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christianisme

Jéhovah, qui, de tous les dieux qui ont jamais été adorés par les hommes, est certainement le plus jaloux, le plus vaniteux, le plus féroce, le plus injuste, le plus sanguinaire, le plus despote et le plus ennemi de la dignité et de la liberté humaines, ayant créé Adam et Ève, par on ne sait quel caprice, sans doute pour tromper son ennui qui doit être terrible dans son éternellement égoïste solitude, ou pour se donner des esclaves nouveaux, avait mis généreusement à leur disposition toute la terre, avec tous les fruits et tous les animaux de la terre, et il n'avait posé à cette complète jouissance qu'une seule limite. Il leur avait expressément défendu de toucher aux fruits de l'arbre de la science. Il voulait donc que l'homme, privé de toute conscience de lui-même, restât une bête, toujours à quatre pattes devant le Dieu éternel, son Créateur et son Maître. Mais voici que vient Satan, l'éternel révolté, le premier libre penseur et l'émancipateur des mondes. Il fait honte à l'homme de son ignorance et de son obéissance bestiales ; il l'émancipe et imprime sur son front le sceau de la liberté et de l'humanité en le poussant à désobéir et à manger du fruit de la science.

Auteur: Bakounine Mikhaïl

Info: Dieu et l'État, p.9, Mille et une nuits, n°121, 2000

[ bipolarité ] [ diable ] [ religion ]

 

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création réconfort

Il se disait que lui-même, comme tous les hommes, s'écoulait, se transformait sans cesse pour se dissoudre enfin, tandis que son image créée par l'artiste resterait immuablement la même et pour toujours.

Peut-être, pensait-il, la source de tout art et sans doute aussi de toute pensée est-elle la crainte de la mort. Nous la craignons, nous frissonnons en présence de l'instabilité des choses, nous voyons avec tristesse les fleurs se faner, les feuilles tomber chaque année, et nous sentons manifestement dans notre propre cœur que nous sommes, nous aussi, éphémères et que nous fanerons bientôt. Lorsque, comme artistes, nous créons des formes ou bien, comme penseurs, cherchons des lois ou formulons des idées, nous le faisons pour arriver tout de même à sauver quelque chose de la grande danse macabre, pour fixer quelque chose qui ait plus de durée que nous-mêmes. La femme d'après laquelle le maître a sculpté sa madone est peut-être déjà fanée ou morte et bientôt il sera mort lui-même, d'autres habiteront sa maison, mangeront à sa table, mais son œuvre restera, dans la silencieuse église du cloître elle brillera encore au bout de cent ans et bien au-delà et demeurera toujours belle, souriant toujours du même sourire triste dans son éternelle jeunesse. 

Auteur: Hesse Hermann

Info: Narcisse et Goldmund, Chapitre X

[ sans point fixe ] [ exister ] [ postérité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dépendance

Je crois que l'éphémère est éternel. Il s'agit d'une même chose. On peut faire des choses qui ne durent pas et faire des choses de façon qu'elles durent éternellement, parce que rien ne dure éternellement, et donc c'est exactement pareil. J'avais envie depuis longtemps de faire des bronzes, et je me souviens très bien des raisons qui m'ont incité à faire le premier bronze. C'était une sorte d'acte magique. J'étais dans une phase d'alcoolisme aigu et j'avais le sentiment de ne pas pouvoir m'en sortir... Je me trouvais enraciné dans une situation où je ne voyais pas d'issue possible. J'avais fabriqué une chaise de paille tressée sur laquelle il y avait une tête de boeuf, avec une bouche, des yeux, et une chaussure fixée à un pied de la chaise. Le titre de cet objet qui existe aujourd'hui en bronze est Santo Grappa. En fait, c'était parce que j'étais moi-même assis sur cette espèce de monstre sous la domination duquel je me trouvais. Je me suis dit un jour qu'en le représentant en bronze, je pouvais le fixer, le bloquer, l'immobiliser dans l'histoire et m'arrêter ainsi de boire. Et c'est ce que j'ai fait. Cette action m'a obligé à cesser de boire. Voilà l'histoire de ma première sculpture en bronze.

Auteur: Spoerri Daniel Isaak Feinstein

Info:

[ sevrage ] [ symbole ] [ thérapie ] [ addiction ]

 

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sciences

Les lois de la nature sont tout d'abord universelles. Elles s'appliquent partout dans l'espace et le temps. Cette universalité des lois physique a été maintes fois vérifiée par les observations astronomiques. Parce que la lumière met du temps pour nous parvenir, voir loin, c'est voir tôt. (....) Nous pouvons ainsi remonter le temps avec nos télescopes. Au cours de ces voyages dans le passé, pas une fois nous n'avons découvert de lois physiques différentes de celles qui régissent notre petit coin de Terre.
En second lieu, les lois naturelles sont absolues. Elles ne dépendent ni de la personne qui les étudie, ni de l'état du système observé.
Les lois, bien qu'elles relient ensemble des états distincts d'un même système à des époques différentes, ne varient pas en fonction du temps. C'est la troisième propriété des lois : elles sont éternelles et intemporelles, de la même façon que le monde des Idées de Platon était intemporel. Quatrièmement : elles sont omnipotentes. Rien, dans l'Univers n'échappe à leur emprise, du plus petit atome au plus grand super-amas de galaxies. Enfin, elles sont omniscientes, en ce sens que les objets matériels dans l'Univers n'ont pas à les "informer" de leurs états particuliers pour que ces lois agissent sur eux. Elles "savent" à l'avance.

