour un jeu et une plaisanterie, tant ce sexe est ingénieux, surtout pour voiler ses fautes.

Auteur: Érasme

Info: Éloge de la Folie, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.43>

[ folie ] [ séduction ] [ femmes-par-hommes ]

 

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lire

C'était le temps où les gens lisaient, dans les métros, les rues, les plages et les lits, les salles de bain et les cuisines, les gens apportaient des livres dans les parcs, les jardins, les piscines, les salles d'attente, les bus, les trains, les avions, ils lisaient dans les fauteuils, les canapés, les salons, les hôtels, les cafés et les bars, les villes et les villages, l'été comme l'hiver.

Le soir ou le matin, en mangeant, en se couchant, en se levant, avec une tasse de thé ou un verre de vin, au coin du feu, lorsque le jour déclinait.

Les gens lisaient partout, à chaque moment de leur journée, à chaque heure de la vie, pour se raconter une autre histoire, pour fuir le réel ou le vivre plus intensément, pour comprendre les hommes ou pour les détester, ou simplement pour passer le temps...

Auteur: Abecassis Eliette

Info: Nos rendez-vous

[ lecture ] [ avant Internet ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Oh ! oui, elle savait rentrer ses émotions, ses blessures, sa douleur, elle ne faisait même que ça. Elle était devenue une championne dans sa catégorie. A part cette nuit quand elle était venue trouver Johan... Johan qui n'était même pas là pour l'écouter, pour l'entendre. Des mots, des mots bruts sortis du coeur, le sang de son âme, versés en vain. Son père avait peut-être raison, après tout, on ne devrait jamais se livrer, en aucune circonstance, pour ne pas laisser les autres avoir barre sur vous ni leur offrir la possibilité de vous blesser. On se forgeait une armure de silence et de solitude, et on s'y retranchait, pour mieux s'y dessécher, lentement, tranquillement, de l'intérieur, jusqu'à ce qu'enfin il ne deumeure plus que cette cuirasse et rien dedans, un tronc sec dont la sève et les entrailles ont disparu, faute d'amour, et de tendresse, de complicité, pour les irriguer.

Auteur: Marcastel Jean-Luc

Info: Le dernier hiver

[ masque ] [ solitude ]

 

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inégalités

...je suis terriblement choqué par les gens qui vous disent qu'on est libre, que le bonheur se décide, que c'est un choix moral. Les professeurs d'allégresse pour qui la tristesse est une faute de goût, la dépression une marque de paresse, la mélancolie un péché. Je suis d'accord, c'est un péché, c'est même le péché mortel, mais il y a des gens qui naissent pécheurs, qui naissent damnés, et que tous leurs efforts, tout leur courage, toute leur bonne volonté n'arracheront pas à leur condition. Entre les gens qui ont un noyau fissuré et les autres, c'est comme entre les pauvres et les riches, c'est comme la lutte des classes, on sait qu'il y a des pauvres qui s'en sortent mais la plupart, non, ne s'en sortent pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c'est comme dire à un affamé qu'il n'a qu'à manger de la brioche.

Auteur: Carrère Emmanuel

Info: D'autres vies que la mienne, p 156

[ disparités ] [ donneurs de leçons ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

morale

Il existe des gens qui ont peur de gaspiller leur argent pour s'offrir quelque plaisir. Ils se disent vertueux - n'en croyez rien. Ils savent seulement qu'ils n'auraient pas la force de dire "assez", qu'ils crieraient sans cesse "encore" - et c'est pourquoi ils proclament avec suffisance "jamais". Pour être capable de légèreté, il faut avoir de l'esprit. Evoquer une légèreté qui naîtrait du désespoir, c'est se complaire en phrases creuses. Prendre la légèreté au sérieux est une faute de goût. Mais goûter la légèreté tout en la maîtrisant est une forme supérieure de vie ; Stendhal en a fait l'éloge, mais il n'a pas su la vivre car il était vaniteux ; Laforgue, lui, l'a su et il est mort de cette forme de vie chantée par Jules Romains. Que vivent les joyeux compagnons capables d'aller avec légèreté au fond des choses, aussi lourds que des cailloux dans le ruisseau !

Auteur: Jesenská Milena

Info: in "Vivre", éd. 10/18, p. 91

[ sobriété ] [ références littéraires ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama