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psychologie analytique

Si nous abordons ses concepts [à Jung] par ordre d’importance décroissante, nous constatons que le point central, et l’on devrait peut-être dire l’ultime produit psychologique du système jungien tout entier, est le soi, ou sujet. Celui-ci comprend à la fois des éléments individuels et raciaux, et couvre la psyché dans sa totalité, tant consciente qu’inconsciente. A son tour, la psyché représente la totalité des processus psychiques et, du fait que toute expérience est psychique, inclut toute expérience. Elle est plus étendue que l’âme et la contient, et l’âme elle-même n’est autre chose que le comportement de la personnalité intérieure du sujet à l’égard de son inconscient. L’esprit est assimilé à l’activité psychique consciente, au conscient ou à l’intelligence. La psyché se trouve alors divisée en trois systèmes : le conscient, l’inconscient personnel, et l’inconscient collectif ou racial. Si nous examinons ces systèmes pour déterminer la position qu’occupe l’ego, nous constatons que la face périphérique du système conscient est constituée par un ensemble de fonctions dénommé persona. Celle-ci est exclusivement chargée d’assurer les relations de l’individu avec le monde objectal, mais n’est en aucune manière superposable à l’individu. 

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, pages 12-13

[ résumé ] [ notions principales ] [ triade ] [ personnalité miroir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

solipsismes orthogonaux

Le monde sous jacent, bytié, neutre... mystère d'où nous surgissons... est nécessairement insaisissable et indéterministe.

Prérequis indispensable pour permettre l'apparition de nous autres, idiosyncrates singuliers... dotés de libre arbitre.

Si le mystère créateur qui nous fait exister était totalement déterministe cette liberté, ou marge de manoeuvre de chacun d'entre nous, ne serait pas possible.

Conséquence, même si la source est véritablement neutre et donc déterministe, ce qui est manifesté, la réalité - priméité, réel, univers commun, etc. - ne pourra jamais générer un cosmos anthropique totalement consensuel dans la mesure où chaque émergence-singularité biologique dont nous sommes un exemplaire, étant miroir-original-unique de son environnement (un peu comme un flocon de neige), ne peut témoigner autrement de ce réel admis qu'en le modifiant, plus ou moins légèrement, par une diffraction qui marque son individualité. 

C'est peut-être en ce sens que la recherche du consensus scientifique absolu, sur lequel semblent butter bien des quêtes de théoriciens quantiques, ressemblera pour bien longtemps encore à un cul-de-sac. 

Il se pourrait que pour en sortir une nouvelle approche spirituelle (sur base d'égoïsmes métaphysiques ?) soit nécessaire.

Auteur: Mg

Info: 23 mai 2023

[ spéculation ] [ perspectivisme ] [ non subatomique ] [ autonomie personnelle ] [ croyance propre ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Il était sur le point de s'endormir quand, soudain, il vit briller dans la nuit la petite lucarne de sa radio qu'il avait oublié de fermer. Il se redressa et, machinalement, il fit passer d'un poste à l'autre l'aiguille de métal qui boucla le tour du cadran sans se heurter au moindre son, pas même un parasite. Il allait fermer le poste quand soudain l'aiguille se buta à une voix. L'homme s'étonna: il n'avait jamais obtenu le moindre programme sur cette longueur d'ondes.
- Cher auditeur... dit la voix.
De cela, l'homme était certain : la voix n'avait pas fait mention des chers auditeurs. Cher auditeur, avait-elle dit. Et cette voix ne semblait pas appartenir au monde des spectacles et diffusions. Elle n'en avait pas la sonorité classique, il lui manquait une certaine onctuosité, un certain pouvoir rassurant. Elle sonnait sèche, personnelle. Le ton était distant, neutre, légèrement froid.
- Cher auditeur, dit la voix sans aucun effet oratoire, il est maintenant zéro heure, zéro minute, zéro seconde. Votre programme est terminé. Nous vous donnons rendez-vous demain matin dans un autre monde.
L'homme, en effet, ne passa pas la nuit.