Auteur: Trinh Xuan Thuan

Info: Le chaos et l'harmonie, France Loisirs, 1998, p. 416

[ stable ] [ absolue ]

 

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déclaration d'amour

Hé quoi ! Vous êtes étonnée
Qu'au bout de quatre-vingts hivers,
Ma Muse faible et surannée
Puisse encor fredonner des vers ?

Quelquefois un peu de verdure
Rit sous les glaçons de nos champs ;
Elle console la nature,
Mais elle sèche en peu de temps.

Un oiseau peut se faire entendre
Après la saison des beaux jours ;
Mais sa voix n'a plus rien de tendre,
Il ne chante plus ses amours.

Ainsi je touche encor ma lyre
Qui n'obéit plus à mes doigts ;
Ainsi j'essaie encor ma voix
Au moment même qu'elle expire.

"Je veux dans mes derniers adieux,
Disait Tibulle à son amante,
Attacher mes yeux sur tes yeux,
Te presser de ma main mourante."

Mais quand on sent qu'on va passer,
Quand l'âme fuit avec la vie,
A-t-on des yeux pour voir Délie,
Et des mains pour la caresser ?

Dans ce moment chacun oublie
Tout ce qu'il a fait en santé.
Quel mortel s'est jamais flatté
D'un rendez-vous à l'agonie ?

Délie elle-même, à son tour,
S'en va dans la nuit éternelle,
En oubliant qu'elle fut belle,
Et qu'elle a vécu pour l'amour.

Nous naissons, nous vivons, bergère,
Nous mourons sans savoir comment ;
Chacun est parti du néant :
Où va-t-il ?... Dieu le sait, ma chère.

Auteur: Voltaire

Info: A Mme Lullin

[ poème ]

 

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nocturne

Dans la cabine il fait de plus en plus chaud. Je dors en tenue d'Adam. Ce frêle navire qui nous garde et nous transporte sur ces abîmes incommensurables n'arrête pas de tanguer et de rouler, par toutes les fenêtres et les portes souffle un vent d'une grande douceur, dans un coin bourdonne le ventilateur - et on a pourtant l'impression d'être aux bains russes...

Parfois, je me représente moi-même en train de dormir, étendu dans cette cabine, sans défense, dénué de pensée et de conscience, perdu dans l'océan. Comme c'est merveilleux et terrifiant, comme c'est bon ! Je dors, nous dormons tous, exceptés ces deux ou trois individus privés de sommeil, silencieux, immobiles, qui sont de quart et veillent sur nous là-bas, là-haut ; nous dormons, et la nuit, éternelle, immuable, est la même qu'il y a des milliers d'années ! La nuit, d'une beauté indicible, et je ne saurais dire pourquoi - essentielle - brille au-dessus de l'océan et conduit ses astres qui lancent des feux de pierres précieuses, tandis que le vent, véritable respiration divine de ce monde merveilleux et incompréhensible, entre par les fenêtres et les portes, entre dans nos âmes ouvertes avec confiance à cette nuit, et à toute la pureté céleste de ce souffle.

Auteur: Bounine Ivan Alex

Info: Coup de soleil et autres nouvelles

[ maritime ] [ songe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théorie du complot

On trouve toutes sortes de conspirationnistes : les plus malsains sont les décérébrés dont les quelques neurones résiduels croient à des complots de type judéo-maçonnique, comme en France les sympathisants antisémites de l’extrême-droite qui se nourrissent des écrits d’Alain Soral, Thierry Meyssan ou Emmanuel Ratier. Les plus comiques sont les tenants d’un complot à tendance judéo-britannique, comme l’antisémite américain Lyndon Larouche, ou son affilié européen, Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle en 1995, 2012 et 2017, qui défendait à une époque le sympathique projet d’aller coloniser la planète Mars. Ceux qui croient à un complot nazéiforme sont probablement les plus bêtes ; ils se multiplient en Grande-Bretagne, tel Boris Johnson ou Nigel Farage qui croient que l’Union européenne est un projet d’essence hitlérienne, et font d’autres regrettables émules en Grèce ou en Italie. Les plus nombreux, comme Caroll Quigley, sont persuadés qu’une oligarchie mondiale dirige les événements géopolitiques dans le seul intérêt de s’enrichir toujours plus au détriment des populations qu’ils manipulent.
En un sens, les crétins antisémites qui véhiculent cette ignoble peste brune d’un autre temps, les paranoïaques pathologiques et les conspirationnistes délirants n’ont pas entièrement tort : un modèle à peu près unique de gouvernement économique domine plus ou moins la planète.
Toutefois, ce pouvoir n’est pas de nature complotiste.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: Dans "L'éternelle truanderie capitaliste", page 58

