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malaise dans la culture

Je pense seulement que l’on n’a pas assez compris le rôle de la génération montante : la génération passée ne sait pas lui donner ce que Freud a découvert comme la "castration symboligène", c’est-à-dire l’exemple donné par l’adulte de ce que des satisfactions non menées à une jouissance immédiate et rapide mais menées à une jouissance soumise à la Loi apportent à l’être humain beaucoup plus de liberté, lui permettent de porter des fruits et d’avoir, de ces désirs différés, beaucoup plus de plaisir que de leur satisfaction immédiate. Pour les parents, les enfants sont leur espoir et leur avenir, mais, très souvent, ils veulent les faire profiter de ce qu’ils n’ont pas eu, au lieu de le permettre de le gagner par eux-mêmes. Je crois que c’est ce qui gêne dans la civilisation, en tout cas dans notre civilisation.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Le féminin", éditions Gallimard, 1998, page 263

[ modernité ] [ manque du manque ] [ enfants gâtés ] [ éducation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

transcendance

La perspective théologique de la participation sauve en fait les apparences en les dépassant. Elle reconnaît que le matérialisme et le spiritualisme sont de fausses alternatives, puisque s'il n'y a que de la matière finie, il n'y a même pas cela, et que pour que les phénomènes soient vraiment là, il faut qu'ils soient plus que là. Par conséquent, en faisant appel à une source éternelle pour les corps, leur art, leur langage, leur union sexuelle et politique, on ne s'éloigne pas éthériquement de leur densité. Au contraire, on insiste sur le fait que derrière cette densité réside une densité encore plus grande - au-delà de tous les contrastes de densité et de légèreté (comme au-delà de tous les contrastes de définition et d'illimitation). C'est dire que tout ce qui est n'est que parce qu'il est plus que ce qu'il est. (...)

Cette perspective devrait, à bien des égards, être considérée comme mettant à mal certains des contrastes entre libéraux et conservateurs théologiques. Les premiers ont tendance à valider ce qu'ils considèrent comme l'acceptation moderne de notre finitude - en tant que langage, en tant que corps érotiques et esthétiquement agréables, etc. Les conservateurs, en revanche, semblent encore adopter une sorte de distanciation éthérée nominale par rapport à ces réalités et un dédain à leur égard. L'orthodoxie radicale, en revanche, voit la racine historique de la célébration de ces choses dans la philosophie participative et la théologie de l'incarnation, même si elle peut reconnaître que la tradition prémoderne n'a jamais poussé cette célébration assez loin. L'apparente adhésion moderne au fini lui semble, à l'examen, illusoire, car pour empêcher le fini de disparaître, la modernité doit l'interpréter comme un édifice spatial lié par des lois, des règles et des maillages clairs. Si, au contraire, suivant les options postmodernes, elle embrasse le flux des choses, ce flux vide cache et révèle à la fois un vide ultime. Ainsi, la modernité oscille entre le puritanisme (sexuel ou autre) et un érotisme totalement pervers, amoureux de la mort, qui veut donc la mort de l'érotisme, et qui ne préserve pas l'érotisme jusqu'à une consommation éternelle. Bizarrement, il semble que la modernité ne veuille pas vraiment ce qu'elle croit vouloir, mais d'un autre côté, pour avoir ce qu'elle croit vouloir, il faudrait qu'elle récupère le théologique. Ainsi, bien sûr, elle découvrirait également que ce qu'elle désire est tout à fait autre que ce qu'elle a supposé.

Auteur: Milbank John

Info: Radical Orthodoxy : A New Theology

[ christianisme ] [ Dieu ] [ laïcité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langage

Poésie miel de toutes les fleurs,

quintessence de toutes les sciences,

moelle de l'esprit

expression même des anges.

Auteur: Nashe Thomas

Info: Pierce Penniless his Supplication to the Divell, London 1592

[ éloge ] [ lecture écriture ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

épreuves

Selon sainte Thérèse d'Avila, le temps de grâce qui suit une période de sécheresse spirituelle totale, une "nuit noire de l'âme", est tellement disproportionné par rapport à la souffrance qui l'a précédé qu'on regrette de ne pas avoir souffert davantage pour mériter un tel bonheur.