Auteur: Sternberg Jacques

Info: Contes glacés, Le Communiqué

[ mort ] [ annonce ]

 

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introspection

Il se passe actuellement dans mon âme quelque chose que je n'arrive absolument pas à analyser moi-même. J'ai peu de désirs, peu de projets, je me pose peu de questions, et il y a tellement de pensées qui s'emmêlent et s'agitent dans ma tête que je ne parviens pas à les démêler. Si au moins je pouvais attraper l'extrémité d'une seule d'entre elles ! Par exemple, il m'arrive d'avoir l'impression que tout est clair, et je commence à croire vraiment que tout est limpide, littéralement tout, et soudain, tout paraît se recouvrir de brouillard et il m'est impossible de comprendre quoi que ce soit. Et surtout, je n'ai personne avec qui partager mes pensées. Maman ? Elle arrive à la maison, elle mange et elle se couche. Elle est si fatiguée maintenant. Tamara ? Mais comment partager quoi que ce soit avec elle et que saisira-t-elle dans ce que je lui dirai, et partager quoi ? En fait, la seule chose qu'il y ait en moi, c'est un vide, un vide véritable. Je ne comprends rien, ou plus exactement je comprends tout, seulement je ne sais pas ce qu'il y a à comprendre.

Auteur: Moukhina Lena

Info: Le Journal de Léna, 27 novembre 1941

[ perdu ]

 

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comprendre

On faisait reproche à quelqu'un, devant moi, pour sa curiosité. Je me récriai : "Etre curieux ? Ne blâmez pas ! C'est une qualité. La curiosité est un côté de l'intelligence. Il n'y a que les sots, les niais, les cerveaux inertes, qui ne sont pas curieux. Il faut être curieux le plus possible. Se mêler de ce qui ne vous regarde pas, écouter aux portes, regarder aux fenêtres pour voir ce qui se passe chez les gens, suivre d'autres dans la rue pour écouter ce qu'ils disent, lire les lettres qui traînent, faire parler telle personne sur telle autre, provoquer les confidences, lire au travers des enveloppes, faire semblant de dormir dans une réunion pour amener les autres à parler plus librement, payer des domestiques pour savoir des histoires sur leurs maîtres, épier, écouter, regarder, fouiller, surprendre, découvrir, avec l'air de l'homme le plus indifférent, - le comble de l'adresse en cette matière ! - c'est ainsi qu'on apprend quelque chose dans la vie. Les gens qui ne sont pas curieux sont des sots. La curiosité, c'est le besoin de savoir. Celui qui n'est pas curieux n'apprendra jamais rien."

Auteur: Léautaud Paul

Info: Passe-temps/Oeuvres/Mercure de France 1988 <p.302>

 

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écrivain-sur-écrivain

Je n'ai jamais ni rencontré cet homme ni eu de relation directe avec lui. C'est seulement lorsqu'il est mort que j'ai compris qu'il était de moi la personne la plus proche, celle qui m'était la plus chère et la plus nécessaire. Je suis écrivain et, comme tous les écrivains, vaniteux et jaloux. Du moins, en ce qui me concerne, je suis un écrivain de la sorte. Il ne m'est pourtant jamais venu à l'esprit de me comparer à lui, jamais. Tout ce qu'il produisait (ce qu'il produisait de bon et de vrai) était tel que plus il écrivait, mieux je m'en portais. J'envie l'art, l'esprit aussi, mais en fait de cœur, je n'éprouve que de la joie. Je considérais qu'il était un ami, que je ne manquerai pas de le rencontrer et qu'il ne tenait qu'à moi que l'occasion se présente. Et soudain, au déjeuner, j'étais en retard et déjeunais seul ce jour-là, je lus qu'il était mort. Je sentis qu'un point d'appui venait de lâcher. Je restais confus un instant avant de comprendre à quel point il m'était cher. Je le pleurai et je le pleure encore. 

Auteur: Tolstoï Léon

Info: à propos de Dostoïevski, cité par Andreï Zonine dans La Vie de Léon Tolstoï

[ regrets ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

égoïsme

La bonté est un caprice de notre tempérament: nous n'avons pas le droit de rendre les autres victimes de nos caprices, même par humanité ou par tendresse. Les bienfaits sont quelque chose qu'on nous inflige: c'est pourquoi, froidement, je les exècre.

Si je ne fais pas de bien, par souci moral, je n'exige pas non plus qu'on m'en fasse. Si je tombe malade, ce qui m'ennuie le plus c'est que j'oblige quelqu'un à me soigner, chose que je répugnerais moi-même à faire pour un autre. Je ne suis jamais allé voir un ami malade. Et chaque fois que j'étais malade, je subissais chaque visite comme une gêne, une insulte, une violation injustifiable de mon intimité profonde. Je n'aime pas qu'on me fasse des cadeaux; on semble ainsi m'obliger à en faire à mon tour - aux mêmes gens ou à d'autres, peu importe (...)