[ interprétation paranoïaque ] [ peur ] [ envie ] [ ignorance ] [ élites ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

post-colonialisme

Le blanchiment d’argent est en effet une source d’enrichissement pour les pays développés du grand capitalisme mondial car, in fine, les capitaux vont trouver à s’investir chez eux. En effet, le but d’un blanchisseur d’argent sale, qu’il soit colombien, africain ou russe, est d’investir son argent dans une économie développée, démocratique et où une justice non corrompue protégera son magot. […] Pour cette raison, si l’argent sale est magnétiquement attiré vers les pays riches et développés, le blanchiment d’argent est en contrepartie une source d’appauvrissement supplémentaire pour les pays pauvres. Ainsi, on estime que depuis les années soixante-dix, au cours des quarante dernières années, les pays africains ont perdu environ 1000 milliards de dollars sous forme de fuite de capitaux occultes vers les pays jugés plus sûrs. Cette vaste migration est organisée par des cabinets d’avocats, des établissements financiers ou des grandes institutions internationales du monde occidental. […] Dans le même laps de temps, on note que la dette extérieure de ces mêmes pays africains envers les grands pays capitalistes libéraux n’a augmenté "que" de 190 milliards de dollars. En solde, au plan macro-économique, on peut donc en conclure qu’au cours des 40 dernières années, un continent aussi pauvre que l’Afrique a financé les pays développés à hauteur de 810 milliards de dollars.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: L'éternelle truanderie capitaliste

[ nord-sud ] [ corruption ] [ détournement de fonds publics ] [ concentration monétaire ] [ concussion ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

fonctionnement psychique

Les hommes du Moyen Âge, vus de notre époque agitée et fiévreuse, peuvent à certains égards nous paraître naïfs, enfantins, dénués de complexité psychologique, ce qui nous amène à tort à les prendre pour des êtres plus instinctifs, moins conscients que nous. En fait toute leur activité créatrice était portée par l'Idée, c'est-à-dire une conception spirituelle de la vie, bien plus que ce n'est le cas de l'homme moderne. Et c'est précisément dans cette vérité éternelle, au centre de leur vie, que leur amour et leur joie créatrice pouvaient puiser la force unificatrice que nous admirons dans leurs œuvres. "Ils étaient plus proches que nous du ciel autant que de la terre", a-t-on pu dire très justement à leur propos.
Chez l'homme moderne, la situation est en général inverse : il est mû par des sentiments qu'il justifie par tout un appareil conceptuel, une idéologie, si bien que les passions personnelles sont reléguées à l'arrière-plan et que la pensée rationnelle occupe toute l'avant-scène. Le recours à la psychologie peut se concevoir pour parvenir à la compréhension de l'homme moderne ; comprendre l'homme du Moyen Âge passe par la découverte de ses buts les plus élevés, sans craindre de pénétrer au cœur de son univers symbolique, dans ce qu'il recèle de vérité éternelle et universelle

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Chartres et la naissance de la cathédrale, Milan, éd. Archè, 1995, p.6

[ médiéval ] [ âme-esprit ] [ coeur-cerveau ] [ évolution ] [ pré-rationalisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réflexion

Y'en a qui prétendent que la radicalité implique de chercher à comprendre plus loin, à remonter à la racine pour en tirer les conséquences, à refuser le compromis tout en s’intéressant aux causes lointaines plus qu’aux effets immédiats, tout ça pour déduire d’une position quelconque les conclusions logiques qui en dérivent. Ceci en cherchant aussi à connaître la nature d’une thématique via sa généalogie, c’est-à-dire en remontant à ses origines, dans le but de donner aux choses une dimension de profondeur qui serait constitutive de la pensée...

Ces gens-là me font souvent rire. La recherche des principes premiers, la méditation sur les choses ultimes constitue une radicalité qui peut aisément confiner à la stupidité. Bêtise de têtes d'oeufs. Cette pseudo intellection structurée, défendue par certains élitistes et autres fonctionnaires académiques montre surtout que l'on est prisonnier de passés divers, autres pensées, langages et manières de voir. Ainsi plutôt que chercher à "voir" une problématique dans l'invraisemblable complexité  de l'instant présent, on préfère s'appuyer sur des concepts déjà rassis. En ce sens l'approche zen à beaucoup à nous apprendre. Savoir et avoir intégré des choses c'est bien, mais le deuxième degré de la présence de l'esprit reste insurpassable.

Ne pas céder à la pulsion tout en sachant attendre le moins possible, éternellement s'il le faut.

Auteur: Mg

Info: 29 décembre 2020

[ pondération ] [ recul ] [ présence ]

 
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Ajouté à la BD par miguel