Auteur: Czapski Józef

Info: Terre inhumaine

[ vicissitudes ] [ contrastes rédempteurs ] [ économie ]

 
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urss

Combien de fois, en exterminant des tribus entières ou en anéantissant des nations ou des républiques entières, de Novgorod sous Ivan le Terrible aux républiques de Kalmouk, de Crimée et de Tchétchénie sous Staline, en changeant le nom des fleuves ou en changeant leur système, la Russie a-t-elle condamné son propre passé au déshonneur ou à l'oubli ? Mais quelque chose a-t-il jamais changé pour le mieux dans le tissu même de ceux qui gouvernent la Russie, sont-ils devenus meilleurs, plus sympathiques, plus humains ?

Auteur: Czapski Józef

Info: Terre inhumaine

[ question ] [ pouvoir central ] [ historique ]

 

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question

L'écrivain russe Ivan Gontcharov, auteur d'Oblomov, a fait un voyage au Japon en 1858, dont il a parlé dans un livre intitulé La Frégate Pallas. Il y décrit une scène dont il a été témoin en Chine : un officier britannique marchait dans la rue d'une ville chinoise, et attrapait langoureusement la natte de tout Chinois qui ne lui faisait pas immédiatement place et le tirant dans le caniveau. D'abord surpris, les Chinois le regardaient avec "un sourire d'indignation étouffée". Gontcharov, qui oppose cette description dans l'un des derniers chapitres à l'idylle de fraternité entre un Cosaque et un Coréen, termine la scène avec l'Anglais et le Chinois en écrivant : "Je me demande qui ici est censé enseigner la civilisation à qui."

Auteur: Czapski Józef

Info: Terre inhumaine

[ rapports humains ] [ inter-civilisationnels ]

 

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casse-pieds

Rien n'est plus odieux pour l'auditeur que la langue sans art d'un idiot ennuyeux, qui émousse le plaisir d'entendre et coupe le désir de se souvenir.

Auteur: Nashe Thomas

Info:

[ bavard ] [ monotone ]

 

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pérégrin

Un voyageur doit avoir une échine d'âne afin de tout supporter, une langue pareille à la queue d'un chien afin de flatter tout le monde, la bouche d'un porc pour manger ce qu'on lui présente, et une oreille de marchand afin de tout entendre et ne rien dire.

Auteur: Nashe Thomas

Info:

[ nomade ] [ flexible ] [ adaptable ]

 
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moi miroir

Notre propre conscience de soi ne naît pas du cogito cartésien, mais du fait que nous nous trouvons en relation avec d'autres êtres dans lesquels nous reconnaissons activement, et ne reconnaissons pas, notre propre subjectivité, via un inépuisable dialogue - soliloque.

Auteur: Milbank John

Info:

[ ego ] [ dualité ] [ autoperception ]

 

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teutons

Je crois qu’un excès d’ambition dans l’âme d’un homme comme dans l’âme d’un peuple détruit des valeurs précieuses, et que le vieux dicton viennois, "vivre et laisser vivre", est non seulement plus humain, mais aussi plus sage que toutes les maximes sévères et les impératifs catégoriques. […]

Pour le peuple allemand, le concept de jouissance est lié à la performance, à l’activité, au succès, à la victoire. Pour se sentir pleinement soi-même, chacun doit surpasser l’autre et le rabaisser dès que possible. Même Goethe, dont la grandeur et la sagesse sont admirées par-delà toutes les frontières, a placé ce dogme dans un poème qui m’a, depuis ma plus tendre enfance, semblé contre nature. Il en appelle aux hommes :

Tu dois dominer et gagner

Ou bien servir et perdre,

Souffrir ou triompher,

Être l’enclume ou le marteau.

[…] Je crois qu’un homme - tout comme un peuple – ne doit ni dominer ni servir. Il doit avant tout demeurer libre et laisser à tous les autres la liberté, il doit, comme nous l’avons appris à Vienne, vivre et laisser vivre et n’avoir pas honte d’être joyeux dans toutes les choses de la vie. La jouissance me paraît être pour l’homme un droit, et même une vertu, du moment qu’elle ne l’abrutit ni ne l’affaiblit.


Auteur: Zweig Stefan

Info: Vienne, ville de rêves

 

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Ajouté à la BD par miguel