Je m'estime heureux de n'avoir plus de famille. Ainsi ne suis-je pas contraint d'aimer qui que ce soit. Je n'ai de regrets que littérairement (...)

Je n'ai jamais aimé personne. Ce que j'ai le plus aimé, ce sont mes sensations.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ figure de la belle âme ] [ solipsisme ] [ autofiction ]

 

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existence

Plus je pénètre la vie d'Emilia, plus celle-ci m’apparaît, du début à la fin, comme un enchaînement de pertes, de disparitions, de quêtes vaines. Elle a consacré des années à pourchasser des néants; des personnes qui n'existaient plus, à se souvenir de faits qui ne s'étaient jamais produits. Et si nous étions tous ainsi ? Notre vie ne se réduit-elle pas à malmener l'histoire pour y laisser un signe de notre passage, une misérable fumée, une petite lueur, tout en sachant que même la trace la plus profonde est un oiseau emporté par le vent ? Un être humain équivaut à un autre, il est possible que nous soyons tous morts sans nous en rendre compte, ou que nous ne soyons pas encore nés et que nous l'ignorions, avais-je dit à Emilia l'une des dernière fois où je l'avais vue. Nous venons au monde à notre insu, à cause d'une somme de hasards, et nous partons n'importe où, très probablement nulle part. Si tu n'avais pas aimé Simon, tu en aurais aimé un autre. Tu l'aurais fait avec joie et sans culpabilité, car on n'aime pas ce que l'on ne connait pas.

Auteur: Eloy Martinez Tomas

Info: Purgatoire

[ dérisoire ]

 

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auto-description

Sais-tu ce que je répondrais à quelqu'un qui me demanderait une description de moi-même, en vitesse ? Ceci :

? ? ! !

Parce que ma vie est de fait un perpétuel point d'interrogation : ma soif de livres, mes observations des gens, tout cela tend à satisfaire un grand et immense désir de savoir, de comprendre, de trouver une réponse à un million de questions. Et peu à peu, des réponses se révèlent, beaucoup de choses sont expliquées, et surtout, beaucoup de choses sont nommées et décrites, en ce cas mon anxiété s'estompe. Je deviens alors une personne expansive, qui applaudit les innombrables surprises que le monde réserve, et qui passe d'une extase à l'autre. J'ai l'habitude d'observer, de fouiller, d'écouter et de chercher, d'être curieuse et en attente. Mais j'ai aussi comme un réflexe d'être surprise, une habitude d'émerveillement et de satisfaction chaque fois que je tombe sur quelque chose de remarquable. Ma première tendance pourrait faire de moi une philosophe, une cynique ou peut-être une humoriste. Mais la seconde en détruit toutes les fondations délicates, et je découvre chaque jour que je ne suis finalement... qu'une femme !  

Auteur: Nin Anaïs

Info: The Early Diary of Anaïs Nin, Vol. 2 : 1920-1923

[ autoportrait ]

 
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pandémie

Les épidémies meurtrières touchent avant tout les enfants et les jeunes adultes. A la date de 1418, on lit dans le Journal d’un bourgeois de Paris : "Cette épidémie de peste était au dire des vieilles gens la plus cruelle qui eût sévi depuis trois siècles... Sur quatre ou cinq cents morts, il n’y avait pas douze vieillards, ce n’était pour ainsi dire que des enfants et des jeunes gens." Il s’ensuit qu’un déséquilibre se manifeste alors entre les classes d’âge au bénéfice de la vieillesse. A Périgueux, après 1350 et surtout après 1400, sur 465 personnes dont l’âge au décès est connu, 217 soit 46 % ont plus de soixante ans, et l’âge indiqué est sous-estimé de cinq ans environ.

Pour survivre, les familles se regroupent, ce qui favorise les personnes âgées qui antérieurement restaient seules en raison de la prépondérance de la famille conjugale. Toutefois, certaines femmes connaissent une situation tragique, telles ces pauvres veuves de marins de Perros-Guirec dont les époux ont péri en mer en 1451. Et, plus que l’affection qui unit, la présence de parents âgés chez leurs enfants développe les conflits de génération.

Auteur: Verdon Jean

Info: Les Françaises pendant la guerre de Cent Ans : Début du XIVe siècle-milieu du XVe siècle

[ coriaces barbons ] [ vieux durs à cuire ] [ historique ]

 

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